mercredi 4 avril 2012

Amadou, Mariam et... Bertrand Cantat !


Black Soul

Savant dosage entre modernité et tradition, Folila, le nouveau chapitre surtout anglophone d’Amadou & Mariam, est aussi celui des rencontres. Parmi les invités : Santigold, deux membres de TV on the Radio, le rappeur de Brooklyn Theophilus London, Ebony Bone ainsi que… Bertrand Cantat qui se retrouve sur 10 des 13 titres. Discussion avec Amadou Bagayoko

Claude André

Votre de nouvel album distille autant des ambiances d’instruments traditionnels (cora, ngoni, balafon) que des rythmes urbains puisés dans le hip hop. Le concept était-il d’établir un pont entre la tradition et la modernité ?
Oui, nous l’avons réalisé à New York, Bamako et Paris. Au départ, nous voulions faire, avec les mêmes chansons, un album purement traditionnel et un album moderne. Mais finalement nous avons réuni le tout pour en faire un seul.

Bertrand Cantat est très présent sur cet album. Vous avez sans doute discuté de tout ce que cela impliquait avec Mariam ?
Nous n’avons pas eu personnellement de discussions par rapport à ses problèmes. Ce sont des convictions personnelles qui nous ont guidés. Lorsque nous l’avons rencontré à Bordeaux, nous avons trouvé qu’il est quelqu’un de très généreux, de très sympa et de très ouvert au point de vue musical, c’est tout. On a beaucoup parlé de musique et après on l’a invité pour aller au Mali. Il est venu et il y a passé une dizaine de jours.

Vous savez néanmoins que vous aurez à défendre ce choix. Il y a une prise de position philosophique dans votre geste, non ?
Effectivement, ce qui peut être compris c’est que l’individu doit toujours donner une chance aux autres de se racheter. C’est surtout ça.

L’idée du pardon, du lâcher prise, c’est le discours qu’Amadou & Mariam a toujours véhiculé.  SurOh Amadou, vous dites : «tu n’as pas le choix, c’est plus fort que toi, tu dois plié».
Oui, c’est le message que nous avons toujours tenté de véhiculer.  Avant même de rencontrer Bertand nous avions cette chanson-là. Ce n’est pas parce qu’il était là qu’on l’a chanté même si ça peut coller avec son histoire.

Parmi les rencontres que l’on retrouve sur Folila, il y a donc celle avec le rap. Une musique que vous aimez particulièrement Amadou ou étais-ce simplement pour illustrer l’urbanité inhérente au concept de l’album ? 
On n’a pas la même manière d’exprimer les messages et le rap est un bon véhicule. En tant que musique, on aime bien le hip hop et ça nous fait vraiment plaisir de voir les styles se rencontrer. Vous savez, il y a un de nos garçons qui fait du rap.

Vous écrivez la plupart des textes de vos chansons. Où puisez-vous cotre inspiration Amadou, la spiritualité ?
Dans la quotidienneté, la spiritualité, l’amour du prochain, la vie pacifique, le déroulement des choses dans la fraternité et l’amitié et aussi dans l’espoir qu’il faut donner aux uns et aux autres sur cette terre. Leur dire que tout n’est pas figé : aujourd’hui nous pouvons être dans le bonheur et demain être dans le malheur mais qu’avec le courage tout peut changer. Notre discours consiste surtout à donner de l’espoir aux gens. À leur dire que tout n’est pas perdu et qu’il est possible de se racheter.

Quelle différence majeure ressentez-vous lorsque vous êtes devant un public africain et face un public occidental?
Généralement, en Afrique, les gens montent sur la scène pour danser avec les artistes ou faire des accolades (rires).

Folila d’Amadou & Mariam est maintenant disponible.


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