jeudi 29 novembre 2007

Richard Séguin : Au pied de la lettre

Un an après la publication de ses très belles «Lettres ouvertes», Richard Séguin poursuit sa quête.

Claude André

Le song writer au cheveux d’argent qui a tout récemment reçu de chaleureuses accolades de la Socan pour ses nouveaux «classiques » Protest Song et Tu reviens de loin, diffusé plus de 25 000 fois sur les ondes hertziennes, est également l’auteur d’un chapelet de tubes qui devaient, l’an dernier, aboutir au superbe encodé «Lettres ouvertes».

Une œuvre aussi intime que touchante qui fleure bon la maturité et l’achèvement artistique. C’est d’ailleurs autour de cet opus que s’articule le concept du spectacle en formation complète de cinq musiciens (en plus de six techniciens) qu’il trimbale par les temps qui courent. Spectacle au cours ces derniers et leur figure de proue dispensent, bien sûr, des pièces récentes mais aussi plusieurs tubes réarrangés pour notre plus grand bonheur nostalgique.

«Tu sais, moé je suis au service de la chanson. Tout ce que tu fais en amont de ça vient prendre son sens quand je passe deux heures avec le monde sur la scène. Tout est orienté vers ce rendez-vous là. Cette fois, ce sont les nouvelles chansons qui ouvrent le chemin à ça. Ce ne sont pas les anciennes qui viennent comme une locomotive. On a construit ce show là d’une façon différente et j’aime cela car ça procure une autre lecture. Tu sais, nous avons revisité les pièces sans clavier. Il s’agit vraiment d’un univers de guitares. Simon Godin et Hugo Perreault, deux solides, ont fait une sacrée belle job de guitares là-dessus… », s’enthousiasme le Richard lui-même encore solide, droit et fort comme un chêne dans notre paysage musical.

Illusions perdues

Toujours debout donc (il a d’ailleurs expédié par courriel une pétition contre la privatisation du Mont-Orford à votre serviteur après l’entrevue), Richard Séguin a néanmoins perdu quelques idéaux au fil du temps. Comme en témoigne la chanson Des allumettes pour s’éclairer dont le texte, malgré qu’il soit livré à la deuxième personne du singulier, représente en fait le je si singulier de notre folk singer national.

«Les idéaux ? Il faut en avoir une grosse dose en partant parce que ça se dilue à la cuisson», s’esclaffe cet homme qui frappe aux portes du matin. Puis, il reprend plus sérieusement : « Moé, je trouve qu’il y a un côté très très positif à la désillusion. Ça te fait réagir de façon plus concrète dans des choses très au jour le jour comme c’est le cas pour notre implication pour le Mont Orford. Mais, ce n’est pas encore gagné cette affaire là. Ils ont trouvé 10 000 façons de contourner en refilant le dossier au municipal qui va régir les parties du parc amputées. Et nous savons évidemment que leur première préoccupation n’est pas l’écologie mais bien de rapporter plus de taxes et de favoriser le développement pour les gens alentours. Il reste donc encore 480 acres à réintégrer dans le parc », soupire le chanteur qui a bâti, fidèle à ses habitudes, son dernier spectacle autour d’une phrase thématique. Cette fois, il s’agit aussi du titre d’une récente chanson : Qu’est-ce qu’on leur laisse… ?

1er décembre

Salle André-Mathieu

Laval

450.667.2040

514.790.1245

3 commentaires:

Dianerythme a dit…

Wow! comme il n,Y a pas de haserd dans la vie! J'adore cet homme et pour différente raison je ne l'ai jamais vue en spectacle et pourtant si il y a quelqu'un que j'aimerais voir plus que quiconque c'est bien lui..Alors je vais appeler dès ce matin Klod! C'est vraim,ent un beau cadeau que tu me fais sans le savoir parce que en plus cette fin de semaine je n'ai pas les enfants avec moi donc, si il reste de la place j'y vais c'est certain!...Merci pour ce texte dont je me suis délecté....Quel homme!..:)x

claude andré a dit…

Ah c'est super. Je crois que tu passeras un bon moment. Moi j'y serais allé mais je suis papa cette fin de semaine.
On aura peut-être l'occase de se croiser une autre fois.

Marie-Laure Landais a dit…

Il a bien veillit!!! J'avais quinze ans... c'était mon premier show, ça se passait au St-Denis. Souvenir impérissable...