mardi 30 novembre 2010

Entretien avec Roger Tabra, parolier d'Éric Lapointe

Tabra et Lapointe à l'époque où ils se sont rencontrés il y a une vingtaine d'années.
Photo :  Valérie Jodoin Keaton



Des souvenirs sous la frange

Principal parolier du plus récent brûlot d’Éric Lapointe intitulé Le Ciel de mes combats lancé hier à la Tohue, Roger Tabra nous cause de sa relation avec le rockeur depuis les 20 dernières années.

Claude André

Déjà vingt ans que les deux complices ont pris leur première brosse ensemble, laquelle devait déboucher sur leur premier hic : N’importe quoi.

«J’étais programmé dans un spectacle et je lisais un truc dans lequel je disais : Bienvenue même si je ne t’aime plus... Lui, il était dans le coin et il a trouvé cela intéressant comme texte. Ensuite, il est venu m’aborder. Il m’a demandé l’âge que j’avais, 42, et on est rentré ensemble vers l’hôtel où nous logions tous les deux», se souvient Tabra au bout de l’onde.

Quand on lui demande d’évoquer ses plus beaux souvenirs avec Lapointe, l’auteur de la pièce Les années coups de poings  se souvient des remerciements d’Éric à l’Adisq, des appartements partagés sur la rue St-Élizabeth ou Beaudry alors que c’est la mère du chanteur rauque qui leur apportait de quoi bouffer tandis les deux comparses buvaient et écrivaient des chansons.

Aujourd’hui, lorsqu'on le questionne quant à la plus belle qualité de son pote qu’il a retrouvé pour cette album après une période de silence, Tabra n’hésite pas : «Sa fidélité. En amitié en tout cas (rires). Je dirais aussi son talent. C’est une qualité mais il l’a travaillé. Son pire défaut tu dis ? D’avoir du talent». Allez Tabra, un risque : «Alors son pire défaut, c’est moi» rigole le parolier qui travaille en ce moment à son propre album qui devrait paraître au printemps. Un chapitre musicalement proche de Leonard Cohen qui sera, vraisemblablement, produit par Lapointe et réalisé par Paul Baraka.

Au fait, comment se sont effectuées les retrouvailles et pourquoi y a –t-il eu une période blanche entre les deux ? «La vérité c’est qu’il est venu me voir pour son album et m’a demandé si je voulais collaborer avec lui. Je lui ai répondu : et qui d’autre ? Juste toi et moi. J’ai dit ok. … Je ne recherche pas nécessairement la lumière mais j’aimais l’idée de nous retrouver juste tous les deux comme autrefois. Ensuite, il m’a invité à aller l’écrire avec lui dans les Caraïbes.»

«C’est un album dans lequel j’avais carte blanche et j’ai abordé des thèmes de la quarantaine où il est plus fragilisé et moins rock and roll dans l’attitude. Comme pour dire aux femmes, on vous a blessé, on a vécu des années coups de poing Tabra et moi. Il y a aussi une chanson sur quelqu’un qui s’est suicidé pendant qu’on terminait l’album», conclut le poète au sujet de la poignante Tu t'es laissé tomber (Marc)


lundi 29 novembre 2010

Éric Lapointe : rester debout

Rester debout


Quelques semaines après la sortie du premier extrait Jusqu’au bout, Éric Lapointe lancera lundi soir à la Tohu son sixième album studio en carrière, Le ciel de mes combats.
Un album où il renoue avec des complices des premières heures dont le parolier Roger Tabra, le guitariste Aldo Nova et l’as de la six-cordes Stéphane Dufour, qui en assure également la réalisation. Parmi les invités, on y retrouve aussi le guitariste Steve Hill et Claude Pineault (compositeur du classique Mon Ange) et ami depuis toujours.
Comme si Lapointe, après avoir frôlé la mort de près suite à des excès éthyliques, avait voulu renouer avec la présence rassurante de ceux qui ont contribué à sa naissance sur le plan artistique.
L’abstinence nouvelle a-t-elle contribué à dénouer les nœuds de certaines amitiés? «Sûrement. Autant avec Stéphane qu’avec Roger, on n’a jamais vraiment parlé de nos froids. Je pense que c’est un peu comme dans les vieux couples: on a besoin de prendre un break parce qu’on finit par se taper sur les nerfs. Les retrouvailles ne deviennent que plus exaltantes et stimulantes sur le plan créatif», explique Éric en parlant de l’album Le ciel de mes combats.
«Un très beau hasard»
Un titre qui fait allusion aux luttes de Lapointe contre la date butoir qu’il s’était imposée pour la production de l’album mais aussi, évidemment, aux batailles contre ses dépendances. Difficile de créer un premier album dans la sobriété? «Moi, je vais être ben franc là-dessus quoique je ne veux plus vraiment parler de mes problèmes avec la boisson. L’alcoolisme est une maladie que j’aurai jusqu’à la fin de mes jours. C’est un combat quotidien qui ne se gagne pas en public. Je ne suis pas plus fin qu’un autre. J’ai eu mes mois d’abstinence, plus d’un an, mais j’ai eu aussi mes rechutes dont pendant la production de l’album. Le stress d’une nouvelle production, les angoisses qui l’accompagnent et, évidemment, la grossesse de ma blonde qui est arrivée par hasard. Un très beau hasard», confie Lapointe qui, comme de nombreux hommes avant lui, ne réalise pas encore concrètement qu’il sera bientôt papa.
Voilà pourquoi on ne retrouve aucune chanson sur la paternité sur ce tout nouveau chapitre. Cela dit, le rockeur déclare à sa copine des quatre dernières années dans un rock enflammé: Je suis à elle.
Celui qui à une époque confiait à l’auteur de ces lignes qu’il ne souhaitait pas avoir d’enfant parce qu’il n’avait «pas envie de payer pour avoir de la peine» aurait-il changé de point de vue? «Je me suis toujours dit que je n’en voulais pas. Sans doute que j’avais peur de toutes les émotions qui viennent avec. Pis là, c’est arrivé par accident et je n’ai pas trouvé de raison valable, à 41 ans, pour ne pas en vouloir. En fait, j’ai réalisé qu’inconsciemment c’est une idée qui me chicotait depuis plusieurs années. Un absolu? Ça ne sera pas une bouée, mais c’est sûr que ça va donner un sens à ma vie. Et, comme tout le monde, je ne veux pas mourir seul.»
La mort rôde
La mort. Une idée qui semble désormais planée au-dessus de l’artiste qui, on s’en souvient, s’est retrouvé attaché dans un lit à la suite de dérives alcoolisées qui l’on conduit à des déliriums tremens hantés de psychoses.
C’est d’ailleurs pour remercier le public qui le soutient indéfectiblement qu’il chante Aimer pour deux. Une pièce qui suit immédiatement, sur cet album dont l’illustration est signée Corno, la chanson Tu t’es laissé tomber (Marc).
Hymne poignant en forme d’hommage au frère de son meilleur ami qui s’est enlevé la vie il y a quelques mois. «C’est celui qui s’occupait de vendre les t-shirts dans mes spectacles. Il s’est pendu pendant à la production. J’ai vécu ça de proche car c’était comme un membre de ma famille. C’est mon ami qui l’a trouvé et puisqu’il a eu besoin d’en parler j’ai été son oreille. Je suis aussi très près des parents. Roger, qui connaissait le gars, et moi voulions éviter de faire une chanson romantique au sujet du suicide. En même temps, je ne voulais pas le déterrer et fesser dessus à coups de pelle. En fait, je souhaitais exprimer la colère et le remord de ceux qui restent», analyse Lapointe.
Lui qui désormais tente à nouveau de rester sobre et poursuit son entrainement physique quotidien avec le frère de Marc et, surtout, semble plus conscient de la fragilité des choses. Lui qui pour ne plus jamais «retourner là» se tiendra encore et toujours debout face à l’adversité. Jusqu’au bout, les poings serrés sous le ciel de ses combats.

dimanche 28 novembre 2010

Entrevue avec Ludivine Sagnier



En Sagnier pour Ludivine

Devenue symbole sexuel avec Swimming Pool de François Ozon (2003) confirmé par La femme coupée en deux de Chabrol (2007), Ludivine Sagnier  représente aussi l’archétype de l’actrice qui se transforme d’un rôle à l’autre. À la fois lolita ingénue et femme troublante, elle possède «un œil qui inquiète et un autre qui rassure» comme le disait le regretté Alain Corneau, réalisateur de Crime d’amour. Un délicieux film teinté de nord américanité qui sort en salles ces jours-ci.

Claude André

Dans Crime d’amour, vous avez une liaison avec l’amant de votre supérieure. L’hostilité de cette dernière à l’égard de votre personnage vient-elle de cette «trahison» ?
Non, je crois que cela fait partie de la stratégie de Christine que de lui mettre lui son amant dans les pattes. Et puis, il y une relation amoureuse non assumée qui est sous-jacente à leur relation. Il s’agit donc une façon de se rapprocher d’elle.

La France est le pays où l’on consomme le plus de psychotropes per capita et il y a eu récemment plusieurs cas de suicides reliés aux stress dans les entreprises or ces éléments sont évoqués. Alain Corneau a-t-il aussi fait un film sur la modernité ?
Bien sûr. Ce genre de duel est plutôt contemporain parce que les femmes en hautes responsabilités, c’est récent. En plus, dans un contexte masculin ça ne se passerait pas de la même manière : les hommes, s’il y a un problème, ils se cassent la gueule et on en parle plus.

Le titre de notre critique du film sera : le machisme au féminin…
Alors on est complètement dedans ! En France, hors la Défense, il n’y a pas de buildings comme ici. Alors je me souviens de ce sentiment d’enferment, comme dans un aquarium, pendant le tournage. On voyait les gens, à la pause déjeuner, descendre pour aller fumer une cigarette. Comme si tout le monde avait besoin de sortir quoi. Il y a quelque chose de très aliénant dans le fait de rester enfermé. Et, effectivement, pendant le tournage on apprenait tous les jours de nouveaux cas de suicides à France Télécom. Nous voulions raconter un polar qui dans le fond se faisait rattraper par le réalisme du propos, quoi. C’était un peu troublant...

samedi 27 novembre 2010

Crime d'amour avec Ludivine Sagnier


Machisme et harcèlement au féminin
Crime d’amour d’Alain Corneau, un thriller noir et glacial qui capte rapidement l’intérêt
Claude André
On dit que la France est le pays où l’on recense le plus grands nombre de consommateurs psychotropes per capita et, ces derniers temps, on parle beaucoup de suicides dans les grandes entreprises de l’Hexagone.
Le dernier film d'Alain Corneau, qui nous a quitté en août dernier, en fait écho dans un thriller noir et glacial qui capte rapidement notre intérêt.
 Fascinée par la dirigeante de la filiale française d’une multinationale américaine qui les emploie (très crédible Kristin Scott Thomas), une jeune cadre promise à un brillant avenir (Ludivine Sagnier, nuancée et captivante) devient la confidente et protégée de cette femme de pouvoir qu’elle admire.
Mais les bons sentiments étant souvent intéressés, la bienveillance apparente de cette dernière, qui lui servira implicitement son amant en guise d’amuse-gueule, se transformera en harcèlement psychologique grâce à un stratagème machiavélique qui, de la déclaration d’amour empreinte de confidences à l’humiliation publique, décèle habilement le modus operandi des manipulateurs de cet acabit.
Mais la jeune arriviste n’est pas aussi naïve qu’elle en a l’air et sa réplique sera à la hauteur de son ressentiment tandis que l’appareil  judiciaire des hommes en prendra pour son rhume.
 Bien qu’il ne soit pas aussi puissant que ceux de ses mentors Fritz Lang et Alfred Hitchcock, le dernier film d’Alain Corneau  où il n’y a finalement que des méchants s’avère fort évocateur et efficace malgré quelques faiblesses notamment en ce qui a trait à l’enquête policière.
 *** 1/2


Demain, entrevue avec Ludivine Sagnier

vendredi 26 novembre 2010

Lucky Luke, retour en force

Lucky Luke contre Pinkerton

Enfin, une relève convaincante pour le légendaire cowboy.

Claude André

Depuis le décès du scénariste René Goscinny en 1971, quelques auteurs ont tenté de reprendre le flambeau de la série Lucky Luke dont l’humoriste et imitateur Laurent Gerra.  Hélas, aucun n’est  parvenu à atteindre l’esprit raffiné, l’humour subtil et l’étoffe scénaristique de celui qui signait aussi les Astérix en compagnie du dessinateur Uderzo. 

Or, avec Lucky Luke contre Pinkerton, les  bédéphiles retrouvent enfin une nouvelle aventure de «L’homme qui tire plus vite que son ombre» sans avoir l’impression qu’il s’agit d’un imposteur.

Si elle ne s’avère pas aussi exquise que La Diligence (album préféré des lecteurs), cette histoire signée par les écrivains Daniel Pennac et Tonino Benacquista est non seulement délicieuse mais également, au second degré, porteuse d’une réflexion sur l’ingratitude du vedettariat et sur les dangers de dérapages inhérents à la délation. 

Surtout à une époque où tout le monde peut connaître la vie de son voisin en quelques clics de souris diront les plus pessimistes.

Relégué au rang de vacher à la retraite par l’arrivée spectaculaire d'un nouveau héros en la personne du détective Pinkerton (fondateur de l’agence du même nom) qui vient d’appréhender les Dalton en plein hold-up, notre poor lonesome cowboy voit son étoile pâlir jusqu’au jour où il découvre les véritables manœuvres de Pinkerton. De leur côté, les Dalton sont libérés en raison de la nouvelle surpopulation carcérale !  Savoureux et réjouissant. ****/5 

Lucky Luke contre Pinkerton
Scénario : Pennac et Benacquista
Dessin : Achdé

jeudi 25 novembre 2010

Hôtel Morphée : à surveiller



No Vacancy

Entre Karkwa et Pat Watson, Hôtel Morphée devrait se tailler une niche assez rapidement.

Claude André

On se le disait au Festival de la chanson de Granby, Hôtel Morphée devrait tailler sa route. L’ami Saulnier, programmateur aux FrancoFolies, est déjà sous le charme. Lui qui les a invités cet été, leur a promis de remettre ça lors de la prochaine édition.

C’est que la formation rock en jette tant sur scène que dans les écouteurs.

Menée par une violoniste blonde à la dégaine torturée, Laurence Nerbonne, la bande est composée du violoniste Blaise Borbën-Léonard, du contrebassiste Pierre-Alexandre Maranda, du guitariste André pelletier et du batteur Stéphane Lemieux .

En plus de la maturité du corpus musical, (deux membres issus du Conservatoire), c’est le climat d’urgence accentué par un chant aérien (allô D. Dufresne) et des violons haletants qui confèrent à cette musique son aspect «évasion à la maison des fous».

«Le moment où l’album s’est fait ressemblait à une «évasion de l’asile». Les 4 chansons ont été composées durant cette période. Tant sur le plan musical que pour les textes, il s’agissait du sentiment que nous vivions. Je dis «nous» car on compose en groupe. Bien que j’écrive les textes, je crois que les gars et moi sommes assez proches pour que ces derniers comprennent à quel moment je me situe dans ma vie et dans mes émotions. Oui, il y a quelque chose d’assez torturé», explique la chanteuse professionnellement artiste peintre en parlant du maxi Novembre est mort  lancé il y a quelques jours.

Évidemment, on ne peut s’empêcher de songer à Dédé Fortin, à Dehors novembre, mois des morts… «Il y a un peu de ça. On y retrouve aussi les antidépresseurs. Sans en parler d’une façon, je l’espère, trop clichée, je pense qu’il y a une tendance générale à se geler. Plusieurs d’entre-nous voudrions dormir et nous réveiller un mois plus tard», explique la belle qui admire la liberté d’artistes comme Karkwa, Watson ou la regrettée Lhasa.

«À la base, notre groupe est constitué de musiciens et nous avons beaucoup de mal à nous identifier à la chanson bien que l’on souhaite rejoindre le plus grand nombre possible. Cela dit, il  est important pour nous de demeurer à l’affût des nouvelles choses qui sortent », poursuit l’artiste qui espère un jour brasser la cage consensuelle avec des grands happenings musicaux.

Parions que l’Hôtel Morphée affichera complet très bientôt.

Souad Massi : Ô Houria

Souad Massi
Ô Houria

Rockeuse algérienne devenue folkeuse en France, Souad Massi a confié la coréalisation de son 4ième encodé au maitre du folk français, Francis Cabrel avec lequel elle chante sur un duo. 

Lui dont l’influence est ici positivement manifeste. 

Au final? Une voix particulière chaude qui nous emporte en français et en arabe sur des airs accrocheurs ennoblis de guitares riches ornées et de fragments maghrébins. Écoutez la très accrocheuse Une lettre à…Si H’ Med  ***/5

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mardi 23 novembre 2010

Florent Pagny

Florent Pagny
Tout et son contraire

Il est de ces artistes que d’emblée on ne peut piffer tant ils semblent rouler les mécaniques et arborer une suffisance suspecte.

Il le sait et répond en chanson avec humour : Si tu n’aimes pas  Florent Pagny. Bon point. 

Ensuite, une suite de tubes éventuels très formatés mais au propos pas si cons qui ne sont pas sans évoquer le rock-variété du Goldman des eighties. 

Les midinettes apprécient beaucoup… **1/2/5 


lundi 22 novembre 2010

Martin Léon et Les Atomes. Entrevue.

Sensualité multicolore


Mutations groovy, seventies et down tempo pour Les Atomes de Martin Léon.

Claude André

Martin Léon s’est posé de nombreuses questions ces derniers temps. Ce genre de questionnement qui détermine nos choix et croyances style : «y a –t-il une vie après la mort ?»

Le chaleureux gus qui nous accueille dans son petit studio annexé à sa demeure du Plateau est convaincu que si. Que nos atomes ne font que se transformer en autre chose pour assurer la suite de la vie. Comme ce fut peut-être le cas, il y a un mois, pour ce monsieur qui subitement, sur la rue où habite l’artiste, a été frappé d’un malaise qui l’a conduit directement à l’hosto.

Qu’arrive –t-il lorsque notre esprit quitte notre corps ? , s’est alors demandé Martin. La magnifique chanson Je redeviens le vent, qui clôt cet album musicalement luxuriant, devait naitre peu de temps après.

Le mot luxuriant, «sous le soleil exactement», dirait Gainsbourg un des maitres de Martin Léon, n’est pas vain.


Inspiration asiatique

En effet, c’est parmi les nuages d’Asie, à l’automne 2009, que le projet s’est manifesté. «Les Atomes, c’est le premier texte que j’ai écrit dans l’avion qui me menait de Tokyo à Bangkok. Puis, à un moment je suis arrivé à Tonsai Beach dans la province de Krabi, dans le sud de la Thaïlande. Il y avait un bar où régnait une bibliothèque, tous les gens qui passent par là laissent des livres, des hamacs se balançaient ici et là, des gens fumaient des pétards, d’autres qui faisaient l’amour…», se souvient Martin avec ce regard vers les cieux qui nous sustente à notre tour. Puis, il nous expliquera plus tard que c’est cette atmosphère particulière qu’il a décrite à ses musiciens afin de les diriger vers l’ambiance suave et charnelle dont est imprégné l’album.

«C’est dans des huttes de paille, le matin de lendemains de party, sous des pluies torrentielles dans des cabines dans la jungle et dans le centre-ville de Tokyo où une autoroute de 5 étages jouxtait, d’environ 25 pieds, un jardin composé de vieillards qui s’adonnaient au tai chi que sont nées ces chansons. En les apercevant, je me suis dit : ce qui les unit ensemble, ce ne sont que les atomes !», poursuit le volubile bidouilleur bien calé sur une chaise de plage en tissu entre un piano droit et un ampli à lampes. Objet précieux auquel on peut attribuer le son des seventies que l’on retrouve sur certaines pièces aux effluves funky.

Nu dans la gouache

Entres les ambiances trip hop et lesdites références seventies, ce sont parfois les thèmes musicaux de certaines téléséries cultes style Hawaï 5-0 qui ont servies d’indications aux musiciens quant à certaines ambiance.

Car Martin Léon, également compositeur pour le cinoche, bien qu’il ait quelque chose à dire, est d’abord un arrangeur ultra doué. En témoigne d’ailleurs ce Félix remporté il y a peu qui nous observe depuis le haut du piano. «Quand j’écris une phrase, j’entends les arrangements. Avec Martin Lizotte, mon pianiste, on veut que les gens vivent une expérience lorsqu’ils écoutent l’album munis d’écouteurs de qualité. J’aime le groove sensuel, ce qui se passe en Angleterre sur les labels indépendants c’est vraiment mon truc. Tu sais, ce n’est pas facile de faire des beats lents. Mais je suis inspiré par le down tempo. À 80 bpm, ça va tout seul. Je me sens alors comme lorsque je fais de la gouache tout nue à quatre pattes étendu sur le sol...»

Le bruit des bottes


Yann Perreau: Le bruit des bottes from Bonsound on Vimeo.

dimanche 21 novembre 2010

Entrevue avec Michel Folco sur l'enfance d'Hitler




Folco : Sans faux col

Auteur de Dieu et nous seuls pouvons (1991) qui devait initier la saga d’une famille de bourreaux, l’auteur à succès Michel Folco était de passage chez nous cette semaine histoire de présenter La jeunesse mélancolique et très désabusée d’Adolf Hitler. Un autre roman qui imagine, avec le peu d’information dont nous en disposons, l’enfance du plus célèbre bourreau de tous les temps. Rencontre avec un personnage à la fois truculent, cultivé, un tantinet provocateur et éminemment sympathique.

Claude André

Est-ce que l’adaptation cinématographique de votre premier roman devenu Le Bâtard de Dieu vous a rebuté du cinéma ?
En France, les gens faisaient la ligne pour sortir tellement c’était mauvais. C’est plutôt le cinéma qui s’est rebuté de moi. Ils sont vachement superstitieux dans cette industrie et si un premier film ne marche pas…Je n’ai plus jamais eu de contact ni quoi que ce soit. Même avec le producteur qui était également le metteur en scène.

Votre livre n’aborde pas la gestation de l’antisémitisme de Hitler. Était-ce, puisqu’il faut un minimum d’empathie pour adhérer à une personnage, une stratégie afin d’évacuer d’emblée son côté le plus antipathique ?
Non, parce que après tout ce que j’ai lu sur la petite enfance, l’enfance, ses parents, bref le background, il y avait de l’antisémitisme ambiant. Mais lui ne l’était pas, antisémite. Du moins pas encore. On situe les premières manifestations en 1918-19. Juste après la première guerre mondiale (Folco évoque une théorie selon laquelle c’est au contact de pacifistes juifs qui n’avaient pas fait la guerre qu’Hitler serait devenu antisémite. Il relatera d’autres thèses en cours d’entrevue.)

Le sujet est très délicat, j’ignore si vous êtes Juif, mais on peut évidemment être accusé d’avoir eu des «intentions» en écrivant un livre comme celui-là. Surtout de la part de ceux qui refusent d’humaniser Hitler ?
Certains refusent de le voir jeune en photo. Ça leur paraît impossible, intolérable. On ne peut être aussi banale que ça et devenir Hitler. Il faut des sources, peut-être mystiques… c’est très curieux.

Le refus de l’humaniser ?
Complètement, moi c’était mon propos inverse. Tout ce que je lisais le dépeignait comme cela, d’une grande banalité : psychorigide,  aucun humour… Freud dit que l’enfance, c’est le cœur de l’homme. Tout ce qui est important serait jouerait de 0 à 5 ans. Or, pendant cette période Hitler, dont le père douanier était constamment à l’extérieur de la maison, a été complètement pourri par sa mère et par sa tante. Jamais on lui a dit non. Quand son père a prit sa retraite et a tenté de régir tout le monde, Hitler avait 5 ans et tout de suite il s’est rebellé. À partir de ça, il a vécu une succession de rébellions contre son père qui souhaitait en faire un fonctionnaire. C’est là que tout s’est joué, de 0 à 5 ans. Pas l’antisémitisme mais le caractère fonceur et sûr de lui…

Puisque l’on sait qu’Hitler n’a pas eu d’enfants, comptez-vous lui en attribuez un illégitime afin de poursuivre une saga éventuelle ou vous avez fait le tour ?
Non, non, non. Je compte même le faire survivre au bunker et en faire le bibliothécaire de l’enfer du Vatican. Ecoutez, pour les curés et pour les catholiques, Hitler c’était du pain béni. Il était anti communistes et anti Juifs. Les deux ennemis de la chrétienté… poursuit l’écrivain qui nous assure que ses personnages à lui devraient croiser la route du Führer dans les prochains romans :  «puisque c’est la guerre, ils s’affronteront.»  





vendredi 19 novembre 2010

Copacabana avec Isabelle Huppert







Se réinventer en couleur

Isabelle Huppert casse son image et dégoupille de nouveau l’étendu  de son registre dans un divertissement plutôt sympathique et grand public


Claude André

Après nous avoir mystifié, notamment, avec son rôle austère d’une femme en quête d’un sens à sa vie dans Villa Amalia de Benoit Jacquot l’an dernier, revoici (on skip deux films) la sublime Isabelle Huppert dans un registre diamétralement différent : une baba cool insouciante et bariolée qui n’en rate pas une et en fait toujours trop.

Au grand dam d’ailleurs de sa fille Esméralda qui aspire, de son côté, à une vie confortable et bien rangée. Un rôle correct mais beaucoup moins solaire défendu par Lolita Chammah qui est, à la ville, une des trois enfants d’Isabelle Huppert.

Entre les petits boulots, son soupirant et ami désœuvré et un sens des valeurs plus côté bohème que coté en bourse, Babou (Huppert) qui se désole de l’effritement de son ancienne complicité avec sa fille de 22 ans, se voit invité par cette dernière à un repas en tête à tête. 

Trop heureuse, celle qui était hier encore la maman «vachement cool» décide de la recevoir à l’indienne pour se faire annoncer au final par Esméralda qu’elle compte bientôt se marier et ne souhaite pas voir la voir, elle sa propre mère, à la réception car elle en aurait honte! Choc. Il faut voir toute la détresse dans le regard de la formidouble Huppert

Comme à Ostende 
Bientôt ressaisie, Babou décroche un plan un peu fumeux à Ostende et vends, hors saison, des appartements en multipropriété histoire d’offrir au moins un beau présent à sa progéniture pour l’occasion.

Chocs de valeurs avec sa collègue et colocataire imposée dans l’immeuble qui jonche la station balnéaire, rencontre avec un docker qui deviendra son «objet sexuel», prise d’affection pour un jeune couple de SDF (sans domicile fixe) Copacabana de Marc Fitoussi s’avère une souriante comédie dramatique sur les rapports parfois tendues entre mère et fille ponctuée d’une critique sociale sur le monde de la vente agressive. 

Malgré une finale un peu décalée en regard du film en général, ce divertissement ne passera certes pas à l’histoire mais vous fera vivre un moment agréable orné de sourires sonores. *** 

mercredi 17 novembre 2010

Les Cyniques, réédition

Les Cyniques

réédition

«Amateurs d’humour qui honnissez la rectitude, réjouissez-vous : voici les Cyniques !» 



Telle pourrait être la présentation de cette réédition en format cd de trois vinyles de la célèbre formation qui a fait rigoler la fin des sixties.

Précurseurs de Paul et Paul, RBO et autres Zapartistes, les Cyniques s’avéraient parfois épais, souvent subtils mais toujours mordants et leur humour a particulièrement bien vieilli. On se repasse en boucle
La police et le sexe (vol.5)



 *** ½ CA.

samedi 13 novembre 2010

Dany Laferrière : l'être ambigu

Conversations avec Dany Laferrière fleure bon le café rare et les idées riches.

Claude André

Qu’est-ce que tu aimerais que l’on dise de toi ? «Que je suis un être ambigu», lance le titulaire du Prix Médicis 2010 et auteur de L’énigme du retour à la conclusion de ce livre qui recèle, entre autres raretés, deux entrevues qui comportent les mêmes questions autour de Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer mais avec 25 années d’écart !

C’est à grand coup de lucidité poético-ludique que Dany Laferrière a accepté de répondre à Ghila Sroka, une proche amie des 25 dernières années histoire de lever le voile sur cette ambiguïté revendiquée.

Et ce qui rend ce recueil d’entretiens si précieux, c’est qu’en plus de l’amitié et du respect qui en émaillent les pages, les questions de Ghila Sroka sont non seulement pertinentes, tant sur le plan littéraire que personnel,  mais toujours appuyées soit par des passages de l’œuvre de Dany ou des réflexions de grands auteurs qu’il affectionne particulièrement dont Borges.

Fondatrice des magazines Tribune juive et La Parole Métèque, Ghila Sroka est une battante qui s’oppose aux idées reçues et ne refuse jamais les joutes intellectuelles. Sioniste de gauche et présidente du Comité des Juifs pour le Oui lors du dernier référendum au Québec (1995), elle a été classée par le Magazine Châtelaine d'octobre 2008 parmi les 20 femmes «décoiffantes» de la planète.

Un livre pétillant de tendresse et d'intelligence à lire partout, même chez le coiffeur. ****/5

Conversations avec Dany Laferrière
De Ghika Sroka
Les Éditions de La Parole Métèque 217, p.

Les deux protagonistes vous attendent dimanche le 14 novembre à 14 h00 chez Renaud-Bray, 4380 St-Denis.

vendredi 12 novembre 2010

Le coeur d'Auschwitz, une enquête bouleversante

Puisqu'il sort en dvd cette semaine, revoici mon texte sur ce film magnifique écrit au moment où il était présenté en salles. 


Un cœur dans l’horreur

Même au milieu de l’horreur, la grandeur de l’âme humaine peut parfois fleurir et traverser le temps.

Claude André

Alors qu'il s'est retrouvé au Centre commémoratif de l’holocauste de Montréal par hasard parce qu’il attendait un rendez-vous, le documentariste Carl Leblanc a posé son regard sur un objet qui l’a illico fasciné : le cœur d’Auschwitz.

Pas plus gros qu’un caillou, cet objet en forme de cœur et recouvert d’un tissu arborait un «F» brodé. Se déployant tel des origamis, il contenait une dizaine de page de papier collées entre-elles sur lesquelles étaient inscrits des vœux signés, parfois d’un simple prénom.

L’objet avait été confectionné dans le plus grand secret par des codétenues qui l’ont offert, le 12 décembre 44, à la jeune Fania qui célébrait ce jour-là ses 20 ans à …Auschwitz.

Une histoire touchante

Au moment d’écrire ces lignes votre interlocuteur ressent encore une profonde émotion qui lui dresse les follicules pileux au garde-à-vous : huit ans après sa visite au Centre commémoratif, Carl Leblanc nous livre un film qui s’avère un triomphe des mots et des petits gestes d’apparences banales sur l’horreur la plus abjecte.

Puisqu’il ignorait s’il tenait une  histoire, Leblanc qui a pu s’appuyer sur le travail exceptionnel de la recherchiste Catherine Pelchat, a entrepris de filmer l’enquête. Son but était non seulement de retrouver la fameuse Fania devenue octogénaire mais également ses compagnes d’infortunes s’il en restait encore en vie.

On ne vous dévoilera pas les effets chocs mais, parmi les moments porteurs d’une lourde charge émotive, mentionnons le retour à Auschwitz de Fania, la réunion de rescapées qui comparent leur numéros tatoués à l’avant bras, cette petite fille au Centre commémoratif fasciné par le cœur qui arbore le keffieh palestinien, une rencontre intergénérationnelle bouleversante dans une école franco de Montréal et, notamment, la chanson de fermeture de Daniel Bélanger, La folie en quatre, on ne peut plus pertinente et en français (bravo à Leblanc pour sa détermination) !

Bien qu’en première partie le docu semble aller nulle part, et c’est ce que souhaite nous partager le réal, on se retrouve donc avec un casse-tête qui, au gré des voyages en Israël, au Brésil, en France et en Allemagne, finit par constituer une œuvre d’une profonde beauté qui touche à l’universel : la noblesse du cœur. ****/5


mardi 9 novembre 2010

Eddy Mitchell, Come Back



Eddy Mitchell
Come Back

Cinquante ans de musique dans le chapeau, Eddy Mitchell revient pour un propret mais pas con dernier tour de piste aux reliefs blues et country souvent accrocheurs. 


Entre les évocations nostalgiques émaillées d’arrangements riches de l’ancienne Chaussette noire, on retrouve des personnages dépassés par la modernité et cette envie de grands espaces propre au fantasme américain. *** 

lundi 8 novembre 2010

Nico lelièvre : Foultitude



Nico Lelièvre
Foultitude


Parmi les artistes trop méconnus d’ici, il faut placer le «P’tit gamin» au sommet de la liste. 

Après deux excellents albums dont Parallèle en 2008, ce vilain gentil garçon sensible, sympa et spirituel submerge se son studio pour nous offrir une nouvelle mouture électro-pop-rock ornée de guitares assassines et de refrains entrainants qui ne devraient pas déplaire aux fans d’un Dumas. 

On aime. *** ½ CA.

Lancement ce soir à la Salla Rossa.

samedi 6 novembre 2010

Dan Bigras : Le gars des rues



Arrangé avec le gars des rues


Pour ses vingt ans, le Show du refuge frappera fort avec Marjo, Loulou Hughes, Marie-Hélène Thibert, Michel Louvain, Éric Lapointe et, notamment, Marc Hervieux qui seront entourés d’une section de cuivres et d’une chorale.

Depuis 20 ans, Dan Bigras brandit le flambeau du Refuge et enfile le panache de grand manitou du traditionnel spectacle dont les profits servent à améliorer le sort des jeunes de la rue.


Cela dit, l’auteur de ces lignes n’avait pas été très tendre sur les ondes de Vox  à l’endroit du dernier chapitre musical de l’artiste lors de sa parution à l’automne 2009. Un disque intitulé Fan où Bigras reprend, en grande partie, des standards de la musique américaine.

C’est le cœur lesté d’appréhensions que je me suis rendu dans un resto de la rue St-Hubert afin d’interviewer le gaillard aussi reconnu pour sa passion pour les arts martiaux mixtes en me disant, histoire de me donner contenance, qu’au-delà des éventuels différends, la cause du Refuge demeure juste et noble et cela devrait suffire à trouver un terrain d’entente.

L’accueil est poli. Chose rare, Bigras sourit. Puis tend la main. Très vite, il prendra sur lui de briser la glace après que je lui eu demandé de brosser sa liste d’invités. «J’ai un peu la tête pleine, je t’enverrai la liste car, en plus, je dois m’occuper de mon show tiré de Fan…Ce disque là, je l’ai fait pour mon fun à moé. Je n’ai pas reçu de subvention et je n’ai rien demandé à personne. Je me suis dit : on va le jouer au lancement et c’est la seule fois qu’on le fera. Finalement, on se retrouve avec de nombreux spectacles programmés dont plusieurs dans des festivals. C’est super trippant pour moi de le jouer ça live et on se retrouve qu’avec des belles salles car celles qui sont trop petites ne peuvent pas recevoir se spectacle. Mais ne t’en fais pas, je ne juge pas les goûts de ceux qui n’en n’ont pas», lance Bigras fier et souriant mais pas triomphaliste en évoquant mon commentaire sur l’album et ce spectacle qui comporte 21 musiciens sur scène !

Du monde à la messe

Et c’est grâce aux rencontres qui découlent de ce disque où il a fait appel à un Big Band jumelées à la présence bienveillante de Gregory Charles, aussi chef de chorale en plus d’être un juke box humain, que ce show devrait, encore une fois, faire des flammèches.

Bien qu’il ne dévoilera pas les surprises qu’il prépare pour ce spectacle qui, comme à l’habitude, s’est élaboré tout au long de l’année au gré des rencontres, l’ancien drop out semble pour le moins enthousiaste : «En plus de mon band régulier, on ajoute Mélissa (Lavergne) aux percussions, plus le Big Band auquel s’ajoutent deux choristes et une chorale qui sera présente tout au long du show».

Tentera-t-il de nouveaux des contres emplois comme lorsque Michel Louvain avait interprété Mon Ange en duo avec Lapointe alors que celui-ci a entamé ensuite La dame en bleu ? «On ne peut répéter une bonne affaire comme ça. Comme je ne pourrais trouver un autre Tue-moi. Je ne cherche jamais c’est moments là, je tente cependant de trouver un autre moment magique. Et lequel le sera, je l’ignore. Comme je l’ai dit à la conférence de presse, il y aura une couple de surprises. Ce n’est pas juste du suspense, c’est seulement que je n’ai pas terminé de monter le show», rigole l’artiste. Parions que ses reprises de l’album Fan seront, une fois sur scène, exaltantes.
Sans rancune mon homme.

17 novembre au Théâtre Saint-Denis 1.



Quelques solutions…

On lui donne 5 $ ou un sandwich ?
Un sandwich, c’est une bonne idée. Moi je donne 2 $. Refuser de lui donner de l’argent en se disant qu’il va aller acheter de la dope ne le désintoxiquera. En fait, tout ce que tu ferais serais de refuser de l’aider. Ce qui les blesse le plus, c’est lorsque les gens passe et ne les regardent pas. Ça revient à leur dire : «je refuse que tu existes» et de c’est de ça qu’ils souffrent, calice.

Abandonner toute forme de répression ?
Oui, la répression lorsqu’il y a un acte criminel. Mais pas des contraventions qui s’élèvent à $ 140 pour avoir craché par terre, sacré (!) ou traversé la rue à la mauvaise intersection trois fois de suite sans parler du détournement de mobilier urbain pour s’être assis sur un bloc de béton…

Les centres d’injection de drogues contrôlés, oui ou non ?
Ça ne réglerait pas leur sort mais ça améliorait certes le dossier en ce qui a trait au nombre de décès à la suite à la transmission de maladies mortelles par voies intraveineuses. On éviterait aussi beaucoup d’overdoses. On sait par ailleurs que l’illégalité de la chose ne fait que pousser les jeunes à s’enfoncer dans les milieux criminels.

Un système d’éducation plus efficace ?
Il faudrait un meilleur système d’éducation et de santé ainsi qu’une façon plus adéquate de financer les organismes qui tentent de récupérer ceux que nous échappons en tant que société, soutient en substance Bigras en faisant un parallèle avec les sommes que l’État octroie aux banques, pétrolières et autres.