État d’urgence
Tourné lentement, 3 saisons semble néanmoins boosté aux amphétamines
Un couple BCBG, Romano Orzari (Omerta) dans le rôle d’un petit businessman lubrique et Caroline Néron en comédienne plus ou moins ratée qui transmet bien la putasserie inhérente au milieu de la pub télé qui l’emploie à l’occase. Un couple squeegee-punk composé de Shawn Baichoo (humoriste dans son autre vie !) et Carinne Leduc, la coscénariste du film, et un grand Jack de l’Ouest (le persuasif Frank Schorpion) venu en ville se venger de l’assassin de sa fille unique. Trois destins parallèles qui s’échelonnent sur 9 mois, soit le temps que met un enfant à voir son premier gratte-ciel. Et c’est précisément ce thème, l’enfant, qui est au centre de ce drame urbain dont le rythme effréné n’est pas sans lien avec l’urgence qui habitait le réalisateur Jim Donovan (Pure) au moment du tournage. Le réalisateur, influencé par Mike Leigh qui laisse la part belle à l’improvisation, a mené ce projet à bout de bras en tournant avec trois bouts de ficelle mais beaucoup d’imagination, d’enthousiasme et de talent à la direction photo signée Jean-Pierre Gauthier. Si la facture n’est pas sans rappeler le Un zoo la nuit de Lauzon, le spectateur déplorera ici et là les clichés punk (allo natalia ;-) et les quelques invraisemblances quant aux hostilités que rencontres l’Anglo quant à sa langue ou la fin très arrangée avec le gars des vues. Cela dit, 3 saisons demeure un film haletant dont le rythme soutenu, l’investissement des comédiens et leurs répliques parfois percutantes mériteraient davantage que ses deux seules salles de diffusion. ***
De la genèse
Jim Donovan, pourquoi avoir utilisé la symbolique de l’enfant comme pivot central de votre film ?
Au moment où j’ai commencé à l’écrire en 2005, j’étais nouvellement papa. J’avais un fils et une petite fille naissante et je te dirais que cela m’a influencé de façon subconsciente. Mais il y a aussi le fait que j’ai réalisé un documentaire sur un crash aérien l’année d’après. Je suis allé à Manchester en Angleterre interviewer un père qui avait perdu ses enfants. Je te jure que cela m’a bouleversé totalement. On partait le Kodak, on lui posait une question, et il parlait jusqu’à ce que la bobine soit complétée dans la caméra, incapable de s’arrêter. J’ai ensuite appelé ma femme pour lui dire que j’avais juste envie de rentrer et de voir mes enfants. Tu sais, je me suis rendu compte à ce moment-là comment le destin….Le gars, il se lève un matin et son fils de 20 ans, plein d’avenir, n’est plus de ce monde. Ça m’a marqué et c’est ce qui a été l’inspiration du personnage de Decker (l’Anglo vengeur).
Caroline Néron, on a l’habitude de voir votre beauté physique mise à l’avant plan, or, vous avez tourné dans ce film des scènes disons moins coquette comme au celle où vous êtes assise au cabinet ou en train de vomir, vous avez hésité ?
Non. Au contraire. J’aurais pu aller plus loin. C’est vrai que quand tu commences ta carrière, tu te fais étiqueter. Mais c’est sans doute aussi l’énergie que l’on renvoie. Or, plus les gens apprennent à te connaitre, plus il découvre en toi des choses inexploitées comme mes deux personnages dans L’âge des ténèbres.
Votre beauté est souvent réquisitionnée à l’écran. Faut-il être beau pour être bon ?
Non, il faut posséder du charisme. Des filles belles à mort qui passent des auditions, il y en a des milliers.
1 commentaire:
Bravo pour ton texte..Merci du partage
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