vendredi 30 janvier 2009

Un cogneur est né !


Après Lucian Bute et le roi déchu Joachim Alcine qui espère retrouver bientôt son titre, Montréal pourrait compter un nouveau champion du monde ce soir.

Claude André

Le Centre Bell risque d’exploser ce soir alors que se jouera la couronne vacante du champion de la IBF des Super légers (140 lbs) si Hermann Ngoudjo (17-2-0, 9KO) alias la Panthère noire l’emporte sur le puissant Juan Urango (20-1-0, 16KO), ancien champion du monde de la division.

Notre québécois d’adoption qui s’est mesuré à des adversaires de haut calibre au cours des deux dernières années à tout mis en œuvre pour cette soirée qui pourrait changer le cours de son existence.

Fort de son camp spartiate de 5 semaines en haute altitude colombienne sous la supervision de l’expert cubain Pedro Diaz, qui a entraîné plus de 25 médaillés d’or aux olympiques, la Panthère ne pourrait être en meilleure forme physique. Mais le félin boxeur qui ressemblait parfois à un minet lorsque venait le temps d’achever ses adversaires aura –t-il trouvé en décembre à Bogota ce fameux instinct du tueur qui semble lui faire défaut au moment crucial comme ce fut le cas lors de son avant dernier combat contre Paul Malignaggi ? «Il l’a presque arrêté au 7ième puis au 8 ième il a cessé ses attaques et permis à l’adversaire de revenir. Hermann est conscient de ça. Je crois simplement qu’il s’agissait d’un manque d’expérience et de confiance en lui mais à 29 ans, il est désormais somment de sa maturité de boxeur», analyse le promoteur et président du groupe GYM Yvon Michel.

Un combat exaltant


Espérons pour Hermann qu’Yvon Michel n’ai pas tout faux et qu’il ne s’agisse pas plutôt d’un trait de personnalité. «Pedro Diaz nous a assuré qu’Hermann n’avait rien à envier à tous les boxeurs cubain qu’il a dirigé. Et cela a été très bon pour sa confiance», poursuit le passionné Yvon Michel lorsqu’on lui passe la remarque.

Soulignons qu’une victoire ouvrira toutes grandes les portes à Ngoudjo sur la scène mondiale mais en cas de défaite, il reculerait énormément.

À quoi doit-on s’attendre alors pour cet affrontement qui impliquera la rapide et complet Ngoudjo face à un adversaire certes moins scientifique mais plus redoutable cogneur et bagarreur si l’on considère que les deux pugilistes disposent d’un bagage d’expérience similaire? «C’est un combat qui va être très très intense. Urango tentera de mettre de la pression sur Hermann et ce dernier devra utiliser sa vitesse et sa mobilité pour garder Urango à distance. Mais Hermann devra également se compromettre en attaque pour se faire respecter. Et lorsqu’il s’y affairera, c’est sûr qu’il s’agira de périodes dangereuses. Je m’attends à douze rounds intenses Urango est le meilleur cogneur des deux mais je crois qu’Hermann possède toutes les qualités pour parvenir à arracher une décision», conclut Yvon Michel. Que l’on pourra également voir ce soir (jeudi 29 janvier) en qualité d’expert de la boxe québécoise lors du troisième et dernier volet de la télésérie Knock-out diffusée sur Historia qui se consacre à la boxe d’ici depuis le début du XXième siècle. À 20 h.

Centre Bell
30 janvier dès 20 h.
Billetterie du Centre Bell, Club de Boxe Champion et chez GYM.




Alcine : La rédemption ?

Le très pieux Joachim Alcine a trouvé Santos sur son chemin l’été dernier qui lui a ravi son titre puis s’en est allé voir ailleurs s’il y était. Un retour ?

Ceux qui étaient au Stade Uniprix le 11 juillet dernier se souviennent encore de l’immense déception qui a plané sur la foule telle un noir cumulus lorsque le portoricain Daniel Santos a passé le K-O à Joachim Alcine au 6 ème round d’un crochet de gauche lourd comme la pierre.

Plusieurs se sont alors demandés si les détracteurs d’Alcine qui soutenaient que ce dernier n’était pas un véritable champion n’avaient pas raison finalement. Puis, le champion qui était resté au sol un long moment avant de se relever, s’est enfermé dans un mutisme qui a duré quelques mois pendant lesquels plusieurs ont cru qu’il préparait sa retraite. Or, coup de théâtre, Alcine a annoncé récemment qu’il allait tenter de retrouver sa couronne perdue et qu’il était prêt à faire les sacrifices que cela nécessitera. Notamment en étudiant les vidéos des affrontentements de ses adversaires. Choses à laquelle il se refusait auparavant. Le groupe GYM prévoit un combat pour lui en avril. (CA)

lundi 26 janvier 2009

Le film 3 saisons




État d’urgence


Tourné lentement, 3 saisons semble néanmoins boosté aux amphétamines


Claude André


Un couple BCBG, Romano Orzari (Omerta) dans le rôle d’un petit businessman lubrique et Caroline Néron en comédienne plus ou moins ratée qui transmet bien la putasserie inhérente au milieu de la pub télé qui l’emploie à l’occase. Un couple squeegee-punk composé de Shawn Baichoo (humoriste dans son autre vie !) et Carinne Leduc, la coscénariste du film, et un grand Jack de l’Ouest (le persuasif Frank Schorpion) venu en ville se venger de l’assassin de sa fille unique. Trois destins parallèles qui s’échelonnent sur 9 mois, soit le temps que met un enfant à voir son premier gratte-ciel. Et c’est précisément ce thème, l’enfant, qui est au centre de ce drame urbain dont le rythme effréné n’est pas sans lien avec l’urgence qui habitait le réalisateur Jim Donovan (Pure) au moment du tournage. Le réalisateur, influencé par Mike Leigh qui laisse la part belle à l’improvisation, a mené ce projet à bout de bras en tournant avec trois bouts de ficelle mais beaucoup d’imagination, d’enthousiasme et de talent à la direction photo signée Jean-Pierre Gauthier. Si la facture n’est pas sans rappeler le Un zoo la nuit de Lauzon, le spectateur déplorera ici et là les clichés punk (allo natalia ;-) et les quelques invraisemblances quant aux hostilités que rencontres l’Anglo quant à sa langue ou la fin très arrangée avec le gars des vues. Cela dit, 3 saisons demeure un film haletant dont le rythme soutenu, l’investissement des comédiens et leurs répliques parfois percutantes mériteraient davantage que ses deux seules salles de diffusion. ***



De la genèse


Jim Donovan, pourquoi avoir utilisé la symbolique de l’enfant comme pivot central de votre film ?

Au moment où j’ai commencé à l’écrire en 2005, j’étais nouvellement papa. J’avais un fils et une petite fille naissante et je te dirais que cela m’a influencé de façon subconsciente. Mais il y a aussi le fait que j’ai réalisé un documentaire sur un crash aérien l’année d’après. Je suis allé à Manchester en Angleterre interviewer un père qui avait perdu ses enfants. Je te jure que cela m’a bouleversé totalement. On partait le Kodak, on lui posait une question, et il parlait jusqu’à ce que la bobine soit complétée dans la caméra, incapable de s’arrêter. J’ai ensuite appelé ma femme pour lui dire que j’avais juste envie de rentrer et de voir mes enfants. Tu sais, je me suis rendu compte à ce moment-là comment le destin….Le gars, il se lève un matin et son fils de 20 ans, plein d’avenir, n’est plus de ce monde. Ça m’a marqué et c’est ce qui a été l’inspiration du personnage de Decker (l’Anglo vengeur).



Caroline Néron, on a l’habitude de voir votre beauté physique mise à l’avant plan, or, vous avez tourné dans ce film des scènes disons moins coquette comme au celle où vous êtes assise au cabinet ou en train de vomir, vous avez hésité ?

Non. Au contraire. J’aurais pu aller plus loin. C’est vrai que quand tu commences ta carrière, tu te fais étiqueter. Mais c’est sans doute aussi l’énergie que l’on renvoie. Or, plus les gens apprennent à te connaitre, plus il découvre en toi des choses inexploitées comme mes deux personnages dans L’âge des ténèbres.


Votre beauté est souvent réquisitionnée à l’écran. Faut-il être beau pour être bon ?

Non, il faut posséder du charisme. Des filles belles à mort qui passent des auditions, il y en a des milliers.

Précoce

La maman rentre plus tôt du boulot et trouve son gamin de 6 ans en train de fumer.
Stupéfaite, elle s'écrie :
- Jean-François, mais que fais-tu ?
- Ben je fume !
- Tu fumes, à 6 ans, il y a encore d'autres choses que je ne sais pas ?
- Euh, oui, je baise !
- Sur quoi la maman s'évanouit. Quand elle reprend ses esprits,
elle raconte le tout à son mari qui ne peut y croire et qui va à son tour trouver son rejeton.
- Le papa : Jean, tu as des choses à me dire
- Je fume !
- Rien d'autre ?
- Je baise.
- Tu baises, à 6 ans, mais avec qui ?
- Je ne me rappelle plus, j'étais bourré...

L'argent n'a pas d'odeur...

La prostituée irlandaise

Une fille n'était pas retournée dans son Irlande natale depuis 5 ans. Un jour, elle arrive à la maison, mais elle n'a pas encore franchi le seuil, que son père l'enguirlande vertement.

" Où étais-tu tout c'temps là ? Pourquoi ne nous as-tu pas écrit, même pas une ligne ? Tu n'as jamais appelé.

Peux-tu comprendre ce que ta mère a supporté ? "

La fille se mit à pleurer " Papa, je suis devenue une prostituée. "

" Quoi ?? Hors d'ici, pécheresse ! fille de petite vertu ! Tu es une disgrâce pour cette famille catholique. "

" Oui, papa... comme tu veux. Je venais juste porter à maman ce magnifique manteau de vison, aussi un certificat d'épargne de 5,000.00 $.

Et les titres de propriété pour cette maison, avec 10 chambres..

Et aussi une invitation pour passer les Fêtes sur mon yacht."

Papa demande: " Qu'est-ce-que tu as dit que tu étais devenue ? "

La fille se remet à pleurer.

" Une prostituée, p'pa "

Ah Dieu ! Que tu m'as fait peur. Je pensais que tu avais dit : PROTESTANTE !

dimanche 25 janvier 2009

Emploi Insolite !

ENDROIT: Churchill, Manitoba

POSTE: ARPENTEUR.

SALAIRE: 200$ l'heure (hors taxe)

QUALIFICATIONS: Être vite sur ses pieds.


















samedi 24 janvier 2009

Vive la Révolution … intérieure


De retour d’un séjour de deux semaines à la Havane, c est un Martin Léon à la fois humble et légèrement anxieux qui ‘ s’apprête à revisiter ses chansons.

Claude André

Entouré de 5 musiciens dont Rick Hayworth à la pedal steel et Mélanie Auclair au violoncelle, Martin Léon précise d’emblée que les spectacles qu’il apprête à livrer dans le cadre de cette rentrée montréalaise. Prélude à une tournée aux quatre coins du Québec, cette série de spectacles ne sera pas basée uniquement sur son magnifique et dernier chapitre Le facteur Vent, publié il y déjà plus d’un an et demi, mais plutôt de chansons puisées dans son premier album solo intitulé TiKi BBQ ainsi que d’autres de l’époque du duo Ann Victor.

«Il s’agit d’un show dans lequel j’ai rassemblé mes tounes préférées que j’ai écrites cours des dix dernières années. Je n’avais pas le goût d’effectuer une tournée avec seulement l’album Le Facteur Vent. C’est trop personnel, trop introspectif pour que j’aie le désir de le partager largement», indique Martin éon qui sera entouré en plus à Montréal d’un bassiste, d’une contrebasse et d’une batterie autour de sa guitare à cordes de nylon.

Lui qui lors de son précédent spectacle nous avait livré une performance aux puissants effluves pinkfloydien devrait cette fois nous présenter un spectacle avec quelques touches atmosphérique certes mais plus dépouillé où il n’y aura ni artifices, ni projections vidéo mais beaucoup d’émotions et de poésie.

Lâcher du leste

Fort acclamé par la critique qui en a fait son chouchou depuis quelques années, Marin Léon affiche désormais l’assurance de ceux qui semblent avoir compris le poids de la vanité. Entre l’album Tiki BBQ et Le Facteur Vent, le comédien-chanteur a vu une transformation radicale s’opérer en lui. Les rencontres avec Ennio Morricone, Gilles Vigneault et Leonard Cohen suffiraient à elles seules à rendre un homme modeste. Mais la pratique des arts martiaux et surtout la rencontre avec les écrits d’inspiration bouddhistes il y a quatre ou cinq ans, ont fait comprendre à Martin Léon «… que toutes les souffrances, les tourments et les afflictions mentales sont imputables à l’égo » comme il le dit en faisant allusion à l’un de ses mentors, Leonard Cohen.

Mais au fait, en quoi cette nouvelle modestie teintée d’altruisme a-t’elle transformé l’artiste qu’est Martin Léon sur scène ? «J’affiche une sincérité qui me fait davantage de bien, j’ai plus le goût d’être sincère, de rencontrer et de livrer le texte que de flasher et de briller… Tu comprends? Je suis là pour faire de la musique et transmettre des mots en sachant très bien que je vais m’améliorer tout en livrant le meilleur de moi-même en cet instant présent».

Martin Léon
National
23 et 24 janvier
20h00

Les femmes de l'ombre: commentaire et entrevue avec Sophie Marceau


La résistance sexy

Une fiction historique haletante malgré quelques reliefs bédéesques.

Claude André

C’est en tombant sur un hommage rendu à la résistante Lise Villameur dans le Times, alors qu’il se trouvait à Londres pour travailler à la post-prod d’Arsène Lupin, que le réalisateur Jean-Paul Salomé a eu le flash de faire un film qui mettrait en vedette des femmes qui ont opéré au sein de la SOE. Cette branche de la résistance orchestrée par Winston Churchill depuis Londres au cours de la seconde guerre mondiale.

Ainsi, les filles de Salomé ; Sophie Marceau (jeu sévère), Julie Depardieu (truculente), Marie Gillain et Déborah François devront se rendre dans un camp nazi afin d’y soustraire un géologue anglais qui a été capturé alors qu’il s’afférait à la mise en place du débarquement sur la plage de Normandie. Évidemment, ses éventuels aveux pourraient compromettre l’arrivée des troupes alliées et marquer la victoire allemande.

Si ce personnage est fictif, comme les filles de l’escouade menée par Sophie Marceau d’ailleurs, Salomé emprunte à l’historiographie pour brosser sa toile de fond.
Inspiré par le classique Les douze salopards, le réalisateur propose un thriller proche d’une certaine tradition américaine sur le plan du traitement. Cependant, et il s’agit là de l’un des aspects les plus réussi du film, Salomé demeure dans subtile en nous présentant des femmes résistantes certes, mais également des personne qui n’ont rien à perdre à s’engager dans cette mission et présentent chacune un comportement différent face aux enjeux en cause. L’officier allemand pour sa part arbore un inhabituel visage humain.

Cela dit, la forme de ce triller historico-fictif, qui traite sous un prisme différent un sujet mille fois visité, emprunte parfois involontairement à la bande dessinée même si le parallèle horripile le réalisateur. «Je trouve que le film a tenté d’aller au-delà de ça. Mais, bon, peut-être que ce n’est pas totalement réussi ? Le côté Douze salopards oui, le côté bédé moins. Quand les gens disent : «on dirait un défilé de mode avec les femmes etc…On le savait et cela a été fait sciemment. Les filles, grâce aux services secrets, avaient la possibilité de bien s’habiller et de se procurer du maquillage à l’époque. Il fallait qu’elles soient jolies pour se faufiler, c’est une réalité pas une caricature».

Bien qu’il ne révolutionne pas le genre, voilà un rare hommage aux femmes debout qui lèvera le voile sur cet aspect trop méconnu de l’histoire française tout en réhabilitant, à sa mesure, un certain patriotisme devenu suspect. Haletant amalgame d’histoire et de thriller, Les Femmes de l’ombre et son souci du détail demeurent un savoureux divertissement. ***.1/2



Sophie s'en va -t-en guerre

Les choses ne sont jamais noires ou blanches pour la nuancée comédienne.

Votre réaction lorsque vous avez lu le scénar ?

Très emballée. Cela parlait des femmes comme je n’en avais jamais entendu parler. Même quand ce n’est pas la guerre, les femmes sont toujours, je trouve, des personnes courageuses. Même celles qui ont la trouille. Je trouve qu’il y a dans le caractère féminin énormément de courage. Et cela m’a beaucoup séduite. Et en en plus sans tirer quoi que ce soit, et en plus traiter de ça dans le contexte de la seconde guerre mondiale. Mais ça c’est la force de Salomé (le réalisateur). Il a le talent du kitsch vous savez.

Vous avez donc la volonté de faire avancer l’image et/ou la cause des femmes à travers ce genre de film en France ?
Paris ne s’est pas fait en un jour. C’est vrai que nous somme dans des vieilles civilisations, des sociétés patriarcales où le rôle de la femme a été tracé de façon définitive mais cela est en train de changer et, évidemment, moi je suis de cette génération qui profite du travail de celles qui ont posé les premiers jalons. J’en suis très consciente mais je viens aussi d’une famille où les femmes se sont battues, ont été courageuses et on fait preuve d’indépendance d’esprit. Je pense que petit à petit ça vient mais il faut que les choses se passent en douceur.

Vous avez tourné en Amérique, les rapports sont-ils différents avec les réalisateurs et comédiens d’ici en comparaison avec les européens ?
Non. Cela dépend vraiment des individus je dirais, après, justement, nous sommes tous teintés de notre culture. Et un Texan ne sera pas pareil qu’un latin ou un asiatique, évidemment. Il y a des codes. Mais si humainement on arrive à s’entendre sur un sujet aussi universel que l’Homme, avec un grand H, on arrive heureusement à se comprendre. Il n’y a pas que l’anglais qui fait qu’aujourd’hui les gens puissent se comprendre, du moins je l’espère.

Une question qui me chicotte. Vous êtes vous demandée, après ce tournage : «de quel camp aurai-je été sous l’occupation» ? Même s’il est facile, après coup, de s’imaginer résistant cela doit quand même mener à une réflexion profonde?
Oui, tout à fait. Je peux vous dire que sous la torture j’aurais tout dit. Je pense qu’il y a un degré de souffrance qu’on ne peut pas dépasser, auquel on ne peut pas résister.

Donc vous êtes certaine que vous auriez été résistante ?

Ah ah ah…Écoutez, franchement c’est très difficile à dire. Ça dépend où la vie vous conduit. Je suis quelqu’un qui a des opinions et qui croit que chacun à ses chances et qu’il faut aider ceux qui ont moins de force, moins d’adaptation. Je pense être quelqu’un de très altruiste et en même temps attentive aux respects des droits de l’homme, voilà. C’est facile à dire que je serais dans le bon camp mais c’est tellement pétri de contradictions et d’ambigüités une guerre…Parfois, il faut faire des choses terribles pour sauver des gens.

Ça vous arrive de croiser des gens et de vous dire : «tiens, celui-là il aurait été collabo» ?
Enfin, quand on s’énerve sur des gens on peut dire…ouais. En fait, non. Je n’aime pas avoir d’aprioris comme ça. Il y a une règle dans la vie que je me suis inculquée et c’est de ne jamais porter de jugements définitifs quand je ne suis pas sûr. Quand je n’ai pas expérimenté, pas vu, pas témoigner parce que ça aussi ça peut faire du mal.

Une scène vous a émue particulièrement ?

Celle où je suis l’antichambre avec cette fille qui remonte de la torture. Ça c’est quelque chose qui m’a complètement bouleversé parce que dans l’histoire c’est à cause de moi qu’elle va mourir et elle à 20 ans. C’est ça les horreurs de la guerre. Pour défendre mon pays, pour défendre une cause, j’envoie une enfant à la mort. Et c’est là où soudain il y a des dilemmes. Qu’est-ce que je vais dire à ses parents moi ? Et comment pourrai-je me regarder dans le miroir en sachant que c’est moi qui l’a embringuée dans cette histoire ? Lorsque nous avons des enfants soi-même on ne peut pas se pardonner des choses comme celles-là.

Commentaire sur le film Home et entrevue avec Olivier Gourmet




Strangulation salvatrice

Quand le cinéma devient physique cela donne des films comme le très réussi Home.

Claude André

Au bord d’une route désaffectée située au Sud de nulle part, une famille coule des jours heureux et semble vivre dans une relative harmonie agrémentée par les facéties du père, le toujours génial Olivier Gourmet. Les enfants sont presque heureux et la mère, (intense et mystérieuse Isabelle Hupert) toujours scotchée à la radio semble attendre la fin du monde entre deux séances de rires collectifs avec les autres membres dans la salle de bain À ! Et elle viendra la fin de leur monde paisible avec la réouverture de la route en question. Exit le jardin de rêve. On peut fuir la ville mais celle-ci vous rattrape toujours. Véritable personnage qui nous fera découvrir les pathologies des protagonistes, la route devient ici une métaphore de la modernité et du monde extérieur. Acclamée par la critique à Cannes, ce film d’auteur réalisé par Ursula Meier agit comme une strangulation lente et nous donne parfois l’impression de manquer d’air tant la montée dramatique, qui évoque parfois Les Oiseaux d’Hitchcock, est maitrisée. On en sort soulagé et heureux d’être libres. Ce n’est pas rien. **** (CA).




Fin gourmet

L’acteur chouchou du gotha des réalisateurs français était de passage en ville pour la promotion du superbe Home.

Claude André

Lunettes à montures noires, port altier, poitrine que l’on devine solide comme un chêne, l’acteur fétiche des frères Dardenne recevait les médias dans un salon du St-James vendredi dernier.
Celui que nous avons vu chez nous dans Congorama de Philippe Falardeau (co-récipiendaire du Jutra meileur acteur en 2007) semble encore stupéfait de se retrouver dans un environnement francophone au milieu d’une ville à l’architecture nord-américaine.
Sur le plan géographique, nous sommes très loin du vaste champ éventré par l’autoroute du film d’Ursula Meier dans lequel il tient le rôle d’un père de famille fanfaron, jadis rocker, peut-être même un peu camé. Un long-métrage où le spectateur vit littéralement des sensations physiques. «C’était voulu. La réalisatrice me disait lors du tournage que petite, lorsqu’elle allait au cinéma, elle vivait au delà des émotions, une expérience physique. Elle voulait donc faire au départ un film où le spectateur ressent le bonheur de cette famille dans sa façon de vivre comme s’il était au milieu de l’action avec eux et, ensuite, dans l’enfermement quoi (…). Puis, plus tard, faire en sorte qu’on se demande s’il n’emmènera pas toutes sa familles dans un suicide collectif», explique le récipiendaire d’un prix d’interprétation masculine à Canne en 2002 pour Le fils tandis que le journaliste cherche le regard oblique de l’acteur qu’il ne croisera qu’à quelques reprises.

Ami du Québec

Soit au moment de parler de sa Belgique natale et de la genèse du film Congorama dont l’action s’y déroule en partie ou du rapport qu’il entretient avec ce Québec qu’il a découvert en 1996 dans le cadre du Festival du cinéma à Rouyn-Noranda où il présentait La Promesse des frères Dardenne. «J’ai vraiment été impressionné par l’accueil. Et ça grouillait de jeunes avec leur court-métrage. Le soir, on jouait de la musique, on chantait, buvait un verre. Il y avait une vraie dynamique, une vraie émulation. Je me souviens d’un truc complètement absurde et en même temps totalement crédible et concret qui s’appelait, L’oreille de Zoé où un type se coince la tête dans une balustrade et n’arrive plus à en sortir de sorte qu’il fait bientôt partie du décor…..», rigole l’homme de plus en plus chaleureux en nous regardant enfin droit dans les yeux.
Puis on cause des prochains films dans lequel nous le verrons apparaître au Québec : Go Fast, Coluche et le très attendu Mesrine où il joue le rôle du policier qui a arrêté jadis «l’ennemi public numéro 1» dont le premier meurtre fut commis dans La Belle Province. Et le prochain film des frangins Dardenne ? «Il y a eu Le Silence de Lorna en 2008 dans lequel je jouais un policier. Comme ils tournent au trois ans, on verra. En fait, là il me faudra surtout faire des choix car plusieurs projets déboulent en même temps».

dimanche 11 janvier 2009

Mes stars emoi



Avec Mes stars et moi, le supplice chinois de la goutte d’eau a maintenant de la forte concurrence.

Claude André

Mythomane, usurpateur d’identité et groupie, Robert (Kad Merad, Bienvenue chez les Ch’tis) rêve non seulement de côtoyer les stars mais aussi d’influer sur leur vie professionnelle et amoureuse. Excellent prétexte, on en conviendra, pour faire intervenir les icônes du cinéma français que sont Catherine Deneuve et Emmanuelle Béart ainsi que la jeune starlette Mélanie Bernier. Mais ça joue dur Boulevard des rêves brisés et les trois comédiennes réunies pour un film, du cinoche dans le cinoche quoi, s’aperçoivent qu’elles sont toutes les trois victimes de «l’amour» du même mariole et décident de lui empoisonner l’existence.

Dans une mise en scène des plus académiques, la réalisatrice Laetitia Colombani (À la folie pas du tout) nous propose donc une comédie, enfin un truc du genre, qui explorerait la thématique de l’obsessionnel et du glamour en tentant de nous appâter avec une approche style «les vedettes aussi ont une quotidienneté»…

Truffé d’invraisemblances débilitantes, ce film comporte des clichés propre à l’humour série B. Ainsi Robert amène son chat en consultation chez une thérapeute tandis nous, pauvres spectateurs, on doit se farcir les mimiques du chat dépressif !

Ce film réussi tout de même un tour de force inouïe: rendre l’habituellement sublime Catherine Deneuve (qui avait atteint la quasi perfection dans Un Conte de Noël) caricaturale et la 8ième merveille Emmanuelle Béart quasiment grotesque. Si Kad Merad s’en tire pas si mal dans son rôle de sympathique demeuré, on se demande si les deux icônes Deneuve et Béart ont lu le scénario avant d’accepter ce de se prêter à ce navet qui, dépourvu d’intrigue et soporifique, ne deviendra même pas un nanar (lire une œuvre psychotronique). Après deux tentatives ratées, l’auteur de ces lignes a finalement lancé la serviette à 58 minutes du troisième visionnement sans même avoir commis un seul sourire. Y’a quand même des limites à se faire prendre pour un con.

vendredi 9 janvier 2009

Les Bushismes



Le président George W. Bush est connu pour son style oratoire «original», marqué par de nombreuses maladresses de langage. Voici quelques-uns des "bushismes" qui ont émaillé ses huit années de présidence:

-"Je sais que l'être humain et le poisson peuvent coexister pacifiquement" (septembre 2000, lors d'un discours sur sa politique énergétique)


-"On pose rarement la question: est-ce que nos enfants apprend (sic)?" (janvier 2000, lors d'un meeting de campagne en Caroline du Sud)


-"Ils ont mal sous-estimé la compassion de notre pays. Je pense qu'ils ont mal sous-estimé la volonté et la détermination du commandant en chef également" (26 septembre 2001, en référence aux auteurs des attentats du 11-Septembre)


-"Il n'y a pas de doute dans mon esprit, pas le moindre, que nous allons échouer" (4 octobre 2001, lors d'un commentaire sur un plan de son gouvernement)


-"Ce serait une erreur que le Sénat des Etats-Unis permette à un type de clonage humain quel qu'il soit de sortir de cette chambre" (10 avril 2002 à la Maison Blanche, en appelant de ses voeux le vote d'une loi au Sénat sur l'interdiction du clonage)


-"Il y a un vieux proverbe au Tennessee -je sais qu'on le dit au Texas, probablement au Tennessee aussi-qui dit: 'tu m'as bien eu une fois, honte à toi. Tu m'as bien eu, on ne pourra plus t'avoir'" (17 septembre 2002 à Nashville, Tennessee)


-"Nos ennemis sont novateurs et astucieux, mais nous aussi. Ils sont sans cesse en train d'imaginer de nouveaux moyens de nuire à notre pays et à notre peuple, et nous non plus" (5 août 2004, lors de la cérémonie de signature d'une loi de dépenses militaires)


-"Trop de bons médecins font faillite. Trop d'obstétriciens-gynécologues sont dans l'incapacité de pratiquer leur amour des femmes dans tout le pays" (6 septembre 2004 lors d'un meeting)


-"Notre énergie la plus abondante est le charbon. Nous avons assez de charbon pour les 250 ans passés, pourtant le charbon empêche un défi environnemental" (20 avril 2005 à Washington)


-"Nous avons hâte d'entendre votre point de vue pour que nous puissions faire plus mieux (sic) notre travail" (20 septembre 2005)


-"Il n'a pas toujours été acquis que les Etats-Unis et l'Amérique aient une relation étroite. Après tout, (...) il y a 60 ans nous étions en guerre" (29 juin 2006, à la Maison Blanche, où il recevait le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi. Il voulait bien sûr dire le Japon et non l'Amérique)


-"Qu'on ne s'y trompe pas, je comprends combien c'est dur, Monsieur. Je parle à des familles qui meurent" (7 décembre 2006 lors d'une conférence de presse commune avec Tony Blair, en voulant parler des familles des soldats qui meurent à la guerre)


-"Ce sont de grandes réalisations pour ce pays, et le peuple bulgare devrait être fier des réalisations qu'ils a réalisées", (11 juin 2007 à Sofia, Bulgarie)


-"M. le Premier ministre, merci pour votre présentation. Merci d'être un hôte aussi bon pour le sommet de l'OPEP" (septembre 2007 à Sydney en Australie où il assistait à un sommet de l'APEC -forum de coopération Asie-Pacifique-et non de l'OPEP)


-"Merci votre sainteté. Super discours" (16 avril 2008, lors d'une cérémonie d'accueil du pape Benoît XVI à la Maison Blanche)


-"Ils n'ont aucun mépris pour la vie humaine" (15 juillet 2008, dans une allusion sur les combattants ennemis en Afghanistan. Il voulait bien sûr dire "aucun respect")

-"Je me souviens avoir rencontré la mère d'un enfant qui a été enlevé par les Nord-Coréens ici même dans le Bureau ovale" (26 juin 2008 lors d'un point presse à la Maison Blanche)

-"Durant toute notre histoire, les mots de la Déclaration (d'indépendance) ont incité les immigrants du monde entier à voguer vers nos rivages. Ces immigrants ont aidé à transformer 13 petites colonies en une nation grande et en croissance de plus de 300 habitants" (4 juillet 2008 en Virginie. Les Etats-Unis comptent plus de 300 millions d'habitants)

"Ce dégel a mis du temps à dégeler, et il va falloir du temps pour qu'il dé-dégèle (sic)" (20 octobre 2008, lors d'une discussion sur l'économie et le gel des marchés du crédit).

mercredi 7 janvier 2009

La vie qui déborde des livres (1)



Salut à toi ami lecteur. Y’a un sacré bail que je n’ai pas commis ici un texte destiné exclusivement aux habitués ou resquilleur de ce petit blogue. Depuis un moment j’avais envi de vous causer littérature mais je cherchais un angle pour le faire différemment des habituelles recensions que l’on retrouve dans la presse.

Alors voici. Tout comme la musique, les livres nous aident à mieux vivre. Parce qu’ils nous libèrent de nos peurs, nous permettent de voyager et aussi parce qu’ils nous enseignent la vie et dissèquent parfois l’âme humaine.
Puisque nous sommes entre intimes, et que ce blogue, même si j’y glisse souvent de mes articles destinés au grand public, est d’abord et avant tout catégorisé «personnel», je me permettrai donc occasionnellement de vous causer littérature mais en la mettant en relief avec des anecdotes puisées dans ma vie ou celle de mes proches.

Récemment, je devais enfin régler un grande part de mes soucis personnels. Grande surprise et pétard mouillé, au moment ou cela se faisait, je fus accusé de distiller des propos antisémites. Les gens qui suivent mes écrits et/ou m’ont vu au petit écran ainsi que mon entourage savent évidemment que cette accusation à mon endroit relève de la fantasmagorie la plus fantaisiste pour toute sorte de raisons que j’évoquerais peut-être plus tard.
Mais, heureusement pour ma gueule et mon tempérament de latin sanguin, j’avais lu un truc qui m’a fait comprendre beaucoup ce que je subodorais déjà quelques jours plus tôt.

Dans son excellent et très touchant petit roman L’enfant de Noé paru chez Albin Michel en 2004, Éric-Emmanuel Schmitt nous raconte les tribulations, sous l’occupation, d’un petit juif belge pris en charge par un père catholique dans une langue qui m’a rappelé à quelques égards le magnifique et sublisimme La vie devant soi de Romain Gary en ce qui a trait aux propos du petit Joseph âgé de 7 ans.
Dans une scène particulièrement réussie, le môme en question se retrouve, sous une fausse identité, en transition chez une famille aristocrate histoire d’échapper à la gestapo. Au moment où les hommes d’Hitler se pointent au manoir, la comtesse qui avait bien sur donné les consignes appropriés au petit garçon, reçoit les flics nazis qui viennent s’enquérir de l’éventuelle présence d’enfants juifs de la façon suivante : «Élisabeth annonça aux fonctionnaires que cette boulette allait leur coûter leur carrière, ça ils pouvaient lui faire confiance !
-Maintenant, fouillez ! Fouillez vite !
Devant tant d’assurance et d’indignation, le chef des policiers ébauchait presqu’un recul.
-Puis-je vous demander, madame, qui est cet enfant ?
-Mon neveu. Le fils du général von Grebels.
Dois-je vous présenter notre arbre généalogique ?
Vous cherchez à vous suicidez mon garçon !
Après une fouille infructueuse, les policiers partirent en bafouillant des excuses, patauds, honteux.
La comtesse jaillit du lit. A bout de nerfs, elle se mit à pleurer et rire en même temps.
-Tu as surpris un de mes secrets, Joseph, un de mes tours de femme.
-Lequel ?
-Accuser au lieu de se justifier. Attaquer lorsqu’on est soupçonné. Mordre plutôt que de se défendre.
C’est réservé aux femmes ?
-Non, tu peux t’en servir....
Hélas ce «truc» fort légitime en certaines occasions rares et ponctuelles peut s'avérer un mode de vie chez, par exemple, les manipulateurs pervers narcissiques. Je ne l'ignore pas désormais. On en reparle bientôt.