vendredi 10 décembre 2010

J'ai oublié de te dire avec Omar Sharif


J'ai oublié de te dire Bande Annonce du film



Rendez-vous manqué

Tantôt touchant, tantôt gênant, J’ai oublié de te dire avait tout pour devenir un grand film.


Avec un comédien de la trempe d’Omar Sharif qui, encore une fois, tient la dragée haute et une jeune actrice belge qui fera sa marque, Émilie Dequenne, ce film de Laurent Vinas-Raymond qui traite d’Alzheimer et d’euthanasie, d’art et d’amitié avec pour toile de fond la magnifique Catalogne française avait tout pour marquer son époque. 

Hélas, la faiblesse de plusieurs répliques et quelques mailles défaites dans les enchainements de plans font en sorte que le réalisateur nous gagne à tâtons, nous perd puis, droit au coeur, parvient à nous séduire de nouveau.

Marie, une Parisienne mi vingtaine au tempérament rebelle se rend dans le Sud de la France après avoir connu quelques ennuis avec la justice. Douée pour le dessin, elle se montre vite intéressée par Jaume, un vieil artiste peintre du village rencontré au hasard des ses petits larcins.

Frondeuse, elle s’emploiera à ce que ce dernier, sorte de grincheux vaguement anar donc anti morale (et c’est ce qui les unira), lui enseigne son art à elle, l’autodidacte. Au grand dam du petit loubard venu la rejoindre et dont la présence nous apparaît plus ou moins pertinente.

Manque de bol, le vieux Jaume voit sa mémoire devenir de plus en plus vacillante et c’est à travers la perte d’identité de son nouveau mentor que Marie trouvera enfin la sienne.

Ainsi, la bienveillante jeune femme accompagnera son récent vieil ami, qui a déjà arboré le prestigieux maillot jaune au Tour de France, dans sa dégénérescence. Ce qui la rendra éminemment plus poétique qu’institutionnalisée.

En plaidant en faveur de l’euthanasie présentée comme un hymne à la  liberté versus la morale, le réalisateur catalan, et c’est bien dommage, emploi un procédé légèrement démago qui ne convainc guère même chez un converti.

Cela dit, il a le grand mérite de nous ouvrir à certaines réalités dont la détresse des aidants naturels face à l’inéluctable absence de justice immanente à laquelle nous sommes tous, un jour ou l’autre, confrontés.


** 1/2

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