vendredi 1 octobre 2010

Le Poil de la bête, entrevue et critique

Femme ou fille ?

La comédienne Vivianne Audet nous parle de son rôle de Marie Labotte dans le film Le Poil de la bête.


Dans le film, vous interpréter une Fille du Roy. Selon-vous, ces filles étaient-elles de orphelines ou des prostituées contraintes à l’exil?
J’avais en tête l’expression «Fille du Roy, fille de joie» et j’ai souvent entendu dire qu’il s’agissait de prostitués. Mais après m’être renseignée auprès d’une professeure d’histoire j’ai appris que c’étaient des orphelines dont les parents n’arrivaient pas à subvenir à leurs besoins. Des filles donc qui se retrouvaient au couvent et y passaient toute leur jeunesse. Elles y avait appris à  «faire le petit coin», cuisiner, s’occuper d’un homme et des enfants.

Mais votre personnage se nomme Marie Labotte !
Oui, on sous-entend qu’elle n’est peut-être pas aussi pure que ça sœur. On dit aussi dans le film que le père de mon personnage était bottier. Mais c’est un film où il y a des clins d’œil ici et là.

Évidemment, personne n’y était pour les entendre, alors qu’elle était la consigne du réalisateur au sujet des accents des personnages ?
Au la lecture du scénario on s’est dit : «puisque les Filles du Roy sont fraichement débarquées, il serait logique qu’elles parlent le français de France. Les colons, pour leur part, étant ici depuis plus longtemps, ils ont sans doute un langage adapté» Puis, au fil des discussions, nous en sommes venus à la conclusion qu’il serait plus simple pour tout le monde de parler un français un peu plus soutenu plutôt que de rentrer dans le vieux François comme on le disait à l’époque. Cela permettait d’équilibrer la chose et, bien honnêtement, nous n’avons pas eu le temps de plonger là-dedans à 100 %.

Parlant de temps, ce tournage a dû, malheureusement, se faire plutôt rapidement?
Vingt-huit jours. Ce qui est un peu rapide pour la charge de travail que nous avions. Forcément, nous étions vulnérables face aux conditions météorologiques. On a tourné dans la grosse pluie battante en octobre et novembre, jusqu’au 4 décembre.

À quel endroit ?
À Oka. Un seul studio a été construit et c’est l’intérieur du manoir du seigneur. Sinon, la chapelle ainsi que les maisons des colons ont été construites de A à Z. Bref, ce fut un énorme travail.



À rebrousse-poil

Film fantastique ? Œuvre historique ? Thriller ? Comédie ? Le Poil de la bête de Philippe Gagnon (Une Galaxie près de chez vous) est un peu tout ça à la fois mais, hélas, ne creuse aucun de ces sillons en particulier. Cela donne au final une œuvre qui, malgré toute notre empathie de spectateur enthousiaste, nous fait parfois rire pour les mauvaises raisons, soupirer devant le jeu de certains acteurs et lever la tête au plafond à l’audition de réparties truffées de clichés. Heureusement, le gâteau semble vouloir lever à un moment mais c’est déjà la fin. Cela dit, un public adolescent de nature beaucoup plus indulgente et déjà émoustillé par le succès de The Wolf Man pourrait peut-être y trouver son compte? Nous saluerons néanmoins l’audace de la démarche, les reconstitutions historiques et quelques effets spéciaux réussis en regard d’un budget rachitique. **

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