dimanche 31 octobre 2010

Le Carré de nos amours de Sonia Johnson

Sonia Johnson et un sinistre individu. Photo : Louis-Étienne Doré



Le 19 octobre dernier,  me suis rendu au Dièse Onze pour lancement de l'album Le Carré de nos amours de la vibrante Sonia Johnson

Un second chapitre qui amalgame le jazz et la chanson de façon magistrale si on prête foi aux (ici) critiques qui lui ont réservé de (ici) chaleureuses (et ici) accolades.

Emmitouflée par Frédéric Alarie à la contrebasse, Luc Beaugrand au piano et Camil Belisle à la batterie, la flamboyante chanteuse a distillé la totalité de son album sur lequel on retrouve des textes signés Christian Mistral, Stanley Péan, Marc Chabot, Charly Bouchara, Yves Lanthier, Marie-Chatale Gariépy, la chanteuse et compositrice Sonia elle-même et... Claude André.

En effet, j'ai eu le bonheur de voir la belle enjazzer mon texte Pawnshop Of Love qu'il vous sera loisible d'écouter et télécharger ici en plus, bien sûr, des autres pièces de cet excellent opus.



samedi 30 octobre 2010

10 1/2 : Film coup de poing et entretien avec Podz


L’inconfort de la différence

Après ses succès à la télé avec Les BougonMinuit, le soir et Au nom de la loi, le réalisateur Podz présente cette semaine 10 1/2, un second long métrage coup de poing qui ne laissera aucun spectateur indifférent.

Claude André

S’il nous avait habitué à des images léchées et cinématographiques avec Minuit le soir, Daniel Grou (Podz) propose cette fois une œuvre qui, pour comparer, incarne l’opposé d’un film comme Les Amours imaginaires de Xavier Dolan.

Avec une caméra proche d’un certain cinéma-vérité seventies et des plans jamais esthétique, le réalisateur braque sa caméra au service de l’émotion brute. Lui qui avait sous la main un acteur prodigieux, le jeune Robert Naylor.

Le film s’ouvre sur une fellation à la télé. Le jeune Tommy qui observe la scène tentera de vivre l’expérience en obligeant un plus petit à lui administrer la chose. Cette scène donnera le ton à un huis clos dérangeant et percutant qui nous transporte dans la vie d’un an enfant d’alcolos/toxicos qui ne connaît que la violence et la colère exacerbée comme seuls moyens de survie.

Heureusement pour lui, il croisera un éducateur bienveillant et patient qui tentera de le comprendre (Claude Legault, juste et empathique) et de le sauver alors qu’il se retrouve dans un Centre de jeunesse (l’ancien Centre de Boscoville).  Y parviendra-t-il ?

Écrit par Claude Lalonde (Les 3 P’tits Cochons) qui a déjà travaillé avec des jeunes aux prises avec ce genre de problèmes, ce film sans musique mais non sans quelques longueurs nous balance un direct salvateur qui nous donne envie de serrer très fort nos enfants contre nous, là, juste à côté du cœur. *** 1/2




-Entretien avec Podz
Humaniste mais pas sentimental

Entre deux passages à la radio, le réalisateur Daniel Grou alias Podz qui arbore une timidité sympathique chaussée Converse, nous a causé de 10 ½, son dernier film, à la cafétéria de la Société d’État.

Serait-ce juste d’affirmer que ce film s’inscrit dans un courant seventies où le cinéma québécois était plus social et engagé ?
Oui, peut-être. Si tu penses à Gilles Groulx et ce genre de trip-là. Mais ce n’était pas vraiment mon but qui était plutôt de filmer la relation entre les deux protagonistes que sont l’éducateur et l’enfant. Mais il est vrai que ça sort un peu comme ça.

Après Les 7 jours du talion, voici un second long-métrage qui bien que de façon différente, s’avère aussi très violent. Doit-on y voir quelque chose comme une signature cinématographique ?
Il ne s’agit pas de violence gratuite mais je comprends ce que tu veux dire. Je ne pense pas que soit une chose que je recherche nécessairement. D’ailleurs, il y aura moins de cela dans mes prochains films. En fait, il s’agit plutôt de représenter des gens qui vivent des choses extrêmes. Je pense que je suis très humaniste dans mon approche mais pas sentimental.

Un peu à la manière d’Albert Camus alors ?
Oui, peut-être. En cinéma ça serait des gens comme gens comme Ken Loach, Gus Van Sant…

Parle-nous du très doué Robert Naylor qui tient en grande partie le film sur ses jeunes épaules. Tu le connaissais ?
Non, il est venu en audition parmi 25 enfants. Tous des comédiens. On a fait une première audition avec lui et on a tout de suite vu qu’il se passait quelque chose. Alors on en a fait une seconde en présence de Claude (Legault) et ce dernier a improvisé en lançant des balles de plus en plus difficiles. Le kid résistait et demeurait avec Claude dans la scène sans jamais décrocher, on a alors su que c’était lui !

J’ai lu quelque part que Claude Legault a été vieilli pour ce rôle alors qu’il a dans la vie cinq ans de plus que son personnage qui lui affiche 42 ans au compteur
Il a été vieilli dans le sens où on voulait qu’il ait l’air plus fatigué. Il fallait que transparaisse l’idée qu’il trouve son travail très difficile et qu’il n’est plus certain d’avoir la force de continuer. Un peu comme cela nous est apparu après les visites que nous avons effectuées dans ce milieu. Mais je ne voulais absolument pas le filmer à la maison ou présenter sa femme. Ce qui aurait été sentimental justement. 

Bob Walsh: Câline de blues


Il y a un mois, le légendaire guitariste/chanteur Bob Walsh lançait Inside I Am All Blue. Un album de blues à la fois lumineux et optimiste qui a reçu de chaleureuses accolades de la part des observateurs grâce, notamment, aux pertinentes reprises de Ray Charles et Jimi Hendrix en plus des savoureux morceaux originaux dont la chanson éponyme de l’album. Nous lui avons passé un coup de fil quelques jours avant sa grande rentrée montréalaise au cours de laquelle il nous gratifiera de sa voix poignante d’écorché vif qui a survécu à tous les démons.

Claude André
Bob, quel est ton plus précieux souvenir en carrière ?
Ouf, en plus de trente ans… Je pense aux Mills Brothers Blues Band, Eddie Kirkland et Cleo S Mood Walker. Ces bonhommes qui montaient des États-Unis étaient des bluesmans authentiques et j’ai eu la chance de jouer avec eux à la fin des années 70 début 80 au bar Le Figaro de Québec.
Le meilleur album de blues de tous les temps ?
Faudrait avoir écouté tous les albums, ce qui n’est assurément pas mon cas. Je n’ai jamais fait de grandes études à ce sujet mais, d’après-moi, ça doit se retrouver dans les collections de Ray Charles ou, si on veut aller avant ça, j’aime beaucoup les affaires de Howlin’ Wolf (il se met à chanter). Il y a quelque chose dans sa façon de chanter qui met tout en place et nous donne une bonne idées des épreuves qu’il a dû affronter au cours de sa vie.

Un fantasme musical ?
Il y en a un dont j’ignorais l’existence mais qui m’est arrivé : jouer avec l’Orchestre Symphonique de Québec. Nous avons fait deux spectacles dont un a été enregistré live pour Radio-Canada. Ça s’est passé il y a huit ans. Je te jure, c’était plus impressionnant que tout ce que j’aurais pu imaginer et je rêve encore aujourd’hui de répéter l’expérience avec un autre choix de chansons cette fois. C’est rare que j’aie été gâté de la sorte au cours de ma vie.

Quel conseil donnerais-tu à un débutant qui veut faire du blues ?
Fais autre chose ! Poursuis tes études et tente de devenir médecin ou quelque chose d’autre. Il y a sûrement de meilleures façons d’arriver à se faire valoir. Si tu insistes car tu aimes vraiment beaucoup ce que tu fais, et bien continue. Éventuellement quelqu’un te reconnaitra quelque part. Que ce soit en musique ou dans un autre domaine, ça arrivera.

Qu’est-ce que tu ne referais pas dans ta carrière ? 
Je m’arrangerais pour avoir un bon gérant.

La plus belle chanson d’amour selon toi ?
Une des plus belles que j’aie entendue, c’est Smile écrite par Charlie Chaplin pour accompagner l’un de ses films. Elle est devenue un standard de la musique américaine.

Celle qui te fait le plus tripper ?
C’est dans le vieux répertoire de Joe Cocker du temps de Mad Dog and Englishmen, l’un de ses premiers albums. Tu peux quasiment prendre n’importe laquelle des pièces. C’est tellement bien arrangé; c'est du rythm and blues, c’est du blues, bref de la bonne musique super hot… 

Une chanson pour allumer un party ?
À part Joe Cocker qui a tellement de chansons qui lèvent, je mettrais du Led Zeppelin, la pièce Whole Lotta Love.  Ou du Van Morrison, tiens. 

Bob Walsh sera entouré de 5 musiciens le 30 octobre à 20h00 à L’Astral.

mercredi 27 octobre 2010

Le grand retour de Robert Charlebois




Icône de notre inconscient collectif, Robert Charlebois revient avec une véritable bombe musicale à la fois nostalgique, humaniste et souriante.
Bien qu’il ait lancé le sympathique et minimaliste Doux Sauvage il y a dix ans, c’est depuis les seventies que cette figure de proue de notre identité collective n’avait pas, foi d’observateur, livré un album aussi puissant que Tout est bien.
Un opus sur lequel on retrouve des textes signés David McNeil (Julien Clerc) et Jean-Loup Dabadie (Reggiani), en plus d’une adaptation d’un texte de St-Augustin et d’un texte sulfureux signé… Mozart.
«Il y a deux ans, je suis tombé sur un spécial de 25 pages sur le 150eanniversaire de sa mort. Il y avait une page à la fin sur Mozart et le sexe qui comprenait des lettres écrites de sa main aussi osées que pourrait l’être du Marquis de Sade mais sans la méchanceté. J’ai donc récupéré l’une d’entre-elles où il cause de son petit bonhomme (lire son sexe) sans changer une virgule. C’est à la fois érotique, élégant et rythmé», rigole Charlebois.
Lui qui, parlant d’élégance, renoue sous la bienveillance de Claude Larrivé à la réalisation, avec cette grandiloquence musicale sophistiquée propre à quelques-uns de ses classiques comme en témoigne la présence des 22 musiciens dont 8 violons et un cor français sans compter le légendaire orgue Hammond B3.
Les fans de la première heure pourront également, à quelques reprises, retrouver des thématiques (voire des suites plus ou moins intentionnelles de chansons célèbres) chères à l’artiste telles l’américanité et la quotidienneté jumelées à un certain humour.
Mais, pour la première fois, sauf pour une ou deux pièces, Robert Charlebois nous livre que des chansons d’amour sur cet album à la fois souriant, amoureux et nostalgique. Son dernier comme le souffle la rumeur? «Si c’était mon dernier disque, je le trouverais très beau et je n’aurais pas honte. Je ne ferai jamais de show ou d’album d’adieu mais je n’aurais pas été content de m’en aller sur Doux Sauvage. Ce disque est plus large, plus profond et la musique plus près de ce qu’on appelle l’art ou la beauté», analyse judicieusement l’homme de 66 ans.
Avec le temps
Et s’il a semblé longtemps plaire à un public davantage masculin que féminin, les choses pourraient maintenant changer pour l’homme qui s’ouvre cette fois le cœur comme jamais auparavant. «Je ne vais pas m’excuser de faire des chansons d’amour car, avec le temps, on s’aperçoit que les relations hommes/femmes sont la seule chose passionnante dont on a jamais terminé de faire le tour. Comme je le chante dans une pièce: je n’ai jamais rien compris à l’amour mais je peux vous en parler pendant des heures», lance en s’esclaffant ce sympathique gaillard au regard d’enfant qui ira encore une fois passer l’hiver sous le soleil de la Guadeloupe.
Séjour qui sera entrecoupé de quelques sauts en France histoire de présenter l’album aux cousins avant qu’il ne revienne et entreprenne, en 2011, une tournée qui le mènera aux quatre coins du Québec.
L’album Tout est bien de Robert Charlebois sera lancé le 27 octobre à La Tulipe à Montréal.

lundi 25 octobre 2010

Yann Tiersen : l'anti Amélie Poulain

Poussière d’étoiles

Le surdoué compositeur Yann Tiersen revient avec Dust Lane, un album de rock épique qui incarne l’anti trame sonore d’Amélie Poulain qui l’a pourtant rendue célèbre.

Yann Tiersen par Nathalie Curtis
Claude André

La chose est aussi rare que délectable : il nous est encore loisible de découvrir l’excellent dernier album, le sixième enregistré en studio, de Yann Tiersen via son site Internet  qui le diffuse dans son intégralité en version live par le biais d’un concert capté au festival français La Route du rock.

Les curieux qui tendront l’oreille découvriront un univers riche et éclectique quasi inclassable qui s’amorce avec un climat un inquiétant évoquant la guerre, une pièce se nomme d’ailleurs Palestine, pour faire des incursions dans un monde qui s’apparente à une messe noire.


Climat qui progressera ensuite vers des notes plus joyeuse pour aboutir sur un crescendo quasi hypnotique tant par sa musicalité magnétisante que ses envolées proche de l’état de transe. «Ce n’est pas un album sur la guerre bien que j’ai été marqué par Gaza où j’ai terminé ma dernière tournée il y a 4 ans. L’État du monde, ce que je ressens en tout cas, ça peut se retrouver dans ma musique mais de façon inconsciente. C’est en fait un des albums les plus joyeux parmi tous ceux que j’ai fait mais il est vrai que les hauts le sont davantage et les bas tout autant», raconte un Yann Tiersen mal en point entre deux toussotements au bout de l’onde.


Si on n’y retrouve ni Diam’s, ni Dominique A ou Miossec comme par le passé, le Breton qui a composé et, en grande partie, enregistré cet encodé dans sa demeure à l’île d’Ouessant en Bretagne a joué de tous les instruments sauf la batterie ne s’adjoignant que les voix de Matt Elliot et Syd Matter. «C’est un album qui a pris beaucoup de temps. J’ai mis deux ans à le faire bien qu’il y avait des périodes où je travaillais sur d’autres projets. Il y a donc eu une période acoustique suivie de moments électriques et électroniques avant de travailler sur les chœurs», poursuit l’artiste qui ne veut recenser le nombre d’instruments utilisés : « Ça ne m’intéresse pas trop. Pour moi, un instrument ça sert à faire des ponts donc savoir combien j’en utilise… », poursuit le musicos qui ne pas travaillé sur une musique de film depuis un moment car «ce n’est pas un exercice que j’adore». 

La musique est déjà là. À vous maintenant de vous faire votre propre cinoche.

samedi 23 octobre 2010

Tournée, de Mathieu Amalric.



Tiens, un film avec et signé par l’un de nos chouchous : Mathieu Amalric. Synopsis : des membres d’une troupe américaine de burlesque débarquent pour une tournée en France. «Tiens, du Tremblay ou encore Priscilla Reine du désert version hexagonale», on se dit en se pourléchant les babines.

Le film commence. Surprise, il ne s’agit pas de travelos mais bien de véritables femmes qui composent ce «New Burlesque» et dont l’excellent Mathieu Amalric, en gérant looké seventies, dirige la destinée qui devrait, ô promesse, se conclure à Paris.

Les choses ne se font cependant pas sans heurts pour le petit manager sans envergure et sa troupe composée de personnages concupiscents et bigarrées aux seins pointus comme des obus. Mais les filles ont de l’humour et gardent le moral. Le problème c’est qu’elles ne sont guères attachantes et leur répliques souvent fades.

Bien qu’il ait remporté au dernier Festival de Cannes un prix de la mise en scène pour ce long métrage, Mathieu Amlaric passera à l’histoire pour d’autres raisons que cette tournée lente, lassante et sans véritable rebondissement. Du moins  aux yeux  de l’auteur de ces lignes qui n’a su, à vrai dire, trouver le courage de se rendre à la fin malgré des plans superbement tournés.

Alors je ne saurais dire si la troupe a finalement déniché une salle à Paris malgré le croc en jambe du promoteur rival.

Cela dit, cette histoire a divisé la critique française qui y voit le meilleur comme le pire. **

Présenté dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma demain le 24 en présence du réalisateur et dans deux semaines en salles.


mercredi 20 octobre 2010

Logicomix: La vie des idées


Logicomix


Alecos Papadatos
Christos Papadimitriou
Annie Di Donna
Apostolos Doxiadis

Acclamé dans plusieurs pays, ce roman graphique met en scène une équipe de bédéistes grecques qui tentent via une conférence du professeur Bertrand Russel (Histoire de la philosophie occidentale), d’expliquer les fondements de la vérité scientifique à un auditoire composé d’étudiants pacifistes à l’aube du déclanchement de la seconde guerre mondiale. 

Une quête d’absolu qui a obsédé d’éminents mathématiciens et logiciens dont quelques uns sont devenus fous. 

On y croise Pointcarré, Hilbert, Wittgebstein… mais aussi la démence hitlérienne et la mythologie grecque. 

Si les concepts sont parfois complexes malgré la vulgarisation, la vie des idées et de leurs porteurs demeures fascinante et ce malgré les dessins lignes claires d’approche un peu vieillotte. Éd. Vuibert, 2010, 348 p. 

***/5

mardi 19 octobre 2010

Entrevue avec Daran

J’aime les filles



«J’aime les filles un peu revenues des pirouettes usagées et de la comédie sentimentale des galipettes», dit Daran. Ça tombe bien, nous aussi

Claude André


Outre l’inédite et très accrocheuse pièce Les filles qui font la gueule évoquée plus haut, le très sympathique Daran est de retour chez nous ces jours ci pour nous présenter son dernier disque Couvert de poussière.

Un album de reprises ré-enregistrées afin d’accompagner la publication d’une… bédé qu’il interprétera sur scène avec sa seule guitare dans le cadre de l’événement Coups de Cœur francophone accompagné du bédéiste en question qui, évidemment, dessinera.

Rewind : Un beau jour, le bédéiste Michel Alzéal se pointe dans les bureaux de la compagnie de disques de Daran avec des planches afin d’obtenir l’autorisation d’aller les présenter au prestigieux festival de bédé d’Angoulême. C’est qu’en plus de porter le titre d’une pièce de Daran, Couvert de poussière, toutes les répliques sont tirées de chansons des six albums de l’ancien leader des Chaises ! Pas un mot de cette œuvre ne provient pas d’une chanson.

Coup de bol, ça a cliqué entre les deux et ils ont décidé de présenter un premier spectacle au Festival d’Avignon où Daran avait été réquisitionné pour chauffer les amateurs de théâtre. 

Heureux du résultat, ils remettront ça à de façon encore plus orchestrée à Montréal avec quelques points de repères où les deux devraient faire la jonction entre le dessin et la miouse.

Re-coup de bol pour le bédéiste et son initiative et par extension pour nous, Daran, qui était réfractaire au concept de compil, a décidé de mitonner un album pour marquer le coup : « J’ai essayé de faire un mélange entre les plus connues, celles que je préfère et qu’il y en ait de tous les albums.» 

Et est-ce que c’est vrai qu’il aime les filles qui font la gueule ? 

«Ça pourrait se résumer à : j’aime les filles qui ont une gueule, qui dégagent quelque chose quoi. Pas le modèle retapé Carla Bruni qui souri tout le temps. En fait, je pensais : le contre-pied de la dinde. Une chanson anti dinde.»

 Des noms… Carla Bruni en est une ? 

«Je ne nomme pas de noms parce que personne pense être une dinde... mais Carla Bruni est loin d’être dinde», raconte-t-il en se contredisant à peine au sujet de cette pièce au sujet «léger mais pas léger». 

Un peu à la manière de son attachante personnalité quoi. Pas un hasard s’il deviendra bientôt Québécois…

Sam 13 Novembre 2010 à 20 h 30
Montréal - Cabaret Juste pour rire
28.00$


dimanche 17 octobre 2010

Raphaël nous cause de Pacific 231


Lumière dans la nuit



Propulsé parmi les plus importants créateurs de chansons francophones avec le magnifique Caravane en 2005, Raphaël propose maintenant Pacific 231. Un album conceptuel qui recèle encore une fois sa part de lumière dans la nuit malgré les meurtrissures propres aux vieilles âmes.



L’album se nomme Pacific 231, concept ?
C’est le nom d’une locomotive. J’avais cette chanson offerte par Dick Annegarn Qui n’a pas eu peur de la vitesse des locomotives, une pièce visionnaire sur la modernité. Je voulais peut-être plonger dans ce monde de la crainte du futur. Alors je suis allé sur google, une chose que je fais très bien, et au mot locomotive je suis tombé sur Pacific 231.

La pochette évoque un peu les bédés de Bilal, non ?
Il y a en peu de ça. On pense aussi à La Jetée de Chris Marker (film expérimental de science fiction 1962) ou à Karkovski.

Tu commences l’album avec Terminal 2B un texte déclamé, tu es un fan de slam?
Non, je ne connaissais pas vraiment le slam c’était plus dans l’idée de Léo Ferré. Cette poésie déclamée, cette incantation, quelque chose de cet ordre là.

Un peu comme Renaud jadis, tu déclares ton mépris pour une certaine France. Tu as écrit Le Patriote, au moment de l’expulsion des Roms ?
Non, mais il est vrai que maintenant ça résonne particulièrement avec l’expulsion des Roms mais il y avait déjà ce débat national sur ce qu’est un Français : Le passeport ? La langue ? Justement, le Rom c’est celui qui a son pays avec lui.


Tu t’adresses dans cette chanson à Renaud en ces mots : «Réveille-toi, la France c’est tellement déprimant depuis que t’es parti en vacances.» Lui qui pourtant publie encore des albums engagés, il a entendu ta pièce?
Ce n’était pas dans ce sens là. Je trouve que Renaud a fait énormément pour la chanson en France et c’est plutôt admirable. Je voulais plutôt signifier que cette époque ne permet pas à d’autres mecs de sortir du cadre comme Dutronc ou Gainsbourg l’ont fait aussi. Il n’y avait pas de sarcasme dans le propos quoi.

Ne serait-ce pas imputable au fait qu’il n’y a plus de tabou à briser ? On ne peut plus brûler un billet de banque et scandaliser ainsi les gens comme l’a fait Gainsbourg…
Au contraire. Nous somme beaucoup plus moralistes et beaucoup moins déconnants qu’on ne l’était avant. Quand tu regardes la télé en France il y a 25 ans, tu pouvais déconner, être de mauvaise foi. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus sérieux. C’est un peut : rendez-vous, vous êtes cernés (allusion a Sans dec, une vieille chanson de Renaud).

Je crois avoir lu quelque part que certaines des chansons de cet album étaient destinées au regretté Alain Bashung…
Pas vraiment destinées. Je l’ai connu un petit peu car j’ai eu la chance de travailler avec lui fois et de l’entendre chanter certaines de mes chansons c’était quelque chose de l’ordre de la découverte de la parole. C’était éblouissant et j’avais l’impression de n’avoir jamais compris comment chanter avant. Peut-être que cela m’a beaucoup influencé.


Quelles chansons de toi a-t-il interprété ?
Non, nous avons chanté ensemble Chanson pour Patrick Dewaere, une pièce que j’ai écrite. Et à plusieurs reprises Souviens-toi, une chanson de Claude Léveillé.

Tu veux dire Frédéric ?
Ah oui ! Nous l’avons fait ensemble à 5 ou 6 reprises, c’était bouleversant (puis il prend des nouvelles du pauvre Léveillé actuellement très malade).

Qu’est-ce que tu kiffes en ce moment en musique ?
J’aime beaucoup Elvis Perkins. C’est le fils d’Antony Perkins. Il a fait deux disques absolument sublimes. Depuis 2-3 ans, c’est vraiment ce qui m’a le plus ému je crois.



samedi 16 octobre 2010

Grand Corps Malade : Troisième temps








Le hasard des rencontres





Avec «Troisième temps», Grand Corps Malade confirme que le texte déclamé ponctué d’ambiances sonores a encore de bonnes années devant lui.

Claude André

Après «Midi 20» qui lançait une petite bombe d’enthousiasme en 2006, Fabien Marsaud alias Grand Corps Malade publiait «Enfant de la ville» en 2008. Un chapitre plutôt décevant pour les partisans de la première heure surtout sur le plan musical.

Puis, le 18 octobre prochain, il dévoilera «Troisième temps». Une sortie beaucoup plus enthousiasmante. Comme si ce récent papa du petit Anis (4 mois 1/2) pour lequel il  d’ailleurs slamé un texte, avait décidé de s’offrir une véritable direction artistique. Il suffit pour s’en convaincre de visionner le clip 
Roméo kiffe Juliette (voir plus bas). Une relecture du célèbre conte qui implique cette fois une juive et un musulman.

«C’est moi qui ait écrit les textes et j’ai également choisi les musiques issues de plusieurs compositeurs différents. Ensuite, une fois en studio, pour diriger les musiciens et arranger les morceaux, je me suis appuyé sur Dominique Blanc-Francard. Un grand monsieur qui a bossé avec Dutronc, Gainsbourg, Françoise Hardy et plein d’autres», souligne GCM qui a effectué sa sélection parmi les nombreuses musiques reçues de compositeurs et celles proposées après qu’il eût sollicité des amis compositeurs dont Yann Perreau pour 
À Montréal. « La seule recette que j’ai trouvé pour choisir c’est au feeling. Il fallait que la musique serve le texte et que les deux se trouvent. C’est pour cela qu’il y a autant de compositeurs différents. Ce n’était pas un choix. Si un compositeur m’avait fait des musiques qui collaient à tous les textes, j’aurais choisi ce dernier.»


Je reviendrai à Montréal


Pour À Montréal, le texte qu’il avait déjà écrit en guise de surprise à son avant dernier passage chez nous à la Place des Arts, la rencontre avec Yann Perreau a été initiée grâce à un éditeur. « Je me suis dit : qui mieux que Yann Perreau par son talent et sa connaissance de Montréal pourrait illustrer ces paroles ? Alors je lui ai envoyé le texte a capella par internet et il m’a retourné une musique avec trois proposition d’arrangements dont une qui m’a semblée parfaite», poursuit le slameur qui adresse un clin d’œil à Charlebois sur cet album où l’on en retrouve également à Renaud et Dutronc en plus d’un duo avec Charles Aznavour pour le très beau Tu es donc j'apprends dont il a écrit les paroles et Aznavour la musique.


Parmi les autres heureux rendez-vous du hasard qui émaillent cet encodé, il a celui avec un chauffeur de taxi très politisé qui lui reproche d’écrire pour Johnny Hallyday, un pote à Sarkozy, et lui balance qu’un bon chanteur doit être un chanteur engagé (
Rachid Taxi). Il a raison ? «Je pense qu’un chanteur engagé est forcément un bon chanteur (rire), mais est-ce qu’un bon chanteur se doit d’être engagé, ça je ne le sais pas. Mais il est vrai que lui c’est un passionné de politique. Lorsqu’il me reproche d’avoir écrit pour Johnny, je lui réponds qu’avant d’être un pote de Sarkozy, il s’agit de l’un des plus grands interprète français, d’une légende de la chanson. Il faut voir un peu au-delà de la politique», poursuit Fabien qui se sent encore aujourd’hui beaucoup plus à l’aise dans les soirées slams que sur les plateaux de télé notamment parce qu’on y trouve pas le temps de vraiment discuter.

En attendant son retour sur les scènes montréalaises prévu pour septembre ou octobre 2011, voici un disque qui nous réconcilie avec un artiste qui, à son façon, comme le disait San Antonio (Frédéric Dard) de Renaud, fait le «boulot de Verlaine avec des mots de bistrots.»



Grand Corps Malade - Roméo kiffe Juliette



À Montréal (extrait)


Me revoici à Montréal
On m’a dit qu’ici l’hiver est dur 
Alors je suis venu au printemps 
Six mois dans le froid c’est la torture
Si peux éviter j’aime autant 
Ce matin le ciel est tout bleu 
Et je sens que mon cœur est tout blanc
Je veux connaître la ville un peu mieux
Je veux voir Montréal en grand 
J’ai plutôt un bon a priori 
Parce que les gens sont accueillants
Y’a plus de sourires qu’à Paris 
Puis surtout y’a leur accent 
Mis à part quelques mots désuets
 Ils parlent le même langage que nous 
Mais pour l’accent je sais leur secret
 Ils ont trop de souplesse dans les joues 
Au niveau architecture Montréal c’est un peu n’importe quoi
Y a du vieux, du neuf, des clochers, des gratte-ciel qui se côtoient 
Mais j’aime cette incohérence
L’influence de tous ces styles 
Je me sens biens dans ces différences
je suis un enfant de toutes les villes 
Y’a plein de buildings sévères et y’a des grosses voitures qui klaxonnent 
Et des taxis un peu partout c’est l’influence anglo-saxonne
Y’a des vitraux dans les églises 
et des pavés dans les ruelles 
Quelques traces indélébiles 
De l’influence européenne 
Y des grands centre commerciaux et des rues droites qui forment des blocs 
Pas de doute là-dessus, Montréal est la petite sœur de New York 
Y’a des p’tits des p’tits restos en terrasses, un quartier latin et des crêperies 
Pas de doute là-dedans, Montréal est la cousine de Paris 

Grand Corps Malade 

jeudi 14 octobre 2010

Lara Fabian : Les femmes en moi

Lara Fabian © CourtoisieLara Fabian © Courtoisie

On invite une amie, on débouche une bouteille devant un bon repas et les questions existentielles fusent. On se lève parfois le lendemain avec un mal de cheveux carabiné et d’autres, plus rares, avec un projet d’envergure.
C’est ce qui s’est produit pour Lara Fabian lorsque sa grande copine lui a demandé: «Qu’est-ce qui fait en sorte que l’on devient ce que nous sommes et non pas ce qu’on voudrait être?» Et Lara de lui répondre: «Moi, ce sont vraiment les femmes de ma vie». «Mais encore?» La maman bien sûr, elle, Nathalie, la copine éternelle, et ensuite les femmes au cinéma, en littérature et… en musique.
De cette idée devait naître le concept de Toutes les femmes en moiparu en France en 2009, sur lequel elle reprend des titres rendus célèbres par Nana Mouskouri, Diane Dufresne, Véronique Sanson, Barbara, Dalida, Nicoletta, Nicole Croisille, Maurane, Françoise Hardy, Catherine Lara, Édith Piaf et Céline.
En plus des relectures contemporaines de ces chansons, on y retrouve en guise de livret des lettres émaillées de confidences parfois touchantes et quelquefois étonnantes adressées aux femmes en question. Ont-elles entendu le résultat?
Non seulement elles l'ont entendu, mais la plupart ont également répondu, sauf les disparues bien sûr et Céline qui ne l’a pas encore fait. Le spectacle de la dernière tournée d’ailleurs incluait plusieurs de ces femmes et, dans certains cas, on les apercevait chanter en duo avec Lara virtuellement grâce au procédé de l’hologramme.
Un pari risqué?
Et lorsqu’on lui demande, en faisant allusion à la lettre à Véronique Sanson où elle la remercie de lui avoir appris le goût du risque, si cet album en est un, la chanteuse n’hésite pas: «Sélectionner des monstres sacrés pareils et prendre pour parti pris de les détourner vers de la musique plus urbaine, plus R&B et même plus gospel, c’est prendre un risque. En même temps, ça sert à quoi de vivre si on n’en prends pas? Cela servirait à quoi de prendre des chansons comme celles-là et de ne pas, en tout respect, tenter de me les approprier?», se questionne celle qui a eu maille à partir ces dernières années avec la presse française plus souvent qu’à son tour.
D’aucuns disent que sa réaction épidermique en regard des propos d’une marionnette à son effigie dans une célèbre émission caustico-humoristique aurait déclenché les hostilités. La principale intéressée attribue cela à sa «too muchcité». Quoi qu’il en soit, l’épreuve lui a permis de se découvrir une salvatrice alliée qu’elle ne soupçonnait pas: Françoise Hardy.
Cette dernière aurait un jour, après «trois ans de bashing absolu» en France, demandé aux journalistes de lui lâcher les baskets en déclarant en substance: «Elle est effectivement dans un élan passionnel total qui va avec sa jeunesse et les extrêmes qui l’accompagne. J’ai fait pareil.
Laissez-là vieillir, laissez-là grandir», raconte Lara, cette récente maman désormais sereine mais toujours prête à relever la garde.
Mais qui avouera à son interlocuteur scribouillard, avant qu’il ne quitte le hall du luxueux hôtel montréalais, éprouver une grande passion pour les hommes.
Au fait, si on reprenait la démarche au masculin, qui seraient les mecs qui ont forgé sa personnalité? «Félix, Lama, Hallyday, Brel et Aznavour», lance-t-elle bien qu’il ne soit pas question qu’elle les détourne à leur tour. Mais tiens, un album jazz, à la manière d’Aznavour, avec cette voix remplie de théâtralité assumée, ça sonnerait tellement bien, pas vrai?

mardi 12 octobre 2010

Bédé: Le retour de Binet, créateur des Bidochon






Drôle de musique

Parmi les nombreuses bédés qui paraissent ces temps-ci, les amateurs de la cultissime collection Les Bidochon, genre de La Petite Vie à la française, seront fort heureux de découvrir Haut de gamme


Une nouvelle série signée Binet qui met en scène les tribulations d’un pianiste concertiste sur le déclin qui tente d’améliorer l’ordinaire en dispensant des leçons à toute une galerie de personnages.


Passionné de musique classique, Binet a puisé dans ses propres expériences pour caricaturer ce milieu qu’il connaît bien. On sourit, on s’esclaffe et on passe un bon moment en savourant les 47 planches en noir et blanc de cet auteur reconnu pour son regard caustique et incisif.      *** 1/2

Haut de gamme
(Volume 1)
Bas de gamme
Ed. Dargaud

lundi 11 octobre 2010

Neil Young: Le Noise

Neil Young
Le Noise

Réalisé par Daniel Lanois alias Le Noise (U2, Dylan), le dernier Neil Young recèle des chansons sombres et mélancoliques qui laissent toute la place à la guitare électrique Gretsch stéréo et sa constellation sonore. 

Si on a l’impression d’entendre la trame sonore d’un film inquiétant au départ, le folk accrocheur et poignant de Young revient vite puis, la distorsion contrôlée reprend de plus belle. Fascinant. **** /5

dimanche 10 octobre 2010

Exit Ici et là

Outre les gens qui m'apostrophent à l'occasion, je remarque que plusieurs d'entre-vous, chers amis lecteurs, aboutissez sur ce petit blogue en effectuant une recherche sur Google qui comporte mon nom ainsi que celui de l'émission Ici et là (Vox) où j'ai été chroniqueur/débatteur pendant 4 ans.

Votre intérêt me touche et c'est avec regrets que je me vois contraint de vous répondre que non je n'y suis plus ainsi que mon ex-collègue Pierre Thibeault.

Raoûl Duguay : À l'eau Toulmonde !


Raoûl Duguay © Pascale M LévesqueRaoûl Duguay © Pascale M Lévesque
Très sensibilisé par la cause de l’eau, le poète-chanteur-philosophe Raôul Duguay présente son tout nouvel album, J’ai soif.
C’est avec un savoureux «que les molécules te flottent de plaisir» que le légendaire Raoûl Duguay nous a reçu dans un café/resto grano/bohème de Montréal histoire de causer de cet album, son 16eou 17e, il ne sait plus trop.
Un disque concept dont la genèse remonte à son implication avec la «Coalition Eau Secours!», un organisme voué à la gestion responsable de l’eau dont il est devenu porte-parole suite à l’invitation, il y a huit ans, de la regrettée poète et écrivaine Hélène Pedneault.
De cette sensibilisation est donc apparue l’idée de créer cet album créé et composé en huit mois où chacune des 11 pièces est traversée par la thématique de l’eau. Il en a signé toutes les musiques sauf la pièce Ode à une belle inconnue, où il reprend une musique de Gros Pierre Nadeau, composée en 1589 par Pavane de Thoinot Arbeau.
Éclectique avec ses effluves latins, lounge, jazz et balade, cet album réalisé par Mathieu Dandurand est porteur d’un propos à la fois sérieux et poétique et n’a rien à voir avec l’idée du personnage excentrique qui le précède souvent.
Les fans de La Bitt à Tibi, cette chanson «qui cache la forêt mais qui en même temps ouvre les portes», pourront néanmoins se consoler avec Ève sur laquelle on retrouve, a capella, la bande de Mes Aïeux.
Et s’il ne fait pas, comme sur l’album précédent Caser Raoûl Duguay(1999) dans la pirouette vocale, le chanteur à descendu pour la première fois sa voix d’un octave pour L’eau du moulin. «Je ne suis pas un comique et je ne l’ai jamais été. J’étais un flyé mais l’image du clown, c’est pas moé ça. Sur mon dernier disque, j’avais inséré des images de clown, c’était une erreur… Je suis un chanteur à textes, un philosophe et j’ai des valeurs et des principes à respecter. Je suis aussi un poète. Je travaille longtemps mes textes, ils se tiennent et je peux les défendre contre vents et marées.»
Coup de gueule
Parlant de tempête, nous ne pourrions évidemment pas causer du sort de l’eau avec Raôul Duguay, sans parler du fait qu’en ce moment même une grande entreprise nous vend de l’eau du robinet embouteillée… «L’eau du robinet de Montréal est reconnue comme une des meilleures eau au monde. Plus sécuritaire que la plupart des eaux embouteillées que l’on achète. Moins de bactéries... C’est vraiment difficile à croire la compagnie, mais Aquafina, cette filiale de Pepsi, embouteille l’eau de Montréal et nous la vend 2,50 $ la bouteille», s’insurge l’homme de 71 ans qui, par ailleurs, prends position en faveur de Claude Péloquin dans le conflit qui opposait ce dernier à Guy Laliberté.
«Je sais que nous, à Eau Secours, on souhaitait inviter Guy Laliberté à devenir porteur d’eau (adhérent). Il a refusé parce qu’il voulait partir son affaire. L’argent des puits qu’il a creusé en Afrique, c’est très bien. Mais je crois que s’il investissait autant que pour son voyage dans l’espace cela serait plus convainquant. Ce que je n’ai pas aimé avec Pélo cependant, c’est qu’il a voulu acheter ses droits à vie. Ce n’est pas correct. En plus, le texte qui a passé n’était pas à la hauteur. Moi, j’aurais fait mieux et Pélo aurait fait mieux aussi (…) Il y a un milliard de personnes sur la planète qui n’ont pas accès à l’eau potable. On prévoit qu’en 2050, une personne sur deux manquera d’eau, c’est un dossier majeur. Tu sais, il y a actuellement 30 guerres dans le monde qui ont l’eau pour principal enjeu...»
J'ai soif, de Raoûl Duguay, est maintenant disponible.