samedi 14 août 2010

Roy Dupuis dans «Mesrine», entrevue

                       Roy des Bois

Trois ans après le tournage du diptyque entourant la vie du célèbre criminel Jacques Mesrine, Roy Dupuis nous cause de son rôle de Mercier, un criminel engagé politiquement, du tournage avec Vinent Cassel et lève le voile sur ses projets futurs.

Claude André


Vincent Cassel a remporté un prix Lumière en janvier 2009  du meilleur acteur pour son époustouflante performance dans la peau de Mesrine. Qu’est-ce qui t’a le plus impressionné, toi qui es également chevronné, en travaillant avec lui?
Je n’ai pas été impressionné. Ça allait de soi. Il s’agit d’un acteur qui est à sa place. D’un acteur q intelligent en ce sens qu’il sait lire les scènes. Aussi, il exerce ce travail pour les bonnes raisons.
Je n’ai pas senti qu’il s’agissait de l’école Hollywood… des acteurs qui essaient toujours de faire en sorte que la scène soit la leur. Il joue la scène pour ce qu’elle est.

Générosité?
C’est de la générosité, de l’intelligence et du talent.

Parle-moi de votre complicité, vous étiez des chums, je pense ?
Ben chum... Il y a longtemps, à l’époque où je sortais de l’école, je suis allé faire un film, une coproduction avec la France et, comme j’étais arrivé deux semaines à l’avance pour prendre l’accent, c’est lui qui m’a présenté Paris.

Dans le film sur le commandant Piché, on évoque la menace permanente des agressions éventuelles de la part des autres détenus en milieu carcéral. Rien de tel dans vos scènes à toi et Cassel. Tu crois que Mesrine a d’emblée imposé le respect?
Il s’agit d’un choix de réalisation. Ce n’est pas moi qui aie écrit le scénario. Comme tu dois le savoir, il y a des règles en prison. Une hiérarchie s’établit. Je pense que Mesrine a su prendre sa place et se faire respecter, c’est sans doute cela qui ressort du film. Mais je n’ai pas vu le film (il devait le visionner le soir même dans le cadre de FanTasia).

Un souvenir particulier du tournage?
C’est probablement un des films sur lesquels j’ai travaillé où il y avait le plus de moyens. Je me souviens que nous n’avons pas tourné pendant trois jours car nous attendions le soleil…

Questions qui peut sembler dingue : tu parviens à oublier que c’est toi lorsque tu regardes un film dans lequel tu tiens un rôle ?
Bah non, pas la première fois, certainement pas. C’est comme lorsque tu regardes une photo de toi, tu te reconnais. Alors imagine que ça bouge en plus. La première fois que je vois un film dans lequel je suis, j’ai tendance à travailler encore un peu. Je ne suis pas objectif. Toutefois, après quelques visionnements, je peux peut-être le regarder pour ce qu’il est.

Tu as pris position pour la protection des rivières. Si tu avais eu l’âge de ton personnage Mercier dans les seventies, tu aurais comme lui fait preuve de sympathie militante à l’endroit du FLQ?
Euh…Je ne le sais pas. Je trouve que le FLQ a fait des bonnes choses et des moins bonnes. Je ne suis pas un spécialiste, je ne peux pas brosser l’historique des gestes que le FLQ a posé. Je sens toutefois qu’il s’agit d’une partie importante de notre histoire. Et je trouve intéressant le fait que Mercier, un voleur, remette une partie du cash qu’il se procurait au FLQ. À part Robin des Bois, c’est le dernier, à ma connaissance qui volait pour une cause sociale (rires).

Ce que j’en comprends, c’est que tu es sympathique à la cause indépendantiste…
Je suis en faveur de la protection de la diversité qu’elle soit culturelle ou biologique.

Tu as récemment déclaré que tu envisages partir autour du monde pendant quelques années en bateau. Serait-ce parce que, puisque tu incarnes l’acteur avec un grand A au Québec, avec tout ce que cela implique, tu as l’impression d’avoir fait le tour du jardin ou c’est simplement un choix personnel?
C’est vraiment personnel. Comme un appel qui est venue. J’ai découvert quelque chose qui me semble important. Il ne s’agit pas d’une fuite. Je m’en vais plutôt vers un idéal qui me semble très intéressant et qui prend beaucoup de place présentement. Ça fait 4 ans que je travaille sur le bateau, que je prépare le voyage, alors d’une certaine façon, il est déjà commencé.

 Tu partiras avec un équipage ?
Je partirai avec ma blonde (ndlr Céline Bonnier) en voilier et il y aura sans doute des bouttes où je serai seul, on verra. C’est vraiment ouvert. Là, j’ai encore des projets en vue mais il faudra, à un moment donné que j’arrête tout et que je parte. Si ce n’est pas l’an prochain ça sera l’autre. Je suis très intéressé par l’Asie, l’Inde, les peuples indigènes qui habitent sur des îles…

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