vendredi 21 janvier 2011

Une petite zone de turbulences avec Michel Blanc et Miou-Miou

Les clichés en contre-emploi

Comme dans la vie, la comédie acerbe Une petite zone de turbulences nous rappelle qu’il ne faut pas toujours se fier aux apparences.

Si on pense d’abord assister à ce qui sera un film choral, c’est autour du personnage de Jean-Paul (toujours aussi efficace Michel Blanc) que se déploieront les destins des membres de sa famille immédiate et le sien.

Récemment retraité, petite bourgeoisie tranquille, Jean-Paul en proie à l’hypocondrie voit sa vie basculer lorsqu’il se découvre sur la hanche une vilaine tâche qu’il imagine cancéreuse. 

Manque de bol, sa fille Cathie, une beauté dans la vingtaine au caractère grognon, lui annonce qu’elle épouse une fier à bras qui incarne à merveille le sportif rempli de préjugés et un peu niais qui n’en rate jamais une. 

Ajouter à cela un fils homosexuel qui se fait larguer par son petit ami qui en a marre de sa crainte de l’engagement et une épouse qui le trompe avec un ancien collègue de bureau et vous avez là de quoi devenir dingue.

Sauf que, comme chez les grands dépressifs, les électro chocs, dans ce cas-ci incarnés par les événements malheureux, peuvent s’avérer salutaires.

Dans cette adaptation du roman «Une situation légèrement délicate» de Mark Haddon, réalisée par Alfed Lot dans lequel les plus vieux retrouveront également avec un bonheur délectable la savoureuse Miou-Miou. Femme de cœur et éternelle complice de l’époque de la troupe du Splendid avec laquelle Blanc nous a donné à rires dans Les Bronzés, Tenue de soirée...

Cela dit, Une petite zone… n’est pas une comédie «populaire» où le spectateur se fait faire des guili-guili sous les aisselles même si on y retrouve quelques légers emprunts aux codes du burlesque.

Grâce à une panoplie de répliques savoureuses, notamment de la part du petit-fils de Jean-Paul (on pense à la bédé Pico Bogue), le film parvient somme toute à échapper à la banalité de son scénario.

On reprochera au passage la volonté trop appuyée de faire «vachement cool» en utilisant, par exemple, une scène de rapports homosexuels qui semble injustifiée à ce moment du récit. 

Cela dit, bien qu’il ne soit pas transcendant, ce long-métrage cosigné Michel Blanc pourrait vous faire passer un moment agréable. ** ½


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