mercredi 29 avril 2009

Jésus : Juif ?


Sommes-nous vraiment sûrs que Jésus était juif ?

- Parce qu'il n'y a que 3 preuves que Jésus était JUIF:

1. Il a repris l'entreprise de son père.

2. Il vécut chez ses parents jusqu'à l'âge de 33 ans.

3. Sa mère croyait que son fils était Dieu.


- Mais il y a 2 preuves que Jésus était MEXICAIN:


1. Son prénom était Jésus.

2. Il était continuellement persécuté par les autorités.


- Et il y a 2 preuves que Jésus était NOIR:

1. Il appelait tout le monde " mon frère ".

2. Il n'a jamais pu obtenir un procès juste et équitable.


- Il y a 2 preuves que Jésus était ITALIEN:

1. Il parlait avec ses mains.

2. Il buvait du vin à chaque repas.


- Il y a 3 preuves que Jésus était CALIFORNIEN:


1. Il ne se coupait jamais les cheveux.

2. Il se promenait pieds nus.

3. Il s'est parti une nouvelle religion.


- Il y a 3 preuves que Jésus était QUÉBÉCOIS:

1. Il ne s'est jamais marié.

2. Il racontait sans cesse des histoires incroyables.

3. Saint-Jean-Baptiste était un de ses meilleurs amis.


- Il y a 1 preuve supplémentaire qu’il serait même BEAUCERON:

1. Il est né entre Sainte-Marie et Saint-Joseph.

Lhasa, on ne s'en lasse pas



Je pensais vous partager tout le bien que je pense du dernier chapitre de Lhasa et puis hop, voilà que je reçois ce vidéo qui dit tout. Alors voilà. Gracias.

Claire Denamur


Claire Denamur-Éponyme

Elle en avait marre d’interpréter à la guitare du Ray Charles, du Peggy Lee, du Marley pour des clients de bistro trop occupés à glander.

Alors la jeune Claire, qui se pose encore beaucoup de questions sur les contes de fées, les hommes et la lassitude de la chair, s’est dit: «Pourquoi pas moi!» Un important label était d’acc.

Ses petites chansons folk intimistes se sont mises à tourner et certaines, telle Le prince charmant, ont cartonné.

Née en France mais grandie à NYC, l’artiste qui a été inspirée par la comédie musicale à la Chicago, par Dylan, Piaf, le fado et le klezmer, fait désormais partie du radar, quelque part entre une Carla Bruni et une Rose, et pas trop loin d’un Renan Luce. ***

dimanche 26 avril 2009

Gérard darmon: On s'aime


Gérard Darmon
On s’aime

Universal

Élaboré avec ses deux complices du film Le Cœur des hommes, Marc Lavoine et Marc Espositio, l’acteur devenu crooner à la voix grave, feutrée et empreinte de nostalgie présentait ce troisième chapitre musical en Hexagonie en octobre.


Avec l’amour pour thème central, il proposait une variété de qualité aux orchestrations rétro.

Notamment avec la très émouvante et savoureuse Dans les rues de ma jeunesse.

Comme l’homme ne se prend visiblement pas au sérieux et qu’il porte en lui cet humour qui est la politesse du désespoir on lui pardonne quelques inflexions à l’eau de rose et des textes qui oscillent entre le touchant, le sincère et le maladroit en dansant sur son mambo un sourire accroché aux lèvres.


En tendant bien l’oreille, on entendra les influences de Morricone (Tu es partie). Sympathique.


*** (CA)

samedi 25 avril 2009

Francis Veber : L'homme blessé

-Entretien avec Francis Veber


À la fois hyper attachant et écorché, Francis Veber nous a parlé de L’emmerdeur, son remake auquel la critique française a servi un accueil glacial.



Claude André


Est-ce que Francis Veber est conscient qu’à chaque fois qu’il sort un film, il façonne l’inconscient collectif de la France ?

Oui. J’en suis conscient mais je n’en suis pas tout à fait responsable parce qu’on ne décide pas de quoi que ce soit dans ce métier. On ne décide par exemple d’avoir un film qui est champion au box office. On ne décide pas de frapper l’inconscient collectif. On ne décide pas : «tiens, je vais les faire rire à tout prix.» On met la même quantité d’amour pour faire un flop que pour faire un succès.


Pourquoi en 1973 n’avez-vous pas vous-même adapté votre pièce plutôt que de laisser Molinaro le faire ?

Je l’ai adaptée mais je ne l’ai pas mise en scène. À l’époque, je n’étais pas metteur en scène, je le suis devenu tout à fait par hasard. C’est à cause de Claude Berri... Il est responsable de bien des vocations et de bien des films. Quand j’ai écrit Le Jouet et que j’ai demandé à Claude : «Qui est-ce que l’on prend comme metteur en scène ?». Il m’a répondu : «Pourquoi est-ce que tu ne le ferais pas toi-même ?». J’ai découvert à ce moment-là que c’est un drôle de métier car on vous met dans l’avion sans que vous ailliez appris à piloter.


En 2005, vous avez repris votre pièce, pourquoi avez-vous conservé le titre L’emmerdeur plutôt que Le contrat ?

Ça c’est une idée de génie et assez vulgaire de mon producteur. D’ailleurs, lorsqu’il l’a appelé ainsi j’étais horrifié. Il m’a dit : zça va mieux marcher que Le contrat qui est un titre abstrait.» Et il a eu raison. Ça été affreux parce que j’étais horrifié par la vulgarité du titre et plus il était traduit dans les pays étrangers plus il devenait vulgaire. En Italie ça devenait Il rompiballe ce qui veut dire le casse-couille en Allemagne Le morpion


Le film avec Ventura et Brel est devenu un classique. Vous n’avez pas hésité à le reprendre quitte à vous faire taxer d’opportunisme ?

J’aurais du hésiter. J’ai l’impression de faire de la profanation de sépulture…


Ha ha ha ha…

Ça fait 35 ans. Bon ça fait deux générations. Je me suis dit peut-être que des jeunes vont découvrir le film. Ce n’était pas compter sur le fait qu’il passe souvent à la télévision en France. Donc le film était très connu. Je me suis attaqué à un souvenir, ce qu’il ne fait pas faire.


Comment est né François Pignon ?

Il s’appelait Perrin dans La Chèvre puis j’ai changé comme ça. Pour moi, Pignon, c’est un nom qui a quelque chose d’attendrissant. Puis, je me suis dit pourquoi ne pas le mettre dans le prochain. À partir de là, c’est devenu une habitude. Et maintenant, quand je commence un scénario je sais qu’il y a un copain qui m’attend qui s’appelle François Pignon. Quel que soit le rôle que je lui confie car il change vraiment beaucoup de personnage à travers les films. Mais ça reste toujours un petit homme dans la foule qui est pris dans une aventure qui le dépasse et à la fin le fait grandir.


Je dois vous avouer que j’ai ri à quelques reprises mais pas nécessairement pour les bonnes raisons. Comme ces blagues à caractères homosexuels…

Oh la la. Mon dieu que j’ai été imprudent et je suis content de vous avoir eu dans la salle. Parce qu’il y a une telle curée en France sur mon film. Une curée allègre, joyeuse, ils étaient tellement contents car après tant de films, je leur donnais l’impression de ne pas avoir besoin d’eux. De tout à coup pouvoir planter leurs crocs dans ma gorge... À la fin je me disais presque «ça leur a fait tellement plaisir que j’ai bien fait de faire ce film». Et c’est vrai que je n’ai pas l’impression que le film comique soit la tasse de thé des critiques. Cela dit, je n’ai aucune antipathie pour les critiques. Ils font leur métier, je fais le mien. Il n’y a pas plus ridicule que de critiquer les critiques. Lelouch qui est amer contre les critiques, je ne veux pas devenir comme ça. Il y a une chose qui me frappe: très souvent les critiques sont politisés et le rire est subversif. Le rire empêche de faire la révolution.


Le rire est donc suspect ?

D’une certaine manière pour une certaine partie de la critique. Je comprends très bien que je ne fasse pas rire tout le monde vous voyez. Moi il y a des films que je ne comprends pas. Je vois la critique s’enthousiasmer, alors comme j’essaie d’être honnête je vais voir. J’ai été juré à Canne vous savez. Il y avait un film de Godard qui s’appelait Détective, et bien c’est le seul film où j’ai vu des gens siffler en s’endormant. Lorsque l’on s’est retrouvé en délibération, les gens ont dit : «il faut donner un prix à Godard». J’ai dit : «pourquoi, les gens sifflaient en s’endormant». Vous n’imaginez pas le tollé contre moi…


C’est vrai que l’humour est la politesse du désespoir ?

Oui, absolument. Vous savez moi je suis comme tous les comiques : un dépressif léger. Et la seule façon pour moi de m’en sortir est de faire rire les autres.

L'emmerdeur : le retour de François Pignon


L’emmerdeur


Au début, c’était une pièce signée Francis Weber, Le Contrat. Adaptée par Édouard Molinaro en 1973, la pièce renommée L’emmerdeur est devenue un classique avec Jacques Brel et Lino Ventura. En 2005, le film redevint une pièce qui connut un certain succès au théâtre avec cette fois Richard Berry et Patrick Timsit dans le rôle du désormais célèbre François Pignon. Et hop, Francis Weber devenu entretemps cinéaste décida de «jouer la partition comme il l’entendait» en reprenant sa pièce mais au grand écran avec encore Berry et Timsit.


Le cœur gonflé d’espoir nous nous sommes rendus à la projo pensant revivre la même magie que celle procurée par le cultissime Diner de cons du même réal. Hélas, ce remake de facture très seventies et dont on voit les f icelles est porté par des acteurs qui rament et manquent de crédibilité. Et lorsque l’on esquisse un sourire, ce n’est pas toujours pour les bonnes raisons (genre blague prévisible sur l’apparente homosexualité du duo devant le maître d'hôtel). Cela nous rend très triste d’avoir à le dire car, en entrevue, l'homme est d'une exquise humanité. Louez donc le premier ou encore Le Diner de cons. . **




jeudi 23 avril 2009

Patricia Kass discographiée


Discomanie Patricia Kass.

L’artiste à la voix charnelle qui a marqué toute une génération avec des tubes tels «Mon mec à moi», «Mademoiselle chante le blues», «Les hommes qui passent»…nous revient sur disque après une pause de trois ans dans une ambiance cabaret du Berlin d’avant et après guerre inspirée des films de Marlene Dietrich. Le voyage nous transporte aussi à Buenos Aires et son tango revisité par Brifo du Gotan Project et dans le Paname swing manouche réhabilité par les Caravan Palace.


Nous lui avons téléphoné en Finlande où elle se trouvait dans le cadre d’une longue tournée européenne qui culminera par une participation au célèbre concours Eurovision le 16 mai à Moscou. La blonde aux yeux d’océan interprètera pour la première fois de sa vie une chanson le jour de l’anniversaire de la mort de sa maman il y a une vingtaine d’années. Et elle a choisi un titre de son nouvel opus : «Et s'il fallait le faire»


Claude André


Votre album est aussi un hommage aux artistes des années trente…

La musique des années trente, c’est quand même très très loin. Après, c’est plutôt la musique des années 45-50 où il y avait des artistes comme Marlene Dietrich et un peu plus tard Piaf. C’est vrai que j’ai découvert Piaf, bien que je connaissais quelques chansons comme tout le monde, au début de ma carrière lorsque l’on me parlait d’elle…De 11 ans à 20 ans pratiquement, je ne chantais que des chansons de variété française et allemande qu’on allait interpréter dans des bals du samedi soir. Donc ce n’était ni les Beatles ni Les Rolling Stones.


Dans le livret de votre album Kabaret, vous évoquez quelques une de ces femmes qui vous inspirent. Quel chanteur, masculin donc, vous fait craquer ?

Ahhhh. Ça dépend des périodes. J’ai beaucoup aimé à un moment Georges Michael parce que je trouvais qu’il avait une subtilité dans son interprétation à l’époque de son album Older (1996). Je me souviens que celui-là je crois que je l’ai acheté carrément deux fois. Après il y eu Robbie William. Je le trouvais showman et le personnage était assez craquant…


Votre coup de cœur du moment ?

Le dernier album que j’ai acheté c’est Arthur H.


Dancing With Madonna….

(Rires) Oui, le single il est sympa. Je connaissais la chanson et je me suis dit : «tiens»… puis j’ai acheté l’album L’homme du monde. Je ne connaissais pas trop et c’est vraiment une belle découverte. Un des derniers albums que j’ai acheté en est un de Charlie Winson. Il me fait penser à un artiste que j’aimais bien, un peu dans le même genre, Jack Jonhson. J’ai aussi acheté récemment des chansons comme «Ça m’énerve» d’un chanteur français, enfin…chanteur, qui se nomme Helmut Fritz. Bon, c’est un truc un peu dance mais c’est assez bien, très kitsh, avec des paroles super sympas.


On remarque le nom de Michel Cusson parmi les collaborateurs sur une chanson de Kabaret, c’est parce que vous êtes fan de son ancien groupe de jazz UZEB que vous avez fait appel au talent de ce Québécois ?

Non, en fait c’est parce que j’avais aimé le dernier album (Voodoo) de Térez Montcalm et sa reprise d’une piève d’Eurythmics, «Sweet Dream» et comme il a été réalisé par Cusson on a fait appel à lui. Après c’est sûr que c’est un peu compliqué parce que forcément je ne savais pas trop ce que je voulais comme album. C’est un peu le hasard, le choix des chansons qui m’amené vers Kabaret. La première chanson choisie était en allemand et il y en avait deux ou trois dans cet esprit, ensuite j’ai su qu’on allait dans cette ambiance.


Bonus tracks


Vous voyagez sans cesse, la musique qui vous accompagne ?

J’étais tellement dans la préparation de l’album et ensuite du spectacle que les moments de silence sont très agréables aussi. Après, c’est vrai que j’aime bien Diana Krall, Corinne Bailay Rae et j’ai ressorti récemment l’album de Bashung, celui où il y a «Madame Rêve». C’est triste mais ces évènements nous donnent toujours envie de retourner et de dire «wow» c’était quand même bien quoi.


Vous avez interprété des chansons de Renaud, Goldman, Cabrel et Obispo. Tous des artistes pour lesquels vous éprouvez une affection particulière ?

Ouais. Enfin ça dépend. Il y a des chansons que l’on aime plus que d’autres. J’ai toujours assez aimé Francis Cabrel, beaucoup plus en album que sur scène… Je n’ai pas plus accroché…il est là avec sa guitare. Tandis qu’il y a des artistes comme Opispo que j’aimais peut-être moins sur album mais que j’ai trouvé pas mal sur scène.


La plus belle chanson du monde ?

Ah, c’est trop difficile. Forcément, lorsque l’on pose cette question il doit toujours y avoir du Brel ou du Gainsbourg…Je ne sais pas si ça existe. Ça peut être une chanson qui vous parle comme Avec le temps que je trouve très surprenante. Sinon, une chanson que j’ai adoré et que j’aime toujours et qui n’a absolument rien à voir c’est «Back To Black» de Amy Winehouse alors que ce n’est pas la plus belle chanson du monde.


Et pour noyer un chagrin d’amour ?

Je n’en ai pas moi de chagrin d’amour… (rires). Bizarrement, parce que lorsqu’on est plutôt triste on a envie d’écouter des choses qui nous ramènent encore plus au lieu de faire le contraire. De dire : «allez hop maintenant». Moi j’aimais bien la fille, la blonde là, Mycky Green.


Si on vous proposait de réaliser un fantasme musical ?

C’est marrant parce que sur Kabaret, j’avais envie de faire un duo virtuel avec Marlene Dietrich sur «Falling In Love Again». Il existe mais c’est une version que nous n’avons pas officialisée parce que le fils de sa fille l'a fait interdire.

mardi 21 avril 2009

Petit racisme ordinaire...

Commentaire cd de Florent Vollant


Florent Vollant

EKU MAMU

Tempête/DEP


Claude André


Troisième album solo pour l’ancienne moitié de Kashtin, ce duo phare qu’il formait naguère avec Claude McKenzie qui signe d’ailleurs ici un texte en innu. On en retrouve neuf dans cette langue en plus du français et de l’anglais emmitouflés d’accords folks, country et amérindiens.


Avec sa voix apaisante, ses refrains qui vous harponnent le cœur, ces arrangements dépouillés et cette façon particulière de jouer de la guitare qui apporte une pulsion, que dis-je, un souffle spirituel à ses chansons Florent Vollant demeure un indispensable messager de paix et de fraternité qui nous astique l’âme. Une traduction complète des textes n’aurait toutefois pas été superflue.


Chaleureux. *** ½


À écouter :


EKU MAMU


TSHIPEIKUSSIN- T’es la seule



samedi 18 avril 2009

Bêtisier de la cour...


Ce qui suit provient d'un livre intitulé Désordre dans les Cours d'Amérique et sont des choses qui ont vraiment été dites en Cour, mot pour mot:

AVOCAT: Cette myasthenia gravis, affecte-t-elle votre mémoire d'aucune façon?
TÉMOIN: Oui.
AVOCAT: Et, de quelle façon affecte-t-elle votre mémoire?
TÉMOIN: J'oublie.
AVOCAT: Vous oubliez? Pouvez-vous nous donner un exemple de ce que vous avez oublié?
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AVOCAT: Docteur, n'est-il pas vrai que lorsqu'une personne décède en dormant, elle ne le sait pas avant le lendemain matin?
TÉMOIN: Avez-vous vraiment passé vos examens à la barre?
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AVOCAT: Le plus jeune garçon, celui de 20 ans, quel âge a-t-il?
TÉMOIN: Vingt, comme votre quotient intellectuel.
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AVOCAT: Étiez-vous présent lorsque votre photo a été prise?
TÉMOIN: Voulez-vous rire de moi?
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AVOCAT: Donc, la date de conception (du bébé) est le 8 août?
TÉMOIN: Oui.
AVOCAT: Et que faisiez-vous à ce moment-là?
TÉMOIN: Je baisais.
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AVOCAT: Elle avait trois enfants, c'est exact?
TÉMOIN: Oui.
AVOCAT: Combien étaient des garçons?
TÉMOIN: Aucun.
AVOCAT: Y avait-il des filles?
TÉMOIN: Monsieur le Juge, je pense que j'ai besoin d'un autre avocat.
Est-ce que je peux avoir un autre avocat?
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AVOCAT: Comment votre premier mariage s'est-il terminé?
TÉMOIN: Par le décès.
AVOCAT: Et, par le décès de qui s'est-il terminé?
TÉMOIN: Devinez.
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AVOCAT: Pouvez-vous décrire l'individu?
TÉMOIN: De grandeur moyenne, avec une barbe.
AVOCAT: Était-ce un homme ou une femme?
TÉMOIN: À moins que le cirque était en ville, je vais dire un homme.
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AVOCAT: Docteur, combien de vos autopsies avez-vous faites sur des personnes mortes?
TÉMOIN: Toutes. Les vivants se débattent trop.
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AVOCAT: TOUTES vos réponses DOIVENT être orales, OK?

À quelle école êtes-vous allé?
TÉMOIN: Oral.
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AVOCAT: Vous souvenez-vous de l'heure où vous avez examiné le corps?
TÉMOIN: L'autopsie a débuté vers 20 h 30.
AVOCAT: Et M. Denton était mort à cette heure?
TÉMOIN: En tout cas, il l'était quand j'ai fini.
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AVOCAT: Êtes-vous qualifié pour un prélèvement d'urine?
TÉMOIN: Êtes-vous qualifié pour poser cette question?
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Et le meilleur pour la fin:


AVOCAT: Docteur, avant de procéder à l'autopsie, avez-vous vérifié le pouls?
TÉMOIN: Non.
AVOCAT: Avez-vous vérifié la pression sanguine?
TÉMOIN: Non.
AVOCAT: Avez-vous vérifié la respiration?
TÉMOIN: Non.
AVOCAT: Alors, il est possible que le patient était vivant lorsque
vous avez commencé l'autopsie?
TÉMOIN: Non.
AVOCAT: Comment pouvez-vous en être si sûr, Docteur?
TÉMOIN: Parce que son cerveau était dans un bocal sur mon bureau.
AVOCAT: Je vois. Mais, est-ce que le patient ne pouvait pas être quand même encore en vie?
TÉMOIN: Oui, c'est possible qu'il soit en vie et fasse le métier d'avocat.

Merci à Stéphane Richer :-)

Gainsbourg, l'homme à femmes


L’homme à tête de chou était fasciné par les femmes et plusieurs d’entre-elles le lui rendaient bien, pourquoi ?

Claude André

Ses détracteurs se souviendront de ses goujateries à l’endroit de W. Houston («i want to fuck her») et de C. Ringer («Vous êtes une salope et une pute»).

Mais au-delà des provocs de Gainsbarre, Gainsbourg a su s’entourer des plus belles femmes.

«On dit que je suis laid, ils n’ont pas tort. Mais je m’en fous, ça a marché pour moi. Quand on dit que je suis moche, je me marre discrètement pour ne pas te réveiller. J’ai écrit un jour en pensant à Jane. J’ai eu des jeunes femmes dans mon lit. J’ai la plus belle actuellement. Alors ma laideur…», a déclaré un jour celui qui a su façonner un style avec sa présumée laideur à une intervieweuse fascinée et devant une Birkin au regard d’amour.

Devenu fabriquant de chanson, «cet art mineur destiné aux mineures» parce ça ne fonctionnait pas en peinture et qu’il voulait éviter les écueils de la bohème, Gainsbourg à très vite décidé de devenir célèbre.

Ce qui demeure est un excellent moyen de transcender une certaine ingratitude physique. Surtout si on rêve de conquêtes relevées et abondantes.

Quelques années après ses premières chansons dont le tube Le poinçonneur de lilas (1959), il s’affichait avec de très belles femmes lorsqu’il tournait ce qui constitue, en quelques sortes, les premiers vidéoclips : L’appareil à sous (1959) ou Ce mortel ennui (1964).

Déjà, «cette éponge qui ne rejette pas son eau» avait sans doute intégré ce principe si cher au penseur René Girard : la mimétique du désir.

En s’affichant avec des créatures sublimes, le dandy déjanté déclenchait le puissant magnétisme que les belles femmes exercent sur leurs congénères.

En 1965, il déclara : « Il faut plaire aux femmes d’abord. C’est la femme qui applaudit, son mari ou son petit copain suit.»

La gloire étant ce qu’elle est, une pléthore de nymphettes seront dès lors disponibles pour lui administrer des gentillesses de toutes sortes.

Cela dit, comment a-t-il pu fasciner également des stars réputées imperméables au culte de l'idole habituées qu'elles sont à en côtoyer ? Bardot, Deneuve, Anna Karina, Gréco... et bien sûr Birkin.

«Dans la comédie musicale pour Anna Karina, il n’y a absolument rien de sentimentalement positif. C’est une transposition parce que ma vie a été jalonnée de désintégrations, d’échecs.»

Par transposition et parce qu’il aimait lui aussi le jeu, ce génial créateur à su créer des personnages sur mesure à ces comédiennes et celles-ci y trouvaient leur compte. Ce qui a aussi pu contribuer à des aventures éphémères.

Mais les femmes, qui sont souvent plus séduites par les oreilles que par les yeux, ont pu se laisser charmer pas les mots de l’homme certes, mais plusieurs d'entres-elles ont compris d’instinct ce que Gainsbourg avouera au moment de lancer Melody Nelson : «Je ne suis pas un cynique comme d’aucuns le prétendent. J’étais un jeune homme timide et romantique. Je suis devenu cynique qu’au contact de mon prochain qui m’agressait sur ma laideur et sur ma franchise. Ils ont confondu franchise et cynisme».

Pas Birkin qui, au-delà du personnage, a su voir l’enfant triste qui se cachait derrière l’épave. Son amitié avec le chanteur Arno qui la qualifie de «frangine» relève sans doute aussi de cette tendresse que certaines femmes éprouvent pour les éclopés de la vie. Ces enfants magnifiques.


Ah oui, il s'est récemment publié un .... euh une chose qui se nomme : Les elles de Gaisbourg. Actrices, auteure en plus d'une ou deux vraies chanteuses en duo avec Stéphan Lucas, un Français ex-boxeur recyclé acteur, reprennent Gainsbourg. Une grosse m...

vendredi 17 avril 2009

Yann Tiersen



Good bye Amélie


Le compositeur aux mélodies de poche s’en vient nous montrer de quel rock il se chauffe

Claude André


Célébré pour ses disques atmosphériques qui fleurent parfois bon la mer du Nord tel le magistrale «Les retrouvailles», Yann Tiersen qui est également le compositeur de mélodies qui ne sont pas étrangères aux succès des films Le fabuleux destin d'Amélie Poulin et Good bye Lenin s’en vient nous gratifier encore une fois de son «cinéma pour aveugle» mais dans une perspective plus rock que ce à quoi il nous a habitué.

Quel était votre fil conducteur, votre objectif, au moment de créer ce spectacle qui, semble-t-il, a déstabilisé une partie de votre public habituel?
Je n’ai pas vraiment fait de calcul. Mon objectif, toujours, est de me faire plaisir et de faire les choses comme je le sens. Je ne sais pas vraiment qui est mon public, et qui j’ai perdu. Dans tous les cas, ceux qui s’attendaient à voir et entendre la même chose que les tournées d’avant ont peut-être été surpris mais, moi, ça ne m’intéresse pas de ne pas me renouveler.

On retrouve sur «On tour» plusieurs collaborations, notamment celle avec Diam’s. Allez-vous reprendre ces chansons, comme Ma France à Moi, à Montréal?
C’était une collaboration super mais ponctuelle. On a fait cette chanson au Printemps de Bourges en 2006. C’était au moment des élections et je trouvais que c’était une chanson qu’on aurait du glisser dans toutes les boites aux lettres avant que les gens n’aillent voter. Je vais jouer mes propres morceaux à Montréal et ailleurs. Cette chanson n’a de sens pour moi que si elle est chantée par Diam’s. Je ne me vois pas faire cette reprise sans elle.

On remarque que vous chantez davantage sur ce disque que par le passé, pourquoi?

Je ne sais pas. Parce que j’aime explorer d’autres pistes. Pour le prochain album, il n’y aura pas d’instrumentaux; il y aura des chœurs sur chaque morceaux mais ce ne seront pas des chansons non plus. Les voix seront essentielles, un peu comme un instrument à part entière.




Nous découvrons avec bonheur la magistrale pièce «1er réveil par temps de guerre», composée dans quel contexte ? Qu'est-ce qui vous a inspiré?

C’était pour le DVD «La traversée» qui est sorti en même temps que l’album «Les retrouvailles». Ce dvd retraçait l’élaboration de cet album et on est parti à Brest retranscrire en live des morceaux de l’album. Avec les musiciens sur scène on avait pour habitude de terminer les concerts par une impro. Et pendant le tournage du dvd on a fait la même chose avec Marco et ça a donné “«1er réveil par temps de guerre».


Parlez-nous des collaborations sur l'album... Marc Sens, ÉlizabethFraser... Pourquoi ces duos plutôt que Miossec par exemple avec lequel vous

avez travaillé dans le passé ou Dominique A duquel vous reprenez une pièce?

Parce que tout bêtement, Marco était musicien sur la tournée et qu’on faisait la reprise de “state of shock” des the ex. Et que c’est un titre que j’aime vraiment beaucoup et que je trouvais bien qu’il y soit. Et en plus, il se trouve qu’on avait une bonne version pour pouvoir la mettre sur le disque. Elizabeth Fraser est venu sur un concert à paris et la version était bonne aussi. Donc pourquoi s’en priver ? Nous n’enregistrions pas encore les concerts quand Dominique A et Christophe Miossec sont venus.


Vous êtes l'auteur d'une musique devenue un standard (Amélie Poulin), c'est votre plus grande fierté professionnelle ?

En fait, cette bande originale reprend des titres qui sont dans mes albums d’avant ( «La valse des monstres», «Rue des cascades», «Le phare», «L’absente»). Pour le film même, j’ai composé réellement trois morceaux. Je ne suis pas compositeur de musique de film et encore moins pour cette b.o., puisqu’elle reprend essentiellement des titres qui existaient déjà.

Continuez-vous à composer pour le cinéma?
Les deux compositions véritables que j’ai faites pour des films sont Goodbye Lenin et le documentaire sur la vie de Tabarly. Quand ça arrive, c’est toujours par hasard. Je ne me positionne pas comme un compositeur de musique de film et je ne suis donc pas en recherche de ça. Si je reçois un scenario qui me plait, j’y réfléchis, mais avec de la méfiance malgré tout, pour éviter les raccourcis artistiques qui peuvent en sortir. Et surtout les pressions que cela engendre, car ce n’est pas du tout le même travail. On a les producteurs, les réalisateurs avec soi, et pour moi qui n’aime pas ça, ça me met une pression que je n’aime pas. Mais c’est un travail qui est plutôt contraignant et différent que pour la composition de mes albums et il faut vraiment que le sujet me plaise.

À quel genre de spectacle doit-on s'attendre au Club Soda?

Un set très électrique avec certains morceaux qui peuvent démarrer doucement mais pour mieux monter en puissance en cours de route. Des chœurs aussi. Je veux que tous les musiciens chantent sur les morceaux où il y a des voix. Des anciens morceaux revisités et des nouveaux aussi qui sont sur mon prochain album. On sera 6 sur scène. J‘ai 2 nouveaux musiciens sur scène, Dave à la batterie et robin à la guitare qui jouaient avant dans un groupe anglais “gravenhurst” et que j’avais rencontré lors d’un de leurs concerts sur paris. Et toujours Christine aux ondes Martenot et Stéphane à la basse. Et aussi Gaëlle, une chanteuse brestoise.


Que comptez-vous faire pendant vos moments libres à Montréal?

Je ne vais pas avoir vraiment de moments libres, j’en ai peur. Montréal intervient dans une tournée aux États-Unis et quand je suis en tournée, ce que j’aime c’est jouer; dans la journée, je ne pense qu’au concert que je vais donner le soir. Et je ne sais pas du tout encore comment vont se passer les journées en dehors de l’arrivée en tour bus dans la ville, les balances et le concert. Je vais sûrement aller me balader mais je ne sais vraiment pas où. Sûrement dans des magasins de disque pour voir ce qu’il y a en vinyle!

Au Club Soda à Montréal
Les 17-18 avril à 20h30. Avec Coeur de pirate et Asobi Seksu.

vendredi 10 avril 2009

La nuit américaine


L’ami américain nous revient cette fois dans la langue de Ginsberg


Claude André


On aurait pu évoquer la langue de Neil Young, de Cohen ou de Robbie Robertson, song writer de prédilection de l’artiste, juste en haut des deux autres, duquel il reprend d’ailleurs «Acadian Driftwood» en duo avec Céline. Mais l’allusion à Ginsberg n’est pas fortuite car on le retrouve sur la pièce «Fire in the Night» en amoureux d’un autre fondateur de la Beat géneration… Jack Kerouac.


Si l’anecdote est inventée par l’artiste, elle en dit long sur sa façon de travailler. Là où d’autres écrivent à partir d’une émotion, Zachary Richard tente toujours, un peu à la manière des écrivains, d’appuyer son propos par une histoire qui le sous-tends.


Ainsi, les pièces de l’homme sont toujours lestées d’un poids de vérité qui les rend si puissantes. Et cela, en anglais comme en français même si dans le second cas il met davantage l’emphase sur le son que sur le sens.


Mis à part la langue, on ne retrouve guère de différences sur ce chapitre que sur le précédent sur le plan artistique sinon que notre auteur «régionaliste», en ce sens qu’il est attaché aux images géographiques à la manière d’un William Faulkner, situe son propos essentiellement au États-Unis sauf pour une pièce qui se déroule en territoire amérindien dans le Nord du Québec.


Sur ce plan, l’album suit t logiquement Lumière dans le noir qui, au départ avait été imaginé bilingue mais, pour des raisons de cohésions, est devenu francophone.


Double identité linguistique


«Je suis allé sur le site de Renaud-Bray et il y avait un petit timbre illustrant Last Kiss. Comme les marchands sont très friands de catégories, on y retrouvait un genre: cajun-francophone. Je me suis dit : quelqu’un s’est endormi au volant! D’abord, puisqu’il ne s’agit pas de musique traditionnelle, ça n’a rien à voir avec le cajun et c’est en anglais. Évidemment, il s’agissait d’un lapsus. Cependant, si on pousse la réflexion, il s’agit effectivement d’un album cajun, comme je suis, et francophone, comme je suis également. Le fait qu’il soit en anglais ne change strictement rien de ce point de vue là», poursuit le militant francophile qui expliquera brillamment combien il est dérisoire d’analyser la situation des francophones nord-américains du strict point de vue québécois.


Et c’est cette double identité que Zachary s’emploiera, entre autres, à illustrer lors de sa prochaine série de spectacles où il renouera avec son public américain. Concerts qui s’amorceront avec «Petit Kodiac» et auxquels il ajoutera la magnifique «Au bord de lac bijou» que l’on retrouve aussi sur Last Kiss en guise de stateman.


«Encore un public américain ? J’ai la liste de tous les postes de radio qui jouent mes chansons depuis Snake Bite Love paru en 1992. Donc, il y a des gens qui sont toujours là, m’ont soutenus à l’époque et, je l’espère, le feront encore. Cette liste n’est pas gigantesque mais c’est un point de départ. Sinon, je fais quoi ? Je m’assois sur mon cul et fais le tour des talks shows au Québec, pas très intéressant. Je me dis que je dois reprendre la place que j’ai délaissé. Ce qui me motive, c’est avant tout la reconnaissance. Je ne suis pas friand de la gloire mais j’aimerais bien être reconnu dans mon pays pour ce que je suis, un auteur-compositeur», conclut le nouveau producteur qui, tel le bouddhiste qu’il est, saisi l’occasion pour se «réinventer».


Last Kiss chez Musicor.

jeudi 9 avril 2009

Le facteur Y

Pogo et ses amis, de François Guay

Pour une treizième année, le festival Proje(c)t Y entend créer un buzz autour des cinéastes qui nous ferons rêver demain.


Claude André


Regroupant les meilleurs court-métrages des étudiants de l’Université de Montréal, de Concordia et de l’Uqam, qui seront projetés pour l’occase, ce festival itinérant se veut également un lieu d’ébullition entre cinéphiles, cinéastes en devenir et producteurs.


En plus du visionnement, les membres de cette belle tribu partageront leur passion et discuteront de l’avenir de notre cinoche en compagnie des Philippe Falardeau (réalisateur de Congorama, C’est pas moi…), Jacques Davidts (scénariste de Polytechnique) et du porte-parole de cette année, Jean-Philippe Duval (réalisateur de Dédé…).«Je crois qu’il est très important de donner une visibilité aux jeunes cinéastes. Moi, lorsque j’ai commencé dans les années 80, il n’y avait pas encore de structure pour accueillir la relève alors cela s’est fait par l’entremise de cinéastes beaucoup plus établis. Je me souviens de Marcel Simard qui m’a donné ma première chance après avoir visionné un des premiers court-métrages que j’avais coréalisé avec un de mes chums, Stéphane Thibeault. Il m’avait appelé quelques jours après le visionnement d’une présentation de films au Spectrum qui avait été orchestrée par l’Université de Montréal», se souvient, nostalgique, celui qui convient avoir pris quelques largesses avec les dates dans le superbe Dédé… pour des raisons scénaristiques.


Comme c’est souvent le cas, on retrouvera quelques faiblesse au sein de cette sélection de 15 films estudiantins mais également des trucs vraiment formidoubles : le film Pogo et ses amis, de François Guay qui racontent les aventures trashs de petit personnages que l'on dirait de plasticine (on rêve de connaitre les autres aventures) et, entre autres, le percutant Octotango de Maude Coudé et sa finale à triple punchs.


Les Marcel Simard et autres producteurs sont avisés, il y a encore du génie qui n’attend qu’à éclore au sein de la relève cinématographique…

Projet

Cinéma du Parc

10 et 11 avril

www.projet-y.org

mardi 7 avril 2009

Danser avec les esprits


Aurélia O’Leary

Allume

Indépendant


On écoute la voix claire au grain rugueux dans les hautes onduler parmi les reliefs jazz, folk, africains, orientaux ou chanson en se disant que cette fille à la plume iconoclaste arbore la précieuse désinvolture des exaltées qui dansent avec les esprits. C’est qu’il y a quelque chose la fois mélancolique et spirituel dans l’univers de cette gypsie revenue à ses racines après avoir vécue en Hexagonie. Contrée où elle a d’ailleurs séduit la bande de Taratata avant de lancer chez nous en novembre cet album qui suscite depuis un véritable engouement au sein de l’avant-garde musicale éclairée. Les élus iront communier avec la belle, son guitariste Thomas Carbou et le percussionniste François Taillefer le 8 avril au Dièse onze.**** (CA)

samedi 4 avril 2009

T’es rock, Coco : entrevue avec Pierre Lapointe



Nous attendions de Pierre Lapointe la version encodée de Mutantès, voici Sentiments humains.


Claude André


Si le titre de l’album et son esthétique visuelle n’ont rien à voir avec le spectacle à grand déploiement Mutantès que Pierre Lapointe a créé l’an dernier pour les FrancoFolies, les veinards qui l’on vu auront l’impression d’y reconnaitre plusieurs chansons. Normal. Ce sont toutes les mêmes à deux exceptions près.


«J’ai changé tout le visuel et je suis allé complètement ailleurs. C’est autre chose. Les pièces de Sentiments Humains comme par exemple dans le cas de la chanson «Deux par deux rassemblés» tirée de La Forêt des mal-aimés, vivent indépendamment des albums sur lesquels elles figurent. Donc Mutantès est mort et l’histoire suggérée n’existe plus», souligne Lapointe qui semble avoir beaucoup mûri avec cette l’expérience dont il conserve un rapport d’amour/haine comme le soulignerait ce film que présentera Art Tv * où, parait-il, il évoquerait la honte d’avoir présenté une œuvre non achevée. «Ce que je dis dans le film c’est que j’exprime des idées et des émotions très personnelles comme je ne l’avais jamais fait auparavant et j’ai eu l’impression que ce n’était pas prêt à sortir à ce moment là. Mais le show était totalement abouti. Je n’ai aucune honte face à ça mais je comprends qu’on ait pu l’interpréter ainsi en regardant le documentaire», poursuit-il en précisant après notre requête que l’œuvre était peu viable sur le plan pécuniaire.


Pourquoi ne pas avoir cédé à la tentation d’une captation cd/dvd peu couteuse et rentable alors ? «Ça ne m’intéressait pas. Si j’avais voulu faire de l’argent avec ça je l’aurais présenté 25 fois, pas huit. Le show a été conçu pour la scène pas pour la télé. Ça aurait donné un résultat apparenté au théâtre filmé. Cependant, les arrangements que l’on retrouve sur Sentiments…ne sont pas loin de ce qu’on a fait pour le show. Mais nous les avons retravaillés Il est à mon avis beaucoup plus intéressant de découvrir les chansons ainsi que cela aurait pu l’être en version live.»


La colère de Léo


Sans doute en raison des thèmes qui traitent de désarrois amoureux en oscillant entre tristesse, mélancolie et colère, quelques collègues qui nous ont précédé dans cette journée d’entrevue se seraient inquiétés du moral de l’artiste pendant cette journée grise où il présentait Sentiments humains. Rassurez-vous : Pierre Lapointe affirme se porter très bien même s’il est quelque peu étonnant de constater à quel point il ose exprimer une rage qu’on ne lui connaissait pas. «Pour moi, la pop c’est de la communication. Ce que je veux c’est percuter avec des images fortes comme c’est le cas avec «Au bar des suicidés». …Pourquoi suis-je aller plus loin dans la violence? Lorsque je chantais des trucs d’Aznavour ou de Brel, je ressentais une agressivité dans ma voix et ma prononciation parce que, contrairement aux miennes, j’avais pris le temps de m’approprier ces œuvres. Voilà pourquoi j’ai choisi de présenter mes chansons sur scène avant de les enregistrer. Lorsque j’ai commencé à travailler sur Mutantès, je me suis mis à écouter un artiste dont je n’avais jamais réussi à écouter plus d’une chanson à la fois, Léo Ferré. C’est tellement lourd, phallocrate et masculin…. Moi qui suis un fan de Barbara et sa façon de chanter toute en intérieur il m’énervait parce qu’il clamait trop ses affaires. J’y suis allé à petite dose en me disant qu’écouter ce qu’il faisait allait changer ma façon d’écrire. Il a été plus rock, plus violent que Janis ou Black Sabbat. Je me suis mis à tout écouter, tout acheter. Puis, en partant de cela, je me suis dit qu’il fallait tendre vers quelque chose de ce genre. Ça donné des chansons comme «L’enfant de ma mère», «Barcelone» ou «Le magnétisme des amants». Quand j’ai eu terminé mon écriture, j’ai tout de suite quitté Ferré».


* Mutantès : dans la tête de Pierre Lapointe, Art TV, 4 avril à 21h00.
Sentiments humains sur Audiogram le 7 avril.