jeudi 29 novembre 2007

Richard Séguin : Au pied de la lettre

Un an après la publication de ses très belles «Lettres ouvertes», Richard Séguin poursuit sa quête.

Claude André

Le song writer au cheveux d’argent qui a tout récemment reçu de chaleureuses accolades de la Socan pour ses nouveaux «classiques » Protest Song et Tu reviens de loin, diffusé plus de 25 000 fois sur les ondes hertziennes, est également l’auteur d’un chapelet de tubes qui devaient, l’an dernier, aboutir au superbe encodé «Lettres ouvertes».

Une œuvre aussi intime que touchante qui fleure bon la maturité et l’achèvement artistique. C’est d’ailleurs autour de cet opus que s’articule le concept du spectacle en formation complète de cinq musiciens (en plus de six techniciens) qu’il trimbale par les temps qui courent. Spectacle au cours ces derniers et leur figure de proue dispensent, bien sûr, des pièces récentes mais aussi plusieurs tubes réarrangés pour notre plus grand bonheur nostalgique.

«Tu sais, moé je suis au service de la chanson. Tout ce que tu fais en amont de ça vient prendre son sens quand je passe deux heures avec le monde sur la scène. Tout est orienté vers ce rendez-vous là. Cette fois, ce sont les nouvelles chansons qui ouvrent le chemin à ça. Ce ne sont pas les anciennes qui viennent comme une locomotive. On a construit ce show là d’une façon différente et j’aime cela car ça procure une autre lecture. Tu sais, nous avons revisité les pièces sans clavier. Il s’agit vraiment d’un univers de guitares. Simon Godin et Hugo Perreault, deux solides, ont fait une sacrée belle job de guitares là-dessus… », s’enthousiasme le Richard lui-même encore solide, droit et fort comme un chêne dans notre paysage musical.

Illusions perdues

Toujours debout donc (il a d’ailleurs expédié par courriel une pétition contre la privatisation du Mont-Orford à votre serviteur après l’entrevue), Richard Séguin a néanmoins perdu quelques idéaux au fil du temps. Comme en témoigne la chanson Des allumettes pour s’éclairer dont le texte, malgré qu’il soit livré à la deuxième personne du singulier, représente en fait le je si singulier de notre folk singer national.

«Les idéaux ? Il faut en avoir une grosse dose en partant parce que ça se dilue à la cuisson», s’esclaffe cet homme qui frappe aux portes du matin. Puis, il reprend plus sérieusement : « Moé, je trouve qu’il y a un côté très très positif à la désillusion. Ça te fait réagir de façon plus concrète dans des choses très au jour le jour comme c’est le cas pour notre implication pour le Mont Orford. Mais, ce n’est pas encore gagné cette affaire là. Ils ont trouvé 10 000 façons de contourner en refilant le dossier au municipal qui va régir les parties du parc amputées. Et nous savons évidemment que leur première préoccupation n’est pas l’écologie mais bien de rapporter plus de taxes et de favoriser le développement pour les gens alentours. Il reste donc encore 480 acres à réintégrer dans le parc », soupire le chanteur qui a bâti, fidèle à ses habitudes, son dernier spectacle autour d’une phrase thématique. Cette fois, il s’agit aussi du titre d’une récente chanson : Qu’est-ce qu’on leur laisse… ?

1er décembre

Salle André-Mathieu

Laval

450.667.2040

514.790.1245

dimanche 25 novembre 2007

Fred et Nicolas Pellerin


Entre vous pis moé pis la boîte à beurre, il s’en publie une trâlée de records trads dans nos contrées à chaque année. Or, il faut vraiment résolument maîtriser le genre d’une main de maître tel Monsieur Lambert (avec lequel joue Nicolas dans le Bébert orchestra) ou apporter un élément nouveau façon Faubert pour se démarquer ou, encore, afficher une touchante voire poignante sincérité. C’est le cas ici.

Bien qu’ils soient parfois verts comme peut l’être occasionnellement le Beaujolais nouveau, l’as des conteurs et son frangin Nicolas nous proposent des chansons d’une exquise rareté glanées dans le répertoire de mère-grand, de l’arrière grand-père ou parmi les 911 interprétations réalisées par des anciens et capturées sur bandes par l’ancien maire du Village de Mont-Carmel.

Ce qui assurait d'emblée un corpus pour le moins étoffé. Au final, les deux farfadets et leurs voix empreintes des sanglots propre aux vieilles âmes sont ressortis de chez leur voisin Jeannot Bournival (Les tireux d'roches), chez lequel ils ont enregistré en toute simplicité, avec un chapelet d’histoires d’amour brisées qui, bien dépouillé, verse des larmes de westerns, de blues et même de reggae. Touchant. *** ½ Claude André

Tounes suggérées pour téléchargement : L’île aux loups, Ripanpan

samedi 24 novembre 2007

Vincent Vallières

Qui voudra bien m'accompagner au concert de Vallières ce soir, voilà ma question existentielle.

Sur la route

Casquette de camionneur nonchalante et chemise à carreau pour unique drapeau, Vincent Vallières trace sa route folk dans le cœur de nombreux amateurs de chansons simples mais bien ficelées.

Claude André

«Évidemment, il s’agit d’un genre qui est peut-être peu original et où les surprises ne sont pas nécessairement les plus grandes. Quand tu écoutes un disque de Vallières, tu ne t’attends pas à être étonné mais je pense que mon talent premier est d’écrire des chansons simples et c’est là-dessus que j’ai envie de miser encore. Je sens que je commence à peine à maîtriser cet art là, que j’ai encore tout à y apprendre», analyse l’auteur du «Le Repère tranquille» au bout du cellulaire lorsqu’on lui demande s’il entend poursuivre la même route folk pour la suite des choses.

Lui qui présentera cette semaine à Montréal deux de ses derniers concerts en formation complète de 4 musiciens avec, cette fois, le retour du franc-tireur Olivier Langevin à la six-cordes. «Olivier nous avait quitté un bout de temps car il était parti jouer avec Galaxie 500 en Europe. On ne se connaissait pas vraiment, lui et moi, avant le début de notre tournée. Quand je l’ai appelé, je me disais : «c’est sûr qu’il ne viendra pas jouer dans mon band. Il n’en a sans doute rien à branler.» Je croyais que le genre de chansons que je fais ne peut pas intéresser un gars comme Langevin qui est capable d’aller dans des affaires vraiment plus poussées comme le démontre les derniers projets qu’il a fait avec Galaxie et Fred Fortin qui frôlent parfois la musique progressive. Je l’ai tout de même appelé. À ma surprise, il était bien content de l’invitation. Après 4 ou 5 shows les choses se sont placées et on est devenu des criss de bons chums. Je suis vraiment heureux de cette rencontre et c’est sûrement ce qui me reste de plus précieux de cette tournée là», raconte Vallières qui peut-être fière de la route parcourue depuis sa première tournée intitulée en 2003 intitulée Trois fois l’printemps en compagnie de deux autres chanteurs : Louis-Étienne Doré et Pépé

L’angoisse ?

Ainsi, après plus d’une centaine de représentations de son dernier spectacle qui a effectivement confirmé son talent de folk singer et sa place au sein des valeurs sûres locales, le papa de deux enfants regagnera bientôt son repère tranquille familiale de Magog pour plancher à l’écriture de son prochain chapitre. Et n’en sortira que pour quelques événements extérieurs ici et là.

Après avoir trimbalé ses tubes Un quart de piasse, Je pars à pied, Café Lézard et autre Le repère tranquille, le gus est-il angoissé à l’idée de quitter les chambres d’hôtel, la camaraderie virile et les poutines nocturnes pour se retrouver face à cette quotidienneté dont ont sait qu’elle occasionne souvent des passages dépressifs pour les bardes au repos ? « Tu voudrais des anecdotes, hein. J’aimerais te dire des choses qui soient pertinentes dans le cadre d’une entrevue…Quand nous partons sur la route, un coup que nous sommes dans un truck plus de deux jours, on entre dans un univers parallèle. Pis là, il y a comme un contact avec la réalité qui n’existe carrément plus. Ta bulle, ça devient tes musiciens, tes techniciens, les chambres d’hôtel et les salles de shows. Et tout ce qui se vit autour de cela doit demeurer dans le truck car ça n’a aucun criss de bon sens ! », rigole le chanteur qui bien qu’il aime siffler quelques cervoises après les concerts a mis une croix sur les poutines histoire de ne pas devenir trop adipeux.

Quoique la meilleure, il a oublié le nom de l’endroit, se commande à Jonquière entre le bar à spectacles et mico-brasserie La Voie Maltée et le stand de taxi.

Souvenirs, souvenirs... Craint-il de se sentir comme le junkie en manque de came après la tournée ou est-il soulagé ? «C’est la première fois de ma vie que ça me fait ça. Je suis comme à cheval entre les deux. Il faut réapprendre à vivre une fois que la route est terminée. Je vais retrouver mes vendredis et mes samedis. Écouter des films. Me remettre à écrire…» Et qui sait, rêver de la prochaine tournée avec son chum Olivier?

Vincent Vallières

Ce soir !

20h30

Le National


vendredi 23 novembre 2007

Mauvais pressentiment

Depuis mercredi soir, il y a une chose qui me tarabuste : ai trouvé un avis de courrier recommandé dans ma boite aux lettres.

Il y a parfois des vestiges d'une vie jadis rock and roll qui reviennent me faire des coucous : «Serait-ce en lien avec la garde de ma fille?, Un vieux compte de cellulaire impayé de l'époque où je faisais écouter des shows live en direct au téléphone à mes complices féminines du moment? ? Une poursuite en libelle en lien à des propos offensants que j'aurais tenus en ondes...», bref un petit pincement au coeur m'accompagne donc depuis.

Or, ce matin au Pico en cherchant la chronique de Martineau, histoire de faire le vide mental, j'ai soudainement, tel Archimède dans son bain découvrant la poussée des liquides sur les corps immergés, crié «Eurêka, j'ai la solution !»

Me suis en effet souvenu que je m'étais, lundi dernier, moi-même expédié une lettre enregistrée qui enveloppait quelques textes issus de ma modeste plume !

Technique de précaution juridique communément nommée «copyright» des pauvres.

Drôle d'émotion que de se sentir soulagé et con à la fois.

Faudrait que je commence à appliquer les leçons puisées dans mes livres de pop-psycho.

mercredi 21 novembre 2007

L'envol

Voilà quatre ans que t'es partie
Pour faire la paix avec les anges
Bientôt quatre que j'ai peur la nuit
D'revoir ce regard si étrange

Celui que tu m'as adressé
Afin de me faire comprendre
Que tu ne pouvais plus continuer
Que tu choisissais de te rendre

Ça fait quatre ans que t'es plus là
Je n'arrive pas a y croire
Je sais qu'un jour tu reviendras
Mettre fin à mon purgatoire

On pourra trinquer comme avant
À la fontaine de nos royaumes
Nos silences se feront en chantant
Et on s' moquera d'nos fantômes

Tu voudras savoir mes amours
Je changerai encore de sujet
Tu chanteras le temps de velours
Celui d'avant les regrets

Ça fait quatre ans que t'es plus là
Je n'arrive pas a y croire
Je sais qu'un jour tu reviendras
Mettre fin à mon purgatoire

Je te parlerai de l'enfant
Qui touchera à ta lumière
Et il reviendra le bon temps
Celui du temps où t'étais fière

On croire enfin au bonheur
Comme quand j'étais tout petit
On pourra peut-être changer l'heure
De ton envol au paradis


à la mémoire de Margot

Claude André
21 avril 1997

lundi 19 novembre 2007

Sylvie Paquette : Élégance pop

Six ans après son dernier chapitre, Sylvie Paquette propose un album nouvel opus clair-obscur qui rend hommage au sentiment amoureux.

Claude André

Coréalisé par ce ludique chercheur musical qu’est Daniel Bélanger et son complice Paul Pagé, «Tam-Tam» est l’album qui pourrait propulser Sylvie Paquette hors d’une relative clandestinité. Avec sa voix susurrée qui explore parfois les aigus, ses cordes nostalgiques, ses enveloppes aériennes, ses voix d’accompagnement qui prennent parfois un aspect de chorale ce disque de chanson d’amour évoque la pop sophistiqué d’une Françoise Hardy. « Après coup, je me suis rendu compte que les tounes que nous avions retenues, avec lesquelles nous avons décédé d’aller plus loin dans les arrangements, étaient toutes des chansons d’amour. Parce j’en avais d’autres qui ne l’étaient pas. Puis, j’ai paniqué un peu en me disant : est-ce que ça fait cucul des chansons d’amour ? Comment rester crédible en chantant une chanson d’amour alors qu’on en entend tellement ? Finalement, je me suis dit : cool, ça va passer. Car les paroliers avec lesquels j’ai travaillé ont livré des textes qui ne sont pas clichés», raconte fébrile la blonde artiste qui ne s’arrête que lorsqu’on lui fait remarquer en souriant que son bol de café au lait refroidit.

French touch


Vrai que les textes de Martine Coupal, Frédérick Baron, Dave Richard, de Sylvie elle-même ainsi que celui d’Alain Leprest, référence parolière s’il en est une au sien du gotha français, ne sont pas piqués des vers. Ajouté à cela les ornements musicaux si riches de la palette Bélanger et vous voilà avec une tisane tilleul citron-miel fort savoureuse.

Clin d’œil à la magique Les P’tits papiers de Gainsbourg avec Les Valises, orchestrations funky qui donne l’impression d’avoir fredonné cette chanson petit avec Sous les feuilles, voix sexys gainsbariennes sur Longtemps avec moi, on pourrait facilement faire croire que cet album arrive directement d’Hexagonie. «C’est un album francophone. À un moment il y a une chanson qui s’appelle Difficile qui est un clin d’œil à Air. C’est vrai qu’il s’agit d’un disque un peu éclaté. Moi, j’ai toujours chanté pas québécois, différemment de ma façon de parler. J’ai toujours été inspiré ainsi. L’enveloppe musicale, tu dis ? Ce n’est pas country, pas folk, pas trad… Pourquoi ne pourrait-on pas venir de Montréal avec un son comme celui-là ? Tu sais, il y a Internet, on achète des disques venus d’ailleurs…», explique l’intense et sympathique chanteuse qui défend bec et ongle son petit dernier et à laquelle nous avons cru bon de rappeler qu’en ce qui nous concerne, ce son, était loin d’être une tare. Très loin.


Sylvie Paquette
Tan-Tam
Audiogram/Select
Albums dans les bacs demain..

vendredi 16 novembre 2007

Joachim Alcine


Guerrier de la lumière

Le québécois d’origine haïtienne Joachim Alcine, titulaire de la couronne des super mi-moyens de la WBA (154 livres) défendra son titre le 7 décembre prochain au Centre Bell.

Claude André


Une banlieue industrielle sise au Sud de nulle part. Avec un ami, on se pointe au gymnase des frères Grant. Otis, le miraculé d’un accident de voiture, entraîne un jeune boxeur. Un petit monsieur en costard vient nous annoncer que nous avons loupé de 10 minutes la séance de sparring entre un cet ancien champion et Alcine, un nouveau monarque depuis son triomphe du 7 juillet dernier contre le héros des ghettos malgré qu’il soit sale type, Travis Sims. Victoire qui a fait vibrer les sportifs du Québec et l’ensemble des Haïtiens qui ont suivi le combat à la téloche depuis les Caraïbes.

On observe sur un mur un visage peint au pochard qui nous rappelle au doux souvenir d’un jeune boxeur décédé prématurément. Un drapeau d’Israël et un autre du Liban reposent accrochés ensemble au fond du gym. Le petit monsieur revient nous signaler que le « roi » est sous la douche. Coquet, il se ferait beau avant de nous rencontrer, rigole-t-il.

Il arrive. Vrai qu’il arbore une belle dégaine. On monte dans un bureau histoire de trahir le boucan saccadé des coups de poings dans les sacs qui résonnent. Assis face à Ti-Joa, comme le surnomme ses amis, on observe l’athlète qui pèse actuellement 159 livre. Son regard est doux. Sa voix est clame. Celui qui a commencé à se faire remarquer en démolissant Stéphane Ouellet en 64 secondes en 2004 vit véritablement son fameux «moment présent ».

S’il peut sembler quelque peu hurluberlu auprès de certains journalistes cyniques, le Lavallois arbore la sérénité et la force tranquille de ceux qui possèdent la foi. Hypersensible, il parlera avec émotion des jeunes et de la communauté haïtienne qui ont, pour une rare fois, un modèle. « Ils viennent par groupe de 4 ou 5 frapper à la porte de mes parents pour demander que j’ouvre un gymnase. Chose qui sera faite dès que je trouverai un local d’ici 5 mois», assure-t-il en bougeant les yeux au moindre son, résultat de réflexes longtemps affûtés.

La grande motivation

Lorsqu’on lui demande pourquoi il vaincra le Panaméen Alfonso Mosquera (19-5-0, 7 K.-O.), classé au 14e parmi les aspirants, Alcine (29-0-0, 18 K.-O), nous évoque une loi fondamentale : «Pour atteindre le succès, qu’importe la discipline, il faut accepter de souffrir». Bien sûr, mais encore ? « Je vais gagner parce que je veux rester le modèle et l’ambassadeur d’Haïti. Lorsque l’on fait vibrer un peuple, on ne peut pas se permettre le lendemain de l’abandonner comme ça en perdant un combat », explique –t-il avant de causer de sa motivation première qui demeure sa famille et les ensuite les enfants pauvres.

Avant d’être champion Alcine avait tout à gagner. Désormais, il a tout à perdre. Est-ce que cela change la préparation ? «Avant de remporter le titre, j’ai été malade. Ulcère d’estomac, problème de glande, infection à l’avant bras gauche dont les antibiotiques devaient détruire mon système immunitaire et, deux semaines avant le combat, boum, une gastro qui m’a complètement mis à terre… »

Avait-il l’impression alors que sa puissance supérieure l’abandonnait ? « Dieu nous met des obstacles pour tester notre foi mais ne nous abandonne pas. Je lui ai demandé, en ouvrant la bible pendant la semaine précédant le combat, de m’indiquer le passage que je devais lire. Je suis tombé sur les sept étoiles de Jésus Christ (Apocalypse de Jean 1 ndlr) et par pur coïncidence le combat était programmé pour le 7 du 7 ième mois en 07. Le septième jour de la semaine et il s’agissait de ma septième ceinture…Ça n’a rien à voir avec la loterie 6/49. Mais lorsque l’on parle à dieu...»


Une arme secrète ?

«La peur ? Pour vous dire la vérité, le bon dieu a mis sur mon chemin ce qu’il me fallait. La confiance que je ressens à travers ma femme et ma mère. Parce que ces deux femmes peuvent voir avant que les choses se fassent. Et c’est quelque chose qui est très fort. Ce n’est pas n’importe quel individu qui peut posséder un don pareil. Par exemple, pour mon affrontement avec Stéphane Ouellet, elle m’avait dit que le combat serait court, très court, plus que je le pensais (64 secondes)». Et pour le 7 décembre ? « Elle m’a affirmé que le combat était gagné mais refuse de me dire comment. Tu sais, alors qu’elle devait accoucher à tout moment de notre deuxième enfant, je me battais ce soir là au Casino. Lorsque je l’ai appelé après mon combat à l’hôpital pour lui annoncer ma victoire, elle m’a dit : je sais déjà. Tu la mis k-o au huitième round ! », sourit-il. Serein.

jeudi 15 novembre 2007

Question

Ma petite Noa (4 1/2 ans) vient de me poser une question plutôt embêtante: La Fée des dents, elle fait quoi avec les dents?

Si quelqu'un possède la réponse...

mardi 13 novembre 2007

France D'Amour: Le goût des autres


Si l’enfer c’est les autres, le bonheur serait-il les uns ? Tout porte à croire que si lorsque l’on rencontre France d’Amour.

Claude André

C’est qu’elle s’est tricotée un p’tit bonheur et une place enviable au sein du gotha de la pop kèbe, cette émule de Rickie Lee Jones dont les deux coups de cœurs musicaux de l’année en cours sont les albums de Tricot Machine et Avec pas de casque qu’elle a repérés grâce à l’émission Baromètre diffusée à Vox.

Avec son nouveau disque optimiste et hop-la-vie aux accents rock parfois assez vitaminés, ses allusions aux Leloup, Colocs et autres Bélanger s’écouleront assurément à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires tant la fille casquée possède le sens de la mélodie qui tue. Cependant, tout le mystère qui entoure le succès de la chanteuse ne se limite pas à sa musique. Que des fans collectionnent tout sur elle est banale. Mais qu’une Française, qui l’a découverte en vedette américaine de Garou, décide d’immigrer ici pour s’en rapprocher et assister à tous ses spectacles peut en dire plus long. Cas isolé, certes, mais il démontre peut-être en partie pourquoi le public de France D’Amour est composé majoritairement de femmes. En plus de vraiment s’intéresser aux autres, de ne pas jouer les grosses têtes, et d’assurer une image de fille forte et intrépide, la chanteuse qui dit avoir une propension naturelle au bonheur fait également office de grande sœur pour tout un pan de jeunes filles (et moins jeunes) qui vivent pas procuration ses histoires ou se sentent réconfortées par ses chansons. Comme se sera le cas avec des titres comme Ma sœur ou Le bonheur te fait de l’œil.

Émoi, émoi, émoi

À 40 balais bien sonnés, France D’Amour considère avoir «fait le tour de son nombril» mais cela n’explique pas tout au sujet du concept des autres qui se dessine en filigrane tout au long de l’album. Cela serait-il imputable à l’âge qui rend plus humble ? À une thérapie ? «Le concept a commencé avec une chanson que j’ai faite pour ma sœur dont c’était l’anniversaire et qui n’allait pas bien. Je lui ai organisé un surprise party et tout. Une des personnes avec qui j’ai fait l’album m’a suggéré de l’intégrer. Ensuite, j’ai fait une chanson pour mon band qui s’appelle D’amour PQ. Les gars, avec leur petit côté orgueilleux, on tellement trippés. Puis ensuite, la chanson qui s’appelle Les autres. Je n’ai pas prémédité ce concept mais quand j’ai réalisé avec le recul que j’avais fait le tour de mon nombril dans les autres tounes, il s’est imposé. Puis lorsque tu parles des autres, tu parles de toi aussi ». Justement, difficile, pour une femme de surcroît, d’enfiler la guitare de rockeuse à 40 ans ? « Moi, personnellement, je trippe à vieillir. Je ne voudrais pas être con comme je l’étais à 20 ans. Le corps ? Ouais, c’est la seule chose un peu dommage», raconte la belle avant que l’on cause de la chanson sur le Québec Je l’appelle ma maison. « Moi, j’adore les Québécois. À 20 ans, je n’aurais pas pu dire cela, je ne connaissais pas mon monde. Avec une journaliste, on en est venue à la conclusion, en parlant des accommodements, que c’est comme si le Québécois avait été un gros boutonneux il y a ben longtemps et serait devenu un Brad Pitt qui pense encore qu’il est un gros boutonneux ! »

France D’Amour
Les autres
Tacca/Select

dimanche 11 novembre 2007

Ce frisson

Tu incendiais la fin du monde
Tu allumais toutes les étoiles
L’éternité dans les secondes
L’enfance me tendait ses voiles


Tu m’emmenais sur les nuages
Tu m’enseignais la dignité
N’avais plus peur de l’orage
Quand t’étais à mes côtés


Mais ce matin dans le journal
Une photo qui te ressemblait
Y’avait quelque chose d’anormal
Dans le texte qui défilait


Puis tout à coup j’ai lu ton nom
C’était de toi dont on parlait
J’ai ressenti l’immense pression
Sur ma p’tite vie qui se noyait


J’ai pleuré pendant des semaines
J’ai même voulu tuer les dieux
Ton visage m’inspirait la haine
Et je souffrais aussi pour eux


Il n’y aura pas de pardon
C’est toi l’bourreau pas la victime
Car pour chacun de tes frissons
C’est une enfance que t’assassines


Non, il ne s’agit absolument pas d’une histoire personnelle. Ce petit texte m’a plutôt été inspiré à l’époque où je fréquentais très affectueusement la belle Sonia qui, par ses fonctions de sexologue, travaillait avec des « délinquants sexuels » dans une maison de transition gardée secrète de l’est de Montréal. Maison dont les fenêtres donnaient sur une cour d’école ! C’était quelques temps avant que ne soit dévoilé au grand jour l’affaire Guy Cloutier.

Martin Léon: Le facteur vent


Le Facteur vent
La Tribu/Select

Cinq ans après Kiki BBQ et son chaleureux accueil de la part de nombreux observateur sauf quelques dissidences (une ?) dont votre serviteur qui avait du mal avec les textes disons minimalistes joualisants, retour de l’ex Ann Victor. Et ma foi, l’introspection généreuse empreinte de questionnements proposée est fort probante. Merci Leonard Cohen et son aura qu’il a rencontrés. Avec un son planant qui nous convainquit en spectacle, le bidouilleur qui a également eu la chance de suivre un jour les enseignements du gigantesque Ennio Morricone propose un univers aux teintes vaporeuses, country, reggae valse et poétique. Et il y a de la chair autour de l’os. Comme les sublime Le Râteleur et Je m'demande que votre serviteur déguste quotidiennement depuis des semaines. Sustentez-vous. *** *

Autres tubes:
Je m'demande
L’enfer est sold-out
Pour mieux s’aimer

dimanche 4 novembre 2007

Coups de coeur infidèles


Avec, hélas quelques jours de retard, Belliard c'était le 2. Une photo d'Alexandre Belliard en bonne compagnie renaudienne pour se faire pardonner...

Quelques rencontres charnelles que nous ne voudrions pas louper au Coup de cœur.

Claude André

Après le pacte des loups scellé avec le doué écorché Alexandre Belliard le 2 novembre à 20h30 au Lion D’or, nous nous reviendrons filer à l’anglaise le 5 au même endroit pour le spectacle jazz, soûl, blues de la formation anglo Moriarty. Du nom de l’ennemi juré de Sherlock Holmes. Celui là même qui aurait été mordu par le célèbre chien de Baskerville…

Parlant de canins, c’est avec un préjugé favorable que nous irons renifler le Husky. Ce jeune écorché qui tient son pseudonyme d’une morsure canine subie au cours de l’enfance. Analogie avec une blessure d’amour qui tarderait à se refermer ? Peut-être percerons-nous le mystère. En plus, avec notre veine de cocu légendaire (c’est la veine qui est légendaire), nous auront droit à la formation Chocolat menée par Jimi Hunt, le prince de l’underground montréalais obsédé par les femmes qui a sans doute cocufiés plusieurs mecs. Le gus offrira le même soir et au même endroit son rock garage psychédélique. On dit que la formation est top malade sur scène. Cabaret du musée juste pour rire le 7 novembre à 20h30

Hélas, comme nous ne disposons pas du don d’ubiquité, on loupera ainsi le spectacle de Thomas Hellmann, ce bon chien dont nous savons dore et déjà qu’il est de race singulière comme ne peux que l’être un croisement de Brel et Tom Waits. Il officiera le dernier spectacle de la tournée L’appartement sur la scène du Club Soda dès 20 h.

Comme si on s’était donné le mot pour nous écarteler la conscience déjà fragile, le rock n’ country des Fréres (sic) Cheminaud et leur prose fermentée dans le houblon fera swingner Le Lion d’Or dès 20h30 en compagnie l’Acadien J-P Leblanc et des Suisses du Gypsy Sound System.

Si jamais on survit à cette nuit d’enfer et d’alcôves viriles, on ira le lendemain (8 nov.) se lécher les blessures dans le cinoche aux teintes country, folk, aériennes et tomwaitiennes top sophistiquées de Magnolia au Lion d’or dès 20h30.

Chose certaine, le 11 pour clore l’escapade frénétique, nous serons fidèle au rendez-vous fixé par un Vincent Vallières solitaire au Lion D’Or à 20h00. Chienne de vie…

Diane Dufresne


Une erreur (oui, je sais), qui laisse entendre exactement le contraire de mon propos réel, s'est glissée dans l'édition en cours du Ici lors de la révision de mon commentaire sur le dernier cd de Diane Dufresne. Voici la bonne version.

Effusions

Disques présence/Select

Trésor national qui ne vibre plus depuis un moment pour la pop classique, Diane Dufresne a donc réquisitionné la lumière pianistique d’Alain Lefèvre. Échange à la fois intense et introspectif pendant 6 chansons. Michel Donato, également invité dans cette démarche faite de rencontres disparates mais cohérente prend le relais pour le volet observation du monde sur lequel on retrouve un vibrant hommage à la terre signé Hubert Reeves ! Avec un lyrisme à la fois subtil et empreint d’envergure chapeauté par les arrangements de cordes de Marie Bernard, le 25 ième opus de l’albatros multicolore de la chanson planera encore longtemps sur les récifs de nos âmes fracassés.

**** CA

J’t’aime plus que j’t’aime

Mille et une nuits

Desperado du désespoir

Alors loubard anonyme, Roger Tabra avait lancé à l’auteur de ces lignes, entre deux clopes roulées et quelques scotchs que son « plus grand rêve serait de voir son nom recensé parmi les dictionnaires de la chanson ».

Avec plus de 250 chanson endisqués par, notamment, Johnny Hallyday, Laurence Jalbert, Éric Lapointe et France D’amour, celui dont un texte ouvre le dernier disque de Diane Dufresne s’apprête à enfiler ses plus beaux habits noirs pour l’hommage qui lui sera rendu dans le cadre du Festival du monde arabe de Montréal.

La voix éteinte par la maladie mais le verbe toujours haut, ce fils de Kabyle qui ne sort pratiquement plus de ses appartements de l’Est de Montréal, bosse en ce moment au prochain disque d’Éric Lapointe en plus de préparer le sien dont le titre sera «Pro Memoria»... Tant que l’encre continuera de couler dans ses veines, cette vieille canaille écriera sa désespérance chantée par les autres qui deviennent autant de biographe d’une vie jadis très mouvementée et dont nous pourrons connaître quelques chapitres dans un roman à venir.

Hommage à Roger Tabra

Avec France D’Amour, Éric Lapointe, Michel Rivard… et consort sous la direction musicale de Claude Pinault

Mercredi 7 novembre à 20h00

La Tulipe