Journaliste culturel au «Journal Métro» (ex «24 H», «Ici», «Ici et là»...) et recherchiste, je cause cd, ciné et livres entre des commentaires politiques, des entrevues et un zeste d'humour frelaté.
samedi 24 janvier 2009
Commentaire sur le film Home et entrevue avec Olivier Gourmet
Strangulation salvatrice
Quand le cinéma devient physique cela donne des films comme le très réussi Home.
Claude André
Au bord d’une route désaffectée située au Sud de nulle part, une famille coule des jours heureux et semble vivre dans une relative harmonie agrémentée par les facéties du père, le toujours génial Olivier Gourmet. Les enfants sont presque heureux et la mère, (intense et mystérieuse Isabelle Hupert) toujours scotchée à la radio semble attendre la fin du monde entre deux séances de rires collectifs avec les autres membres dans la salle de bain À ! Et elle viendra la fin de leur monde paisible avec la réouverture de la route en question. Exit le jardin de rêve. On peut fuir la ville mais celle-ci vous rattrape toujours. Véritable personnage qui nous fera découvrir les pathologies des protagonistes, la route devient ici une métaphore de la modernité et du monde extérieur. Acclamée par la critique à Cannes, ce film d’auteur réalisé par Ursula Meier agit comme une strangulation lente et nous donne parfois l’impression de manquer d’air tant la montée dramatique, qui évoque parfois Les Oiseaux d’Hitchcock, est maitrisée. On en sort soulagé et heureux d’être libres. Ce n’est pas rien. **** (CA).
Fin gourmet
L’acteur chouchou du gotha des réalisateurs français était de passage en ville pour la promotion du superbe Home.
Claude André
Lunettes à montures noires, port altier, poitrine que l’on devine solide comme un chêne, l’acteur fétiche des frères Dardenne recevait les médias dans un salon du St-James vendredi dernier.
Celui que nous avons vu chez nous dans Congorama de Philippe Falardeau (co-récipiendaire du Jutra meileur acteur en 2007) semble encore stupéfait de se retrouver dans un environnement francophone au milieu d’une ville à l’architecture nord-américaine.
Sur le plan géographique, nous sommes très loin du vaste champ éventré par l’autoroute du film d’Ursula Meier dans lequel il tient le rôle d’un père de famille fanfaron, jadis rocker, peut-être même un peu camé. Un long-métrage où le spectateur vit littéralement des sensations physiques. «C’était voulu. La réalisatrice me disait lors du tournage que petite, lorsqu’elle allait au cinéma, elle vivait au delà des émotions, une expérience physique. Elle voulait donc faire au départ un film où le spectateur ressent le bonheur de cette famille dans sa façon de vivre comme s’il était au milieu de l’action avec eux et, ensuite, dans l’enfermement quoi (…). Puis, plus tard, faire en sorte qu’on se demande s’il n’emmènera pas toutes sa familles dans un suicide collectif», explique le récipiendaire d’un prix d’interprétation masculine à Canne en 2002 pour Le fils tandis que le journaliste cherche le regard oblique de l’acteur qu’il ne croisera qu’à quelques reprises.
Ami du Québec
Soit au moment de parler de sa Belgique natale et de la genèse du film Congorama dont l’action s’y déroule en partie ou du rapport qu’il entretient avec ce Québec qu’il a découvert en 1996 dans le cadre du Festival du cinéma à Rouyn-Noranda où il présentait La Promesse des frères Dardenne. «J’ai vraiment été impressionné par l’accueil. Et ça grouillait de jeunes avec leur court-métrage. Le soir, on jouait de la musique, on chantait, buvait un verre. Il y avait une vraie dynamique, une vraie émulation. Je me souviens d’un truc complètement absurde et en même temps totalement crédible et concret qui s’appelait, L’oreille de Zoé où un type se coince la tête dans une balustrade et n’arrive plus à en sortir de sorte qu’il fait bientôt partie du décor…..», rigole l’homme de plus en plus chaleureux en nous regardant enfin droit dans les yeux.
Puis on cause des prochains films dans lequel nous le verrons apparaître au Québec : Go Fast, Coluche et le très attendu Mesrine où il joue le rôle du policier qui a arrêté jadis «l’ennemi public numéro 1» dont le premier meurtre fut commis dans La Belle Province. Et le prochain film des frangins Dardenne ? «Il y a eu Le Silence de Lorna en 2008 dans lequel je jouais un policier. Comme ils tournent au trois ans, on verra. En fait, là il me faudra surtout faire des choix car plusieurs projets déboulent en même temps».
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