vendredi 20 juin 2008

The Lost Fingers


Doigts d’honneur

Méchant engouement en perspective autour de ces enfants illégitimes de Django Reinhardt qui revisitent la pop eighties

Claude André

Fortement imprégné du mythique Django Reihnardt, c’est en songeant aux deux doigts qu’avait perdu le roi des musiciens manouches suite aux conséquences de l’incendie de sa roulotte en 1928, alors qu’il était âgé de 20 ans, que le guitariste Byron Mikaloff a inventé le nom The Lost Fingers.

Épithète qui devrait, telle une trainée de poudre des années 80, se retrouver rapidement sur de nombreuses lèvres d’amateurs de zique de tout acabit.

Avec un encodé ultra sympathique et vivifiant paru récemment, Lost in the 80s, et une série de spectacles fort attendue dans le cadre du Festival de jazz, le trio de Québec, composé également de Christian Roberge au chant et à la guitare et d’Alexandre Morrisette à la contrebasse et aux chœurs, a le vent en poupe.

Il faut dire que les orchestrations finement confectionnées de tubes tels «Pump Up The Jam» (Technotronic), «You Give Love a Bad Name» (Bon Jovi), «Billie Jean»(Michael Jakson), «Touch Me (Samantha Fox)» et, entre autres…«Incognito» de Céliiiiiiiine, ont tout pour vous fixer un sourire des plus béat. Que vous soyez amateur de musique raffinée ou consommateur de hits effrénés.

C’est d’ailleurs avec le sourire de celui qui vient de fumer une cigarette de clown (lire joint), que le journaliste qui avait encore en tête leurs arpèges gypsys, a vu apparaître les trois virtuoses vêtus de leurs habits de scène dans la salle à manger du Café Cherrier : escarpins blancs et chemises roses sous un complet gris orné d’une cravate étroite couleur argent

Mauvais plaisantins?

À table, Alexandre, 23 ans et cadet des ses collègues jeunes trentenaires, interroge d’un ton anxieux ? «Quelles chansons as-tu aimé sur l’album ?» après que je lui eus fait part de mon enthousiasme. «Disons plutôt laquelle j’aime le moins, ça sera plus simple», répondis-je, en évoquant «Incognito», du tandem Plamondon-Rousssel.

Christian, le docteur en biologie et voix chaude du band, s’empare du crachoir : «Incognito ? C’est la compagnie de disque qui voulait absolument que l’on fasse une chanson en français. On a donc fait un démo de chansons francophones composé de pièces de Kathleen («Où aller»), une autre des Rita Mitsouko, en plus de «Joe le taxi» de Vanessa Paradis…Moi, j’avais un faible pour «Joe le taxi»… Puis Byron reprend de son mignon accent d’anglophone qui cause en français: «Je trouvais ça niaiseux, alors j’ai proposé «Incognito». Je me suis dit : après tout on est du Québec…», poursuit-il en soulignant s’être farouchement opposé à la volonté du producteur de disque qui souhaitait que le groupe reprenne une chanson de Serge Fiori. Ce qui ne cadrait pas avec l’esprit à la fois boule en miroirs et festif du projet.

Projet qui connaîtra sans doute une suite (incluant «Voyage, voyage» de Désireless et «Joe le taxi»), qui serait elle-même succédée d’un album double qui survolerait les années 90s. Ce dernier comportera un cd consacré à des tubes pop et un autre à des «classiques» du répertoire alternatif.

En attendant la suite des choses et leurs prestations au Festival de jazz où standards de Django, extraits de vidéoclips et autres karaokés viendront s’ajouter à la fête, une question demeure : Que dirait Mister Reihnardt de tout cela ? «Django, pour avoir lu plusieurs biographies, est quelqu’un qui possédait un grand sens de l’humour», avance Christian. «Je crois qu’il trouverait cela très drôle». Alors si Django se retourne dans sa tombe, ce sera peut-être pour mieux s’esclaffer.


27 juin au 6 juillet

5 à 7 Pavillon Heineken

Festival de Jazz

3 et 4 juillet

Festival d’été de Québec


Souvenirs eighties

Alexandre Morissette, contrebasse et chœurs : «À cette époque, j’étais, malheureusement, fan des News Kid On The Block. Avec ma sœur et mon frère, on montait des chorégraphies dans le sous-sol familial. J’en ai crée également quelques unes sur du Technotronic (Belges précurseurs du hip-house et auteurs de Pump Up The Jam, reprise par The Lost Fingers)»

Christian Roberge, chanteur et guitariste : «J’aime bien «Girls Just Want to Have Fun» de Cyndi Lauper. Même si c’est quétaine, il y avait dans cette voix quelque chose de convaincu».

(Puis, tandis que l’auteur de ces lignes évoque la très belle «Time After Time» de la même Cyndi Lauper, le guitariste Byron s’enthousiasme en parlant de ce moment magique, disponible sur You Tube, où Miles Davis l’a soufflée dans sa mythique trompette à l’édition 1985 du Festival International de Jazz de Montréal. Puis Christian reprend : «J’avais fait, moi aussi une chorégraphie mais c’était au cégep après les années 80. J’étais à cette époque un des deux seuls gars dans un cours de danse jazz et nous avions monté une chorégraphie sur une chanson de Paula Abdul. Ma partenaire était la chanteuse-violoncelliste Jorane qui se prénommait encore Johanne à l’époque !

Byron Mikaloff, bassiste et choriste : «Pour moi, les années 80 c’est Twisted Sister. Lorsque cette formation est arrivée, cela m’a changé dans mon mental. J’avais un petit côté délinquant au départ et avec ça je suis viré fou. Ce qui a occasionné des problèmes à mes parents. Je me suis fait percer l’oreille, j’ai laissé pousser mes cheveux… Tu sais, je fréquentais une école catholique… J’ai appris leurs chansons, moi qui avais commencé à la guitare classique. Mon père, à cette époque, a donc instauré un règlement : je devais pratiquer la guitare classique pendant une heure avant d’avoir le droit d’utiliser ma guitare électrique qui était verrouillée. J’ai donc toujours étudié la guitare classique et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai quitté la Colombie-Britannique pour le Domaine Forget de la ville de Québec.»

samedi 14 juin 2008

Helvète underground


Un K unique

Avec ses mélodies top accrocheuses, ce K zen se pose en doué chroniqueur de la vie et ses petites gens.

Claude André

Nouvelle coqueluche des observateurs de la chanson, le Suisse Nicolas Michel baptisé «K» involontairement par son petit neveu qui n’arrivait pas encore à prononcer son prénom est en voie de se faire une légion d’amis chez les cœurs purs qui n’ont pas encore cédé au cynisme.

Idéaliste assumé, il reçoit de chaleureuses accolades partout où il se répand dont le festival de la chanson de Granby et à la prestigieuse académie Charles-Cros qui l’a sacré «coup de cœur».

On comprend d’emblée pourquoi en écoutant «Je suis bien», la première chanson de L’Amour dans la rue, l’encodé qu’il s’en vient nous présenter. Une promesse d’amour si bien confectionnée que l’on aurait envie de l’expédier à une nouvelle fiancée qui nous promet d’heureux guili-guili. En observant le cas K sur You tube, on découvre aussi une présence scénique remarquable alliée à des sémaphores qui, dans une certaine mesure, évoquent la mémoire du grand Brel. L’influence du Belge n’est pas loin non plus lorsque l’on est happé par la chanson «La Cendre». Sujet morbide, certes, que le tandem Ferré-Caussimon suggérait d’éviter («Ne chantez pas la mort») mais qui aura finalement contribué fortement à ce que le jeune trentenaire paraphe un contrat de disque avec le prestigieux label Wagram en France.

Zen attitude

C’est qu’en plus de d’observer les petites gens et autres immigrés sur des airs mâtinés de reggae, de country, de rock et de musette, Mister K réfléchit sur les chose de la vie et médite façon vissapana. «Il s’agit d’une méthode qui s’inscrit dans la tradition bouddhiste. J’ai fait un stage salvateur de 10 jours il y a quelques années. Cela consiste à s’asseoir en silence dans un cadre assez strict et à observer ce qui se passe de la manière la plus détachée possible pour atteindre une espèce de lâcher prise où tu te rends disponible à la vie sans désir ni aversion. L’idée est d’atteindre un état de libération complet par rapport aux circonstances de la vie (…) Depuis, mon inspiration vient davantage du silence et du bien être que de la douleur. À un moment donné j’ai lu «Conversation avec Dieu», un livre qui parle du fait que la pensée, l’action et la parole sont créatrices. On y apprend que la manière dont on voit les choses leur donne aussi une réalité. Or, le fait de croire en soi et aux choses qui nous font plaisir leur donne une chance de se réaliser. C’était une manière nouvelle pour moi de fonctionner et cela a beaucoup correspondu à ce qui a fait en sorte que je me lance dans la chanson», poursuit cet ancien comédien qui avait écrit «La Cendre» pour l’anniversaire de son grand-père qui célébrait ses 80 ans en s’imaginant à sa place. «À l’époque, je commençais cette histoire de musique et je n’avais pas très fortement confiance en moi avant de monter sur scène. Le fait dire «je t’aime la cendre» comme je le fais dans la chanson, c’était aussi dire je t’aime à l'échec. C’était comme dire : «je suis d’accord de mourir». Et lorsqu’on lui demande s’il se réclame d’une religion, celui qui a été fortement influencé par la vulnérabilité du regretté Balavoine nous répond qu’il adhère plutôt à la spiritualité. Serait-ce parce que «la religion est pour ceux qui ont peur de l’enfer tandis que la spiritualité serait plutôt pour ceux qui en reviennent ? «Ah ah ah, j’adore. Oui, c’est tout à fait moi ça. C’est de qui ?»

K
L’amour dans la rue
Spectra/Select

vendredi 6 juin 2008

Karkwa et Patrick Watson

< Les musiciens de la formation Karkwa avec Loui-Jean Cormier en avant-plan

Bacchanale musicale

Deux bands, deux langues, deux univers similaires, une passion ; la musique. Les 9 musicos du collectif Karkwatson, fusion de Karkwa et du groupe de Patrick Watson, risquent de faire rouler les planètes.

Claude André

Les Karkwatson, ça vient d’où ?
Louis-Jean Cormier de Karkwa : Les Watson, ça s’appelle Patrick Watson mais, en fait, il s’agit d’un groupe. Nous sommes amis depuis longtemps. Il y a deux ans, on s’était fait demander par Jim Corcoran, dans le cadre du Festival du Voyageur à Winnipeg, de créer ce collectif de 9 musiciens et de jouer des pièces de nos deux formations. On a fait une demi heure de show et nous avions les poils des bras dressés tant nous étions heureux et émus.

Comment vous êtes vous rencontrés, les deux bands ?
Robbie Kuster de Watson : Moi j’ai rencontré François (Lafontaine, claviériste de Karkwa) en jouant avec un groupe qui s’appelait Le large ensemble puis, ensuite, Louis-Jean s’est lié d’amitié avec Patrick Watson qui accompagnait souvent Lhasa dans des salles de concerts. Louis-Jean ajoute : Nous partagions, Karkwa et Lhasa, le même sonorisateur Mathieu Parizeau. Ensuite on s’est recroisé sur la tournée de Diane Tell où Robbie officiait comme batteur. Je l’avais engagé (Louis-Jean était directeur musical de la tournée Popeline de Diane Tell) car ils sont très rares les batteurs comme lui qui sont vraiment des musiciens. Robbie, c’est une pieuvre sur son instrument.

Donc le dénominateur commun entre vous tous, c’est que vous êtes de véritables fanas de musique…
Robbie Kuster: Non seulement on est des trippeux de musique mais en plus on partage pas mal les même goûts.

Et ça s’entend. On peut faire beaucoup de parallèles entre vos deux styles.
Robbie Kuster : Nous sommes deux groupes très individuels avec des sons particuliers mais c’est vrai qu’il y a des liens assez forts entre les deux, notamment en ce qui concerne les ambiances et les mélodies : François et Pat (Watson) ont une façon de jouer du clavier qui est assez similaire. Ils partagent les mêmes influences assez classiques : Debusy, Steve Reich, Satie, Phillip Glass… des affaires planantes.

Les différences entre les deux formations ?
Robbie Kuster : Karkwa est un peu plus rock. Nous les Watson nous sommes plus planant.

Patrick Watson «cadre» ses musicos dont Robbie Kuster avec le chapeau de cowboy et Mishka Stein coiffé du casque d'aviateur rouge.

Mais sur scène, Patrick Watson est beaucoup plus boute-en-train que Karkwa qui affiche une attitude propice à la froideur de leurs climats musicaux, non ?
Robbie Kuster : Ça va être parfait. Il n’y a pas de masque sur scène. Ça a déjà marché, alors…ajoute Mishka Stein, le bassiste de Watson.
Nous aimons et adorons réciproquement la musique de chacun, précise Louis-Jean Cormier.

Personne ne va tirer la couverte de son côté ?
Louis-Jean Cormier : Ce qu’il y a d’intéressant, ce qu’il est souvent difficile de tricoter deux bassistes sur la même guigue. Mais Mishka et Martin s’entendent très bien.

Comment se déroulera l’enchainement des chansons et lesquelles seront sélectionnées ?
Louis-Jean : Ça ne sera pas conventionnel. Je ne pense pas que Karkwa jouera des chansons avec les seuls membre de notre groupe. Bien que nous ne serons pas toujours 9 musiciens à jouer en même temps. Il y aura des matchs. Pat et moi, par exemple, chanterons ensemble. Lui en français et moi en anglais. Il n’y a rien de plus craquant qu’un anglo qui chante en français. Et moi, mon petit accent de Sept-Îles n’est pas piqué des vers en anglais (rires). En fait, on se laisse ça ouvert. On veut faire trois soirées assez différentes. On a deux jours de répétitions avant le show de Québec.

Aurons-nous droit à des chansons inédites lors de ces rencontres particulières ?
Louis-Jean Cormier: Oui, environ six soit trois de chaque bord. Il y en a une, dont j’ai terminé le texte la semaine dernière, que je souhaite vraiment intégrer au spectacle. Je pensais à Pat (Watson) et à ce qu’on vit ces temps-ci en l’écrivant…Il n’y aura qu’une chanson des Tremblement s’immobilisent, et le reste sera tiré du Volume du vent du côté de Karkwa tandis que Watson fera 4 pièces de Close to Paradise.

Des reprises de d'autres bands ?
Louis-Jean Cormier : Nous n’avons pas pensé à ça tant nous sommes captivés pour nos répertoires respectifs et les inédits. Ah oui, c’est qui est trippant aussi c’est que les deux Mathieu (Roy et Parizeau) sont dans la vie nos sonorisateurs et éclairagistes mutuels. Ce sont eux qui seront au poste pour les trois soirées Karkwatson qui seront aussi captées mais on ne sait pas encore ce que on fera.

Quels sont les chansons que vous affectionnez particulièrement les uns des autres?
Robbie Kuster : J’adore «Dormir le jour». Le riff de guitare me fait haliciner et j’aime aussi beaucoup «La façade». Moi, c’est «Combien», lance Mishka Stein (Watson). Ma chanson préférée des Watson ?, C’est dur à dire soupire Louis-Jean. Il y en a une des inédites qui s’appelle Men Like Me qui est sublime. Ça va remplir les nids de poule tellement c’est beau. Sinon, je trouve que Drifters et Close to Paradise sont de grandes chanson.


Karkwatson
Le 12 juin à 20h à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec.
Les 13 et 14 juin à 21 h au National à Montréal.

jeudi 5 juin 2008

Arthur H: L'homme du monde


Arthur H
L’homme du monde
Universal

Toute voile dehors à une plus large diffusion grand public, l’Arthur ne verse pas dans le mercantilisme bebête ou la pop à numéro pour autant sur cet encodé mitonné à Paris et Mtl. Avec des références qui vont de Tom Waits à Bowie, de Pink Floyd à Nick Cave, sans oublier la groove bien grasse du funk seventies et le disco «whoooo, whoooo» des années miroirs, Arthur H et ses pirates Nicolas Repac et Jean Massicotte nous proposent un voyage à la fois dense, subtil et accrocheur. Voilà qui pourrait bien faire tanguer le popotin de Madonna comme le suggère le tube qui lui est consacré. Kaléidoscopique et inspiré, Arthur H n’a rien perdu non plus de sa poésie surréaliste et des ses influences bédéesques. *** 1/2 (CA)

mercredi 4 juin 2008

Geneviève Néron de Mme Moustache discographiée

Madame Moustache à l'occasion du lancement de leur 1er disque mardi dernier le 27 mai.

Si le country-western a toujours été très célébré dans le Québec de la périphérie, il se glisse plus subrepticement dans la pop avec, notamment, la venue chez nous de l’omniprésent Rick Hayworth au cours des seventies. En 1999, Mara Tremblay et WD-40 branchouillaient le genre en le rockant avant que le buzz ne s’estompe. Or, voilà que le quintette Madame Moustache, mené par la sexy comédienne Geneviève Néron, arrive au grand galop et s’apprête à nous braquer «le p’tit quétaine» avec ses influences country-métal-folk-progressifs rigolotes ; Au nom du contr(i). Ne boudons surtout pas notre plaisir.

Claude André

Geneviève, comment es-tu tombée dans le «blues des blancs»?
À l’âge de 3 ans quand mon papa, qui a passé toute mon enfance à le faire, rénovait la cave en me faisant entendre Patsy Cline, Wanda Jackson, Loretta Lynn…Il trippait beaucoup sur les voix de femmes country.

Qui sont, selon toi, le roi et la reine du country au Québec ?
Le roi c’est Willie (Lamothe) ben oui, incontestablement… Et la reine, hum, je dirais que c’est Mara (Tremblay). C’est une jeune reine mais elle est pour moi une source d’inspiration profonde parce que c’est elle qui a ramené ce genre dans un contexte plus contemporain.

Le roi du country au monde ?
C’est Monsieur Hank Williams.

La chanson country qui ferait pleurer même Billy The Kid ?
«I May Never Get To Heaven», de Wanda Jackson.

La chanson western la plus joyeuse?
«Jumbalaya», de Hank Williams qui a été reprise par 1000 personnes. On en fait nous aussi une relecture super le fun.

Quelle est le plaisir coupable d’une fille qui avoue ouvertement aimer le western et le country ?
Le rock de plote (sic). Il s’agit du gros glam à la Poison avec leurs cheveux bleachés ou Mötley Crüe. Lorsque nous étions en studio, j’ai dit au réalisateur : «je vais faire un hommage à mon amour pour le glam rock». Et j’ai fait une fais note de trémolo à la Axel Rose et c’est resté ! Tu pourras faire le lien et rigoler en écoutant l’album.

Le cd que tu apporterais sur ton ranch isolé au Texas?
The Man In Black, de Johnny Cash.

Avec des pilules, des bouteilles de scotch et un fusil ?
(Rires). Oui, d’autant plus que j’ai une carabine maintenant. Elle est en bois et c’est celle avec laquelle mon grand-père est allé à la guerre.

Le disque country le plus quétaine ?
Ah, j’en ai un préféré qui contribue au fait que ma famille veut me scalper à chaque année parce que je mets ça en loops dans le temps des fêtes : Marcel Martel chante Noël. (rires)

Le plus branchouille ?
Je dirais celui que Jack White (The White Stripes) a produit avec Loretta Lynn : Van Lear Rose. C’est un super bon disque. Ça demeure country mais avec la touche rock de White.

Ton dernier coup de cœur musical ?
Le plus récent album de la formation The Raconters : Consolers Of The Lonely ainsi que le dernier de Dany Placard ; Raccourci. Ah pis non, je le sais c’est quoi mon dernier coup de cœur ; David Marin, À côté d’là track. J’ai pas mal trippé là-dessus. J’aime son univers et je trouve ça le fun la façon dont avec laquelle il manie les mots avec le son du train en arrière…

Voir des étoiles

Hermann Ngoujo me raconte comment il vaincra Mbaye par K-O au 4 ième round ce vendredi sous le ciel de Montréal tandis qu"une ministre et un futur aspirant premier ministre discutent en arrière plan...

Il n’y a pas que les boxeurs qui risquent de voir des étoiles le 6 juin au stade Uniprix.

Claude André

En effet, pour la troisième année consécutive, le stade de tennis du parc Jarry accueillera un important gala de boxe à ciel ouvert en soirée. Inscrit dans le cadre du Grand Prix de Montréal, cet événement aura pour grande finale le retour très attendu du super léger (140 lb) Hermann Ngoudjo dit la Panthère et aspirant numéro 3 de l’IBF, qui affrontera le français Souleymane Mbaye, aspirant numéro 5 de l’IBF et encore titulaire de la couronne de champion l’an dernier.

L’enjeu est de taille puisqu’une victoire de notre camerounais d’origine et enfant chéri de la foule lui permettrait d’obtenir son passeport pour un combat de championnat à l’automne. Mais au-delà de l’enjeu, l’événement saura sans doute exalter également les non-initiés au «noble art» pugilistique et autres starlettes émoustillantes.

«Lorsque nous avons fait le premier événement qui devait éventuellement permettre à Joachim Alcine d’obtenir le combat qui l’a rendu champion du monde, tout le monde avait été ébloui par l’ambiance qui régnait sur le site. C’est vraiment exceptionnel. Comme le ring est sur un court de tennis, on a l’impression, même du haut des estrades, de pouvoir toucher aux pugilistes. On entend même les coups de poings de partout», s’enthousiasme le grand manitou de la boxe au Québec Yvon Michel.

L’ubiquiste spécialiste conserve également un souvenir parfumé du gala à ciel ouvert de l’an dernier malgré l’orage qui était au rendez-vous et qui mettait en vedette notre même Hermann. «Au 5ième round, il s’est mis à tomber des cordes. Pendant 30 secondes, nous avons manqué d’électricité. Les boxeurs se sont retirés vers les câbles et ont repris le combat par la suite. Or, afin de se protéger de la pluie, de nombreux spectateurs se sont rués sur le terrain sous la toile au dessus du ring. Par effet d’entraînement, ils se sont tous mis à crier «Hermann, Hermann». Cela l’a littéralement fouetté et il a finalement remporté le combat par décision partagée».

Cet affrontement sous la pluie chaude de juin est désormais une pièce d’anthologie selon le réseau spécialisé ESPN dont les caméras ont tout capté. On se demande bien quels seront les éléments qui viendront apportez une touche de magie à cette autre finale, en plus des six autres affrontements, fort relevées. Les starlettes sous la pluie en camisole ? Promis, on regardera les étoiles…

Gala de Boxe Grand Prix III

6 juin 2008 au Stade Uniprix

De $ 35 à $ 300

À compter de 19h00

Réseau Admission


Hermann, tu as perdu tes deux derniers combats et le dernier contre le champion Paul Malignaggi, que tu risques de revoir à l’automne, fut un véritable vol. Uù trouves-tu la motivation de poursuivre ?

Je suis passé par là à plusieurs reprises chez les amateurs. Même si ce genre de choses arrive, on doit persévérer car ce n’est pas la fin du monde. Nul n’est parfait sur la terre. Je garde le moral très haut et ce qui fait ma force c’est que je sais exactement où je vais. Je mérite la place de champion du monde.

Tu as pensé tout abandonner à un moment ?

C’est sûr que ça m’affecté mais au point d’avoir envie de laisser tomber la boxe. J’ai été très déçu par le verdict mais je me suis dit : «si c’est ainsi, il y a sûrement une bonne raison». J’ai donc continué à travailler très fort pour mériter la place : d’ici mai prochain, c’est sûr, je serai champion du monde !

Alors tu auras la rage le 6 juin…Prédiction ?

Oui, je l’aurai. Ne manquez pas ça parce que ça va être explosif. Je vaincrai par KO au 4ième round !

mardi 3 juin 2008

Allez-vous faire foot !


Après le Mundial de 2006, Montréal et la planète foot s’apprêtent à exulter de nouveau au rythme du Championnat d’Europe des nations 2008.


Claude André


Et nous sommes une sacré bande de veinards car, suite au retentissant succès de la diffusion en direct de la finale du Mundial 2006 au parc Jean-Drapeau, une quinzaine de milliers d’amateurs de foot pourrons de nouveau vivre l’expérience le 29 juin prochain alors qu’aura lieu la grande finale de ce qu’il est convenu de nommer «l’Euro 2008».


Pour l’occase, nous pourrons savourer le match projeté en direct sur un écran «LED» de 20 X 23 pieds dont l’exceptionnelle qualité de l’image n’est pas atténuée par l’éclat du soleil «On aura vraiment l’impression d’être sur place. Tout sera mis en œuvre pour recréer l’ambiance des grands stades et nous célèbrerons l’amitié, la solidarité et les rencontres générées par la passion du foot. Comme il vient des milieux modestes, le soccer appartient à personne et à tout le monde et c’est aussi pour ça que l’événement est gratuit», s’enflamme l’organisateur et grand passionné de sport et de culture Mustapha Terki qui prévoit un carré final composé de la France, l’Italie, du Portugal et de l’Allemagne.


En parallèle, grâce à son partenariat avec Soccer Plus, la première édition du FestiFooot qui aura lieu les 28 et 29 juin permettra aux fanas du ballon rond de s’affronter dans des tournois amicaux de 4 contre 4 par tranches d’âge sur des terrains ronds prévus à cet effet au son de la musique électro diffusée par les dj qui seront de la partie.


Il suffit de s’inscrire sur le site de l’événement. Mustapha Terki nous promet également des matchs qui mettront aux prises journalistes, artistes et politiciens en plus des différents jeux d’adresse.


Un ballon dans l’écran


Comme si cela n’était pas suffisant, le même Mustapha qui est également à la tête du MEG (!), récidivera, en compagnie de son complice programmateur Ernesto Ona (accent en forme de s horizontal à l’espagnol sur le a) avec le festival La lucarne qu’il avait mis sur pied en 2006 en jumelant foot et 7ième art du 18 au 21 juin aux cinémas Du Parc cet Ex-Centris.


S’il y aura cette année d’autres sports intégrés dont le hockey, le soccer représente néanmoins 60 % de la programmation. De quoi exalter les fanas du ballon à damier qui seront déjà plongés dans l’atmosphère de l’Euro 2008.


En effet, en plus des différents documentaires sur Maradonna, Zidane et Pelé, les amoureux d’histoire et les Nord-Africains en particulier ne voudront pas louper La mémoire retrouvée qui relate le retour sous le maillot algérien, donc du FLN (front de libération nationale) des joueurs exilés des années 50 qui jouaient auparavant pour la France !


Aussi, en présence du capitaine de l’équipe du Tibet, il nous sera loisible de visionner L’équipe interdite qui démontre comment l’État chinois a tenté d’entraver la présentation d’un affrontement Tibet-Groenland notamment à travers les persécutions à l’endroit du Danemark.

Alors, on va se faire foot chérie ?


Festival de cinéma La Lucarne

18 au 21 juin

Ex-Centris et Cinéma Du Parc

www.lalucarne.ca


FestiFoot

9h00 à 17h00 le samedi 28 juin (gratuit)

9h00 à 18h00 le dimanche 29 juin(diffusion de la finale)

www.festifoot.ca

lundi 2 juin 2008

Le retour de Renée Martel


Renée Martel
L’Héritage
Musicor/Pierre Gravel/Select

Dès que nous avons appris le nom des collaborateurs sous la houlette de Marc Pérusse à la réalisation, plusieurs s’attendaient à une œuvre d’orfèvre pour le grand retour de la reine du «countré». Or, dès les premières notes, on s’aperçoit qu’il s’agit en fait d’un disque de variété. Déception surmontée, on adopte de très belles choses comme le duo émouvant avec Richard Desjardins, la chanson de Catherine Durand ou la reprise d’un bon hook du premier Peluso. Mais là où on aurait du travailler avec une équipe restreinte de collaborateurs, on s’épivarde. Résultat ? Un album qui pour plaire à tout le monde et son frère manque de personnalité au final ne serait-ce que dans les différents niveaux de langue. Inégal *** (CA)