samedi 6 novembre 2010

Dan Bigras : Le gars des rues



Arrangé avec le gars des rues


Pour ses vingt ans, le Show du refuge frappera fort avec Marjo, Loulou Hughes, Marie-Hélène Thibert, Michel Louvain, Éric Lapointe et, notamment, Marc Hervieux qui seront entourés d’une section de cuivres et d’une chorale.

Depuis 20 ans, Dan Bigras brandit le flambeau du Refuge et enfile le panache de grand manitou du traditionnel spectacle dont les profits servent à améliorer le sort des jeunes de la rue.


Cela dit, l’auteur de ces lignes n’avait pas été très tendre sur les ondes de Vox  à l’endroit du dernier chapitre musical de l’artiste lors de sa parution à l’automne 2009. Un disque intitulé Fan où Bigras reprend, en grande partie, des standards de la musique américaine.

C’est le cœur lesté d’appréhensions que je me suis rendu dans un resto de la rue St-Hubert afin d’interviewer le gaillard aussi reconnu pour sa passion pour les arts martiaux mixtes en me disant, histoire de me donner contenance, qu’au-delà des éventuels différends, la cause du Refuge demeure juste et noble et cela devrait suffire à trouver un terrain d’entente.

L’accueil est poli. Chose rare, Bigras sourit. Puis tend la main. Très vite, il prendra sur lui de briser la glace après que je lui eu demandé de brosser sa liste d’invités. «J’ai un peu la tête pleine, je t’enverrai la liste car, en plus, je dois m’occuper de mon show tiré de Fan…Ce disque là, je l’ai fait pour mon fun à moé. Je n’ai pas reçu de subvention et je n’ai rien demandé à personne. Je me suis dit : on va le jouer au lancement et c’est la seule fois qu’on le fera. Finalement, on se retrouve avec de nombreux spectacles programmés dont plusieurs dans des festivals. C’est super trippant pour moi de le jouer ça live et on se retrouve qu’avec des belles salles car celles qui sont trop petites ne peuvent pas recevoir se spectacle. Mais ne t’en fais pas, je ne juge pas les goûts de ceux qui n’en n’ont pas», lance Bigras fier et souriant mais pas triomphaliste en évoquant mon commentaire sur l’album et ce spectacle qui comporte 21 musiciens sur scène !

Du monde à la messe

Et c’est grâce aux rencontres qui découlent de ce disque où il a fait appel à un Big Band jumelées à la présence bienveillante de Gregory Charles, aussi chef de chorale en plus d’être un juke box humain, que ce show devrait, encore une fois, faire des flammèches.

Bien qu’il ne dévoilera pas les surprises qu’il prépare pour ce spectacle qui, comme à l’habitude, s’est élaboré tout au long de l’année au gré des rencontres, l’ancien drop out semble pour le moins enthousiaste : «En plus de mon band régulier, on ajoute Mélissa (Lavergne) aux percussions, plus le Big Band auquel s’ajoutent deux choristes et une chorale qui sera présente tout au long du show».

Tentera-t-il de nouveaux des contres emplois comme lorsque Michel Louvain avait interprété Mon Ange en duo avec Lapointe alors que celui-ci a entamé ensuite La dame en bleu ? «On ne peut répéter une bonne affaire comme ça. Comme je ne pourrais trouver un autre Tue-moi. Je ne cherche jamais c’est moments là, je tente cependant de trouver un autre moment magique. Et lequel le sera, je l’ignore. Comme je l’ai dit à la conférence de presse, il y aura une couple de surprises. Ce n’est pas juste du suspense, c’est seulement que je n’ai pas terminé de monter le show», rigole l’artiste. Parions que ses reprises de l’album Fan seront, une fois sur scène, exaltantes.
Sans rancune mon homme.

17 novembre au Théâtre Saint-Denis 1.



Quelques solutions…

On lui donne 5 $ ou un sandwich ?
Un sandwich, c’est une bonne idée. Moi je donne 2 $. Refuser de lui donner de l’argent en se disant qu’il va aller acheter de la dope ne le désintoxiquera. En fait, tout ce que tu ferais serais de refuser de l’aider. Ce qui les blesse le plus, c’est lorsque les gens passe et ne les regardent pas. Ça revient à leur dire : «je refuse que tu existes» et de c’est de ça qu’ils souffrent, calice.

Abandonner toute forme de répression ?
Oui, la répression lorsqu’il y a un acte criminel. Mais pas des contraventions qui s’élèvent à $ 140 pour avoir craché par terre, sacré (!) ou traversé la rue à la mauvaise intersection trois fois de suite sans parler du détournement de mobilier urbain pour s’être assis sur un bloc de béton…

Les centres d’injection de drogues contrôlés, oui ou non ?
Ça ne réglerait pas leur sort mais ça améliorait certes le dossier en ce qui a trait au nombre de décès à la suite à la transmission de maladies mortelles par voies intraveineuses. On éviterait aussi beaucoup d’overdoses. On sait par ailleurs que l’illégalité de la chose ne fait que pousser les jeunes à s’enfoncer dans les milieux criminels.

Un système d’éducation plus efficace ?
Il faudrait un meilleur système d’éducation et de santé ainsi qu’une façon plus adéquate de financer les organismes qui tentent de récupérer ceux que nous échappons en tant que société, soutient en substance Bigras en faisant un parallèle avec les sommes que l’État octroie aux banques, pétrolières et autres.


1 commentaire:

annecampagna a dit…

je suis un peu tannée de tous ces shows malgré la beauté du geste et du don de soi. Que le gouvernement fasse bâtir des immeubles pour les sans-abris au centre-ville et le problème va être en partie réglé(avec des ressources humaines dans les immeubles). Ils ont pas de place ou dormir, me semble que quelqu'un devrait comprendre ça une fois pour toute?