samedi 29 octobre 2011

Arthur H est un Baba Love

Arthur H
Baba Love

Plus allumé que jamais, l’Arthur nous balance un huitième opuscule particulièrement inspiré et orné de sueur charnelle.

Toujours adepte d’ «une musique qui suggère la transe, un peu hypnotique, répétitive», le fils de l'Autre tangue sur un banc de piano entre poésie et techno. Modernité et lyrisme. Amour et sensualité. Groove et swing. Funk et hip-hop. 

Tout ça grâce à une nouvelle artillerie musicale composée d'une section rythmique particulièrement solide signée Aymeric Westrich et Alexander Angelov de la formation Aufgang, d'une six-corde tenue par Joseph Chedid et d'un piano chevauché par Vincent Taurelle du groupe Air. 

Saluons également les présences en duo de la frangine Izia (qui livre une réplique solaire sur la pièce La Beauté de l'amour) ainsi que celles de Saul Williams (chanteur et poète américain phare du hip-hop soul) et de l'illustre comédien Jean-Louis Trintignant. 

 **** 




mardi 25 octobre 2011

Café de Flore : la dissidence


La Dissidence

Quand des images sublimes, une musique captivante et un désarroi amoureux côtoient une évocation ésotérique racoleuse, on entre en dissidence.

Une Parisienne (efficace Vanessa Paradis) élève courageusement son enfant trisomique dans le Paris grisâtre des années soixante. En parallèle, un DJ en vogue (Kevin Parent, jeu correct, sex-appeal éclatant) doit composer avec la douleur qu’il a provoquée en abandonnant la mère (Hélène Florent, énergique) de ses deux filles et son bonheur trouble pour sa nouvelle flamme (Évelyne Brochu, sensuelle) dans le Montréal lumineux des années 2000.

Réalisateur ultra doué, Jean-Marc Vallée pose un regard lyrique sur Montréal et Paris et ses choix musicaux – qui deviennent ici comme dans le magnifique C.R.A.Z.Y (2005) un personnage en soi – sont top cools. Hélas, cette musique tonitruante donne parfois l’impression de servir de liens entre deux histoires qui ne se juxtaposent toujours pas sans heurts.

En proposant une fable sur l’amour, qui joue avec les codes de la modernité en opposant valeurs humaines nobles et vide clinquant, Vallée, aussi le scénariste, nous demande d’adhérer à certains fantasmes ésotériques propres à l’air du temps.

Si les évocations mystiques se révélaient particulièrement réussies dans Un Prophète ou Biutiful, par exemple, il pourra sembler à de nombreux spectateurs que ce n’est pas le cas dans Café de Flore.

Un film parfois lassant où le malencontreusement drôle, comme la scène chez une voyante, côtoie la remâchée série B, à l’instar de la « zombifiante » séquence finale.

Et que dire de cette manipulation qui consiste à tenter de créer un effet de connivence avec le spectateur en présupposant que l’excessivité pourrait assurer la rédemption des amours perdus, alors qu’on nous présente en fait la folie (personnage de la mère).

Vieux fantasme par ailleurs évoqué par le philosophe Michel Foucault qui a démontré comment la parole du fou était jadis proscrite ou encore présentée comme détentrice d’une ultime vérité. On aimerait y croire…

Quelques observateurs suggèrent un second visionnement aux dissidents, tandis que le film accumule les audiences et les honneurs. Pour notre modeste part, une phrase du regretté Coluche nous vient plutôt en tête : « Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison! »

Café de Flore est présentement à l’affiche, notamment, au Pine St-Adèle et Beaubien à Montréal.
Merci à l'hebdo Accès Laurentides qui a publié ce texte dans son édition en cours.

samedi 22 octobre 2011

Pops star de la rue


La 22ième nuit des sans abris qui s'est déroulé hier à Montréal m'a rappelé cette rencontre effectuée vers 2005 avec le Père Pops. 



Pour de nombreuse personnes, les heureux événements qui jalonnent l'existence ne sont que des coïncidences. 

Mais pour des centaines de jeunes abandonnés et désespérés qui ont eu affaire à La Roulotte, au Bunker ou qui ont fréquenté l’école alternative Dans la rue, il s’agit plutôt d’une évidence :  Dieu se manifeste à travers les êtres humains. 

Le Père Emmett Johns alias Pops, une légende urbaine, n’est pas étranger à l’affaire.

«Pops», ça vient d'où ?
Il y a une quinzaine d’années, lorsque j’ai commencé avec les jeunes de la rue, j’ai pensé à un surnom parce que mon nom peut être difficile pour des francophones. Pops est apparu, c’était idéal parce que c’est familier et en anglais ça désigne quelque chose genre un p’tit vieux dans un dépanneur.


Vous êtes membre de quelle congrégation religieuse?
Père diocésain. Mon patron est à Rome. Sous lui, le pape, il y a un cardinal, le monseigneur Harty (un pour les francophones et un autre pour les anglophones) et moi.

Vous venez de faire allusion au pape. Vous qui œuvrer auprès de marginaux, êtes-vous satisfait de l’élection de ce nouveau pape réputé très conservateur?
On ne sait jamais. C’est le mystère de la papauté. Prenez Jean XXIII, il a ouvert les fenêtres pour laisser entrer l’air frais en ce qui concerne les réformes. Ça peut arriver encore. Et les personnalités changent.


Revenons à vous. Vous êtes né à quel endroit?
Sur le Plateau Mont-Royal à Montréal. Mon père était ouvrier. Il travaillait sur les quais du Saint-Laurent. Contrairement à ses amis qui buvaient et dépensaient leurs sous, il a pu économiser pour acheter une maison. On a même eu une voiture. Mon père était croyant et ma mère, pour sa part, allait à l’église à tous les matins. Je l’ai accompagné avec ma sœur, qui est devenu plus tard patineuse pour les Ices Capades, tout le long de mon primaire. Nous menions une vie tranquille.


Enfant, vous vous destiniez à une carrière religieuse?
Je suis né 1928. J’avais 11 ans quand la guerre a éclaté. J’ai eu des professeurs d’écoles qui sont morts à la guerre. La guerre s’est terminée avant que j’atteigne l’âge requis pour s’enrôler dans l’armée britannique.


Avez-vous craint d’être appelé au front?
Non. Les jeunes vont à la guerre parce qu’ils sont assez caves (rires) pour ne pas avoir peur. Ça représente en quelque sorte la grande aventure. Moi j’étais officier dans les cadets, je voulais aller à la guerre mais comme j’avais 17 ans en 45 et que j’étais trop jeune et trop petit je n’y suis pas allé.


Votre humanisme ne s’était pas encore manifesté à ce moment-là?
Je me suis rappelé, de nombreuses années plus tard que lorsque nous étions enfants et que ma mère allait sur le boulevard Saint-Laurent acheter du beurre, elle en prenait 5 livres alors que nous n’étions que quatre. En fait, elle en donnait aux voisins dans le besoin en échange de petits services. Aussi, à tous les jours pour aller à l’école, je passais devant un immeuble intriguant qui abritait la cour juvénile, cela nous fascinait. Quand je n’étais pas sage, mon père me montrait la direction de l’immeuble avec son pouce, je comprenais…


Mais qu’elle était votre vocation à ce moment?
Militaire ou génie en chimie. J’ai travaillé un été chez un chimiste et l’odeur m’a découragé de poursuivre dans cette voie. Ensuite, j’ai consulté mon père et il m’a dit : « tu vas aller à l’université où je briserai tous les os de ton corps. Cela ne laissait pas beaucoup de place à la discussion (rires). À la maison nous recevions deux revues religieuses. C’est en les consultant que j’ai décidé d’aller en Chine pour me faire missionnaire.


Et alors, la Chine?
Je suis allé à Scarborough, Ontario pour offrir mes services et ils ont décidé en 49 que je n’avais pas la vocation de missionnaire. J’ai de nouveau posé ma candidature à 5 reprises. Puis, je me suis rendu à une congrégation de New York en auto-stop, même refus. Je suis donc revenu à Montréal encore un peu plus déçu. Puisque j’avais déjà fait 4 ans d’un programme de 7 années d’études en théologie à l’Université de Montréal, j’ai décidé de poursuivre et quand je suis sorti j’ai été ordonné prêtre.


Cela ne vous posait pas de problème de renoncer à l’amour entre un homme et une femme?
Adolescent, j’avais déjà décidé de ne pas avoir de famille. Je souhaitais quelque chose d’un peu plus tranquille (rires). Je ne voyais pas que de la gaieté dans les familles de mon entourage.


Les jeunes filles ne vous tourmentaient donc pas?
J’habitais un quartier francophone alors que j’étais un anglo qui fréquentait une école de l’Ouest de la ville. Je voyais donc mes amis là-bas et le soir, à la maison, je faisais mes études. Mon père était très rigoureux à ce sujet. J’avais cependant une amie féminine…


Vous avez donc œuvré en qualité de prêtre à Montréal après vos études?
Oui, au milieu des années soixante j’ai fondé la première maison de transition pour les jeunes qui sortaient de centre d’accueil au Canada. Je pense qu’il y a un lien avec l’immeuble mystérieux que je voyais petit. Comme ils fuguaient toujours dès qu’ils sortaient j’ai eu l’idée d’ouvrir cette maison de chambres ? Puisqu’ ils ne fuguaient plus, il y avait comme un message. Plus tard, j’ai été aumônier à l’hôpital psychiatrique Douglas.


Vous avez constamment été entouré de marginaux, de laissés pour compte de la société, un choix?
Ça c’est intéressant. En 1966, j’étais vicaire dans une paroisse où le curé était un peu disons débalancé. J’ai donc fait une demande pour être transféré et m’a offert ce poste!
J’ai cumulé trois ou quatre postes pendant plusieurs années.


Êtes vous un marginal au sein de l’église catholique?
J’essaie d’être très ordinaire. Je fréquente les réunions de mes confrères, ils me connaissent et ne sont pas toujours content des perspectives que j’apporte. Au sujet de l’argent accumulé par l’église par exemple. Il arrive un moment où il faut reconsidérer ces choses. Au moyen âge, le pape subventionnait l’art et les universités par exemple.


On dit que vous avez développé une passion plutôt inhabituelle chez les religieux.
Après avoir obtenu ma licence de pilote, je me suis acheté à crédit un Senna 182 4 places et je suis devenu membre de l’association des pilotes prêtres d’Amérique. Je partais de Dorval et avec des amis nous sommes allés au Mexique, à Trinité-Et-Tobago, au Bahamas, en Barbade…Souvent nous dormions dans les presbytères locaux. Comme nous ne portions pas toujours nos habits de fonction on s’inscrivait souvent sous le vocable travailleur autonome dans les pays où nous séjournions.


Avez-vous un jour regretté d’avoir fait vœu de chasteté?
Non, j’ai frôlé si on peut dire mais je suis demeuré fidèle à mes convictions. Même si nous sommes au régime, on peut toujours regardé le menu!


Comment en êtes vous venus à fonder ce pourquoi on vous connaît soit Chez Pops, Le Bunker et La roulotte qui distribue des hot-dog et accueil inconditionnel aux jeunes?
C’était en 1988. J’étais malade et suicidaire. Je venais de faire une grave dépression. Heureusement je connaissais la maladie. J’ai été traité. Et je ne voulais pas retourner comme Curé dans ma paroisse où les contacts humains proches étaient plutôt rares. Bref, je souhaitais m’impliquer auprès des jeunes. C’est en entendant une entrevue à la radio d’un type qui distribuait de la bouffe et des vêtements aux jeunes de la rue à Toronto que j’ai décidé de l’imiter à Montréal. Ce que j’ai fait avec un prêt personnel. On m’a dit que cela ne marcherait jamais, qu’il n’y avait pas de sans-abri à Montréal…

Sur une note plus personnelle, je ne serai jamais assez reconnaissant à l'endroit de Pops qui, hormis son humanitude à envers des jeunes paumés, m'a dit un jour vers 2005 : «Ta fille cherchera plus tard un garçon qui la traitera comme son père l'a fait avec elle». Cela m'a donné la dose de courage qu'il me manquait à l'époque pour lutter afin d'obtenir une éventuelle garde partagée. «Car si tu ne le fait pas, tu donneras raison à sa mère...» Hommage.

Pour contribuer aux œuvres de Pops :
Dans la rue
893, rue de la Gauchetière Ouest,
niveau 90, bureau 220
H3B-5K3
514-526-5222

Tu te reconnaîtras...encore.

vendredi 21 octobre 2011

Commentaire d'Alexandre Jardin sur la famille reconstituée

ACTU-MATCH | VENDREDI 1 JANVIER 2010

2000-2010 LA FAMILLE PREND LE LARGE. PAR ALEXANDRE JARDIN

 2000-2010 La famille prend le large. Par Alexandre Jardin
Quatre Willis et une ex-madame Willis se cachent sur la photo. Saurez-vous les reconnaître ? | Photo Reuters

Paru dans Match
Faire passer la famille recomposée pour quelque chose de formidable, c’est nier le mal qu’on fait aux enfants.
Alexandre Jardin - Paris Match

La vraie folie commence quand on essaie de faire passer pour normal ce qui ne l’est pas ; et pour désirable ce qui fait souffrir. C’est ce qui s’est passé, en France, avec la famille en franchissant le cap de l’an 2000. La famille dite recomposée s’est alors imposée, en quelques années, comme une quasi-norme. Quelque chose de quasi formidable ! Pas une famille puzzle de grands sportifs tricolores, de politiques béats et de stars épanouies qui ne se soit fait photographier sur son canapé pour Paris Match en claironnant son bonheur recomposé ; et en laissant entendre que la tribu non traditionnelle, ça fonctionne. Tout en bêlant que cette nouvelle manière de vivre est, bien entendu, synonyme d’harmonie et de joie pour tous. Comme s’il fallait à tout prix déculpabiliser les parents du XXIe siècle naissant. Comme si le désir de vivre comme on l’entend devait à toute force être légitimé par les couvertures positives de nos magazines.
Nous avons pété les plombs. Non pas de vivre comme nous le souhaitons ; mais de ne plus être capables – nous, les adultes – d’assumer notre égoïsme et nos valeurs individualistes face à nos enfants. Parce que la vérité est là, sévère : la famille recomposée reste une sacrée difficulté pour nos petits ; même si ça se passe bien (pour qui, au fait ?). Ne nous leurrons pas : ce qui s’est écrit depuis dix ans dans la presse sur ce phénomène «moderne et plein d’espoir» a été écrit par des adultes pour des adultes. En évitant de trop donner la parole aux professeurs de désillusions. Côté enfants, priés de sourire sur les photos glacées, la fête fut moins évidente. Surtout lorsque cette recomposition réussie éclate à son tour et que les gamins ballottés une seconde fois se retrouvent abandonnés, si souvent hélas, par d’ex-beaux-parents qui s’évanouissent brusquement de leur quotidien ; alors que les enfants avaient déjà eu tant de peine à ouvrir leur cœur. Regardez autour de vous comme cet abandon-là se généralise en toute bonne conscience (ce n’est pas mon fils après tout) !

DÉCULPABILITÉ COUPABLE

Ces lâcheurs, bizarrement, se souviennent fort opportunément que les lois vieillottes de la solidarité familiale ne leur créent aucune obligation. Ouf ! Alors même que chacun sent bien que ça reste moche de trahir la confiance accordée par un minot. Mais notre machine médiatique à dé-cul-pa-bi-li-ser les adultes – les journaux sont exactement ce que nous attendons d’eux – reste là pour nous seriner que nous avons bien le droit de vivre comme ça nous chante ; nous qui sommes enfin li-bé-rés des croyances casse-pieds de nos aïeux. Toute notre société n’est-elle pas désormais orchestrée pour nous conforter dans l’idée palpitante qu’il serait forcément bon de changer, qu’il faudrait sans cesse passer à autre chose et, surtout, ne pas s’enliser dans un couple monotone ? Pour faire tourner la société de consommation à fond de train (et vendre la génération suivante de téléphones), il a bien fallu torpiller la culture ­traditionnelle – économe, hypocrite et pas très fun – pour entrer gaiement dans le je-jouis-donc-je-suis d’une éternelle adolescence festive.

En refilant l’addition... aux petits. A nos petits dont nous exigeons (sans rougir) un dernier effort : par pitié, déculpabilisez-nous en répétant tous en cœur que la famille recomposée, c’est le pied ! Et surtout, ayez la bonté de ne pas trop nous faire part de vos désarrois, de vos sentiments d’insécurité... Protégez-nous ! Voilà ce que, en franchissant l’an 2000, nous – les grandes personnes – avons implicitement réclamé de nos enfants. Et je ne fus pas le dernier à le faire. Avec une malhonnêteté dont je connais bien l’odeur. Pourquoi, à l’aube de ce siècle, nous est-il devenu soudain si difficile d’assumer nos choix personnels devant nos gamins, avec une honnête culpabilité ? En revendiquant sans fard nos priorités hédonistes et notre égoïsme réel ? Au risque d’être jugés et pris pour ce que nous sommes en réalité : des gens imparfaits, souvent âpres et plutôt nuls dans nos relations. Pourquoi avons-nous, collectivement, tenté de faire passer la famille recomposée pour quelque chose de formidable ? Et de bienfaisant...

Cette manœuvre de faussaire me paraît indigne car il y a quelque chose de plus incorrect que de brusquer un enfant, c’est de nier le mal qu’on lui fait. Pour préserver une fallacieuse bonne conscience... qui, de surcroît, compromet l’éventuel succès d’un bonheur recomposé ; car on ne peut pas être heureux une nouvelle fois si l’on muselle, par commodité, la part de souffrance de nos petits chats. La prochaine fois que vous verrez dans Paris Match une photo de famille puzzle exhibant des stars radieuses sur leur canapé, pensez à mon article. Leurs enfants auraient-ils dit la même chose ? Point final

mercredi 19 octobre 2011

Hanky Tonk

The Lost Notebooks of Hank Williams

Collectif

                                              Oh, Mamam, Come Home par Jakob Dylan


Pierre angulaire du blues des Blancs, le country, et plus particulièrement sa déclinaison honky tonk, Hank Williams est décédé d’alcoolisme pendant la nuit de transition de 1952 à 1953 à l'âge de 29 ans. 

Parmi ses admirateurs on compte, notamment, un certain Leonard Cohen et un non moins certain Bob Dylan. 

C'est ce dernier, propriétaire d’une serviette contenant des chansons non endisquées et des esquisses, qui a demandé à des amis plus et moins célèbre de les compléter et de les interpréter. 

En plus du légendaire Dylan lui-même, on y retrouve Jakob Dylan, son fils, et des artistes aussi inattendus que Norah Jones, Sheryl Crow  et Jack White (White Stripes) qui nous bouleverse avec You Know That I Know.

Le résultat global s'avère convenu mais ô combien efficace !

*** ½





                                             

vendredi 14 octobre 2011

Véronic Dicaire : mystifiante

Peter Gabriel : New Blood


Peter Gabriel 
New Blood

Suite à l'aventure symphonique initiée avec l'album «ni guitare ni batterie» Scratch My Back (2010), et dans la foulée du spectacle avec grand orchestre capté live à London qui sort ces jours-ci en dvd, Blue Ray et 3D, voici le cd New Blood. 

Un nouvel encodé où l'ex égérie de Genesis revisite façon philharmonique quelques uns de ses classiques mais pas nécessairement les plus commerciaux à la  Sledgehammer ou Shock the Monkey. 


Il a cependant accepté de reprendre un tube plus léger, Solsbury Hill.  


Pièce qui se retrouve à la fin de l'album entrecoupée d'une longue pause agrémentée de sons ambiants captés sur la colline en question. 


Rappelons, pour la petite histoire, que Gabriel aurait vécu une expérience spirituelle à cet endroit situé en Angleterre. 

Le cd, contrairement au film, a été enregistré en studio et, bonus, se décline accompagné d' une version instrumentale en coffret. 

Et puis ? 

C’est un peu comme si Gabriel nous emmenait chevaucher sur une mer symphonique.  

Une théâtralité magnifiée de reliefs qui ne pourra que réjouir la myriade de fans de Genesis.

*** ½


Les Têtes Raides - Angata (les paroles) [Nouvel album 2011]

vendredi 7 octobre 2011

Claire Denamur, une Française américaine

Vagabonde     

D’emblé, les premières mélodies ornées de six-cordes folk/blues  bien présentent et sous forte influence nord-américaine nous attrapent au lasso. 

Timbre coloré émaillé d’égratignures, la jeune Française de 27 ans qui est venue enregistrer dans le Mile End nous agrippe sur ses grands chevaux et nous transporte dans un climax sonore des plus confortable. 

Mais cette fana de Tom Waits, Johnny Cash et autre Crosby, Stills & Nash donne aussi à réfléchir avec ses constats sombres sur l’amour et l’hypermodernité.

On salue bien bas la réalisation magistrale de notre Jean Massicotte (Lhasa, Arthur H). 

**** 





mercredi 5 octobre 2011

Wilco : ze retour

Wilco
The Whole Love

Ouverture organico-psychédélique seventies jouissivement hallucinante de plus de 7 min et fermeture avec une touchante complainte de plus de 12 min. 

Entre les deux : pop acoustique top accrocheuse, ballade aérienne chaloupée d’électro, folk mélancolique, classicisme, déclinaisons Road 66, country, lape steel, slide guitare et plume particulièrement bien affûtée. 

Le 9ième encodé de la formation culte de Chicago qui ne déplaira évidemment pas aux fans de Radiohead combine à la fois éclectisme et raffinement. 

Majeur **** 


dimanche 2 octobre 2011

Les ventes de garages


Le charme infini des choses inutiles 
Bouquins, disques, vêtements, bibelots kitchs… tous ces articles que l’on accumule au fil des ans et qui finissent par occuper beaucoup d’espace pourraient bien faire le bonheur d’un intello, d’un mélomane, d’un hipster ou d’une enfant. 
Les «ventes de garage» en plus de permettre le recyclage favorisent les échanges entre voisins et distillent une atmosphère souriante dans la vie des quartiers. 
À Montréal, ces «vente-débarras» sont réglementées et nécessitent, dans certains cas, l’obtention d’un permis (gratuit). Elles doivent se tenir le samedi, le dimanche et le lundi précédant le 25 mai d'une année ; le samedi et le dimanche précédant le premier lundi de septembre ainsi que le premier lundi de septembre. 
En France on les appelle vide-greniers ou braderie. Soit braden en néerlandais. Qui signifie rôtir. En effet, les marchands faisaient rôtir de la viande et/ou du hareng pour les servir aux participants. 
Chez nous, l’appellation vente de garage est un emprunt à l’anglais garage sales.

L'an vert du décor




Tendance

L’an vert du décor : se réinventer

Considérés comme des hurluberlus il y a quelques années, les adeptes d’une consciente verte ont maintenant le vent en poulpe.

Il faut dire que l’exode massif des citadins vers la banlieue à la recherche de verdure et de propriétés à prix moins élevés est devenu un argument des plus convaincant auprès des élus. 

À Montréal seulement, on estime à environ 20 000 le nombre de personnes qui choisissent de quitter la ville pour sa périphérie à chaque année.

Le 27 mars dernier, le quotidien La Presse publiait d’ailleurs un enthousiasmant reportage sur les efforts effectués par les dirigeants de neuf quartiers montréalais pour se réinventer dans une perspective à la fois verte, attrayante et utilitaire. 

Le journal y cause de Montréal mais cela est également le cas à Québec et son quartier Saint-Roch pour ne mentionner que celui-là.

Si cette tendance se vérifie à la ville, ce sont toutefois, les banlieues qui se transformeront le plus radicalement au cours des années à venir !

Aménagées dans les années 50, ces dernières ont été conçues en fonction de l’automobile. Ce qui a favorisé l’étalement urbain et stimulé du coup l’achat d’un nombre de plus en plus important de voitures. Occasionnant ainsi la mise en place de stationnements immenses toujours plus nombreux.

Ces voitures désormais concentrées sur les boulevards et les centres commerciaux qui sont utilisées, au Québec, dans 70 à 80 % des déplacements ont contribué à l’émergence des îlots de chaleur et sont responsables de 40 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Sans parler du smog et autre rétrécissement de la couche d’ozone.


La densification

Au cours des prochaines années, en favorisant la densification dans des périmètres restreints en banlieue comme en ville, on arrivera à améliorer la qualité de vie de ces deux endroits pour le plus grand bénéfice de tous. Un peu à la façon de la ville d’Orkotoks, en Alberta, qui a été l’une des premières en 1998 à reconnaître que la limitation de l’étalement urbain était le meilleur moyen de lutter contre les îlots de chaleur et autres incongruités environnementales.

Cette urbanisation planifiée fera en sorte que les terrains disponibles se faisant plus rares, les promoteurs favoriseront des habitations plus compactes afin de loger davantage de personnes pour engendrer plus de profits.

Faudra-t-il alors construire des blocs appartements qui ressembleront à des cages à poules afin de contenir tous les citoyens, demanderont les plus pessimistes ?

Pas du tout. Il a été démontré à plusieurs reprises qu’il est possible de rebâtir la ville sur elle-même. De la réorganiser en créant des quartiers plus compacts.

En invitant les commerçants à s’installer dans un périmètre déterminé, on favorisera la revitalisation de ces secteurs qui retrouveront ensuite une dimension humaine et deviendront vivants et conviviaux.

Dans un quartier mixte où se côtoient résidences, lieux d’emplois, commerces et loisirs, il a été démontré que les résidents utilisent leur automobile 45 % moins souvent que dans les banlieues où règne l’étalement urbain. Exit la consommation d’un litre d’essence pour acheter une pinte de lait !

C’est pour toutes ces raisons qu’en ce moment même plusieurs élus et fonctionnaires se penchent sur ces questions et cogitent aux façons de réaménager l’espace autour des centres d’achats. Ils réfléchissent aussi sur les différentes manières de récupérer les anciens immeubles industriels inutilisés quand ce n’est pas sur la construction de stationnements à étages qui libéreront les anciens parcs de voitures au profit de la construction domiciliaire.

Nous n’effectuons ici qu’un survol car les alternatives sont nombreuses mais il illustre une tendance irréversible.

Bien sûr, il se trouve encore ici et là quelques irréductibles climat-sceptiques, dont on peut soupçonner qu’ils soient plus motiver par les profits que la raison, mais les fulgurants changements des mentalités des dernières années nous prouvent que si «les pessimistes ont raison, ce sont les optimistes qui changent le cours des choses.»


Pour en savoir davantage sur l’étalement urbain et ses alternatives, on ne serait trop vous recommander de visionner l’excellent film d’animation en ligne sur le site : www.sagacite.org

samedi 1 octobre 2011

Tori Amos

Tori Amos
Night of Hunters

Inspirée par des morceaux de musique classique sélectionnés dans le corpus des 4 derniers siècles  (BachChopin, Debussy, GranadosSatieSchubert....), la chanteuse et pianiste a mitonné un album concept qui nous raconte les multiples états d'âme que vit une femme après une rupture amoureuse qu'elle a elle-même initiée.

Sur ce douzième album studio, son premier avec le prestigieux label de musique classique Deutsche Grammophon, nous reconnaissons le lyrisme ésotérique d’Amos qui a cette fois aussi invité sa fille et sa nièce derrière le micro en plus de s'offrir une section vent et un quatuor à cordes.


Le tout s'avère cinématographique, élégant et raffiné mais nécessite que l’on soit dans un certain mood. ***