samedi 29 septembre 2007

Noa en studio

Jeudi dernier, pour la première fois, j'ai emmené ma gamine en studio. Elle qui l'avait réclamé après avoir appris que son papa se faisait maquiller avant d'apparaître à la téloche. La voici donc avec la maquilleuse Marie-André dans l'antichambre de l'émission Ici et là.

mardi 25 septembre 2007

C'est beau un bum


En novembre 2000, je me demandais pourquoi certaines femmes préfèrent les bums. Voici la première version d'un reportage paru alors dans un magazine féminin. Les noms de certaines interlocutrices ont été changé à leur demande.

Toutes les femmes n’aiment pas pour les mecs en costard et attaché-case. Pour certaines, cuir, t-shirt et tatouages ont la cote. Pourquoi préfèrent-elles les bums?

Annie, 25 ans, a grandi dans un milieu petit-bourgeois. Fascinée par les romans, elle a fait des études universitaires en littérature. Puis un jour, elle a décidé de correspondre avec un détenu, puis un second. «J’étais obnubilée par l’attrait du danger. Au début, ils nous idéalisent comme ce n’est pas permis. On reçoit des lettres enflammées et souvent très poétiques. Et puis, il y a cet aspect sauvage qui est très attirant. Parce que, il faut bien l’admettre, les bons gars sont généralement «plates», ordinaires. Le fait de me retrouver avec ce grand bébé bardé de tatouages éveillait avec beaucoup de vigueur mes instincts maternels. Je dois admettre que c’était peut-être, également, en réaction avec le milieu bourgeois auquel j’appartenais. Mais, hélas, j’ai été la reine des naïves! Ces gars-là sont généralement très manipulateurs. Ils passent souvent leur journée à établir des stratagèmes pour nous mettre à l'épreuve. On leur envoie même beaucoup d’argent, tout en se dessinant un scénario sur la petite vie qui nous attend à la libération de l’amoureux. Laissez-moi vous dire que les choses ne se déroulent généralement pas comme prévu. Enfin, pas dans mon cas. Ils ont essayé de me contrôler. Ils m’épiaient. Bref, le bel amoureux ressemblait davantage au personnage incarné par Michel Rivard dans le téléroman Scoop qu’à James Dean dans la Fureur de vivre. »

André Grisé, un ex-taulard quinquagénaire confirme : « On leur écrivait des lettres et on envoyait nos photos, puis elles nous expédiaient de l’argent. » Il ajoute : « Je pourrais t’amener dans certains bars et, juste en annonçant le nombre d’années que j’ai fait en dedans et en exposant mes tatouages, je te garantis que c’est moi qui partirais avec des bonnes femmes. » Et pourquoi ces femmes, qui auraient pu rencontrer un homme dans un bar ou dans une agence de rencontres, correspondaient-elles avec vous? « Tu imagines ce qui ce passe dans la tête d’une femme qui rencontre un gars qui n’a pas baisé depuis 15 ans!»

Mario, son fils (!) 35 ans dont 15 en taule, renchérit : « C’est intéressant pour elles parce qu’elles ont le contrôle de la relation». Et elles sont physiquement intéressantes? « Généralement, se sont des femmes plutôt adipeuses. Pas des pétards, quoi ». Comme Annie, qui se décrit elle-même comme une fille belle « intérieurement ».

Bien sûr, le cas d’Annie est extrême. Il y a une nette démarcation entre le baroudeur de bar qui roule des mécaniques (de cuir) et le criminel. Les femmes attirées par les voyous sympathiques ne le sont pas nécessairement par les détenus. Mais il est effarant de constater à quel point ces derniers ont du succès auprès d’un certain type de femmes.

L’appel du loup

Qu’en est-il vraiment dans la vie de tous les jours? Pourquoi certaines femmes sont-elles systématiquement attirées par les mauvais garçons ? « Je pense que les femmes recherchent beaucoup le mâle alpha », avance la journaliste Marie-Anne Tardif. « Celui qui, à l’exemple des loups dans une meute, représente le chef de bande. D’ailleurs, c’est souvent le mâle alpha, chez les animaux, qui va se reproduire avec la plupart des femelles du groupe. Un bum ou un criminel, c’est souvent quelqu’un qui se fout des lois imposées par la société. Quelqu’un qui se pose au-dessus de tout cela. Ce genre de comportement peut être très attirant pour une femme. Parce que c’est une forme de pouvoir. Or, on sait que c’est souvent le pouvoir qui nous attire», poursuit celle qui a avoue avoir longtemps eu une préférence pour les anticonformistes, voire les délinquants. « J’ai déjà vécu une petite aventure avec un Roumain qui avait été mercenaire dans le passé. Il lui manquait des doigts et il avait la peau perforée de part et d’autre. Bref, un dur. C’était très excitant, parce qu’il me permettait d’affronter ma propre peur », se souvient-elle.

Délinquante refoulée?

Dans son livre La fille de son père (éd. Le jour), la psychanalyste américaine Linda Shierse Leonard attribue ce type d’attirance à une catégorie de femmes qu’elle qualifie de marginale; la puella. C’est-à-dire une femme dont le père serait en révolte contre la société, parce qu’il en serait devenu un objet de honte. Ainsi, lorsque cette jeune fille s’est identifiée à son père de façon positive, elle rejette alors la société qui a rejeté son paternel.

Pourtant, comme on l’a vu plus haut, certaines femmes peuvent très bien être attirées par des bagnards ou des bums, tout en ayant eu un père modèle. C’est le cas de Geneviève Bégin, cadre, ancienne conjointe et mère d’un enfant qu’elle a eu avec le parolier Roger Tabra (Lapointe, Bigras, Pelletier, Boulay, D’amour…), vieille canaille « gainsbourienne », s’il en est une. Enfant d’une famille nucléaire des plus traditionnelles, Geneviève a cherché à vivre sa propre délinquance. « Je ne m’en rendais pas compte d’emblée. Mais il s’est avéré que les gars avec lesquels j’ai vécu des histoires d’amour étaient des bums. Je pense que pour être attirée par ce genre de personnages, il faut être soi-même un peu délinquante », raconte Geneviève qui a essayé d’établir une relation stable durant un an avec un comptable pour, finalement, revenir auprès d’un loubard. Ce qui est souvent le cas, comme nous l'avons constaté au cours de ce reportage. « C’était un gars brillant. Rempli de belles valeurs, gentil et tout. Mais c’était tellement ennuyant que j’étais malheureuse comme les pierres.»

Édith Boulanger, une fille apparemment “ straight ” qui bossait jadis en informatique a fréquenté des membres du crime organisé. « L’attrait sexuel joue un rôle important. Faire l’amour à côté d’un magnum 357 est très excitant. Avec ces gars-là, il y a plus de chance qu’il y ait de l’action. Puis, quand on te raconte qu’un tel est mort et que la police t’a poursuivie au cours de la journée, ça te sort de ton train-train. Bref, c’est de l’entertaining », gloussait l’excentrique qui établi une distinction entre le membre de la mafia et le « looser qui boit sa bière à la maison».

Aux dernières nouvelles, Édith purgeait une peine de prison pour fraude.

Hélène Vadeboncoeur, pour sa part, avocate et ancienne compagne d’un écrivain aussi reconnu pour ses frasques, pense également qu’il faut d’abord être délinquante soi-même : «On vit par procuration notre propre délinquance, laquelle est beaucoup moins tolérée chez les femmes par la société. Il y a, bien sûr, le besoin d’aller chercher une forme d’interdit. La question sexuelle? Non. Je ne crois pas que les bums fassent l’amour de façon si différente. » Qu’ont-ils donc de plus que les autres alors, les bum?

Cruauté quand tu nous tiens…

Les lectrices du roman Les hommes cruels ne courent pas les rues, de Katherine Pancol et paru au Seuil, se souviendront de ce révélateur passage :

« Je n’ai jamais aimé que les hommes cruels, m’avait déclaré Louise Brooks. Les hommes gentils, c’est triste mais on ne les aime pas. On les aime beaucoup, mais sans plus. Vous connaissez une femme qui a perdu la tête pour un gentil garçon?

Moi non. Un homme cruel est léger, riche, infiniment mystérieux… Imprévisible. Il vous tient en haleine. Alors qu’on finit par en vouloir à un homme à qui on peut faire confiance… »

Hélas! les hommes cruels ne courent pas les rues. À l’instar de l’héroïne de Pancol, une pléthore de femmes ont éprouvé ou éprouvent le même genre de sentiment à l’égard des hommes. Et s’ il y a toujours eu des femmes qui, à l’instar de Diane Dufresne à une certaine époque, «trippent sur les gars d’bécyks » la culture mâle a été marquée au fer rouge de l’ignominie durant de longues décennies. Elle semble recouvrer un certain lustre depuis quelque temps. Même lorsqu’elle est poussée à son paroxysme, comme on le voit dans des films tel que Fight Club, dans lequel on montre des hommes qui, sous la houlette du personnage incarné par Brad Pitt, retrouvent leur virilité à s’adonnant à une thérapie de bastonnade. Idem dans long métrage Magnolia, où le personnage interprété par Tom Cruise offre des ateliers très virils au cours desquels les hommes renouent avec leur testostérone et leur instinct grégaire. La culture mâle à la cote. Et que dire de ce récent engouement pour les tatouages ou pour les sports de combat, notamment la boxe. Même la frêle et végétarienne Julie Snyder affichait son plus beau sourire à l’occasion de certains galas. Sans compter les succès de chanteurs comme Éric Lapointe, Johnny Halliday ou de l’humoriste Patrick Huard qui, chacun à leur façon, incarnent une certaine idée de la masculinité. Chez les gays, le boy toy, (culte du corps et des muscles) symbolise désormais davantage cette forme de sexualité que le travelo ou la fofolle dans l’imaginaire populaire.

Il y a quelques années, les hommes étaient complètement déboussolés lorsque venait le moment d’aborder une femme dans un quelconque endroit. Souvent, ils courbaient le dos et se tenaient coi, histoire de ne pas se voir rejeter du revers de la main ou même d’être humilié. Ce qui est peut-être encore un peu le cas. Les chanteurs européens que j’ai eu le privilège d’interviewer, notamment Jean-Louis Murat, remarquent tous comme les femmes d’ici ont le port altier, en comparaison aux hommes qui ressemblent parfois à des eunuques. Mais les choses sont peut-être en train de changer avec ce parfum de Zeus qui plane dans l’air du temps.

« C’est très rassurant pour une femme de se retrouver avec un macho. Dans le sens qu’elles se sentent véritablement désirées », explique le psychanalyste Guy Corno.

Ainsi, l’auteure, ex-ministre et féministe Lise Payette n’avait peut-être pas tort lorsqu’elle affirmait que les femmes veulent un homme rose le jour et un macho la nuit. Mais voilà, pour un certain type de femmes, les nuits semblent plus belles que leurs jours.

lundi 17 septembre 2007

Grandir parmi le cartel de Medellin

*Entretien réalisé il y a quelques années pour le compte du magazine La Semaine.

Né en Colombie dans le patelin contrôlé par le célèbre narcotrafiquant Pablo Escobar qui fut un jour l’homme le plus recherché au monde, Hector Betancourt a vu une pléthore de ses camarades tomber sous les balles. Plutôt que de se joindre à la mafia du baron de la coke comme plusieurs l’ont fait, le jeune Hector est devenu membre des forces spéciales qui luttaient contre les groupes criminalisés. Désormais installé chez-nous, il vient de terminer son cours de techniques policières et rêve de porter l’uniforme du SPCUM.

Claude André

Ce village où tu es né en 1976 était sous le joug des narcotrafiquants, n’est-ce pas ?

Au cours de son histoire, la Colombie a connu plusieurs étapes en ce qui concerne la violence. Tout d’abord avec la guérilla qui est en marche depuis plus de cinquante ans. Par la suite, ces groupes se sont emparés de certaines régions et instaurés un climat de violence. Puis, vers 1985 la mafia est intervenue dans le processus de violence. Ils avaient beaucoup d’argent parce qu’ils exportaient de la drogue. La mafia, dans ma région, c’était le cartel de Medellin. Une vague de violence fort importante s’est manifestée au cours des années 90. Entre 80 et 90, le problème était encore caché à la population.

Entre 1985 et 1995, le cartel de Medellin était à son apogée, quels sont tes souvenirs de cette période?

La personne qui contrôlait l’exportation de la drogue c’était Pablo Escobar. Ses activités étaient connues publiquement. Pour le maintien de son système, Escobar recrutait des adolescents à l’époque.

Est-ce que tu as été approché par les hommes d’Escobar?

Oui, bien sûr. J’habitais dans le village où il habitait lui-même. À l’époque, les choses étaient cachées. Il était difficile d’en parler publiquement parce qu’il pouvait y avoir des répercussions très dangereuses…J’ai été approché à maintes reprises ainsi que plusieurs de mes amis qui en sont mort par la suite.

De quelle façon s’y prenait-on pour séduire les adolescents et les convaincre de se joindre à l’affaire? En promettant de l’argent? Des voitures? De la sécurité pour la famille?

Ce n’était pas loin de cela. Mais il y avait plusieurs méthodes. Une d’entre elles consistait
à donner de l’argent aux enfants des familles les plus pauvres. À l’école, dans les années 80-90, on entendait toutes sortes d’histoires effrayantes. Il était très fréquent pour nous d’accompagner des amis qui venaient de mourir au cimetière.

Pourquoi ces jeunes se faisaient-ils tuer? Parce qu’ils refusaient de se joindre à la bande de Pablo Escobar? Parce qu’ils avaient trahi?

Je ne saurais dire. Il y avait beaucoup d’interprétations par rapport à cela. Il y avait des conflits entre les gangs de rue qui travaillaient pour la mafia. Ou encore il pouvait y avoir un lien direct avec le cartel. Sans compter le cycle de violence sociale normale dans toutes les communautés à travers le monde. On retrouvait également beaucoup de drogues parmi nous à l’école. Aujourd’hui, à cause du taux de mortalité important au cours des années Escobar, on compte davantage de femmes que d’hommes au sein de la population.

La cocaïne n’était donc pas destinée aux seuls étrangers?

La Colombie est une société qui ressemble à celle dans laquelle nous sommes en ce moment. Sauf que les médias modifient la perception des gens. Dans ces sociétés, il y a des gens qui travaillent, des consommateurs de drogue….

Qu’est-ce qui t’a incité à ne pas emprunter la même voie criminelle que plusieurs de tes camarades? Ton éducation? Tes valeurs morales?

Honnêtement, depuis que je suis conscient de moi-même, j’ai choisi de marcher droit. J’ai fais le choix de n’avoir rien à me reprocher. Aussi, adolescent j’aimais beaucoup la vie militaire. J’étais étudiant au collège militaire de mon village. J’adorais les uniformes et la discipline. Ce qui m’amené, plus tard, à devenir policier.

À quel moment as-tu quitté le domicile familial?

J’avais environ 15 ans. J’ai habité chez des amis et à la fin de mon secondaire j’ai commencé à travailler.

Quel était ton boulot?

Vendeur de bibles. Je profitais de mon âge et de mon sourire à l’époque (rires).Cela m’a permis d’acheter ma première moto et, grâce à elle, devenir messager. Un jour, alors que je travaillais pour une compagnie d’aviation, une grève du transport en commun a paralysé tout le village. En voyant une ancienne amie d’école qui marchait sur la route, je me suis arrêté pour lui offrir de la raccompagner chez-elle. En arrivant à son domicile, on a jasé quelques minutes devant sa porte lorsque, soudainement, j’ai senti quelque chose de froid dans mon cou. C’était un voleur qui me pointait une arme en exigeant ma moto. Ce moment à changer toute ma vie.

De quelle façon?

Je venais de perdre mon véhicule pour travailler et, du coup, mon engin pour faire des compétitions de motocross, ma passion. La frustration, la tristesse et le découragement ont commencé à s’emparer de moi. Le lendemain, mon patron m'a prêté de l’argent pour acheter une nouvelle bécane. Quelques mois plus tard, je tombe sur une grande affiche : « On recrute pour la police nationale de la Colombie ». Le destin venait de m’interpellé, il me fallait être là.

Que s’est-il passé?

J’ ai été admis à la formation au sein de la police nationale de la Colombie. Le chef de la police de l’époque souhaitait changer l’image de corruption de la police en la rendant professionnelle. Avec l’aide de plusieurs représentants de corps de police d’Europe et d’Amérique du Nord, il a fondé les Forces spéciales. Au début nous étions 480 candidats après un an nous étions 280.

Entraînement difficile, on imagine?

En effet. En plus des difficultés psychologiques cela était très ardu sur le plan physique. Comme nous étions une police paramilitaire, nous devions aller poursuivre notre formation pendant un mois dans les montagnes de la Colombie, territoire de prédilection des révolutionnaires. Cela s’est avéré très éprouvant. Il y avait le froid, la chaleur, l’humidité et les contraintes de nourriture. La dernière semaine, nous avons mangé et festoyé la conclusion de un an d’efforts. Nous étions heureux car il y avait de la viande. Plus tard, nous avons appris que nous avions mangé des chiens! Ceux qui nous avaient accompagné tout au long de l’année.

Qu’est-ce que ça goûte le poulet, le porc, le bœuf?

Lorsque l’on est affamé, on se fout pas mal du goût.

Quand tu es revenu dans ton village en uniforme des forces spéciales, as-tu été perçu comme un traître?

En raison de toutes les morts qui sont survenues, il ne restait plus beaucoup de gens de mon âge que j’avais connu.

Que sont devenus les voleurs de ta moto?

Environ huit mois après mon entrée dans la police, j’ai effectué une opération qui m’a amené à identifier des gens au salon funéraire. Mon voleur dans le cercueil.

Qu’est-ce qui t’a motivé à immigrer au Québec?

Même si j’ai obtenu un bon job de garde du corps pour un personnage important en Colombie, j’ai toujours eu en tête : « pourquoi ne pas aller améliorer ma qualité de vie dans un autre pays tel le Canada. En premier lieu, je souhaitais améliorer la qualité de vie de ma fille et je tenais à ce qu’elle grandisse dans une autre ambiance. Il y a aussi cette volonté de toujours aller plus loin qui m’a toujours accompagné.

Ainsi va la vie

Il était une fois quatre personnages fort connus : messieurs "Tout-le-monde", "Quelqu'un", "N'importe qui" et "Personne".

Un travail important devait être effectué et l'on demanda à tout-le-monde de s'en charger. Tout-le-monde était certain que quelqu'un y veillerait. N'importe qui aurait pu le faire, mais personne ne s'en acquitta.

En apprenant cela quelqu'un se fâcha, car la responsabilité en incombait à tout-le-monde.

Tout-le-monde croyait que n'importe qui pouvait l'accomplir, mais personne ne réalisa que tout-le-monde s'y soustrairait.

Finalement, tout-le-monde mit le blâme sur quelqu'un, alors que personne n'avait su faire ce que n'importe qui aurait pu faire.

ps:petite mmorale glanée sur la toile.

samedi 15 septembre 2007

Emmanuelle Seigner, le fisc et moi



Il y a quelques semaines, j'ai reçu une lettre du fisc me réclamant des impôts pour des revenus estimés à plus de $ 100 000. Quand j'ai téléphoné, jeudi dernier, pour demander à une préposée si le fonctionnaire qui avait décrété ce soi-disant salaire hypertrophié était une recrue issue d'une république bananière ou un rigolo sous l'effet de l'acide, la sympathique employée de Revenu Québec m'avouait, candidement, qu'il s'agissait ni de l'un ni de l'autre mais qu'on avait tout simplement réévalué mes revenus en fonction d'une dénonciation. «Ah, j'aurais du y penser», ai-je balancé à la sympathique dame.

Après avoir fait traficoter ma boite yahoo par un hacker afin de me causer du tort, cette petite personne n'a pu que réacheminer des courriels sexys que j'avais reçu de la part d'une belle à toutes les noms, amis comme employeurs, qui se trouvaient dans mon bottin. Ce qui au final m'avait surtout attiré sympathie et compassion.

Or, voilà que cette petite graine de collabo tentait cette fois de me faire avaler par l'État Léviathan.

Le problème avec notre système de justice est que l'on doit toujours répondre aux accusations fussent-elles menssongères et crapoteuses.

Mais, comme le disait Nietzsche: «tout ce qui nous tue pas rend plus fort».

Cela dit, je me questionne pas mal sur ces petits réflexes fachos qui nous entourent de plus en plus notamment par la voix d'un certain populisme de plus en plus nauséabond. On y reviendra. Heureusement, la vie nous réserve également des rencontres magnifiques. Ainsi, j'ai eu le bonheur cette semaine de rencontrer la sublissime Emmanuelle Seigner, épouse du génial Roman Polanski qui nous avait donné Le Pianiste en 2002. Une histoire qui a pour toile de fond, justement, l'entrée des troupes allemandes à Varsovie en 1939.

La belle Emmanuelle venait nous présenter son premier album, Ultra orange & Emmanuelle.
Un album accrocheur aux teintes eighties qui évoquent le Velvet et Blondie, entre autres. Et dont les images fortes ne sont pas sans rappeler la plume de Leonard Cohen qu'elle aime d'ailleurs aussi beaucoup.

À la fois très sympa et humble, la belle devait m'avouer que son plaisir coupable était la chanson Aline de Christophe.

Puis, après que je lui eus fais part de mon immense respect pour cet artiste auteur de l'album culte Comme si la terre penchait, l'Emmanuelle me confia que Christophe fait en quelque sorte partie de sa famille puisqu'il a fréquenté une de ses soeurs pendant quelques années et que la chanson La man que l'on retrouve sur Comme si... cause en fait d'elle, Emmanuelle.

Elle veut des grands palais de marbre rose
Plein d'escaliers pour ses nuits blanches
Des jardins suspendus au-dessus du temps
Où se rejoindraient les amants

Elle veut l'amour pur et sans faille
Dans le profond des horizons lointains
Mordre au citron de l'idéal
Elle veut le début sans la fin

Elle veut tant de choses
Renverser le ciel
Les paupières mi-closes
L'étincelle
Et que la nuit se lève
Dans son coeur elle veut
Quelque chose de nouveau

Elle veut tant de choses
Rêver sa vie
Dans ces vies de rêve
Traverser le ciel
Prendre le large elle veut
Quelque chose de nouveau

Elle veut des robes, changer de peau
Un coeur griffé en satin rouge
Chaque fois, repartir à zéro
Elle veut la fête, et que ça bouge !

Elle veut tous les soleils couchants
L'or de la chair, l'ivresse, la gloire
La vérité nue, belle à voir
Elle veut tout, elle veut le chaos

Elle veut tant de choses
Renverser le ciel
Les paupières mi-closes
Elle veut l'étincelle
Que la nuit se lève encor
Technocolor elle veut
Quelque chose de nouveau

Elle veut tant de choses
Ouvrir en deux le ciel
Hisser haut le drapeau
Et vous mener tous en bateau
Tracer dans le bleu elle veut
Quelque chose de nouveau

Il vous sera loisible de découvrir les goûts musicaux jeudi dans le Ici. Et en soirée, ne manquez pas le retour de Ici et Là sur les ondes de Vox à 20h00. Les invités Pierre Falardeau et Navet confit débatterons avec nous de la question suivant: Le québécois est-il une langue. Disons qu'avec l'inimitié qui a déjà existée entre Pierre Falardeau et Pierre Thibeault, l'animateur, disons que ça promet !

vendredi 14 septembre 2007

Noa et papa-Klod à La Ronde: Secondes party

Voici le second extrait de Noa et Papa Klod à La Ronde en juillet dernier. Cette fois en compagnie des amies Élyse et sa maman Isabelle. Je crois que Noa en gardera un sourire impérissable. Imaginez, des feux d'artifices qui crèvent le ciel d'éclats lumineux tandis qu'un manège kaléidoscopique tourne et tourne encore. En effet, comme il se faisait tard et que les mioches étaient presque tous partis près des feux, donc pas d'achalandage, nous refaisions des tours et des tours sans même devoir quitter nos places. Montréal en été, y'a que ça de vrai. On y retournera sans doute encore à la fin septembre...

Plus de 40 jours sans week-end ensemble, m'ennuie terriblement de ma gamine.

mercredi 12 septembre 2007

Enfin

Après une quinzaine de jours sans nous voir, je serai enfin avec Noa cet après-midi.

mardi 11 septembre 2007

Ce jour-là

J’étais en train d’écrire un texte de présentation sur Lara Fabian dans mon appartement de la rue Garnier. L’avais rencontré quelques jours auparavant «on cam» pour le site Internet des magasins Archambault chez son ancien petit ami et compositeur dans une maison d’un quartier cossu.

Puis, vers midi, pour me changer les idées et me reposer un peu, me suis dirigé dans ma cuisinette. Allumé la téloche. Stupéfaction totale : Les Twins Towers pénétrées par un avion se désintégraient. J’ai pensé à une blague. Ou un film pendant quelques secondes avant de comprendre ce dont il s’agissait.

Je venais dès lors de réaliser que le monde ne serait plus jamais le même. Ensuite, j’ai téléphoné mon vieux frangin Fernand. On a causé politique pendant quelques heures, comme d’hab.

Suis retourné à Lara Fabian.

Environ une semaine plus tard, alors que je me réveillais d’une virée montréalaise désespéro-éthylique, le cerveau encore barbouillé j’ai allumé mon ordi. Bang ! On m’invitait, en qualité ma qualité de journaliste, à effectuer un voyage au Maroc avec une délégation de collègues afin de vérifier sur place la célérité avec laquelle la RAM (Royal Air Maroc) avait resserré les mesures de sécurité.

Le but était évidemment de déclencher une opération séduction afin de ne pas anéantir l’industrie touristique de plus en plus florissante des Nord-Américains vers le pays du Roi Mohamed VI, réputé très ouvert à la modernité.

L’invitation, aux frais de la Ram, stipulait que bien qu’il nous était loisible d’écrire ce que bon nous semblait, nous devions cependant, avec l’accord du média qui nous employait, nous engager à produire un texte sur le Maroc et la sécurité.

Si ma mémoire est fidèle, le calendrier indiquait alors vendredi et le départ devait avoir lieu deux jours plus tard. J’ai donc tenté de rejoindre le rédac chef du journal afin de proposer un texte sur cette histoire de sécurité et tout le bataclan. Absent et introuvable. Me suis donc rabattu sur le chef de la section société qui me donna illico son imprimatur et s’engagea à publier mon texte.

À mon retour, le rédac chef furax, refusa de publier quoi que ce soit. Sans doute un peu par jalousie. Cela n’a sans doute pas véritablement de rapport mais il a d’ailleurs été remercié quelques temps plus tard.

Me suis tout de même senti très mal auprès des gens de la RAM en particulier et du Maroc en général.

Cela dit, j’en conserve un souvenir parfumé et une excellente entrevue sur k7 ausio avec le grand réalisateur égyptien Youssef Chahine qui avait prédit, en quelque sorte, les événements du 11 septembre dans son œuvre cinématographique.


Depuis, tout comme les boomers qui se souviennent de ce qu’ils étaient en train de faire le jour de l’assassinat de Kennedy, ma génération possède une journée marquée au fer rouge. Et vous, écoutiez-vous Lara Fabian ce jour-là ?

lundi 10 septembre 2007

Du café à l'identité














J'adore me balader sur l'Avenue du Mont-Royal. C'est là qu'on y retrouve, notamment, les plus belles filles du monde.
Aussi, j'ai découvert récemment le café Java Art qui nous gratifie d'un latte presqu'aussi sublime et salvateur que celui de mon cher Pico dans le Mile-End. Avec en plus une touche artistique pour le moins sympathique.


Cependant, je ne comprendrai jamais ces gens qui attendent en file pour s'envoyer des oeufs à 20 $ dans un resto qu'ils s'imaginent peut-être branchouille. De deux choses l'une : ou il s'agit de banlieusards qui veulent se la jouer cools ou ce sont des personnes qui auraient peut-être besoins de combler rapidement une présumée absence d'identité, non?


dimanche 9 septembre 2007

Malgré tout

Il arrive à l'occasion que des visiteurs se retrouvent sur mon site après avoir effectué une requête concernant la chanson Malgré tout dont j'ai commis les paroles et mon ami Peluso la musique.

À l'époque, c'était en 1995 je crois, après y avoir planché toute la nuit, j'étais allé lire ce texte à une amie histoire d'obtenir son opinion. Mon but était plutôt incensé: reconquérir une belle qui venait de me plaquer.

Or, m'étais-je dit, la plupart des chansons d'amour racontent des histoires de gars déprimés et au bord du suicide après qu'une femme les eût quittés. Ils voudraient renforcer le choix de ces femmes qu'ils ne s'y prendraient pas autrement. Quoi de plus turn-off qu'un pleurnichard qui geint sa dépendance affective, m'étais-je dit. J'ai donc décidé de déployer une stratégie que j'estimais différente en tentant de démontrer à cette animatrice radio et poète qui m'abandonnait tout ce à quoi elle «renonçait» en agissant de la sorte.

Stratégie qui reçut illico ce matin là, sur le balcon ensoleillé de la rue Garnier, l'aval de ma potesse-conseillère. Et celui plus discret de Peluso qui avait tendu l'oreille tout en peignant les barreaux d'escalier de la maison de l'amie qui l'avait embauché pour ça. Le Ritalo-Indien d'Abbittibi m'a demandé dare-dare de lui filer le texte. Deux heure plus tard, alors que je ne le connaissais qu'à peine, il débarqua chez moi et me chanta notre première chanson. Elle devait devenir la pièce-titre de son premier album.

Non, cela n'a pas fonctionné et la belle n'est pas revenue. Sauf que...

Je l'ai revu récemment et lorsque, au fil de notre discussion, elle m'a demandé ce que je faisais. Je lui ai dit: «Come Cohen, i'm waiting for the miracle. Et je cherche la lumière». Ce à quoi elle a rétorqué, allez savoir pourquoi: «Moi, j'irais bien au Vietnam avec toi.». Ce soir là, j'ai mangé avec des baguettes.


Malgré tout (4:58)Paroles:
Claude André
Musique: Peluso

J'ai décroché mon infortune
Descendu l'escalier de l'enfance
Me suis noyé de ta plénitude
Espoir d'effacer nos souffrances

Et j'ai conjuré nos amours
Et tes blessures anciennes
Ces cicatrices de velours
Sur ta mémoire incertaine

Malgré tout ce qui nous éteint
Malgré l'orgueil qui tue l'amour
Malgré ces pleurs sur nos chagrins
J'entends ta voix dans les faubourgs

J'aurais pu flinguer ta mémoire
Assassiner tous tes tourments
Et redessiner notre histoire
Sur des rêves indécents

J'aurais pu t'offrir les pays
Qui t'ont dressé leurs frontières
J'aurais pu brandir mon fusil
Et faire peur à tes chimères

Malgré tout ce qui nous éteint
Malgré l'orgueil qui tue l'amour
Malgré ces pleurs sur nos chagrins
J'entends ta voix dans les faubourgs

J'aurais renié mes élans fauves
Mes silences et mes armures
J't'aurais offert des alcôves
À en faire trembler tous les murs

Hélas! tu crains l'aventure
Mémoire de promesses non-tenues
J'aimerais tant te refaire l'amour
Comme au moment où tu y a cru

Malgré tout...

vendredi 7 septembre 2007

Ze Monstre

Autre journée quasi caniculaire en perspective demain sous le ciel montréalais. Les petits malins de la pataugeuse du Parc Lafontaine y croiseront-ils encore une fois Ze Monstre ou c'est fermé?

ps: Rassurant, non?

jeudi 6 septembre 2007

Une rentrée en soie: le dernier film de François Girard

La rentrée démarre donc sur le chapeau des roues. Ai assisté mardi à une projection spéciale du film Silk (Soie) du très célébré François Girard (Thirty Two Films About Glenn Gould, Le Violon rouge…) qui sera sur les écrans du Québec le 21 septembre prochain.
Tiré de la plaquette à succès d’Allessandro Barrico, le long métrage met en vedette Michael Pitt (Last Days), Keira Knightley (Pirates of the Caribean…), Alfred Molina (Spider-Man) et Koji Yakusho (Babel, Memoirs of a Geisha). L’histoire se déroule en 1861 et raconte les voyages au voyage au Japon d’un jeune aventurier Français auquel on demande de ramener des œufs sains afin de préserver la culture naissante des vers à soie dans un petit village menacé par une épidémie inconnue qui tue les vers.
À travers des images magnifiques et sulfureuses du pays du soleil levant en hiver, Girard nous offre une fresque parfumée d’une exquise sensualité.
En plus de nous dévoiler la machiavélique et magnifique stratégie que peut parfois déployer une femme amoureuse, l’œuvre nous réconcilie avec un certain érotisme suggéré et exotique. S’il est parfois difficile de croire au jeu pâle et hésitant de jeune Michael Pitt, le spectateur francophile demeure dubitatif par moment en écoutant des dialogues qui se déroulent à Verdun (France, je précise pour les mauvais plaisantins) dans la langue de Shakespeare. Toutefois, et je le dis en toute candeur, ce film aux images sublimes et à la musique délicatement mélancolique a touché le cœur de votre humble serviteur même si cette grande production n’est certes pas aussi mémorable que l'était Le Violon rouge. Un grand film qui avait placé très haut la barre pour ce réalisateur également mélomane averti.

Potinons un peu

Au coquetel qui a suivi la projection, nous avons entendu entre les branches que dans la suite de Cruising bar qui se déroule une vingtaine d’années plus tard, le personnage du Mononc’ Beauf aura pris une trentaine de livre tandis que celui du Vers suivra d’hilarante leçons de danse rock and roll, samba et tutti quanti. Qui sait, peut-être y rencontrera-t-il une trentenaire du Plateau ou de Homa, paraît qu’elles pullulent en ces occases.

Hier, mercredi, c’était le dévoilement de la programmation à Vox avec tapis rouge et autres petites bouchées. Et plusieurs petits potins ont circulé comme il se doit. Pour ceux que cela intéresse, le personnage de Louise Deschâtelet dans le téléroman Virginie vivra, dit-on, une histoire sexuelle fort inhabituelle.

Tonight : Avant première de la pièce Je suis d’un Would be pays avec Serge Dupire au Théâtre d’Aujourd’hui. On en reparlera.

lundi 3 septembre 2007

Mercis

La prochaine visite sur ce petit blogue, en ce lundi 22h15, sera la 10 000 ième depuis son ouverture en décembre dernier. Et, en toute modestie, je crois qu'il s'agit d'une belle reconnaissance si on considère que je n'ai jamais volontairement usé de mots à caractères sexuels pour mes titre ni parlé de Paris Hilton. 10 000 fois mercis pour le temps que vous m'accordez à me lire.