Gina Carano profite d’une crédibilité que ne possédait pas, par exemple, Angelina Jolie dans Salt. |
Corps accords
L’ancienne championne du monde de MMA (Mixed Martial Arts), Gina Carano, réussit sa première percée au cinéma dans un film pop-corn dirigé par le très respecté Steven Soderbergh et dans lequel on retrouve Michael Douglas, Antonio Banderas et Michael Fassbender.
Claude André
L’arrivée d’un nouvel long-métrage signé Steven Soderbergh, l’homme derrière Sexe, mensonges et vidéo, Erin Brockvich, Traffic ou le diptyque Che, soulève toujours beaucoup d’enthousiasme.
Ajoutez à cela la perspective de découvrir une nouvelle actrice, spécialiste des arts martiaux, et une histoire de missions secrètes au profit du gouvernement américain, et vous avez là de bons ingrédients pour fabriquer un film d’action des plus haletant.
Dès le départ, une scène de combat avec son ancien partenaire (et amant) dans un restaurant perdu au bord d’une route donne le ton : on nous présentera cette héroïne comme la nouvelle (et féminine) spécialiste des assauts à la Van Damme ou Chuck Norris.
Après avoir été piégée par son ancien patron et petit ami dans ce resto, Malory Cane (succulente Gina Carano, malgré un registre qui semble limité) prend la clé des champs avec un jeune client, propriétaire d’une voiture de sport qu’évidemment elle pilote en experte.
Tout au long leur cavale, rythmée par une musique qui sonne télésérie seventies, elle mitraille, dans un récit aux dialogues souvent niais mais parfois teinté d’humour, les rebondissements de ses missions qui nous transportent à Barcelone, à Dublin et au Nouveau-Mexique.
Endroits majestueusement mis en images par Soderbergh qui, comme il le fait régulièrement, signe la direction photo sous un pseudonyme (les noms de son père et/ou sa mère lorsqu’il fait aussi le montage).
Hélas, comme cela est souvent le cas avec les films d’arts martiaux, le scénario écrit par Lem Dobbs (Kafka, L’Anglais) est truffé de trous et, dans ce cas-ci, inutilement tarabiscoté!
Scènes de combat
Qu’à cela ne tienne, les scènes de combat, très brutes et dépourvues d’instants suspendus dans les airs comme cela était encore la mode il y a peu, sont particulièrement réussies. Soderbergh nous captive en juxtaposant, notamment, les sons lourds des armes à feu à celui des corps qui s’entrechoquent. Sans parler des vertigineuses poursuites sur les toits urbains.
À la fois sexuellement féminine et sportivement virile, la nouvelle héroïne – qui n’a pas eu à passer d’audition pour obtenir ce rôle, tant elle irradie dans une cage MMA – devrait s’imposer parmi les vedettes du genre. D’autant plus qu’elle profite d’une crédibilité que ne possédait pas, par exemple, Angelina Jolie dans Salt.
Et ça ne fait que commencer…
Avec sa fin ouverte, où l’on retrouve un Antonio Banderas en diplomate espagnol ébahi de d’apercevoir notre héroïne, alors qu’il pensait se la couler douce au soleil, Piégée/Haywire annonce une suite aussi imminente qu’évidente.
Soderbergh retournera-t-il d’ici là au vrai cinéma?
***
Piégée, la version française doublée au Québec de Haywire, est actuellement à l’affiche.
Ce texte a d'abord été destiné à l'hebdo Accès Laurentides. J'en profite pour souhaiter tout le succès du monde à son ancien rédacteur en chef Éric-Olivier Dallard dans ses nouvelles aventures à la tête de son tout dernier rejeton : Hebdo Floride.
1 commentaire:
wow vive les femmes d'action!
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