mercredi 6 octobre 2010

Martin Petit est à bout


À bout des tabous, Martin Petit revient avec Micro de feu

Claude André

«Le but est de s’attaquer aux tabous et aux thèmes qu’il ne faut pas aborder en général sous un point de vue humoriste. L’idée est d’aller à contre-courant de la liste des sujets qui, normalement, pourraient constituer un bon show d’humour. C’est un trip personnel : prendre des sujets qui portent un grand degré de difficulté et rentrer là-dedans en créant du plaisir», lance tout de go l’humoriste Martin Petit en parlant de son troisième spectacle.

Parmi les propos à risques, le grand Petit (s’cusez-là) abordera, par exemple, le cas de Farah Fawcett qui est décédée d’un cancer de l’anus. Celui lui permet de parler du cancer de façon différente parmi environ 70 autres thématiques dont le suicide.

Mais existe-t-il encore des sujets tabous ? «C’est vrai que l’on peut tout aborder mais par humoriste avec pour résultat de provoquer le rire, c’est une autre histoire. Moi, si je n’obtiens pas un rire au bout, j’ai raté ma shot», souligne Petit qui conviendra n’avoir pu aborder un des sujets tabous les plus grave : la pédophilie. «Je n’ai rien trouvé à dire d’hilarant sur la pédophilie. Mais j’ai abordé le sujet des abus sexuels sous l’angle des femmes qui abusent de jeunes comme on l’a vu aux États-Unis avec cette professeure de 24 ans qui a  eu des rapports sexuels avec un jeune homme de 14 ans. Au sens de la loi, il s’agissait d’un abus sexuel mais entre toi et moi, c’est un fantasme !», souligne Petit en se revoyant sans doute jeune pubère coincé dans son Laval natal.

20 ans de nudité

Lui qui depuis 20 ans a traité des sujets classiques pour un stand up soit la jeunesse, la vie adulte, le rapport amoureux se demandait en quoi consiste la notion de courage dans ce boulot avant d’accoucher de ce concept pour le moins audacieux. Car, comme si ça ne suffisait pas, ce spectacle devra être plus drôle que les précédents qui ont remporté chacun le trophée du spectacle de l’année au gala des Olivier.

Pour arriver à ses fins, il a rôdé ce spectacle l’hiver dernier en débarquant sans tambour ni trompette dans des soirées d’humour histoire de tester des extraits du spectacle. Son premier rodage a d’ailleurs eu lieu aux… Foufounes électriques. «C’est un bel endroit pour commencer un show sur les tabous», rigole l’artiste qui était jadis un adepte des dimanches technos de la boite underground.

C’est peut-être un peu de cette culture alternative que lui vient le fait qu’il ne s’autocensure pas (sauf peut-être dans le cas des motards) et ne se questionne jamais si un sujet sera «grand public» ou non.  Un aspect de sa personnalité qui lui confère une liberté mais également authenticité. «Je n’ai pas l’impression que les gens m’aiment pour quelque chose qui n’est pas vrai. J’ai toujours fait ce qui me tentait et jamais je n’ai travesti mon humour pour devenir plus populaire que je ne le suis déjà. Le Martin Petit que je montre aux gens est le même que celui qui se baigne dans sa piscine.»

Et c’est encore plus dévêtu que jamais sur le plan symbolique qu’il se trimballera à travers la province au cours des prochaines pour présenter son risqué Micro de feu. Mais, parlant de nudité, sans profiter de certains avantages inhérents au vedettariat... «J’ai maintenant deux élastiques qui me ramènent à la maison»,  conclut le père de famille désormais casé en parlant de ses enfants.



Martin Petit
6 et 7 octobre
Monument National


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