vendredi 30 juillet 2010

Affaire Plastic Bertrand: le point de vue de Stefie Shock

En 2005, notre Stefie national a connu le bonheur de réaliser un vieux fantasme musical : interpréter Stop ou encore en duo avec Plastic Bertrand.

 L'événement a eu lieu pendant un spectacle du premier dans le cadre des FrancoFolies de Montréal.

La paire d'as a également interprété Ça plane pour moi ce soir-là pour le plus grand bonheur de la foule en liesse.

Ensuite, Stefie a retourné l'ascenceur à Plastic tandis que celui-ci se produisait au Unity.

J'ai demandé à l'ex collègue du journal Ici qu'est Stefie Shock ce qu'il pensait de cette affaire très étrange qui nécessitera, si ça continue, l'intervention des agents Scully et Mulder....

Au dernières nouvelles, Plastic Bertrand aurait démenti avoir avoué qu'il ne chantait sur aucun de ses 4 disques à un journaliste du quotidien belge Le Soir.

Stefie, que penses-tu de cette affaire ?
Je ne sais quoi penser exactement, je ne connais pas l'histoire. Eux-mêmes se souviennent-ils de ce qui s'est passé il y a plus de trente ans? Le rapport de "l'expert" n'est quant à lui pas solide. Qui dit que c'est Lou Deprijck qui chante sur sa version de 2006? Le rapport dit qu'il s'agit indiscutablement de la même voix que celle de 1977. On n'est pas plus avancé, il ne dit pas que Lou Deprijck est le chanteur des deux versions. Ce dernier a pu récupérer des pistes de 1977 et les coller à une musique enregistrée en 2006. Ça pourrait être n'importe qui. Je m'en remets donc au jugement de la cour qui a tranché en faveur de P. Bertrand

Quand tu as chanté avec lui, c'était live ou playback ? Est-ce que tu as remarqué quelque chose ?
Quand j'ai chanté avec lui, c'était live. Sa voix est différente sur disque en raison du traitement qu'on lui donne au mixage. Par exemple, la piste de voix sur Ça plane pour moi serait accélérée pour lui donner un timbre spécial.

Plastic Bertrand était ton idole de jeunesse je crois, tu es déçu ?
Plastic Bertrand n'était pas mon idole, mais j'étais franchement fasciné par la chanson Stop ou encore que j'écoutais sans arrêt. Je la considère toujours comme une pièce d'exception. Malheureusement, la version qu'on trouve sur le marché n'est pas la bonne. C'est celle du 45 tours qui contient la magie.

Tu en as parlé avec Xavier Caféïne (réalisateur de son dernier disque comme tu sais ) ?
Je n'ai pas parlé à Xavier, mais j'ai envoyé un courriel amical à Plastic.

demain: entrevue avec Xavier Caféïne, réalisateur et co-auteur du dernier album de Plastic Bertrand.

La bonne étoile d'Antoine Gratton



Celui qui a habitué les aficionados de musique à des rendez-vous hebdomadaires qui groovaient au max au bar «Le Verre Bouteille» remets ça !


L’électrisant chanteur-musicien endimanché de son étoile bariolée sur un œil fera swinguer quelques parcs de la Cité dans le cadre des concerts Campbell. Patronyme du mélomane mécène qui a légué cette activité à Montréal. En parallèle, il s’installera à résidence pour une douzaine d’événements au sympathique Jello Martini Lounge. Jasette.

Des spectacles «Campbell» et «Jello», tu ne penses pas que tu devrais surveiller ton alimentation ?
(Rires). Je n’avais pas remarqué ça, c’est vrai. Ça fait lendemain de brosse han ? Je suis moins magané que je ne l’aurais cru ce matin car on a viré hier avec des chums….J’aime bien la soupe Campbell chunky légumes. C’est le repas en un bol…

Pour les concerts dans les parcs, tu seras seul ou accompagné de tes musiciens ?
C’est la version full band, rock de parcs…On a fait le théâtre de la Verdure au Parc Lafontaine, c’est vraiment l’fun. Il y aura du matériel de l’album «Le Problème…» ainsi que du précédent aussi. Je pense que nous sommes rendus à l’étape d’essayer autre chose, il y a beaucoup de tounes qui jaillissent ces temps-ci. Alors on en fera 2 ou 3 nouvelles.

Ton dernier album, «Le problème avec Antoine» est très organique, très funky, ça restera ainsi sur scène ?
Nous sommes un power trio piano-basse-drum, alors ça ne sera pas comme sur l’album qui possède quelque chose de plus décoré si on veut. Par contre, je préfère ça moi quand les choses ramenées à leur plus simple expression.

Il y a des reprises prévues au spectacle ?
Parfois, j’embarque sur un trip et les gars me suivent. On a fait récemment «Dixie» d’Harmonium parce que c’est une toune assez pianistique et que j’aime m’amuser là-dedans. On fait des trucs pour s’amuser, jammer comme par exemple «That’s All Right Mama» d’Elvis…

Est-ce que tu auras des invités sur scène ?
Pour les shows de parc, on va garder ça avec le groupe. Au Jello, par contre, ça sera un peu le même concept qu’au Verre Bouteille. J’aime cette formule car ça ouvre à toutes les possibilités. Bien que j’aie quelques idées, je n’ai pas encore brossé une liste d’invités éventuels.

Ton étoile, qui fatigue certains confrères, a encore de belles années devant elle ?
On dirait en effet que ça dérange certaines personnes et je ne comprends pas vraiment pourquoi quelque chose de la sorte pourrait fatiguer ?

Après tout, c’est du showbizz. Tu ne vas quand même pas chanter en fumant la pipe assis sur une chaise berçante, comme me le disait un jour Sébastian Plante des Respectables
C’est drôle car j’étais avec eux hier, les gars des Respects ! Ils sont en train de faire un nouvel album et ils avaient besoin d’une session de piano, alors…Les Respects feront aussi un trip au Jello et, dans le cadre du Festiblues, événement auquel je participerai au mois d’août, Sébastien sera l’un de mes invités.


Concerts Campbell avec Antoine Gratton et Éléphantine en ouverture
Parc Ahunstic, 3 août à 20h30
Mairie d’arrondissement Anjou, 4 août à 20h30
Parc-Promenade Bellerive, 5 août à 20h30
Parc Saint-Jean Baptiste, 6 août à 20h30
Parc Des Faubourgs, 7 août à 20h30
Parc Sir Georges Étienne Cartier, 10 août à 20h30

Les 12 Jellos d’Antoine Gratton
Tous les derniers jeudi du mois à compter du 29 juillet au Jello Martini Lounge à 22 h.

jeudi 29 juillet 2010

Ça plan(t)e pour moi...




Nous apprenions en début de semaine que Plastic Bertrand, le chanteur culte de notre adolescence, était un imposteur qui n'a jamais véritablement chanté sur aucun de ses 4 albums.

Questions : Que pensent Stefie Shock et Xavier Caféïne de cette histoire ? Le premier a déjà affirmé avoir commencer à chanter grâce à Plastic Bertrand, et a même réalisé un rêve se produisant en duo (playback ?) avec ce dernier il y a 2-3 ans, tandis que le second a été pressenti pour réaliser son dernier disque en Belgique.

Quelqu'un avait remarqué la défaillance de son timbre sonore qui se situerait «entre Michou et Hervé Villard» comme l'a qualifiée Lou Deprijck, véritable voix de la pièce ?

Quoi qu'il en soit, nous savons désormais ce qui le faisait tant planer lorsque l'on écoute ce qui aurait été la version originale selon le site Punk 77 du tube en question....

vendredi 23 juillet 2010

Cabotins : commentaire & entrevue avec Rémy Girard



Ces gens-là

Une ancienne gloire du théâtre burlesque remonte son ancienne troupe afin de relancer un théâtre d’été à l’abandon et ainsi éviter la banqueroute.

«L’Union des artistes interdit à ses membres de jouer au Théâtre de Variétés de Gilles Latulippe». Dès l’ouverture, le plan sur cette coupure de presse laisse présager une histoire qui s’articule autour du «malentendu» entre la culture du peuple et celle de l’«élite».

Sur fond de manichéisme qui, semble-t-il, avait cours encore en 1985, se dérobe un scénario aux mailles parfois trouées qui ne parvient pas à trouver son rythme malgré des personnages colorés et attachants forts bien défendus notamment par Rémy Girard, Yves Jacques, Gilles Renaud et Dorothée Berryman.

On voudrait bien plonger dans cette histoire qui évoque de beaux souvenirs mais, même en faisait fi de la légère démagogie du scénar (on ne raconte pas que les artistes du Canal 10 rêvaient souvent d’une crédibilité radio-canadienne), ce film est hélas également truffé de gags qui tombent à plat.

Aussi, manie typiquement locale, l’approche relève davantage de la réalisation téléfilmesque que cinématographique. Au final, malgré la louable intention de rendre hommage aux artisans du burlesque une questions demeure : à qui s’adresse –t-on exactement ? Moyen. ** 1/2

Rémy AM-FM

Le sympathique et très sollicité Rémy Girard se souvient d’un temps que les moins de deux fois vingt ans ne peuvent pas connaître…

Bonjour Rémy, on est content de vous revoir à l’écran, ça faisait si longtemps qu’étiez-vous devenu…
Euh non, pas vraiment, je viens de…

C’est une blague, je cabotine…
Euh, j’ai passé un petit bout de temps à la maison au «Chez-nous des artistes». Et je reprends ma carrière et mon théâtre.

Puisque vous êtes très très en demande, avez vous l’impression de susciter de la jalousie auprès de vos pairs ?
Je ne pense pas. En tout cas, ils ne me l’ont pas dit. Non, au contraire, j’ai l’impression d’avoir le respect de mes pairs.

Sur une note plus sérieuse, qui vous a inspiré le personnage de Marcel, Gilles Latulippe ?
Il n’a été inspiré par aucune des grandes stars du burlesque. C’est un personnage totalement fictif.

Avez-vous, vous même, déjà fait dans le théâtre d’été, le burlesque ?
Oui, avec Gilles Latulippe. Pas au Théâtre des Variétés mais à la télévision. On a fait deux spectacles télévisés qui s’appelaient «C’étaient ça le burlesque» où faisait des sketches sur des canevas de Gilles. C’est comme ça qu’on s’est reproché. Aussi, lorsqu’on a joué la série «Cher Olivier» sur Olivier Guimond, c’est Gilles qui était venu me coacher. Il m’a alors appris les règles du slapstick. Celles qu’il faut respecter dans les rapports entre les comiques. C’était très codifié ce genre de comédies.

Cabotins s’articule autour du clash entre culture populaire et culture élitiste, entre Télé-Métropole et Radio-Canada. Cette opposition subsiste toujours ?
Les choses ont beaucoup changé. Aujourd’hui, les deux réseaux c’est bonnet blanc/blanc bonnet. Mais à l’époque oui. Quand Télé-Métropole a ouvert en 1961, tous les artistes du vaudeville y sont allés massivement car les portes de Radio-Canada leurs étaient fermées. Robert L’Herbier et d’autres se sont dits : «On va ouvrir une station populaire avec les gens qui font du théâtre populaire» et ainsi récupérer, si on veut, le succès du vaudeville. Le burlesque/vaudeville sur scène s’est donc arrêté à peu près dans ces années là car tous la plupart des artistes ont pris le chemin de la télévision. Dans certaines séries, on improvisait même sur des canevas, c’était la façon de procéder.

Un exemple ?
On dit que la série Cré Basile !, écrite par Marcel Gamache, laissait beaucoup de liberté à Olivier Guimond. Parallèlement à cela, lorsqu’Olivier, à la fin de sa carrière, est allé à Radio-Canada pour faire La branche d’Olivier, où tout était prévu, il n’a pas été capable et s’est planté.

dimanche 18 juillet 2010

Castaway On The Moon à FanTasia




Castaway On The Moon

Criblé de dettes, vous décidez de sauter en bas du pont Jacques-Cartier. Manque de chance, vous vous retrouvez sur une petite île juste en face de Montréal mais ne savez pas nager.  

Alors, à la manière de Tom Hanks dans Seul au monde, vous vous appropriez votre environnement et cette vie à la Robinson vous fait oublier les contraintes de la société de consommation et redécouvrir la beauté des petites choses. 

Pendant ce temps, une fille vous espionne avec son téléobjectif  depuis sa chambre à coucher. Elle qui n’est pas sortie de sa chambre depuis trois ans et ne vit que pour ses blogues tentera de communiquer avec vous... 

Mise en scène intelligente, réflexion sur l’ère du vide, images savoureuses, ce «confort movie» sud-coréen dont l'histoire se déroule à Séoul vous fera passer un bon moment truffé de sourires. 



samedi 17 juillet 2010

Musica en Espera : Musique légère



note : Je n'ai malheureusement pas réussi à vous débusquer un extrait avec sous-titres.


Musique légère


Musica en Espera est une comédie légère et efficace sur trame de mensonges, d’apparences à sauver et de bébé à naitre.


«Soooooooo cute», se dit le spectateur à la fin de cette comédie romantique argentine qui, bien qu’elle ne révolutionne pas les codes du genre, s’avère efficace et sympathique.

Notamment grâce au jeu du personnage principal, incarné par Diego Peretti, qui en plus d’être convaincant ne correspond pas au stéréotype du beau gosse américain comme ce sera sans doute le cas dans l’éventuel remake américain.

Car elle a tout pour plaire à un très large public friand de romances amoureuses saupoudrées de légère délinquance cette histoire.

Un compositeur de musique de films, en panne d’inspiration et accablé de dettes, entend un jour une musique telle une révélation pendant est qu’il est mis en attente au téléphone. Convaincu qu’il détient là la clé de la résolution de ses problèmes, il se rend à sa banque pour tenter de retracer l’extrait musical. Or, il tombe sur une femme enceinte qui, malgré le départ de son Jules, a choisi de garder l’enfant.

Sauf qu’elle ne sait trop comment l’annoncer à sa mère qui s’en vient lui rendre visite depuis l’Espagne. Ô hasard, la mère se pointe dans le bureau tandis que le compositeur en panne s’y trouve déjà. Le temps d’une double croche et ce dernier deviendra le papa et petit ami de substitution de la belle Natalia (Paula Oteiro, craquante).

À la fin, gentille morale, on comprendra que l’amour et le travail sont de biens plus grands catalyseurs que les recettes faciles et la procrastination.

***

vendredi 16 juillet 2010

Agenda culturel


Les Incroyables aventures de Thierry Ricourt

En Zoo, Feu !
C’est vrai qu’il y a beaucoup d’humoristes qui envahissent nos ondes et souvent ils ont peur de se mouiller. Qu’à cela ne tienne, le volet alternatif du Festival Juste pour rire propose la seconde édition du Zoofest. On misera cette année sur Jackie Star et son one-woman-show complètement déjanté et, toujours du côté féminin, sur le Girly Show. Puisque nous sommes amateur de cabaret et de vieilles séries policières genre OSS 117, on ne loupera certainement pas non plus Les Incroyables Aventures de Thierry Ricourt. Du théâtre d’action où l’on retrouve une dizaine d’acteurs qui se réfèrent à la fois à Dalida, aux Simpson et à Bruce Willis au très chic (!) Café Cléopâtre. Sans parler du très gras et rigolo Scotstown ainsi que du cabaret Maudit Français qui propose les meilleurs espoirs humoristiques de la relève hexagonale. Ah oui, il a aussi cet intrigant australien Jim Jeffereries qui nous interpelle avec ses hallucinantes histoires de brosse relatées dans son spectacle Alcoholocaust…
Jusqu’au 24 juillet
http://www.zoofest.com/

L’Afrique, c’est freak
Mé (ti) ssages, voilà le thème de la 24e édition du Festival international nuits d’Afrique. Un événement qui ne nous fait découvrir dans plusieurs salles des artistes d’ici et d’ailleurs dont plusieurs pointures d’envergure internationale. Par exemple, le Sénégalais Omar Pene livrera son subtil mélange de rythmes afro-cubains, de jazz, de funk et de mbalax (musique sénégalaise par excellence) le 22 au Cabaret du Mile-End. Tandis que la formation congolaise légendaire Konono #1,qui malaxe tradition et modernité, enflammera le National vendredi prochain. Notons que plusieurs concerts extérieurs gratuits sont également présentés à la place Émilie-Gamelin dans le cadre du FINA.
http://www.festivalnuitsdafrique.com/
514-499-FINA


Bingo !
Pas moyen d’y échapper, un sourire béat reste accroché au visage dès qu’on tend l’oreille sur la trame sonore de la comédie musicale Les Belles Sœurs signées René-Richard Cyr et Daniel Bélanger. Avec des titres tels Maudite vie plate, Crisse de Johny, ou Maudit cul, il fait bon réentendre une certaine langue d’ici qui, on en conviendra, n’a plus la part belle depuis les grandes années Charlebois et Michel Tremblay. Un des premiers qui a su, comme aurait dit le poète Gérald Godin, sublimer des mots honnis pour les juxtaposer tels des perles sur une couronne. Avec les voix de Marie-Thérèse Fortin, Maude Guérin, Guylaine Tremblay et Janine Sutto, cet encodé composé de chansons nouvelles fort accrocheuses évoque en nous, beau paradoxe, des souvenirs parfumés de salvatrice graisse de patates frites.

S’envoyer en l’air
Il n’est pas sans défauts mais le film Piché : entre ciel et terre qui relate la vie tumultueuse du commandant Robert Piché et de son exploit héroïque de 2001vaut le détour. Vous serez littéralement scotché à votre siège pendant les 20 dernières minutes.

mardi 13 juillet 2010

Tryö : Sous les étoiles

Tryo
Sous les étoiles

Exit le G8 de Toronto, le quatuor (!) altermondialiste (et manichéen) publie chez nous son cinquième encodé, composé de chansons capturées vivantes pendant la tournée hexagonale de 2009. 

On y retrouve les tubes tels «Ce que l’on sème» ou «Si la vie m’a mis là» en version plus rythmée ainsi que les autres comme «Toi et moi» avec cette fois des orchestrations plus riches auxquelles ont a ajouté violoncelle, perçus et basse. 

Bonus, une reprise de Gainsbourg, «Le poinçonneur de lilas» et une inédite en forme de reggae chaloupé : «Consommez». Le son est excellent et on laisse la part belle aux solos mais, contrairement aux Européens, on a pas droit au DVD. ***  1/2 (CA)

dimanche 11 juillet 2010

FanTasia 1

Le monde est stone

Accidents mortels planifiés à Hong Kong, fleur exotique qui rend éternel dans la jungle et acteurs pornos sur le smack en Serbie, bienvenue dans la XXI ième siècle revisité par Fantasia

Accident
Un trentenaire chinois au look nerd s’emploie à maquiller des meurtres en accidents. Que ce soit pour liquider un chef de triade ou arnaquer les compagnies d’assurances, il fait preuve d’adresse, d’imagination et de sang froid. . Un jour, il apprend que sa femme, dont il porte encore le deuil, n’est pas morte accidentellement mais qu’elle aurait été victime de la médecine qu’il sert aux autres. Avec une approche qui évoque les films série B voire les années 70 en ce qui concerne certains jeux d’acteurs trop appuyés ou divers cadrages, le réalisateur Soi Cheang propose un polar d’auteur qui capte notre intérêt au début, notamment avec ses images de Hong Kong la nuit et ses ingéniosités perverses, mais devient tranquillement lassant en raison de son intrigue emberlificotée. Bof. ** 1/2


 Life And Death Of Porno Gang
Marko, un cinéaste trentenaire serbe débutant n’arrive pas à trouver du financement pour son film politique d’avant-garde. Il travaillera donc pour Cane, un producteur porno avant de monter un cabaret politico-pornographique engagé. Les flics s’en mêlent et voilà notre troupe composée de junkies, sidéen et autre énergumènes contrainte de se trimbaler à travers la campagne pour «inciter les Serbes à explorer leurs horizons». Un jour, un vieil allemand flairant l’aubaine viendra proposer une nouvelle source de financement à Marko : le snuff. Ces films de mise à mort en direct (légendes urbaines). Captivant au début, le film s’étire mais vaut quand même le détour grâce à sa réflexion post-guerre sur la déshumanisation et des scènes gores parfois troublantes. ***

At World’s End
Dans la série film d’aventure et contre-emploi voici l’histoire d’un psy danois plutôt fils à maman qui doit se rendre en Indonésie, en compagnie de son assistante blonde, évaluer l’état mental d’un prisonnier qui se dit âgé de 129 ans. Lequel vient de buter une équipe de la BBC sur les traces de la fleur inconnue qui procure la longévité. Après moult quiproquos déjantés, le psy se retrouve en taule avec l’«immortel». Les deux s’enfuient dans la jungle en compagnie de la belle blonde à la recherche de ladite fleur qui pourrait aussi sauver la maman du psy atteinte d’un cancer. Entre impression de déjà vu et sourires, voici une comédie d’aventure de facture hollywoodienne qui devrait surtout plaire à un public ado. **1/2

samedi 10 juillet 2010

The Rodeo



The Rodeo
Music Maelström

The Rodeo c’est l’anagramme de Dorothée et ça a aussi t l’avantage de sonner middle-west s’est dit cette jeune française à la voix souriante qui craque pour le folk américain des seventies et cause d’amour, de consommation et de société moderne. Entre comptines et chants marins, elle distille un univers qui se donne des airs à la fois coquins et éplorés sur une nappe sonore hyper accrocheuse composée de flûtes, banjo, violon, guitares steel et percus… Mixées par Stuart Sikes (White Stripes), on se repasse en boucle ces mélodies réconfortantes qui possèdent un son du tonnerre et s’avèrent idéales pour les grandes canicules. Celles qui font rêver de sueurs charnelles et de grands espaces torrides. Claude André ***1/2

vendredi 9 juillet 2010

Agenda culturel



T’es de mon genre

Le Festival international de films Fantasia, pèlerinage jubilatoire des amateurs de cinéma de genre, devrait satisfaire, avec ses 300 films, la quête d’absolu des milliers d’hédonistes lors de sa quatorzième édition : projection, avec grand orchestre, de la copie complète du classique Metropolis de Frizt Lang retrouvée en 2008; rétrospective de l’œuvre de Ken Russel en présence du génial et timbré cinéaste anglais himself ; présentation en primeur du très attendu diptyque Mesrine avec Vincent Cassel; arrivée sur nos écrans de la star chinoise Ip Man 2 dont l’approche puriste s’inscrit dans la tradition de Bruce Lee. Sans compter un classique du cinéma coréen, The Housemaid, l’incontournable et sûrement très drôle trouvaille psychotronique Les hommes d’une autre planète, un film asiatique lancé en 1974 et bien d’autres choses toutes aussi relevées dont les très courus films gore.
Du 8 au 28 juillet dans plusieurs salles
http://www.fantasiafestival.com/





Excellente iD

Septième création du cirque Éloize, le spectacle iD promet de nous déstabiliser avec son approche hybride qui se veut une rencontre entre le monde du cirque, à travers dix disciplines, et celui de la danse urbaine incarnée par le hip-hop et le break dance. Pour faire virevolter le tout, on a fait appel à des valeurs sûres telles Ariane Moffat, Betty Bonifassi (Beast), Jorane et le rappeur Booogat qui se sont chargés du volet musical. Seize artistes sur scène dont 5 danseurs. Ce spectacle s’inscrit dans le cadre du premier Festival des arts du cirque de Montréal où défileront également d’autres troupes chevronnées d’ici dont le Cirque du Soleil, les 7 doigts de la main, l’École nationale du Cirque et En piste sous l’égide de la Tohue, maitre d’œuvre du projet. Ô vertige quand tu nous tiens…
Du 8 au 25 juillet
iD, Quais du Vieux Port de Montréal ainsi que nombreux autres spectacles :
http://www.montrealcompletementcirque.com/




Points air Miles

Non, il ne s’agit pas d’accumuler les 440 394 points qui vous permettront d’obtenir un voyage mémorable au camping de Sainte-Madeleine mais bien d’un trip dans l’univers du plus grand jazz man de tous les temps : Miles Davis. Voilà l’heureux «deal» que nous propose le MBAM qui, comme on sait, n’est pas l’acronyme d’un rappeur sur le crack mais bien le Musé des beaux-arts de Montréal qui poursuit ici son incursion dans le monde musicale après les expos consacrées à Andy Warhol et John & Yoko. Peintures signées Jean-Michel Basquiat, photos d’Annie Leibovitz, costumes, instruments de musique, extraits musicaux et de documentaires dont spectacles légendaires à Montréal, vous saurez tout sur le créateur de la musique d’Un ascenseur pour l’échafaud et ex petit ami de Juliette Gréco. Le co-fondateur du Festival de jazz de Montréal André Ménard se dit jaloux de ceux qui découvriront Miles via cette expo. Comme lui, vous pourriez devenir accro, faites gaffe.
We want Miles. Miles Davis: le jazz face à sa légende
Jusqu’au 29 août.
http://www.mbam.qc.ca/




Contrées country

On déguste le savoureux Music Maelström de la jeune chanteuse française The Rodeo, anagramme de Dorothée, qui plonge avec une légèreté coquine et pop dans les racines country-folk de la musique américaine. On aime.

mardi 6 juillet 2010

Piché : entre ciel et terre



Haute voltige

D’abord télésérie, puis téléfilm, ce drame biographique raconte la démarche héroïque du commandant Robert Piché, sauveur de 306 passagers d’un airbus moribond en août 2001, et des expériences antérieures qui l’ont permise.

En utilisant une approche très conventionnelle mais efficace sur le plan de la réalisation, ce long métrage relève de façon convaincante le défi posé par la modestie du budget final grâce à l’acuité mise en œuvre lors de la scène du vol historique, au jeu des Côté père et fils et, notamment, aux images en Jamaïque.

Ce qui nous rendra indulgent face à quelques anomalies telles l’ambulance  format nord-américain aux Açores, l’enseigne un peu risible du centre de détox ou les blagues de mononc’. Enlevant. *** 1\2 (CA)

Entretiens :

Le réalisateur de secours

-Sylvain Archambault
Au départ, Érick Canuel devait réaliser de film. Est-ce que votre approche a suivi celle déjà établie ou vous avez complètement transformé le scénario ?
Le scénario était très valable mais ce n’était pas le genre de film que je voulais faire. Il s’agissait davantage d’un film d’action alors que moi j’ai pensé qu’on gagnerait plus à utiliser l’angle humain et à explorer la psychologie du personnage plutôt que l’aspect spectaculaire.

Vous brosser un parallèle évident entre le fait de prendre en main le destin des passagers et celui de le faire avec sa propre vie en lorsque l’on est alcolo et/ou toxico. Est-ce que selon vous, si Piché n’avait pas été de ce type de personnalité qui flirte avec l’abîme, il aurait eu l’instinct qu’il fallait au moment crucial ?
Je pense que le sang froid qu’il a dû développer en prison a été fondamental dans ses capacités à contrôler ses émotions et d’agir de la bonne façon. Il le dit lui-même, s’il n’avait jamais fait de prison, donc jamais eu la témérité de sa jeunesse qui l’y a conduit, il n’aurait jamais pu faire atterrir l’avion.

On voit souvent des passagers qui captent des images avec leur caméscope pendant la très réussie et stressante scène du vol historique. N’y aurait-il pas eu moyen cependant d’insérer de vraies images de passagers réels au film ?
Je ne pense pas qu’il y ait eu des vraies images de ces événements. J’ai inventé cela pour changer la texture du film. Il y a quelque chose de très crédible dans ce genre d’images qui fait en sorte que nous sommes encore plus présents, plus là. Mais oui, j’aurais adoré ça insérer des vraies images. Mais les passagers étaient des gens qui partaient de Toronto pour aller à Lisbonne, donc nous n’avions pas vraiment accès à cela…et il aurait fallu demander les autorisations etc…



-Robert Piché

L'art de planer

Le fameux 360 degré que vous avez décidé d’effectuer en plein vol et pour lequel le contrôleur aérien des Açores s’exclame : «il est fou !», l’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été un homme qui brûlait la chandelle par les trois bouts ?
Oui. Il s’agit d’une procédure que l’on fait habituellement en aviation lorsque l’on est trop haut. Moi, c’était surtout pour calmer le copilote qui en souhaitait un et ne pas perdre mon leadership que je l’ai fait. Quant au contrôleur aérien, il connait son domaine à lui... Un avion ça ne vole pas à cause de la réaction d’un moteur mais bien en raison de la réaction de l’air sur les ailes. Puisque que nous atteignions avait certaine vitesse en raison de la descente, nous pouvions faire ce que nous voulions avec l’avion malgré les moteurs qui ne fonctionnaient pas.


Est-ce votre passage en prison qui vous a permis de bien réagir au moment fatidique ?
Moi j’ai fait de la prison en Géorgie au nord de la Floride. Lorsque tu rentres là, tu n’as pas le choix de développer ton instinct de survie. Tu vis dans un milieu très hostile où la menace de l’attaque physique ou sexuelle est présente 24 heures par jour. La survie, tu n’en as pas besoin lorsque tu vis dans le monde normal, mais seize ans plus tard, je crois que mon cerveau, mon subconscient, se sont souvenus et m’ont donné les mêmes outils pour m’en sortir. Donc oui, ça été primordial le fait que j’aie déjà fait de la prison pour atterrir ce vol là.


Les scènes de prison relèvent quand même du folklore un peu, non ?
Pas pantoute mon homme. Tu vis dans une mini société où il n’y a pas de femmes. Ça se passe exactement comme à l’extérieur. Il y a des forts, des faibles, des gens qui rejoignent le camp des puissants. Nous autres du vendredi soir à 20 h00 au dimanche soir à 23 h00, c’était le free for all. L’alcool frelatée sortait, puis la dope, les punks s’habillaient comme des filles…Le gars qui est en dedans depuis 15 ans, sa pulsion sexuelle, il faut bien qu’il la sorte à quelque part.


D’aucuns vous ont reproché d’avoir transgressé une tradition propre aux associations anonymes en dévoilant votre appartenance aux AA dans le magazine La Semaine…
Il y a beaucoup d’écoles de pensée là-dessus… Je ne suis pas arrivé à la revue en disant : «Écrivez que je suis dans les AA», mais il y avait tellement de journalistes qui me harcelaient afin de savoir si j’avais arrêté de travailler à cause d’un abus d’alcool…Ils me suivaient pas à pas avec une caméra jusque dans les restaurants histoire de vérifier si je prenais un coup… J’en ai donc parlé à ma femme et d’un commun accord on a décidé de rendre la chose publique. Je me suis ensuite assis avec M. Charron de La Semaine et il m’a dit, lui qui est également un membre : «Je vais embarquer avec toé».

lundi 5 juillet 2010

Des nouvelles en format cd

Même prix, même format, on dirait des CD’s mais nenni, il s’agit bien de «novellas» de la toute nouvelle collection Kompak

Initiée par J.P April qui y signe le premier titre L’herbe est meilleure à Lemieux, cette collection qui parait chez YXZ est une idée à la fois sympathique, lumineuse et un peu pétée dont on s’étonne qu’elle n’ait pas vue le jour plus tôt.

Pour lancer la série, J.P April nous entraîne dans un camper Volskwagen crado qui rendra l’âme dans un petit bled perdu du Québec ; Lemieux. Les deux couples composés de jeunes dans la vingtaine qui l’occupaient vivront alors une aventure qui fleure bon la cigarette de clown et les trips inhérents au cannabisme. Ça se lit d’un trait et on sourit souvent, heureux d’y retrouver de nombreuses références locales, même si l’auteur a la fâcheuse manie d’appuyer parfois trop ses effets de style notamment avec les points d’exclamations.

Dans la seconde, Le seul défaut de la neige de François Barcelo, on pense à Fargo des frères Cohen pour le côté saugrenue de l’histoire : un simplet ( ?) de 22 ans, homme à tout faire dans une autre bourgade québécoise qui, pour rendre service à sa tante, enfin c’est qu’il pense, se retrouve avec un, puis deux, puis trois et finalement cinq cadavres à dissimuler en plein hiver.

Finement ciselés pas deux auteurs aguerris, les deux premier livres de cette collection (qui gèlent chacun à sa façon), augurent de bien belles choses pour la suite et se glisseront à merveille dans les sacs de plages des vacanciers en goguette. *** ½

samedi 3 juillet 2010

Faire rêver: entrevue avec Elisapie Isaac



Moi, Elsie


Au delà du folklore, la gypsie magnifique Elisapie Isaac distille des ambiances métissées de clairs obscurs folks et de bulles enivrantes pop.

Claude André

Rendez-vous dans un resto soufi d’Outremont. Resplendissante et sans maquillage, elle se pointe comme une étoile en plein jour. D’emblée, on ressent l’agréable impression que nous sommes face à une fille plus sympa et généreuse que la moyenne. Le ton est donné. Focus sur ce visage aussi fascinant que la lumière du Nunavik. Terre de glace qui l’a vu naitre et qu’elle chante ave tendresse et émotivité, sans discours politique ou revendicateur.

«Si j’avais voulu tenir un tel discours, j’aurais choisi un autre métier. Moi, je suis une chanteuse et j’ai besoin de faire rêver. Ce qui me drive dans la vie, c’est l’aspect poétique des choses. Je suis déjà une fille très concrète je pense, mais je trouve qu’il manque parfois de mystère, de choses nouvelles.»                                                       Photos: Valerie Jodoin Keaton

Cela dit, la quête identitaire est néanmoins toujours présente chez cette petite-fille d’un grand traditionnaliste inuk. On ne choisit pas l’exil montréalais, depuis maintenant onze ans, sans y laisser une part de soi. Elle a d’ailleurs réalisé un documentaire, «Si le temps le permet» à cet effet et ne manque jamais d’illustrer ses vidéoclips de nombreuses images, souvent époustouflantes, captées dans le Grand Nord.

Si on ne sait jamais vraiment qui nous sommes, Elisapie voit la chanson comme un mega trip qu’elle a toujours souhaité faire et ne veut surtout pas arborer l’étiquette de la «fille qui va nous montrer comment ça se passe là-bas». Bien qu’elle souhaite, à travers son œuvre, partager son bagage culturel de façon subtile et imprégnée d’une certaine approche peace & love. Influences de ces chères seventies, dont celle d’Abba, son groupe fétiche.

Chose que semble avoir très bien comprise Eloi Painchaud, réalisateur de There Will Be Stars. Le magnifique encodé post Taïma. Ce projet qu’elle partageait en duo avec le guitariste Alain Auger et qui nous l’a fait connaître en 2004 avec la publication de leur unique album.

«La rencontre s’est faite comme ça, dans un café, via l’intermédiaire de mon gérant qui est l’un de ses amis. Ça juste cliqué comme ça ne se peut même pas. Je crois qu’il a vu quelque chose dans mes petites chansons. Je lui ai fait entendre un démo en lui décrivant comment j’imaginais certains trucs et lui il comprenait. Sa vision des choses partait de la mienne et il a fait preuve d’une grande humilité. Au final, Éloi m’aura appris beaucoup de choses dont la nécessité rester moi-même et de croire en ce que je pense», raconte la belle entre deux gorgées de thé marocain.

Rester soi-même certes, mais dans un écrin de luxe!


Naissance d’une chanson

Comment est née la sublime chanson «Moi, Elsie» dont le texte est signé Richard Desjardins et la musique Pierre Lapointe ?
J’avais déjà rencontré Richard à l’événement Présence autochtone. Je le savais occupé mais, il y a deux étés maintenant, je l’ai appelé et lui ai demandé de m’érire une chandson. À ce moment là, j’ai compris qu’il acceptait alors je lui ai fait part de mes idées. En fait, il me l’a rappelé plus tard, je lui avais envoyé une lettre avec mes flashs et il s’en ait inspiré. Je n’aurais jamais pensé qu’il irait aussi que ça. Il décrit vraiment les choses comme elles se passent là-bas. Quant à la musique, mon gérant m’avait déjà recommandé Pierre Lapointe mais je ne voulais pas faire la fille qui s’emparait du buzz. Finalement, après avoir même essayé de faire la musique avec Éloi (Painchaud), je me suis dit : «why not ?». Ce que j’aimais de cette idée c’était la perspective qu’il trippe sur le texte et écrive la plus belle musique du monde. Une semaine plus tard la chanson était faite.

Les mots
Lexique qu’Elisapie a rédigé sur un bout de papier au terme de l’entretien en souriant . Elle qui se désole des nombreuses erreurs factuelles commises à son sujet.

Moi = Elisapie de Salluit (Nunavik)

Inuk (singulier)

Inuit (Pluriel)

Inuktitut (langue)

Nunavik (Québec)

Nunavut (Canada)

Pas moi= Les Innus (Montagnais)

vendredi 2 juillet 2010

Entretien avec Victor Démé


Victor Démé - Djon Maya


La douleur sublimée

Entre rock, folk, blues, rumba, salsa, afro mandingue et… country, le Burkinabè Victor Démé chaloupe des complaintes poignantes qui parlent au ciel.

Claude André

Il est de ces artistes dont l’art vous happe le cœur tel une romance au mois d’aimer. C’est un peu ce qui est arrivé à l’auteur de ces lignes dès qu’il a entendu les premières chansons du magnifique Deli, le second chapitre de Victor Démé.

Un artiste né au Burkina Faso qui a appris son métier en écumant les bars ivoiriens au sein du célèbre orchestre Super Mandé mené par la star Abdoulaye Diabaté.

Révélé au grand public européen avec son premier album éponyme paru en 2008, ce fils d’une célèbre griotte et d’un père tailleur a su, grâce à sa voix spirituelle, ses mélodies riches et son authenticité candide, se tailler à son tour une place privilégiée parmi les grands noms de la musique africaine.

Le disque en question s’est d’ailleurs retrouvé au cinquième rang des meilleurs vendeurs catégorie «musique du monde» pour l’année 2009 en France.

Mais la route fut parsemée d’embûches et de tragédies, dont le décès de sa femme et une maladie des gencives, pour cet ancien musulman, qui pour poursuivre sa carrière musicale, se serait converti au catholicisme.
Lorsqu’on lui demande de quoi cause ses chansons, le sympathique interlocuteur s’emporte depuis un taxi parisien : «La chanson «Deli», par exemple, parle de l’amour entre deux humains: si vous achetez un poulet, comme ça, et le gardez chez vous pendant deux semaines et qu’il tourne dans la cour vous n’aurez pas ensuite le courage de l’égorger car il fait désormais partie de la famille. Mais si on achète un poulet aujourd’hui, on peut le faire le jour même puisqu’on ne le connaît pas», raconte le plus sérieusement du monde l’artiste pour illustrer la marchandisation des sentiments et l’amour jetable avant de philosopher sur le fait que certains font des enfants sans amour et, qu’au final, ce sont ces derniers qui paient pour les pots cassés.

Mon ange

En juxtaposant l’aspect douleur mêlée d’espoir de sa musique avec le fait qu’il a dû, en dépit d’une extrême pauvreté, s’occuper seul de trois de ses six filles dans une commune du Burkina Faso après la mort de sa femme en 2005, on se demande si cette dernière, d’une façon ou d’une autre, lui a insufflé la force de persévérer ? 

«Ouf, vous allez loin ! Au début, lorsqu’elle est partie, je croyais que j’avais tout perdu parce que c’est la fille qui a donné la vie avec moi et c’est aussi la seule fille qui a connu la galère avec moi. Je n’avais rien, je chantais dans les cabarets avec des maigres cachets et je faisais tout pour lui donner à elle et aux filles de quoi manger. Aujourd’hui, alors que je pourrais lui donner des conditions normales, elle n’est pas là», soupire Victor avant de confier qu’il a toujours le sentiment qu’elle l’accompagne et qu’il ne peut s’empêcher d’observer longuement les filles qui lui ressemblent lorsqu’il en croise sur son destin.

Vendredi 2 juillet à 20h et samedi 3 à 20h et 22h. Gratos.