dimanche 28 juin 2009

Cali en Laurentie


En plus d'y signer un guide culturel montréalais bimestriel, j'aurai désormais le grand bonheur de publier des entrevues dans le journal Accès Laurentides. En voici une avec Cali.

Icône en France, le chanteur Cali auteur de la chanson de ralliement «1000 cœurs debout» de la dernière édition québécoise de Star Académie se remémore son séjour en Laurentie.

Claude André

Rejoint à Montréal la semaine dernière alors qu’il a livré un autre de ses mémorables concerts survoltés, Accès a causé de son séjour dans les Laurentides avec le chanteur Cali dans le cadre du film «Magique» de Philipe Muyl paru l’an dernier et dans lequel il tenait un des rôles principaux.

Rôle qui lui a d’ailleurs valu, à Cannes, le Gérard 2009 décerné au plus grand… «désespoir» du cinéma français !

Qu’à cela ne tienne, le natif de Perpignan conserve sa bonne humeur et se dit qu’il ne peut que s’améliorer. Lui qui, finalement, s’est retrouvé en excellente compagnie puisque le prix à été remis chez les femmes à nulle autre que Catherine Deneuve et qui, grâce à ce tournage, a pu découvrir les Laurentides où il compte revenir avec femme et enfants à la fin de sa tournée actuelle.

Cali, dans quelles contextes as-tu découvert les Laurentides ?
Pour tourner «Magique» à l’automne 2007 à Saint-Jovite. C’était super parce que nous étions dans la forêt. Nous avons connu deux mois exceptionnels et vers le 15 septembre j’ai pu voir enfin la forêt jaune devenir rouge quoi. Génial !

Quel était ton mode de vie pendant cette période ?
Parfois on tournait très tôt le matin et quand on s’arrêtait un petit peu on allait en ville. Il y avait un bar qui s’appelait le St-Georges et on y a fait des fiestas mémorables avec toute l’équipe. À d’autres moments, on tournait la nuit et on se retrouvait dans la forêt avec Benoit Brière, Marie Gillain, Antoine Duléry et moi. Cela nous a permis de faire connaissance et on s’est bien marré.

Tu as donc vécu le fantasme de nombreux Français incarné par la célèbre chanson de Line Renaud : «Ma cabane au Canada» ?
Ah oui, c’était vraiment ça quoi. En plus on avait dressé un grand chapiteau et il y avait de vrais artistes du cirque qui étaient là aussi. Une fois, je me suis éloigné de notre condo un peu et dans la pénombre j’ai aperçu deux ombres énormes, gigantesques. Je me suis dit : «mais qu’est-ce que c’est ? Je ne reconnais pas la taille ni quelque chose qui ressemble à cela ? » Puis, quelqu’un près de moi m’a soufflé : «ne t’inquiète pas, ce sont des orignaux !». C’était vraiment incroyable.

Ton condo était situé dans la forêt ?
À l’orée de la forêt. On ouvrait une fenêtre et c’était les arbres quoi !

Vous fréquentiez parfois des restos je suppose ?
Je me souviens surtout de la grande avenue, une rue qui appelle St-Georges. Il y avait quelques restaurants mais je ne sais plus trop. Parfois on faisait du chili et on s’invitait les uns les autres dans nos condos respectifs et voilà quoi.

Festif comme tu sembles l’être, j’imagine que tu as «brossé» de façon mémorable au bar (rires) ?
On rigolait. On faisait des conneries. Je me souviens que le dernier soir on était tellement, on va dire heureux d’être là et fatigués, que j’ai tout renversé par terre : des verres, des bouteilles, n’importe quoi… En tout cas, nous avons reçu un très très bon accueil à Saint-Jovite.

Est-ce que tu as profité de ce séjour pour écrire des chansons ?
Oui. J’avais démarré l’enregistrement de mon album «L’espoir» avant de partir dans les Laurentides et le lendemain de mon retour en France j’ai continué mes séances de studio. Donc j’avais des maquettes de 5 ou 6 chansons en arrivant au Québec que j’ai faites écouter aux acteurs pour leur demander leurs avis et à mon retour j’ai continué à bosser.

C’est au cours de ce séjour que tu as eu un coup de foudre pour la formation montréalaise Arcade Fire dont le son a influencé l’album «L’espoir» ?
Dès le début, Acade Fire est un groupe qui me trouble, me touche, m’élève et m’inspire. Après St-Jovite, j’ai rencontré le réalisateur Scott Colburn qui avait travaillé sur Neon Bible. C’est vrai que ma chanson «1000 cœurs debout», sur laquelle il a travaillé, est très influencée par Arcade Fire.

Justement, n’as-tu pas déclaré un jour à une télé française que le phénomène Star Académie relevait un peu de l’escroquerie ? Et te voilà maintenant l’auteur de la chanson thème de la dernière mouture québécoise de cette émission…
Je ne parlais pas de Star Académie au Québec mais bien de celui en France. Ce n’est pas pareil quoi. Mon ami Francis Cabrel, qui a fait Star Académie ici mais pas en France, pense la même chose que moi. Et puis moi, ce qui m’a beaucoup touché, c’est que malgré le fait que je sois pratiquement inconnu ici des gens sont venus me chercher en France pour ma chanson. Ils ont pris se risque là alors qu’ils auraient très bien pu prendre une pièce d’un chanteur québécois…Et c’est pour ça que j’ai accepté de participer à l’aventure. Et puis ici, on laisse un p’tit jeune arriver avec sa composition, sa chanson…


Pour découvrir Cali
Cd : L’espoir
Dvd : 1000 cœurs debout live

samedi 13 juin 2009

Les Fatals Picards au Lion d'Or




Si je n’ai pas encore vraiment écouté leur dernier disque, le sixième parait-il mais le premier distribué chez nous, c’est néanmoins avec beaucoup d’enthousiasme que je me suis rendu au Lion d’Or mercredi dernier pour découvrir à quoi ressemble sur scène ces bibittes célébrées en Hexagonie; Les Fatals Picards.


Surtout que j'avais entendu le jour même à la radio leur très belle pièce Canal St-Martin et visionné la veille leur célèbre clip qui se fout de la tronche de Bernard Lavilliers. La chanson porte d’ailleurs son nom.


D'emblée, nous sommes séduits par le quatuor dont les membres ressemblent ici à un beauf, là à un «poil» fana de métal et au centre un chanteur qu’on dirait sorti des seventies patchoulisées.


Et tout ce beau monde, qui n’est pas sans évoquer l'ancienne formation humoristique Elmer Food Beat qui rencontrerait un pendant français de Rock et Belles Oreilles, nous dégoupille des chansons ironico-caustiques pas piquées des vers sur des musiques punks, ska, reggae, folk et même disco.


«Est-ce que tu aimes la paix ?», lance entre deux pièces le chanteur pince sans rire «alors lève ta main et agite-là, ça fait reculer la guerre de 20 centimètres. Disons : À mort la guerre». Et ça se poursuit comme ça pendant une première parie des plus endiablée.

Le problème, et il est immense, c’est que l’essentiel de la saveur des Fatals pics réside dans les textes qui, s’ils relèvent parfois de l’exercice de style ou de la recette, font néanmoins mouche la plupart du temps.


Après vérification auprès du célèbre Jérôme, le patron de l’endroit, il s’avère que c’est un membre de l’équipe de tournée de la formation qui assurait le volet sonore de la soirée.

Faudra qu’on m’explique un jour pourquoi les artistes français tiennent tant à se faire accompagner de leur propre soundman puisque la qualité sonore est trop souvent ainsi compromise.


Je me souviens, et ce n’est qu’un seul exemple parmi plusieurs, n’avoir pour ainsi dire rien entendu d’un concert de Jane Birkin à la PdA. Certains spectateurs souhaitaient même un remboursement auprès du sonorisateur qui, cette fois c'était lui, ne comprennait rien pour cause d'accent !


Retour aux Fatals


Pour la seconde partie du spectacle, les chansons livrées de façon acoustiques s’entendaient mieux, heureusement pour nous, et notre bonne humeur. Crescendo, le band est revenu au ska/punk vers la fin pour nous lever de nos sièges histoire de nous faire secouer le popotin et brandir les bras bien haut.


Au rappel, nous avons eu droit à la chanson «interdite» Le jour de la mort de Johnny. Une satire rigolote qui aurait déplu à l’icône française au point que son équipe aurait demandé à Universal, l’étiquette des Fatals et de dieu Johnny himself, de ne pas la graver sur cd.


Notons que Lavilliers, quant à lui, s’est prêté au jeu et apparaît même dans le clip de la chanson qui lui est consacrée…. Qu’à cela ne tienne, la «psychanalyse de groupe préventive et gratuite» est dispo sur le web (voir plus bas). Quoi ma gueule ?


On retournera certes voir les Fatals cet été se moquer des has been qui renaissent pendant les tournées des Restos du cœur, on rigolera de les voir tourner la gogauche en dérision et on lèvera aussi la patte avec eux sur le vedettariat à gogo à leur retour dans le cadre des Francos cet été.


Mais de grâce, laissez le «concepteur sonore» à la maison.