dimanche 28 août 2011

Guillaume Grand : magnifier la banalité



Guillaume Grand

L’amour est laid

Il y a eu Raphaël pour venir illuminer la pop française il y a quelques années. 

Grand est du même ordre et il doit d'ailleurs au premier sa signature d'un contrat avec EMI et des invitations à effectuer des premières parties qui l'on fait connaitre du grand public.

Avec son mega tube Toi et moi, vu plus de 5 millions de fois sur Youtube, il s’est aussi fait un prénom. 

Voix rocailleuse, textes fichtrement bien tournés, vieille âme d’écorché de l’amour et progressions d'accord qui tuent, Grand ne réinvente pas le genre mais ça façon de causer  des relations humaines  peut nous aider à magnifier les choses d' apparence banale.

Comme un ami qui nous comprendrait. Ce n'est pas rien.


****/5



vendredi 19 août 2011

Un album plutôt moyen pour Jeff Bridges



Jeff Bridges
Éponyme

Auréolé de sa performance magistrale de chanteur country sur le déclin dans le film Crazy Heart, l’acteur Jeff Bridges propose un second album étiqueté Blue Note cette fois et réalisé par le légendaire T-Bone Burnett. 

Entouré d’un florilège de songwriters, Bridges qui signe aussi quelques pièces, livre une œuvre de facture à la fois sobre et raffinée grâce aussi à la présence de l'excellent Marc Ribot et de celle de Rosanne Cash.

Célèbre chanteuse isue du premier mariage du célèbre homme en noir du country, Johnny pour les intimes, qui compte à son actif plusieurs titres qui se sont hissés au sommet des palmarès country.

Mais, hélas, triple hélas, le pétard s'avère humide et l’émotion ne passe pas suffisamment surtout en raison du chant peu inspiré de Bridges.

Et cela même s'il s'apparente parfois à Leonard Cohen.

Moyen.

**1/2/5


mardi 16 août 2011

Rap and roll !


311
Universal Pulse

Réalisé par Bob Rock (Metallica, Aerosmith, The Cult, Mötley Crüe…), le dixième album de cette formation rap/rock aux penchants reggaes basée à Los Angeles se rapproche du son qu’elle livre sur scène, son milieu naturel. 

Bien que court avec ses huit titres, ce chapitre plaira à leurs nombreux fans grâce à d’efficaces mélodies chaloupées juxtaposées à un happy sound à la fois rock et estival. *** ½

vendredi 12 août 2011

Eddie Vedder de Pearl Jam presque nu


Ukulele Songs
Eddie Vedder

Comme le disait un jour le chanteur français Thomas Fersen : «le ukulele est à la guitare ce que le string est au caleçon.»

Mais tout le monde ne possède pas le même sex appeal.

Il est fort à parier que s’il ne s’agissait pas du chanteur de Pearl Jam aucune compagnie majeure n’aurait investi dans ce projet aussi dépouillé qu’audacieux.

Résultat ? 

Bien qu’au départ la facture musicale folk romantique ultra minimaliste semble rébarbative, l’intensité de Vedder ainsi que son registre vocal nuancé incitent à tendre l’oreille.

Intimiste et introspectif, ce second opus en solo en forme d’hommage rendu à sa femme et ses deux filles s’avère étonnant, intéressant et parfois touchant. 

Parmi les seize titres, on y retrouve, notamment, une reprise de Pearl Jam (Can't Keep) et une autre de la formation légendaire The Mamas & the Papas (Dream a Little Dream). 

Mais ce minimalisme musical, ukulele parfois ponctué de violoncelle, peut devenir lassant.

Au final, une question demeure : le réécoutera-t-on ? ***


jeudi 11 août 2011

Joss Stone ou Aretha Joplin ?

Joss Stone
LP1

Surnommée «Aretha Joplin» par le légendaire Smokey Robinson, la chum de fille du prince Machin, paradoxalement, distille un rock blousé ponctué de soul loin du cliquant auquel on pourrait s’attendre. 

Réalisé par le surdoué Dave Stewart (Eurythmics), qui a également participé à l’écriture, le cinquième album de cette jeune prodige de 24 ans sonne rugueux, organique et vrai. 

Ce n’aurait pas, effectivement, déplu à Janis Joplin. ****


 

mercredi 10 août 2011

Tu te reconnaitras... encore


Sur le rythme : première fiction québécoise autour de la danse





Alors on danse ?

Le premier film québécois qui porte sur la danse plaira certainement à une majorité d’ados, le public auquel il est destiné.

Claude André

Delphine (Mylène St-Sauveur), une jeune femme de 20 ans sabote ses études de médecine afin de réaliser son rêve : faire carrière en danse… aux États-Unis!

La perte de son partenaire ralentira ses ardeurs, mais l’arrivée d’un nouveau danseur (Nico Archambault) pourrait bien faire renaitre l’espoir. Hic : le danseur en question, à la fois suintant d’assurance et de présumée prétention, est aussi l’ancien flirt de sa meilleure amie (rôle difficilement défendu).

D’autres écueils viendront se dresser sur les chemins du rêve : une mère hyper contrôlante (Marina Orsini) qui menace de « tout lui couper », un père plus ou moins présent (Paul Doucet) et un deuil inopiné, celui de sa grand-mère (France Castel), qui se révèlera comme un catalyseur des émotions. Et hop! bonjour la résilience!

Personnage principal

Précisons-le d’emblée : le personnage central de ce film est bien évidemment la danse. Pour les non initiés, les chorégraphies imaginées par le danseur et acteur Nico Archambault – ancien lauréat du célèbre concours So you think you can dance – sont accrocheuses et demeurent éminemment sympathiques, même si elles ne sont pas toujours époustouflantes.

Du point de vue dramatique, disons-le poliment, aucun des acteurs principaux ne remportera de prix d’interprétation à la remise des Jutra, un gros irritant pour le cinéphile.

Qu’à cela ne tienne, l’histoire se montre crédible, avec des dialogues parfois souriants et plutôt bien tournés, et une facture visuelle, hyper léchée et chaude, un véritable régal pour les yeux, notamment les plans aériens de Montréal dont l’identité est pleinement assumée.

La musique originale, signée Mario Sévigny, qui nous entraine dans le rythme et se juxtapose à merveille au film, n’a rien à envier aux méga productions américaines dont elle s’inspire largement.

Bref, Sur le rythme devrait s’offrir une belle carrière non seulement auprès des ados québécois, mais aussi auprès de ceux du monde entier grâce notamment à son vernis underground au contenu bien propret, porteur de valeurs universelles.

Maintenant, effet de mode oblige, à quand un film qui mettra en vedettes des… cuisiniers?

Sur le rythme sort en salle le 10 août 2011.

NB : Merci à Accès Laurentides qui a publié ce commentaire dans son édition en cours.



samedi 6 août 2011

Tu te reconnaitras....

Michael Bolton : la gammick




Micheal Bolton
The Duets Collection

Dans la catégorie «Gammick Internationale», voici le sirupeux Michael Bolton qui y va à son tour de sa parade de duos sur des reprises de classiques pop. 

On y retrouve notamment The Prayer avec Lara Fabian et Hallelujah, le chef d’œuvre de Cohen, reprit avec un chœur d’enfants de pompière façon. 

Un encodé qui vivra quelques mois sur les FM matantisées avant de s’engouffrer dans l’oubli.

** 

vendredi 5 août 2011

Le magnifique film «Le coeur d'Auschwitz» maintenant en dvd.

Puisqu'il sort en dvd cette semaine, revoici mon texte sur ce film magnifique écrit au moment où il était présenté en salles. 


Un cœur dans l’horreur

Même au milieu de l’horreur, la grandeur de l’âme humaine peut parfois fleurir et traverser le temps.

Claude André

Alors qu'il s'est retrouvé au Centre commémoratif de l’holocauste de Montréal par hasard parce qu’il attendait un rendez-vous, le documentariste Carl Leblanc a posé son regard sur un objet qui l’a illico fasciné : le cœur d’Auschwitz.

Pas plus gros qu’un caillou, cet objet en forme de cœur et recouvert d’un tissu arborait un «F» brodé. Se déployant tel des origamis, il contenait une dizaine de page de papier collées entre-elles sur lesquelles étaient inscrits des vœux signés, parfois d’un simple prénom.

L’objet avait été confectionné dans le plus grand secret par des codétenues qui l’ont offert, le 12 décembre 44, à la jeune Fania qui célébrait ce jour-là ses 20 ans à …Auschwitz.

Une histoire touchante

Au moment d’écrire ces lignes votre interlocuteur ressent encore une profonde émotion qui lui dresse les follicules pileux au garde-à-vous : huit ans après sa visite au Centre commémoratif, Carl Leblanc nous livre un film qui s’avère un triomphe des mots et des petits gestes d’apparences banales sur l’horreur la plus abjecte.

Puisqu’il ignorait s’il tenait une  histoire, Leblanc qui a pu s’appuyer sur le travail exceptionnel de la recherchiste Catherine Pelchat, a entrepris de filmer l’enquête. Son but était non seulement de retrouver la fameuse Fania devenue octogénaire mais également ses compagnes d’infortunes s’il en restait encore en vie.

On ne vous dévoilera pas les effets chocs mais, parmi les moments porteurs d’une lourde charge émotive, mentionnons le retour à Auschwitz de Fania, la réunion de rescapées qui comparent leur numéros tatoués à l’avant bras, cette petite fille au Centre commémoratif fascinée par le cœur qui arbore le keffieh palestinien, une rencontre intergénérationnelle bouleversante dans une école franco de Montréal et, notamment, la chanson de fermeture de Daniel Bélanger, La folie en quatre, on ne peut plus pertinente et en français (bravo à Leblanc pour sa détermination) !

Bien qu’en première partie le docu semble aller nulle part, et c’est ce que souhaite nous partager le réal, on se retrouve donc avec un casse-tête qui, au gré des voyages en Israël, au Brésil, en France et en Allemagne, finit par constituer une œuvre d’une profonde beauté qui touche à l’universel : la noblesse du cœur. ****/5

mercredi 3 août 2011

Alcôves sonores



Washed Out
Within and Without

Après avoir engendré un  buzz sur le Net avec «Life Of Leisure» voilà deux ans, Ernest Greene alias Washed Out s’est imposé parmi les gourous d’un nouveau courant en électro pop : la chillwave. 

Cet album plaira aussi aux touristes de ce genre musical, comme votre serviteur, grâce à des ambiances lo-fi à la fois caressantes et hypnotiques parfaites pour les journées caniculaires et/ou les étreintes charnelles langoureuses. *** ½