samedi 2 octobre 2010

Katerine : la banane des gens heureux...



Katerine par Philippe Gouband
  Hé Banane !

Maitre de la rime ludique et absurde transformée en ver d’oreille musical, le Français Philippe Katerine revient en force avec un album éponyme.

Claude André

 Depuis Je vous emmerde (1999) et Louxor, j’adore (2006) nous savons que la blague des modestes débuts du timide jeune homme qui n’osait pas chanter fort ni danser s’est transformée en ovni rose dans le paysage de la musique francophone. L’artiste, à force d’entendre des applaudissements, a puisé la confiance nécessaire à l’expression de sa folie. Lui qui aime désormais s’adonner au body surfing en spectacle déchaine les critiques et d’aucuns croient qu’il s’agit d’un maitre du traquenard. Il  propose ces jours-ci un nouvel objet ludique éponyme qui comporte d’ores et déjà quelques tubes dont La Banane et bla bla bla. Causette entre deux éléphants roses, une guenon albinos et des effluves de cigarettes de clowns.

Claude André

On écoute les chansons en se demandant comment diantre surgissent-elles dans ton cerveau : défi d’aborder des trucs anti chansons (la musique qui accompagne la fermeture/ouverture d’un ordinateur PC),  flashs qui apparaissent comme ça ou tu fumes de la très bonne herbe ?
Il y a un peu de tout ça (rires). Les trois sont très présents. Je fais beaucoup de chansons, je cumule comme ainsi les matériaux et je sélectionne ensuite.

Hélas, il y a parfois des bad trips. Comme de rêver que tu  administres une fellation à Johnny (Hallyday)…
Ça c’est un pur bad trip.

Doit-on y voir un lien avec ton tube de l’été La Banane ?
Pourquoi pas (rires). En fait, moi je mange toujours des bananes le matin. Il paraît que ça équivaut à un repas. Ce matin-là, tout le monde m’appelait au même moment. Du coup, je n’arrivais pas à manger ma banane. Ça m’a énervé alors j’ai pris ma guitare et j’ai dit : «laissez-moi manger ma banane». Ensuite, je me suis imaginé sur une plage parce que c’était l’hiver et que j’en avais marre du ciel gris et de la neige.



Tu te censures parfois ?
Oui, il y a parfois des trucs vraiment horribles…

Comme ?
Bah, je suis un serial killer et je tue pas mal de gens, surtout des enfants. Ça, par exemple, je ne l’ai pas mis sur mon disque.


Katerine par Philippe Gouband

Plusieurs personnes se demandent, notamment sur Internet, si ton truc relève du génie ou de l’imposture…
Je n’en sais rien moi-même.

Parmi les prochains tubes de cet album, il y a l’accrocheuse bla bla bla, comment est-elle née ?
Euh… J’avais fait une chanson avec des textes mais je trouvais que c’était vraiment du Bba bla bla ce que j’avais écrit alors j’ai tout simplement transformé ce que je pensais et j’ai trouvé que c’était musical. Au final, ça faisait du sens sur un texte ennuyeux.

Clin d’oeil à da da da de Trio, ce hit début eighties et à Bohemian Rhapsody de 
Queen ?
Oui, on y a pensé mais après l’avoir faite.

Sur ton album précédent, Robots après tout dont le titre était en lien avec le Human After All de Daft Punk, tu as invité des pointures telles Gonzales et Renaud Letang. Ils sont de retour encore cette fois ?
Non, pas du tout. C’est moi qui aie réalisé et j’ai travaillé avec un groupe que j’ai monté. Une bande de copains avec lesquels l’on boit souvent des coups ensemble. On s’est dit : « peut-être que l’on pourrait picoler et jouer de la musique en même temps». Nous avons enregistré ce disque avec des bières mais sans aucune machine. On a joué de façon assez brute, ça me changeait aussi car les machines, j’en ai trop utilisé ces derniers temps.

Tu sembles du type noceur. Tu sors en boite tous les soirs accompagné de hordes de gonzesses en délire ?
Bien sûr oui. Avec bain moussant et t-shirt mouillé… J’aime bien sortir. Ce que je préfère, c’est lorsque l’on sort des boîtes et que les rues sont désertes. On se promène dans l’ivresse, comme ça, les bras écartés en remerciant tout le monde d’être en vie.

Katerine par Philippe Gouband
Tu as beaucoup travaillé au cinéma ces dernières années avec notamment les frères Larrieu et plus récemment dans le conte sur Gainsbourg où tu interprétais Boris Vian, tu t’y intéresses de plus en plus ?
De plus en plus, je l’ignore mais j’aime bien ça. Ce n’est vraiment pas désagréable lorsque l’on est en vacances comme je l’étais pendant deux ou trois ans. J’ai accepté car j’aime bien qu’on me donne des ordres. Je manque un petit peu de ça dans ma vie.

Ce n’est pas ta femme qui porte la culotte ?
Ah, j’aimerais bien hein…un peu plus. Et le cinéma c’est bien car il n’y a aucune décision à prendre. On te dit : «assis toi ici», «marche comme ça…» et ça ne dure que deux ou trois semaines. Mais je viens de faire un film où cela a duré deux mois. Il sortira en décembre et ça s’appelle Je suis un no man’s land.

Tu comptes réaliser un jour?
J’ai déjà fait un film, Peau de cochon. C’est un film assez spécial composé que de plans séquences.

Tes parents sur la pochette, ce sont les vrais  (voir Bla Bla Bla ) ? 
Oui, ce sont mes vrais parents avec leurs vrais habits.

Tu viendras nous les présenter au Québec un de ces quatre ?
J’espère bien. Mais je ne sais pas quand. Si nous sommes invités, on viendra. On m’appelle et j’accoure.

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