vendredi 23 juillet 2010

Cabotins : commentaire & entrevue avec Rémy Girard



Ces gens-là

Une ancienne gloire du théâtre burlesque remonte son ancienne troupe afin de relancer un théâtre d’été à l’abandon et ainsi éviter la banqueroute.

«L’Union des artistes interdit à ses membres de jouer au Théâtre de Variétés de Gilles Latulippe». Dès l’ouverture, le plan sur cette coupure de presse laisse présager une histoire qui s’articule autour du «malentendu» entre la culture du peuple et celle de l’«élite».

Sur fond de manichéisme qui, semble-t-il, avait cours encore en 1985, se dérobe un scénario aux mailles parfois trouées qui ne parvient pas à trouver son rythme malgré des personnages colorés et attachants forts bien défendus notamment par Rémy Girard, Yves Jacques, Gilles Renaud et Dorothée Berryman.

On voudrait bien plonger dans cette histoire qui évoque de beaux souvenirs mais, même en faisait fi de la légère démagogie du scénar (on ne raconte pas que les artistes du Canal 10 rêvaient souvent d’une crédibilité radio-canadienne), ce film est hélas également truffé de gags qui tombent à plat.

Aussi, manie typiquement locale, l’approche relève davantage de la réalisation téléfilmesque que cinématographique. Au final, malgré la louable intention de rendre hommage aux artisans du burlesque une questions demeure : à qui s’adresse –t-on exactement ? Moyen. ** 1/2

Rémy AM-FM

Le sympathique et très sollicité Rémy Girard se souvient d’un temps que les moins de deux fois vingt ans ne peuvent pas connaître…

Bonjour Rémy, on est content de vous revoir à l’écran, ça faisait si longtemps qu’étiez-vous devenu…
Euh non, pas vraiment, je viens de…

C’est une blague, je cabotine…
Euh, j’ai passé un petit bout de temps à la maison au «Chez-nous des artistes». Et je reprends ma carrière et mon théâtre.

Puisque vous êtes très très en demande, avez vous l’impression de susciter de la jalousie auprès de vos pairs ?
Je ne pense pas. En tout cas, ils ne me l’ont pas dit. Non, au contraire, j’ai l’impression d’avoir le respect de mes pairs.

Sur une note plus sérieuse, qui vous a inspiré le personnage de Marcel, Gilles Latulippe ?
Il n’a été inspiré par aucune des grandes stars du burlesque. C’est un personnage totalement fictif.

Avez-vous, vous même, déjà fait dans le théâtre d’été, le burlesque ?
Oui, avec Gilles Latulippe. Pas au Théâtre des Variétés mais à la télévision. On a fait deux spectacles télévisés qui s’appelaient «C’étaient ça le burlesque» où faisait des sketches sur des canevas de Gilles. C’est comme ça qu’on s’est reproché. Aussi, lorsqu’on a joué la série «Cher Olivier» sur Olivier Guimond, c’est Gilles qui était venu me coacher. Il m’a alors appris les règles du slapstick. Celles qu’il faut respecter dans les rapports entre les comiques. C’était très codifié ce genre de comédies.

Cabotins s’articule autour du clash entre culture populaire et culture élitiste, entre Télé-Métropole et Radio-Canada. Cette opposition subsiste toujours ?
Les choses ont beaucoup changé. Aujourd’hui, les deux réseaux c’est bonnet blanc/blanc bonnet. Mais à l’époque oui. Quand Télé-Métropole a ouvert en 1961, tous les artistes du vaudeville y sont allés massivement car les portes de Radio-Canada leurs étaient fermées. Robert L’Herbier et d’autres se sont dits : «On va ouvrir une station populaire avec les gens qui font du théâtre populaire» et ainsi récupérer, si on veut, le succès du vaudeville. Le burlesque/vaudeville sur scène s’est donc arrêté à peu près dans ces années là car tous la plupart des artistes ont pris le chemin de la télévision. Dans certaines séries, on improvisait même sur des canevas, c’était la façon de procéder.

Un exemple ?
On dit que la série Cré Basile !, écrite par Marcel Gamache, laissait beaucoup de liberté à Olivier Guimond. Parallèlement à cela, lorsqu’Olivier, à la fin de sa carrière, est allé à Radio-Canada pour faire La branche d’Olivier, où tout était prévu, il n’a pas été capable et s’est planté.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'aime enormémentRemi Girard, parce que selon moi, c'est un excellent comédien. dans le film sur le bandit québécois Rivard, il était ÉCOEURANT TELLEMENT IL ÉTAIT BON. Le film avait ses excellents moments mais aurait du selon moi focusser sur Girard (donc Rivard) pour raconter les choses selon son point de vue du début a la fin, mais les images étaient magnifiques, les réparties tres judicieuses. Bonne continuité monsieur Girard!