vendredi 26 octobre 2007

Gala de l'Adisq




Juste avant l'halloween, on sort notre chapeau pointu et notre boule de cristal pour jouer le jeu des prédictions et des préférences pour le gala de l'A-10 qui se déroulera dimanche. Voici mon texte publié dans l'édition en cours du Ici.

Album de l'année Populaire

Artistes variés/Duos Dubois

Nous serons six milliards/ Nicola Ciccone

Garou/Garou

Marie-Élaine Thibert/ Comme ça


Certains collègues l’ont qualifié de «karaoké». Mais avec cette relecture d'un pan important de la trame sonore du Québec des 40 dernières années, Dubois a fait banco. Si certaines versions des tubes s'avèrent discutables voire mièvres comme celles en compagnie de Lynda Lemay ou Corneille, nous sommes nombreux à avoir été émus par un Bruel infidèle et, pour une très rare fois également, par une Céline angélique qui se demande Si Dieu existe? Oui, et c'est un sacré businessman...

Choix de l’Adisq : Marie-Élaine Thibert

Album de l’année Pop Rock

Dany Bédar/ Acoustique…en studio !

Daniel Bélanger/L’échec du matériel

Dumas/Fixer le temps

Richard Séguin/Lettres ouvertes

Vincent Vallières/Le repère tranquille

Même si on en a pendu pour moins que cela, notre petite étoile rouge n’ira pas à Daniel Bélanger dont l’album était le plus attendu du lot mais à Vincent Vallières et sa sublimation du quotidien incarnée dans «Le repère tranquille». On pari Un quart de piasse qu’il devra se reprendre

Choix de l’Adisq : Daniel Bélanger/L’échec du matériel

Album de l’année Rock

Xavier Caféïne/ Gisèle

Robert Charlebois/ Charlebois au National-Tout écartillé

Les Respectables/Live au Centre Bell, 22 septembre 20006

Les Trois Accords/Grand champion international de course

Papillon/Pop Rop

Avec au moins dix classiques revisités par des jeunes loups vitaminés, on ne voit pas comment les autres peuvent rivaliser avec ce fulgurant retour de Charlebois alias Garou 1er et cette nomination un peu tricheuse qui nous fait encore tripper un max.

Choix de l’Adisq : Robert Charlebois/ Charlebois au National-Tout écartillé


Auteur ou compositeur de l’année

Daniel Bélanger

Damien Robitaille

Tricot machine et Daniel Beaumont

Vincent Vallières

Vulgaires Machins

Le couple gentil-gentil de Tricot Machine et ses relents passe-partouzes a été la «saveur en vedette» au cours des dernières semaines au point de commencer à en irriter plusieurs. Nous, c’est le marrant, original et déjanté Damien Robitaille qui nous fait encore de l’effet.

Choix de l’Adisq : Tricot machine (pour être dans le coup…)

Chanson populaire de l’année

Les jours de pluie/ Alfa Rococo

La fin de l’homme/Daniel Bélanger

Entre Matane et Baton Rouge/Isabelle Boulay

Sous une pluie d’étoiles/Cindy Daniel

Je l’ai jamais dit à personne/Étienne Drapeau

Laisse l’été avoir 15 ans/Claude Dubois-Natasha St-Pier

Au gré des saisons/Dumas

Mexico/Kaïn

Tangerine/Jean Leclerc

8 secondes/Les Cowboys Fringants

Dégénérations/Le Reel du fossé/ Mes Aïeux

Follow Me remix/Ariane Moffat

Je pars à pied/Vincent Vallières

Exit la racoleuse de l’académicien, les deux tounes de pluie, le vieux hit de Dubois, la gentille d’Isabelle Boulay, la pas mal de Dumas et ça se corse. Bien sûr Dégénérations est top accrocheuse mais voter réac... Reste la moraliste mais poignante 8 Secondes des Cowboys, la canaille de Leclerc (qui refait du Leloup) ou la vieille Mexico de Kaïn. Zaping. On choisi La fin de l’homme ou Je pars à pied ? On préfère partir avant la fin de l’homme. Yep Vallières.

Vote du public : Dégénérations/Le Reel du fossé/ Mes Aïeux

Interprète féminine de l’année

Isabelle Boulay

Luce Dufault

Florence K.

Chloé Sainte-Marie

Marie-Élaine Thibert

Mara Tremblay

Annie Villeneuve

Dufault possède une voix si magnifique que les histoires qui sortent de ses tripes prennent une dimension quasi historique même si sur scène elle manque parfois de oumf. Isabelle Boulay chanterait le bottin que plusieurs seraient émus. Mara nous déstabilise de sa sincérité fragile mais c’est Chloé qui nous a refait découvrir Miron, Desbiens et consort…On vote néanmoins Dufault !

Choix du public : Marie-Élaine Thibert

Interprète masculin de l’année

Daniel Bélanger

Xavier Caféïne

Nicola Ciccone

Dumas

Pierre Lapointe

Richard Séguin

Vincent Vallières

Pour avoir chamboulé la pop francophone et pour sa déclaration «Merde, réveillez-vous ! ». Ici vote Pierre Lapointe.

Le choix du public : En pensant voter pour Éric le public éliera Pierre Lapointe !

Groupe de l’année

Kaïn

Karkwa

Les Trois Accords

Malajube

Mes Aïeux

Trop méconnu du grand public, Karkwa est sans contredit le groupe de l’année comme en témoigne la fascination qu’ils exercent notamment chez leurs pairs.

Choix de l’Adisq : Mes Aïeux

Révélation de l’année

3 gars su’l sofa

Audrey de Montigny

Damien Robitaille

Tricot Machine

Vulgaires Machins

Comme on vous dit tout le bien que l’on pense de Damien depuis au moins trois ans, Ici poke Vulgaires Machins même si le groupe existe depuis 11 ans!!!

Choix de l’Adisq : Tricot Machine

Spectacle de l’année Auteur-compositeur-interprète

Fixer le temps/Dumas

Dans la forêt des mal-aimés/Pierre Lapointe

Perreau et La Lune/ Yann Perreau

Lettres ouvertes/Richard Séguin

Le repère tranquille/Vincent Vallières

Le très conceptuel spectacle de Pierre Lapointe a ébloui mais celui de la bête de scène Yann Perreau pour le dernier souffle intimiste du Quat’Sous demeure historique. Zen, on vote Yin et Yann.

Spectacle de l’année interprète

Les 7/ Artistes variés

De retour à la source/Isabelle Boulay

La fin du monde/Michel Faubert

Les villes où je vais/Mario Pelchat

Quand je ferme les yeux-Acoustique/ Annie Villeneuve

Roulement de tambour, le Ici opte pour le bon yâble Faubert sans hésitation.

Gala de l’Adisq : De retour à la source/Isabelle Boulay

Album de l’année-Alternatif

Western Shangai/ Call me poupée

Mexico/Jean Leclerc

Les matins de grands soirs, Les Breastfeeders

100% Boeuf, Pépé

Compter les corps, Vulgaires Machins

Dilemme. Puisque Dieu Leclerc a déjà tout, on tranche en faveur des Breastfeeders en versant une larmichette pour Vulgaires Machins.

Choix de l’Adisq : Mexico/Jean Leclerc

lundi 22 octobre 2007

La plus grande chanson



J'en parlais avec Daran la semaine dernière, cette oeuvre de Léo Ferré est pour lui, comme pour moi d'ailleurs, la plus sublime chanson au monde toutes époques confondues.

Parlant de chansons, j'ai appris récemment, de la part d'une chanteuse en vue, que Johnny Hallyday serait venu incognito à Montréal il y a quelques temps afin de régler les détails concernant la reprise éventuelle de la chanson Mon Ange signée Tabra/Pineault et créée par Éric Lapointe.

Voilà qui devrait assurer l'avenir financier du petit Leny Tabra, celui là même auquel la chanson s'adresse contrairement à la croyance générale qui y voit une chanson d'amour d'un gars pour sa blonde.

Au fait, j'aimerais souhaiter la meilleure des chances sur le plan santé à Tabra qui fît figure, à une époque, de grand frère pour moi.

dimanche 21 octobre 2007

Nom d'une pipe !

Reçu cette petite parodie du «Silence des anneaux» de la part d'Agathe Pichette (hé hé...) sur face book.
Attention: interdit aux oreilles chastes. Top vulgaire mais trop drôle.

samedi 20 octobre 2007

Je t'attends

Parce que j'ai vu ton faisceau
Près d'une aurore boréale
Parce que j'ai goûté à tes eaux
l'océan de ton littoral

Parce que j'ai frôlé ta noblesse
Sur l'esquif du courage
Parce que sur la vie tu te dresses
Même quand l'amour fait naufrage

Je t'attends

Parce que j'ai sombré tant de fois
Sur mille champs de batailles
Parce que j'ai trouvé dans tes bras
La plus glorieuse des médailles

Parce que tu es ma forêt
ma pleine lune et mon île
Parce que tu es mon secret
Mon rêve le plus fébrile

Je t'attends

Parce que tu débordes de moi
Pour me caresser de ton ciel
Parce qu'il n'est plus d'autrefois
Quand ton souffle m'appelle

Parce qu'il y a ta dignité
Qui fait scintiller les étoiles
Parce que dans ta voie lactée
Je pose mon feux de Bengale

Je t'aime tant

Discographie d'Emmanuelle Seigner


Célébrée par les cinéphiles notamment en raison de ses performances dans Place Vandôme ou dans le classique Lune de fiel, la frangine de Mathilde Seigner et épouse d’un certain Roman Polanski nous présentait récemment son premier chapitre musical, Ultra orange & Emmanuelle. Une œuvre aux ambiances vintages chantée dans la langue de Bowie qui n’est pas sans rappeler Blondie et le Velvet et dont les métaphores évoquent Cohen (ouf…). Rencontre avec une vamp fana de musique anglo-saxonne.

Claude André

Album préféré toutes époques confondues ?
Pas vraiment de préféré mais il y en plusieurs que j’aime beaucoup : «Berlin», de Lou Reed. «Sticky Fingers» des Stones, «Station to Station» de Bowie, «Let it Be» des Beatles.

Premier disque acheté ?
Ah…Je ne m’en rappelle pas. Il y a si longtemps.

Tes idoles d’enfance ?
Quand j’avais 5-6 ans, j’écoutais beaucoup de chanson française comme celles d’Édith Piaf. Brassens, Brel, Léo Ferré. J’aimais beaucoup ce genre de musique quand j’étais petite.

Léo, à 5 ans !
C’est vraiment ce que j’écoutais dans ma famille.

Moi, à 17 ans, je ne comprenais pas encore ce qu’il racontait…
C’est vrai… ? Mais c’est beau quand même. Pas besoin de comprendre. La voix…Moi je suis très sensible aux voix des gens. Je trouve que la voix c’est l’âme. Et Piaf, par exemple, je trouve qu’elle avait une voix superbe.

Tu aimes sans doute Dalida qui possédait une voix d’âme déchirée ?
C’est vrai mais j’aime moins sa musique. Trop variété.

Et quelle est la voix masculine qui te touche le plus ?
Elvis Presley. Pour moi c’est le plus grand chanteur de tous les temps.

Et féminine ?
Il y a plein de voix que j’aime. Piaf, bien sûr. Marianne Faithfull…Blondie aussi, que j’adore. En fait, c’est plus son style de musique que sa voix qui me fait craquer. Il y a aussi Nancy Sinatra…

Qu’écoutiez-vous, Ultra orange et toi pendant le processus d’enregistrement de l’album ? Pierre (Emery), le compositeur des pièces et réalisateur me faisait écouter des choses comme Nico (chanteuse du Velvet) que je ne connaissais pas très bien. En fait je disais : « Nico, c’est horrible. Elle chante faux…» et tout. Et il me disait : « Nooooooon, il y a des trucs qui sont supers ». Et finalement c’est vrai qu’il y a des trucs très très bien.

La musique la plus ringarde que tu aimes ?
Ben…Dalida ! Rires. Delpech ? Ouais, Pour un flirt c’est pas mal. Ou alors Aline.

Ah mais c’est de Christophe ça. Maximum respect. Son album exploratoire «Comme si la terre penchait» est merveilleux quand même, non ?
(Elle opine de chef). Ouais, ce n’est vraiment pas ringard ça (puis, elle hésite). Tu sais, je suis très proche de Christophe. Sur « La terre penchait » il a écrit une chanson pour moi : La man.

Non, vraiment ! Sublime chanson. Comment c’est arrivé?
C’est parce que je le connais bien. Il a vécu avec ma sœur pendant 8 ans.

Mathilde ?
Non, une autre sœur. Donc voilà, il a fait partie de ma famille pendant une période.

Pourquoi ne pas lui avoir demandé des chansons ? Pourquoi as-tu fait un album en anglais ?
Ce que fait Christophe, ce n’est pas le genre de musique que je voulais. Et pour ce style, l’anglais s’y prête beaucoup mieux. Le rock que nous on voulait faire, un peu sale, un peu sixties, ça marchait en anglais quoi.

Mais il y a quand même Noir Désir qui a fait du super rock en français…
Nous sommes d’accord mais je crois que c’est le seul groupe qui a réussi. Gainsbourg est parvenu, en faisant une variété un peu pop, à faire que le français marche. Mais avec le rock pur, comme on a sur cet album, ça ne fonctionne pas.

Tu es une comédienne qui cartonne, quelle est ta musique de film préférée ?
Les bandes-originales des films de Tarantino. J’aimais beaucoup Komeda (Krzysztof) celui qui a fait la chanson du film «Rosemary’s Baby». Il a fait de très belles musiques de film.

Avec ton célèbre Polanski de mari, vous écoutez quel genre de musique ?
De tout. Nous n’avons pas vraiment les mêmes gouts. Lui, il aime la variété. Des choses comme Céline Dion, tout ça…

Tes albums de variétés préférés ?
J’aime bien Raphaël. Et Carla Bruni. J’adore «Quelqu’un m’a dit». En anglais, j’aime moins.

vendredi 19 octobre 2007

Station de metro...sexuels

Comme je viens d'écouter un débat à Télé Qc ayant pour thème «Le Québécois est-il l'homme idéal?» au cours duquel l'auteur Stéphane Dompierre s'est fait littéralement happé par une Pascale Navaro qui considère que l'homo quebecensis molluscus incarne l'homme idéale, me suis rappelé ce petit reportage réalisé à l'automne dernier pour le Ici. Voilà, je vous laisse à cette petite incursion chez les métrosexuels car Peluso arrive pour le gala de boxe diffusé à la téloche ... Allez Bute !


Non, l’homme n’est pas une femme comme les autres comme l’écrivait la grande Simone. Mais dans cette époque des métrosexuels, incarnés par le footballeur anglais David Beckham (dandy urbain qui connaît la mode, les gyms et les cépages), et de son supérieur, l’übersexuel (de l’allemand au-dessus, représenté par Bono ou Philippe Couillard !) qui se préoccupe moins de sa petite personne et sait prendre des décisions, Montréal était mûre pour un centre de beauté pour mecs.

Situé au cœur du quartier des affaires à l’ombre des tours de verre et d’acier, MANN propose «l’unique destination pour les soins masculins à Montréal ». À l’heure ou les ventes dans le secteur cosmétique pour hommes progressent de 30 % par année, la métropole était-elle en retard sur les grandes cités ? « J’ai constaté qu’il y avait une lacune à cet égard sur le marché montréalais », explique Ian Sutherland. « Avec mon ancien emploi, j’ai voyagé énormément et j’ai vu l’ouverture de tels endroits à Londres, Paris, New York. J’ai visité quelques spa, ici, mais c’était vraiment conçus pour les femmes notamment en raison des produits utilisés et de l’environnement. C’est vrai que nous étions un peu en retard, même derrière Toronto ou Vancouver », poursuit le sympathique rouquin d’une voix douce.

Puis, il laisse votre humble serviteur sous les bons soins de l’avenante Kimo pour une manucure. Si on se sent ridicule à prime abord, la jeune femme travaille de façon si naturelle qu’on se laisse prendre au jeu. Le charme opère, c’est la base du commerce, on a, pour un instant, l’impression d’être quelqu’un d’important tandis un homme, fin trentaine, se fait couper les cheveux à quelques pas derrière.

Cette impression fera place à un immense confort jumelé à une détente salvatrice lorsque, dans un cabinet de massage, la dame nous appliquera des serviettes chaudes prélude à un nettoyage facial au son d’une musique relaxante.

Envieux, Louis-Étienne le photographe s’enquiert du nombres de représentes de la communauté japonaise à Montréal tandis que je bénis les dieux d’avoir un jour inventé la geisha moderne.

Frais et dispo, on poursuit l’audace jusqu’à « subir » un bain de pieds suivi d’un massage. Dehors le temps est gris et on se dit : tiens, voilà un cadeau de Noël plutôt sympathique.

Environ $ 99 pour une heure et demi. Le prix d’une bonne bouteille quoi, pas pire pour donner à un homme le sentiment d’être quelqu’un.

www.mannmontreal.com

samedi 13 octobre 2007

De la pression

Rencontré mon amie Linda, la copine de Luc, ce matin au Café Pico qui me racontait qu’elle venait de se faire apostropher par un Black en djellaba qu’elle ne connait ni des lèvres ni des dents. Le type lui a reproché sa tenue osée : bottillons, bas de nylon, manteau vert et jupe aux genoux. Probablement que le fou de dieu s’est senti autorisé à formuler son commentaire en raison du profil arabe de Linda dont le père est maghrébin et la maman, belge. Tétanisée, ma potesse n’a pu eu le réflexe de lui balancer une quelconque réplique. Après on viendra nous dire que les jeunes filles qui décident de porter le voile le font par conscience perso et non par soumission aux exaltés d’Allah. Mais finalement, le type n'avait pas tout faux en ce qui concerne la jupe de Linda : l’était indécemment trop… longue.

samedi 6 octobre 2007

Viser la tête

La France a battu aujourd'hui la Nouvelle-Zélande 20-18 et obtient de facto son passeport pour la demi-finale de la Coupe du Monde de rugby qui se tient actuellement en Hexagonie. Je ne connais que dalle à ce sport mais je suis heureux pour mes potes français. On dit que les All Black, l'équipe néo-zélandaise, fout vraiment la trouille à ses adversaires un peu partout à travers le monde. Jetez un oeil à leur traditionnel haka inspiré de rituels maoris, qu'ils dégoupillent avant chaque match, et vous comprendrez pourquoi.... Vous avez dit craignos?

jeudi 4 octobre 2007

L'artiste doit-il s'engager?



Alors qu’on lui reprochait l’hypermédiatisation de la distribution de riz qu’il avait organisé en Éthiopie affamée, le co-fondateur de Médecins sans frontières et ancien ministre socialiste maintenant sous Sarkozy déclara : « Que celui qui reste assis sur son cul me lance la première pierre.» 

Il est évidemment beaucoup plus facile d’être cynique que de retrousser ses manches et se cracher dans les mains.

Mais lorsque l’on voit des rock stars à la Bono et son prêchi-prêcha moralisateur déménagé aux Pays Bas afin de payer moins de ces impôts qui pourraient aider les plus démunis, on se dit : « Il y a des coups de pieds au cul qui se perdent. »

Qu’on le veuille ou non, il importe d'afficher une certaine vertu lorsque l’on prétend faire la morale aux autres. 

Car c’est bien de cela qu’il s’agit. 

Or, oui cette morale est légitime. Mais encore faut-il que celui qui la dispense soit sincère.

L’artiste, un être ultra sensible par définition, doit, à mon sens, comme le disait Rimbaud au sujet de la poésie, s’emparer du feu de Prométhée pour éclairer la Cité (lire éveiller les consciences). 

Depuis sa tribune, au même titre que le simple quidam, il se doit de «prêter assistance à personne en danger». 

Cela s'opère bien sûr par la prise de la parole. Et la parole, c’est le pouvoir. Tout discours est pouvoir.

Mais cette parole, donc cette morale, peut devenir gênante. 

Lorsque par souci pressé d’adhésion à un camp idéologique l’artiste endosse des combats par pur réflexe où encore quand il se mêle dans la joute politique sans être habilité à le faire (Renaud et son idée de génocide des Palestiniens (Miss Magie) ou le discours paranoïaque et antisémite d’un Dieudonné) l'artiste sème la confusion et brouille l'esprit de fans non initiés. 

Comme le font ces artistes genre Sting qui y est allé jadis de sa petite virée chez les indigènes d'Amazonie soit disant pour enregistrer des pièces qui se sont révélées, au final,  fort payantes grâce à un exotisme de pacotille, l'artiste n'est pas engagé mais businessman.

Or, si l’artiste à le devoir d’engagement, il doit se méfier des la démagogie et de la récupération. 

Elles qui, ne l'oublions pas, sont largement distribuées tant à droite qu'à gauche. 

Le chanteur Michel Sardou, bien connu pour ses idées disons réactionnaires, a suscité jadis de nombreuses controverses en France. Mais, fut-il de droite, il fallait une sacrée paire de couilles pour dire aux Français qui affichaient alors un antiaméricanisme des plus primaire -et assurer ainsi un certain équilibre dans le discours triomphant- que si « les Ricains n’étaient pas là, vous seriez tous en Germanie… ».

Oui, l’artiste doit s’engager donc mais avec sincérité. Et s’il espère devenir encore plus noble, et cela n’est pas donné à tout le monde dans ce monde de business-show, s’opposer aux idées reçues à la sauce du moment. 

Ainsi, bien qu' ostracisé dans l’immédiat, il contribuera à long termes à l'avancement de l’humanité.

Mais en vérité, disons-le, en ce monde où la majorité d'entre-eux vit d'une pitance incertaine, qu'est-ce qu'un artiste engagé sinon qu'un artiste qui possède un contrat d'engagement ?


mardi 2 octobre 2007

Je Rêve



Je rêve d’ivresse sans gueule de bois

De croire encore à toutes ces choses

Qu’au temps d’avant le chemin d’ croix

J’ai aperçu dans la névrose


Je rêve du parfum des essences

Qui me ramèneront au passé

Celui du temps de l’innocence

Que le cynisme a remplacé


Je rêve de rendre enfin les armes

Que j’avais braqué sur mon cœur

Puis de laisser couler mes larmes

En faire des perles de bonheur


Je rêve de marché avec elle

Sous l’ciel de Nouvelle-Angleterre

Et dans une petite chambre d’hôtel

Lui promettre le ciel et la mer


Je rêve de lui toucher les doigts

Et de les poser sur ma tête

De lui raconter ces millions de fois

Que j’l’ai cherché sans la connaitre


Je rêve d’une musique de Glen Gould

Sur le film de nos émotions

Et si le ciel devient trop lourd

Nous inventerons des prénoms








lundi 1 octobre 2007

Le petit cosmonaute


Lors de la correction d'épreuves au Ici la semaine dernière, une erreur s'est glissée dans mon commentaire sur le dernier album de Jérôme Minière. Ladite erreur a eu pour effet de changer radicalement le sens de mon propos qui stipulait que la sophistication musicale de l'artiste devenait plus accessible avec l'album «Coeurs». Or l'erreur laisse entendre exactement l'inverse. Voici la bonne version.


Jérôme Minière
Cœurs
La Tribu/Select

Farfadet timide mais ultra doué de la chanson électro, Jérôme Minière ne verse pas, moins cette fois, dans l’easy listening grand public mais plutôt dans la sophistication. Pas pour rien d’ailleurs qu’il figure parmi les chouchous de la critique et des observateurs de la scène musicale d’avant-garde. C’est d’ailleurs avec la complicité de pointures de la musique actuelle d’ici tels René Lussier aux guitares et basses ainsi que, notamment, Mélanie « Magnolia» Auclair aux violoncelles que le petit cosmonaute a bidouillé cet album qui se veut l’anti thèse de son alter ego Harri Kopter sous lequel il se dissimulait hier encore. Plutôt que de caricaturer la société de consommation, le papa de deux enfants a choisi de forer la mine des sentiments et d’en extraire des chansons qui magnifient la banalité et ses petites brindilles de la quotidienneté. Récipiendaire du Félix de l’auteur-compositeur en 2003, ce Québécois d’adoption laisse transparaître une belle vulnérabilité qui pourrait le voir élargir le cercle de ses amis ici comme en Hexagonie. Une fois n’est pas coutume, on vous exhorte à découvrir le très inspiré clip de la chanson Trains : www.jeromeminiere.ca. **** Claude André