vendredi 8 octobre 2010

L'immortel avec Jean Reno de Richard Berry





Faut que ça saigne

Le charismatique Jean Reno nous transporte dans un univers de violence et de rédemption.

Claude André

Adapté du roman L’immortel de Franz Olivier Giesbert qui s’inspirait d’un fait divers qui s’est déroulé à Marseille en 1977, ce film raconte la quête rédemptrice d’un chef mafieux, Charly Matteï (Jean Reno au sommet de son art) retiré des affaires depuis 3 ans, qui survit à 22 balles tirées à bout portant dans un stationnement suite à un attentat orchestré par Tony  Zacchia, son lieutenant et ami d’enfance.

Mais il découvrira que les bons sentiments ne suffisent pas et «quand on a du sang sur les main, ça ne part pas jamais. Le mal, c’est le mal. Il est en nous et il faut l’accepter», comme le lui rappellera Zacchia interprété par Kad Merad (Bienvenu chez les Ch’tis, un contre-emploi couci-couça).

Exit la petite vie pénarde avec femme et enfants, celui qui, comme le vrai mafieux qui avait survécu à un attentat, se voit désormais appeler l’immortel investiguera sur son assassinat raté mais en tentant de respecter la promesse faite à sa vieille mère de ne plus user de violence.

Le milieu étant ce qu’il est, cette «faiblesse» aura pour résultat la mort atroce de son fidèle subalterne. L’immortel voit rouge et Jean Reno redevient Léon le nettoyeur dans un monde où l’appareil d’État et sa lourdeur font le  jeu de la bureaucratie au grand dam de l’enquêteure (Marina Foïs, hébétée et effacée) à ses trousses qui souhaite venger la mort de son mari, flic aussi, demeurée impunie.

Outre la volonté du réalisateur Richard Berry  de casser le manichéisme en nous donnant à voir un directeur de police orgueilleux et incompétent et un truand débordant d’humanité, ce film rempli de références demeure haletant (grâce à Reno) du début à la fin même s’il emprunte des codes vus mille fois auparavant et des dialogues parfois clichés.

Si on éprouve un certain plaisir voyeur à pénétrer de l’intérieur le milieu criminel, sans parler de l’ambiance unique de la planète Marseille et son acceng chantant, précisons que la violence très prononcée voire douteusement jouissive de plusieurs scènes en rebutera plus d’uns. Il fait prendre ce film pour ce qu’il est : un divertissement viril et entrainant mais parfois un peu con et surtout assez proche de la bédé.

***/5



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