mardi 29 septembre 2009

Et vlan !





Caricature tirée du récent Geluck se lache (Casterman) où le célèbre dessinateur dénonce la prise de position du pape contre les condoms. Efficace...et refusée par France 2.

dimanche 27 septembre 2009

À l'agenda



Pièce de choix
Ils sont beaux, jeunes et gays. L’un vit en 1949 et l’autre en 2009. Le hic ? Ils forment un couple ! Bien qu’elle puisse sur papier sembler surréaliste voire rébarbative, la nouvelle pièce Fragments de mensonges inutiles du trésor national qu’est Michel Tremblay s’avère encore une fois une réussite tant par l’acuité de l’observation, le rythme captivant que les échanges savoureux tantôt graves tantôt rigolos. Dans une mise en scène sobre et dépouillée mais diablement efficace signée Serge Denoncourt, Fragment....fait mouche et porte à réflexion : si les pères manquaient de mots jadis pour exprimer leurs émotions peut-être en possèdent-ils trop aujourd’hui pour camoufler leur désarroi... ? Mention spéciale au jeu de Maude Guérin dans le rôle de la mère qui défend son fils bec et ongle contre un ecclésiastique omnipotent.
Chez Duceppe à la Place des Arts
Jusqu’au 17 octobre


Taqwacore: The birth of Punk Islam, film d’ouverture de la section Temps 0

Se faire une toile
Des punks musulmans, des groupies de Michel Louvain, une Charlotte Gainsbourg antichrist, une star déchue de la porno japonaise, la flamboyante Penelope Cruz en plus d’une rétrospective de Jane Campion (Le Pianiste), voilà un mince aperçu de ce que nous pourrons savourer à l’occasion de la grand messe montréalaise du cinoche qu’est le Festival du Nouveau Cinéma. D’avant-garde certes mais loin d’être hermétique ou pompeusement intello, cet événement qui proposera cette année 250 films provenant de 48 pays nous fera passer par toute la gamme des émotions et tout un chacun y trouvera son compte, promis juré.
38e Festival du Nouveau Cinéma
7 au 18 octobre
eXcentris, Impérial, Cinéma Parallèle, Cinéma du Parc, Cinémathèque québécoise, Goethe-Institut et le Quartier général, situé à l'Agora du Cœur des Sciences de l'UQAM
http://www.nouveaucinema.ca/


Le Buzz…
Les paroissiens de la musique indépendante se donneront rendez-vous lors de la divine tradition annuelle que constitue le festival Pop Montréal. Pendant 5 jours, l’événement dégoupillera une pétarade de concerts plus allumés les uns que les autres. Outres les dj d’exceptions que sont Ghislain Poirier et Kid Koala, les programmateurs ont également invité Ariane Moffat pour un concert acoustique ainsi qu’une rencontre au sommet folk avec : Loudon Wainwright III (papa de Rufus), Buffy St.Marie et Iris Dement. Amateurs de desperados de la six-cordes ne loupez pas le film It Might Get Loud qui met en vedette les légendaires Jimmy Page (Led Zep), The Edge (U2) et Jack White (White Stripes). Quant à nous Babe, on se roulera des pelles le 3 oct. au son du psychédélisme brésilien d’Os Mutantes. À moins que ce ne soit au show des légendaires Faust le même soir mais ailleurs?
Pop Montréal
30 sept.au 4 oct.
http://popmontreal.com/

samedi 19 septembre 2009

Je me souviens...

Par l'entremise de l'ami Roger Grégoire, qui a obtenu la permission de Grand Mère Johanne Chayer, voici son texte qui est en train de faire le tour du Québec sur les courriels. Parions que cette dame sera invitée à l'émission de Guy A.Lepage. Le texte est intégral et n'a pas été retouché!



''J'aurais voulu aller rencontrer ces femmes musulmanes à Hérouxville pour partager leur culture et leurs recettes, mais surtout pour profiter de l'occasion de leur expliquer notre devise je me souviens. Je me souviens que, dans mon jeune âge, nous ne pouvions pas entrer à l'église sans avoir un voile ou un chapeau sur la tête. À cette époque, je me souviens aussi que c'était aussi un péché mortel de manger de la viande le vendredi.

Dans la même décennie, je me souviens que ma mère a été chassée de l'Église parce qu'après avoir mis au monde quatre enfants, elle ne voulait plus en avoir d'autres. Je me souviens que pour cette raison, le pardon de ses fautes lui était refusé par l'Église à moins qu'elle ne laisse son corps à son mari, avec ou sans plaisir, au risque d'atteindre la douzaine. Je me souviens qu'elle a refusé et qu'elle a quitté l'Église comme beaucoup d'autres femmes de sa génération. Je me souviens que ma mère s'est ensuite séparée de mon père et que nous sommes devenus la cible des regards et des commentaires désobligeants de notre paroisse.


Cependant je me souviens qu'à la suite de sa séparation, nous avons vu le collet romain sur la table de nuit. Le prêtre voulait-il tester les moyens de contraception de l'heure ? Dans la même décennie, je me souviens que la cousine de ma mère a obtenu le divorce et qu'elle a reçu du même coup son excommunication de Rome. Je me souviens que quelques années à peine avant ma naissance, les femmes ont obtenu le droit de vote et en même temps le droit d'être considérées comme des citoyennes à part entière dans la société. Je me souviens que lorsque j'étais jeune, nous devions nous aussi, comme pour les religions musulmane et autres, prier sept à huit fois par jour.

La messe à tous les matins, une prière avant le déjeuner, une prière en entrant en classe, une au diner sous le coup de l'Angélus, une autre avant la classe de l'après-midi, les grâces au souper, le chapelet en famille avec le Cardinal Léger et une dernière prière avant d'aller au lit. Il y avait le mois de Marie, les Vêpres, etc.. Nous avions aussi de longues périodes de jeûne avant Noël (l'Avant), avant Pâques (le Carême). Je n'ai pas dit non plus que nous devions porter le deuil durant un an et moins selon le degré de parenté de la personne décédée.

Je me souviens que, tour à tour, ma mère et ma belle-mère ont vu une opération urgente retardée en attendant que leur mari respectif, de qui elles étaient séparées de fait et non légalement, apposent leur signature pour autoriser leur intervention chirurgicale.

Devenue adulte, je me souviens que grâce aux pressions de la génération précédente, j'ai eu accès aux premiers moyens de contraception qui m'ont permis de restreindre le nombre de mes propres rejetons. Je me souviens aussi qu'il n'était plus un péché de manger de la viande le vendredi. Je ne sais pas ce qui est arrivé à ceux qui sont allés en enfer. J'espère qu'on les a rapatriés.

Devenue adulte, je me souviens avoir travaillé dans des environnements traditionnellement réservés aux hommes. je me souviens des frustrations de ne pas avoir été traitée au même titre que les hommes dans les entreprises et surtout dans la vie en général. Je me souviens qu'après avoir eu un fils, je ne voulais plus d'autres enfants de peur que ce ne soit des filles, par solidarité et parce que le travail qui restait encore à faire pour atteindre l'égalité était énorme.

Je me souviens des efforts que beaucoup de femmes ont dû déployer pour se faire reconnaître et pour obtenir des postes administratifs de haut niveau. je me souviens du militantisme de beaucoup de femmes qui ont travaillé d'arrache-pied pour obtenir l'équité dans notre pays comme politicienne, au sein des chambres de commerce, des syndicats, du Conseil du statut de la femme, etc.

Je me souviens qu'il a fallu plus de cinquante ans d'efforts collectifs pour nous libérer de l'emprise de l'Église et de la religion sur nos vies. Je me souviens qu'il a fallu plus de soixante ans (1940 à 2006) pour obtenir l'équité salariale et que ce n'est pas encore fini. Mes soixante ans font que je sais que rien n'est acquis dans la vie et qu'il faut maintenir voire redoubler nos efforts pour ne pas perdre le résultat de tous ces labeurs.

Je ne suis pas raciste, cependant, lorsque je vois d'autres ethnies, imprégnées par leur religion contrôlante, vouloir s'imposer dans notre société, j'ai peur. J'ai peur parce que ces hommes et ces femmes ne savent pas quel chemin nous avons parcouru. De plus, les jeunes québécoises qui embrassent cette religion qui voile les femmes ne se souviennent pas. C'est donc par ignorance qu'on explique leur choix. Aucun animal dans la nature à part l'homme, n' habille sa femelle par dessus la tête. Je suis maintenant une grand-mère de quatre merveilleuses petites filles et j'ai peur. J'ai peur lorsque je vois une femme voilée travailler dans un CPE ou dans nos écoles ou encore lorsqu'on y laisse un enfant porter le Kirpan.

Nous nous sommes débarrassés de tous ces symboles religieux et voilà qu'ils reviennent à l'endroit même où l'éducation de notre nouvelle génération est cruciale et à la période à laquelle on doit inculquer les principes fondamentaux de vie en société à nos enfants. La tolérance envers ces symboles religieux que sont le voile, le Kirpan, le turban dans les CPE, dans nos écoles et dans nos institutions en général est un manque de respect pour les générations précédentes qui ont travaillé si fort pour se retirer de l'emprise de la religion sur nos vies. Vous ne vous souvenez pas ! Moi, je me souviens et à cet égard, je n'ai aucune tolérance et je ne veux aucun accommodement par respect pour ma mère, ma tante et pour mes petites filles.

Je me souviens que la charte des droits et libertés permet à chacun de pratiquer la religion de son choix, mais de grâce que cette religion demeure dans la famille. Le port du voile dans la religion musulmane est pour nous la démonstration la plus importante de la soumission de la femme et c'est cela qui nous fait peur et qui nous choque parce qu'on se souvient. On se souvient que ce symbole existait il y a cinquante ans et on ne veut pas revenir en arrière.

Je me souviens surtout que lors de la Révolution tranquille, les communautés religieuses ont suivi tout naturellement l'évolution de notre société en se laïcisant. Elles ont troqué, sans qu'on le leur impose, leurs grandes robes noires et leurs voiles dans le cas des femmes pour des habits civils sans pour autant renier leur foi et sans cesser de prier. Plusieurs de ces personnes sont encore vivantes aujourd'hui. Doit-on leur dire qu'elles ont évolué à tort et qu'elles ont fait tous ces efforts pour tomber dans l'oubli ? Que l'on prie Jésus, Mahomet ou Bouddha m'importe peu, mais nous nous sommes battus, québécois et québécoises, pour que notre société soit laïque.

Nous nous sommes battues, québécoises, pour obtenir l'égalité du droit de parole entre les hommes et les femmes autant que pour l'égalité des chances au travail. Souvenez-vous que si vous avez immigré au Canada et surtout au Québec, c'est pour faire partie d'une société ouverte qui vous donne sur un plateau d'argent tous les acquis que les générations précédentes ont obtenus particulièrement au chapitre des droits des femmes. Je veux croire aussi que c'est par ignorance de nos traditions et de nos coutumes et non par manque de respect que les femmes musulmanes veulent montrer au grand jour voir imposer ce symbole de leur croyance qu'est le voile. Peut-être que notre société va trop loin avec ses libertés. Mais, le balancier doit s'arrêter au milieu et non régresser jusqu'au point de départ.

Il faut se souvenir. L'intégration à une société commence par le respect de ses traditions et de ses coutumes ainsi que par le respect envers ses citoyens et citoyennes qui ont participé à l'exercice. Peut-être que nos livres d'histoire ne se souviennent pas ou bien qu'ils n'ont simplement pas été mis à jour.

C'est donc la responsabilité du gouvernement d'appliquer notre devise «je me souviens » à notre Histoire et d'intégrer à cette Histoire les efforts de nos générations précédentes pour atteindre la société d'aujourd'hui et surtout de s'assurer que la génération montante s'en souvienne.

C'est aussi la responsabilité des organismes d'accueil aux immigrants de leur faire connaître cette devise du Québec « je me souviens » afin que ces nouveaux arrivants ne pensent pas que nous sommes racistes simplement parce que l'on s'en souvient et qu'on ne veut pas imposer à notre progéniture d'avoir à reprendre les mêmes débats qu'il y a cinquante ans.

En terminant, pour commenter le sondage du journal La Presse d'hier sur les musulmans heureux de vivre chez nous, je dis que même et surtout si les femmes voilées que l'on retrouve dans les CPE ainsi qu'ailleurs dans nos institutions font partie de cette majorité heureuse de vivre en notre terre, alors cette majorité m'incommode pour tous les arguments que j'ai soulevés précédemment.


Grand-mère Johanne Chayer

samedi 12 septembre 2009

À l'agenda


Des mots qui sonnent
Qu’il leurs assène un magistral coup d’estoc à la d’Artagnan, les fasse rouler dans son palais pour en savourer les subtilités tel un sommelier ou les lance dans l’air comme le ferait un prestidigitateur, le comédien Fabrice Luchini demeure un véritable passionné des mots. Coup de bol, ce comédien né à Paris d’une famille italienne qui nous avait bouleversé dans La Discrète et Nuits de la pleine lune sera bientôt en Nouvelle-France histoire de nous faire déguster des extraits de classiques de la littérature française. Au programme, un spicilège finement débusqué parmi les œuvres de Roland Barthes, Paul Valéry, Molière, Flaubert et Rimbaud.
Le point sur Robert
Du 13 au 27 septembre 2009
Monument-National


Lumières d’Orient
Depuis Marco Polo (qui y aurait ramené les pâtes et la crème glacée selon la légende) la Chine et son aura de mystères ne cessent de fasciner l’Occident. Il nous sera loisible de comprendre un peu pourquoi à l’occasion de la 17ième édition de La Magie des Lanternes. Inspirées de l’imagerie classique de l’astronomie chinoise et d’instruments de l’Observatoire antique de Beijing, la mise en place de ces lanternes promet de nous procurer une expérience aussi féérique que poétique et instructive. Pour l’occase, des télescopes seront mis à la disposition des visiteurs tous les jeudis soirs. Une excellente façon d’atteindre enfin «l’inaccessible étoile» dont parlait Brel…
La Magie des Lanternes
Du 11 septembre au 1er novembre jusqu’à 21h00 tous les jours au Jardin Botanique
www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/propos/lanternes.htm


Faire escale
Lorsque nous étions gamins, les chasses au trésor parsemées de trèfles à quatre feuilles imaginaires suffisaient à remplir nos étés de moment inoubliables. Nous avons grandi certes, mais qu’à cela ne tienne, le Vieux Port de Montréal sera bientôt l’hôte d’une série d’événements où s’entremêleront danse, sculpture, installation, poésie (Boris Vian), musique, peinture, multimédia dans des ambiances qui feront vibrer toute la gamme de nos émotions. Bref, un parcours captivant qui devrait, tel les bandes dessinées Philémon de Fred, nous transporter dans des mondes surréalistes où, par exemple, des oreillers peuvent raconter leurs rêves et les réveille-matins se donner rendez-vous pour créer une improbable symphonie !
Les escales improbables de Montréal
Vendredi 11 au dimanche 13 septembre 09
Quais du Vieux Port de Montréal
Volet gratuit
Volet payant $ 15 au Hangar 16
www.escalesimprobables.com


En plein cœur
Au moment d’écrire ces lignes, le journaliste déguste le dernier chapitre de Luc De Larochellière ; Un toi dans ma tête. Journal d’un amour troué qui s’échappe entre les mailles des violoncelles, cet opus s’avère beau comme une lune suspendue et accompagnera en douceur les «sanglots longs des violons de l’automne…» pour reprendre Verlaine.

lundi 7 septembre 2009

Partir sur une bulle 6... Fin



Amateurs de polars, on ne saurait trop vous recommander de mettre la main sur Britten et Associé de Hannah Berry (Casterman, 104 p.). Avec ses magnifiques dessins tirants vers le vert, le héros, un détective privé, mène une enquête haletante et remplie de rebondissements. Coup de maitre, enfin de maitresse qui rend hommage à Agatha Christie et aux films noirs genre Bogart et Bacall.



Après sa très décevante Tétralogie des monstres, les amateurs du grand maître de la science fiction Enki Bilal et ses cases qui sont de véraitables tableaux en soi, seront heureux d’apprendre qu’il est récemment revenu en force avec la parution d’Animal’Z. Une bédé d’anticipation sur, notamment, l’avenir du corps humain et de la planète.



Les nostalgique de Snoopy, Boule et Bill et autres Spirou devraient se délecter à la lecture de Cash-Cache. Le dernier opus des aventures de Madame Louise, signé André Geerts et Sergio Salma, où la gamine, qui ignore son statut de millionnaire, découvre le monde et nous fait réfléchir sur le sens des valeurs.

dimanche 6 septembre 2009

Partir sur une bulle 5: 184 rue Beaubien



184 rue Beaubien
Cyril Doisneau

Un Français, l’auteur et dessinateur Cyril Doisneau, décide après quelques voyages chez-nous de s’installer à Montréal. À l’instar de son célèbre homonyme photographe, le bédéiste, dont le dessin nerveux évoque Reiser, s’attarde surtout sur les détails de la quotidienneté.
Le lecteur ami de la France s’amusera avec ce carnet de bord divisé en quatre saisons qui recèle de nombreuses observations sur les différences entre les deux cultures mais, hélas, oubliera aussi très rapidement ce court récit néanmoins fort agréable. 3/5
184 rue Beaubien
Éd. La Pastèque 64 pages. $ 16.95




samedi 5 septembre 2009

Partir sur une bulle 4 : Le Chat du Rabbin



Le Chat du Rabbin
Joann Sfar

Puisque le biopic sur Serge Gainsbourg devrait prendre l’affiche sur nos écrans bientôt, le prétexte est plus que salutaire pour vous faire part de l’œuvre du réalisateur du film qui est également le bédéiste Joann Sfar.
Un artiste que je viens enfin de découvrir suivant ainsi l’excellent conseil du chanteur Arthur H qui m’a chaleureusement recommandé, il y a quelques années, la série Le chat du Rabbin dont le cinquième et dernier tome est paru en 2006.
Proche du conte surréaliste, le chat, doté de la parole après avoir bouffé le perroquet, veut devenir un bon Juif pour se rapprocher de la fille du rabbin, sa maitresse.
Mais ce chat qui est aussi philosophe et libre penseur n’accepte pas les préceptes de la Torah sans les remettre en questions.
Héritier de Fred et Hugo Pratt, Sfar s’avère d’ores et déjà une figure de proue de la bédé contemporaine et son œuvre déborde largement du cercle des bédéphiles. Magique.
Éditions Dargaud. 4.5/5


vendredi 4 septembre 2009

Partir sur une bulle 3


Un zoo en hiver
Jirô Taniguchi


Récipiendaire de nombreux prix dont l'Alph'Art du meilleur scénario au prestigieux Festival d'Angoulême pour le premier volume de la série Quartier lointain, le célèbre bédéiste japonais raconte ici les émois du passage de l'enfance à l'âge adulte dans le Japon du milieu des sixties.


De surveillant de la fille de son patron dans une usine de textile qui ne respectait pas son mariage de convenance à assistant d'un grand maître du manga à Tôkyo, l’apprenti mangaka découvrira l'alcool, la jalousie, les rivalités et les affres de la création.


En noir et blanc, l'auteur, qui utilise un dessin carré qui évoque les vieilles bédés américaines, propose un récit enlevant et touchant qui nous fait pénétrer dans l’atelier d’une bande de créateurs allumés mais besogneux. 4/5


Ed. Casterman 231 p.


jeudi 3 septembre 2009

Partir sur une bulle 2



Paul à Québec

L’achat d’une maison, un voyage en banlieue de Québec pour la Saint-Jean-Baptiste, un proche qui attend la visite de la Grande Faucheuse, bref l’apparente banalité de la vie de tous les jours. Pourtant, on ne saurait trop vous recommander le dernier opus de Paul.
Dessinée en noir et blanc à l’aide de traits clairs, la force de cette œuvre «confort food» réside dans ses dialogues exempts de rectitude et surtout de ses ambiances familières.
On y croise des effluves de marie-jeanne, on applique du beurre sur sa croûte de pizza au restaurant Madrid et, entre deux jurons made in Kebec, on invective le nouvel ordinateur…
Si les cinq précédentes aventures ont connu un certain succès, la consécration est désormais au rendez-vous puisque plus de 12 000 exemplaires du dernier opus ont trouvé preneur en quelques mois à peine.

Paul à Québec. 4/5
Michel Rabagliati
Éd. La Pastèque 187 p. $ 27.95



mercredi 2 septembre 2009

9 ième art : Partir sur une bulle

L’été : saison de bulles légères et d’histoires éphémères propice à la dégustation de savoureuses bandes dessinées comme d’autres des sundaes au caramel crépusculaires. Avant de lui dire adieu, voici un savoureux bouquet de parutions très récentes sauf exceptions. Enjoy.






Putain de guerre !
Jacques Tardi et Jean-Pierre Verney

À travers les souvenirs d’un jeune tourneur d’une vingtaine d’années appelé de front en front, Tardi (épaulé par son conseiller historique Jean-Pierre Verney) livre une autre œuvre bouleversante sur la guerre en générale et celle de 14-18 en particulier.

Au second degré, c’est aussi de notre époque dont il s’agit avec ses jeux d’alliances, son capitalisme assassin et sa chaire à canon internationale. Sur le ton intimiste, le personnage peu éduqué mais néanmoins lucide que dessine l’antimilitariste Tardi témoigne, sans l’utilisation des bulles propre à la bédé et de façon horizontale, de l’horreur au quotidien avec un esprit anar qui n’aurait pas déplu à un Georges Brassens.

Couleur vives au début, tirant vers le noir et gris à la fin, cette œuvre magistrale pourvue d’explications historiques à la fin pourrait vous rafraichir à la fois la mémoire et les convictions. note : 4/5
Ed.Casterman 67 p.