mercredi 28 décembre 2011

Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, remake réussi pour Millénium

Les hommes qui n’aimaient pas les femmes


Noir de couleurs


Moins vaporeux et plus léché du point de vue esthétique que sa mouture suédoise d’origine, la nouvelle version du premier volet de la trilogie Millénium réalisée par David Fincher est un triller dramatique haut de gamme qui répond aux lourdes attentes.

Et alors, la nouvelle Lisbeth Salander? Alors oui, la jeune Rooney Mara (The Social Network) relève le gant avec maestria en s’attaquant à ce personnage fortement identifié à sa créatrice à l’écran, Noomi Rapace.

Aussi intelligente, torturée, sauvage et rebelle, quoique moins violente que la première, la seconde dégage une sensualité plus sauvagement chargée que ne le faisait Rapace. Ce qui est, sans aucun doute, imputable à la réalisation de David Fincher. Un réalisateur rock (Fight Club, Seven, The Game et les oscarisés L’Étrange Histoire de Benjamin Button et The Social Network) reconnu pour son côté sombre et violent qui n’a pas hésité à intégrer la bisexualité de l’héroïne de la célébrissime trilogie signée Stieg Larsson.

Côté mec

Le fils de pub Fincher, qui accorde une importance maniaque à l’esthétique a fait appel à Jeff Cronenweth à la direction photo (il faut voir les magnifiques images aériennes de Stockholm, ainsi que celles à la fois captivante et inquiétante de l’île où l’action se déroule), nous dévoile un Mikael Blomkvist (Daniel Craig, alias James Bond) plus charismatique et gauche caviar que ne l’était son premier interprète plus bourru (Mickael Nyqvist).

Adaptation resserrée

Avec davantage de moyens pour reconstituer et rendre intelligibles les scènes du passé, cette nouvelle adaptation prend quelques largesses avec le roman et s’intéresse plutôt aux personnages qu’à l’intrigue.

Qu’à cela ne tienne, elle vous scotchera à votre siège pendant les 2 heures et 40 minutes que dure le film.

Et cela grâce aussi à l’adaptation très resserrés des quelque 600 pages du tome 1 par le scénariste Steven Zaillian (La liste de Schindler, Gangs of New York), magnifiée par la démentielle et entrainante musique de Trent Reznor et Atticus Ross.

Rappelons que le film raconte l’histoire du brillant journaliste d’enquête de la revue Millénium, Mickael Blomkvist, qui, après une bourde, se voit accusé et condamné pour diffamation en raison d’un article qui révélait les activités criminelles d’un homme d’affaires véreux.

Afin d’éviter à son magazine d’en porter l’odieux en s’effaçant de l’actualité, Blomkvist accepte la proposition du patriarche d’une riche famille d’industriels de se rendre sur une île afin d’enquêter sur la disparition, 40 ans plus tôt, d’Harriett, sa fille adolescente, dont on n’a jamais retrouvé aucune trace. Lisbeth Salander, une jeune geek au look gothique qui avait déjà enquêté sur Blomkvist, deviendra son indispensable assistante.

Feel bad movie paradoxalement jouissif et dénonciateur, Les hommes qui n’aimaient pas les femmes devrait figurer un jour au palmarès des grands films noirs américain et vous ravira au plus haut point.

Présentement à l’affiche au cinéma Pine de Sainte-Adèle et au Quartier Latin à Montréal.
Merci au à l'hebdo Accès qui a publié ce texte dans son édition de cette semaine.


mardi 27 décembre 2011

Magasin Général Tome 7

Des cases et des bulles raffinées 

Depuis la parution du premier numéro en 2006, le cercle des amateurs de Magasin Général ne cesse de s’agrandir ici comme en Europe. C’est qu’en plus de plaire aux bédéphiles, le rythme cinématographique de la série, son humanisme, sa grande beauté ainsi que ses thèmes universels touchent un public ordinairement peut familier avec le 9ième art.

Campée dans le Québec rural de l’entre-deux guerre, cette chronique sociale est articulée autour de Marie. Une jeune femme qui se retrouve seule à gérer le magasin général de son village suite au décès de son mari. Autour d’elle, se déploie une galerie de villageois savoureux dont la truculente tranquillité sera un jour ébranlée par l’arrivée d’un étranger raffiné et bienveillant.

Conçue par les Français Régis Loisel et Jean-Louis Tripp, le tout s’avère réaliste et le niveau de langage utilisé, grâce à l’apport du  Québécois Jimmy Beaulieu, parvient à distiller une certaine parlure tout en demeurant intelligible pour les lecteurs étrangers. Eux qui tombent aussi sous le charme opéré par le rythme et l’ambiance. «Tel un escalier, la série est conçue de manière à faire succéder un album horizontal (ambiance) à un album verticale (action). Le but était de demeurer proche de la vraie vie avec des éléments de transitions entre des événements plus marquants», explique Tripp avec son accent du Sud.

Le prochain numéro ? «Il va s’appeler Charleston. Il y aura  de la musique et beaucoup de choses autour de cela» poursuit le bédéiste. «Et si la venue du personnage de Serge avait donné aux villageois le goût de la bonne bouffe, ils se retrouveront dans un immense plaisir de gros party» conclut-il depuis son atelier montréalais avant de préciser que la série s’arrêtera au huitième tome, celui après Charleston.


Le tome 7 de la série Magasin Général, Charleston, sera disponible dans les librairies du Québec dès le 12 janvier 2012.

lundi 26 décembre 2011

Recension musicale


Raphaël
Raphaël live vu par Jacques Audiard
Bien qu’il ne soit pas le plus flamboyant des performers, Raphaël demeure un fils spirituel de Bashung qui vibre d’un intense feu intérieur avant d’être une gueule pour minettes attendries. Le magistral cinéaste Audiard (Un Prophète) a su capturer cette flamme. Guitares et ambiances de cordes en folie, on revisite quelques  tubes, dont un de Bowie, et plusieurs pièces du denier album studio Pacific 231. *** ½ 




Émilie Simon
Franky Knight
Moins électro-pop que le solide The Big Machine, Émilie Simon signe un album acoustique et organique en forme d’hommage où se mêle sa vie privée à celle du personnage principal du film La Délicatesse (Audrey Tautou) qui, tout comme la chanteuse, a été happé par la mort tragique de son amoureux. Voix perchée haut, musicalement fort, climat de fragilité exacerbé, les textes, bilingues, s’avèrent, hélas,  plutôt ordinaires. *** 





Pascal Dufour
Airs salins
Co-créateur de nombreux tubesavec son ancienne formation Les Respectables  (Amalgame, Holà Décadence…) , le chanteur/guitariste à la voix granuleuse et intimiste livre un second chapitre épaulé par quelques auteurs dont Jamil. Entre la pop ensoleillée, les ballades et le blues, Dufour et son sens inné du «hook» souriant causent de désir charnel, de société ou de folie avec une apparente légèreté parfois lourde de sens. 

dimanche 25 décembre 2011

L’histoire du Père Noël

Parmi les nombreux personnages qui jalonnent l’histoire du catholicisme, nous retrouvons Saint Nicolas. Le saint patron et protecteur des petits enfants qui est fêté tous les 6 décembre dans plusieurs pays d’Europe, dont la Russie, et dans le Nord de la France.

On raconte que le personnage de Saint-Nicolas aurait été inspiré par Nicolas de Myre également connu sous le patronyme de Bari. L’un des saints les plus célèbres en Grèce et au sein de l’église latine. Il aurait vécu une vie d' évêque au IVe siècle. 

La légende dit qu’un jour il intervint pour sauver trois officiers menacés de mort que l’imaginaire populaire a transformé en petits enfants sortant du saloir.

Déjà, l’iconographie l’illustrait avec une longue barbe blanche, un manteau rouge et voyageant sur un âne.

Le personnage a ensuite été importé aux États-Unis au XVIIe siècle via l’immigration allemande et/ou hollandaise. Peu à peu, il a subi quelques modifications.

En 1821, un pasteur américain, Clément Clarke Moore, a écrit un conte de Noël pour ses enfants dans lequel le personnage à la barbe devenait encore plus souriant et sympathique. Il conduisait un traineau tiré par huit rennes et la mitre auparavant associée à Saint-Nicolas était désormais remplacée par un bonnet.

En 1823, la publication du poème de Moore A Visit From St.Nicholas allait contribuer au rayonnement du personnage de façon fulgurante.

Publié la première fois le 23 décembre, ledit poème a été repris les années suivantes par plusieurs grands journaux et traduit en plusieurs langues dans de nombreux pays.

Au fil des ans, quelques ajouts, dont l’emplacement de sa résidence au Pôle Nord, ont affiné la personnalité du Père Noël mais c’est en 1931, grâce à une image publicitaire utilisée par la compagnie Coca-Cola et dessinée par Haddon Sundblom, qu’il prît l’allure que nous lui connaissons aujourd’hui.

mercredi 21 décembre 2011

Cinéma des fêtes

Films divers d’hiver

Enfin les vacances. Moments de retrouvailles mêlés de nostalgie et d’émotions pures. Moments de transition également entre l’ancien et le nouveau dans le cinéma de la vie. Voici quelques films à voir et à revoir en bonne compagnie. Parce que c’est aussi ça le bonheur.


Le Tintin de Spielberg et Jackson, une vertigineuse relecture
En haut de la liste : Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne, du tandem Steven Spielberg (Indiana Jones) et Peter Jackson (Le Seigneur des anneaux), qui non seulement ne déçoit pas les lourdes attentes mais, de surcroit, élève le climat distillé par la « ligne claire » d’Hergé vers des sommets vertigineux.

Parlant de sommets, nous sommes nombreux à avoir succombé à la drogue dure qu’était la saga Millénium, imaginée par le Suédois Stieg Larsson. Bien que convaincante, la transposition au ciné ne s’est pas déroulée sans heurts (2 réalisateurs pour les 3 films), mais nous a révélé la succulente Noomi Rapace dans le rôle de Lisbeth Salander.


Une nouvelle Lisbeth Salander tout aussi efficace incarnée par Rooney Mara
On ignore plus de quel bois se chauffe la convaincante  Rooney Mara (The Social Network) dans le même rôle et David Fincher (Fight Club, Seven…) – qui signe la réalisation Millenium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes – nous prouve encore une fois qu'il demeure un réalisateur phare du cinéma contemporain. Attentes très élevées mais gant relevé pour cette nouvelle version qui devrait satisfaire les accros de la «hackeuse » fringuée en noir.

Enfin, ne serait-ce que pour assurer une élégante transition du présent au passé, nous ne saurions trop vous suggérer de voir The Artist. Cet improbable pari français, qui rend hommage au cinéma muet en noir et blanc de l’âge d’or d’Hollywood et met en vedette Jean Dujardin (OSS 117), se montre si réussi qu’il devrait faire excellente figure à la cérémonie des Oscars du 26 février prochain.

Les classiques de Noël

James Stewart dans une scène de It's A Wonderful Life
Bien qu’il n’ait remporté aucune statuette à cette classique remise des récompenses lors de sa sortie en 1947 (il a pris sa revanche au Golden Globes dans la catégorie « meilleure réalisation »), le classique It’s A Wonderful Life de Franz Capra, avec James Stewart, demeure pour de nombreux cinéphiles avertis le meilleur film de Noël, toutes époques confondues.

Munissez-vous d’une boite de mouchoirs avant de vivre cette expérience prenante, recensée parmi les 100 meilleurs films de l’histoire par l’American Film Institute. Tout comme Miracle sur la 34e rue de George Seaton (3 Oscars et 1 Golden Globe), également à l’affiche en 1947 et dans lequel un hurluberlu (John Payne) décide s’adresser au tribunal pour authentifier sa véritable identité de… vrai père Noël!

Toujours dans la catégorie « magie de Noël », les cœurs purs se délecteront devant l’éblouissant film d’animation The Polar Express (2004) de Robert Zemmeckis avec la voix de Tom Hanks en version originale. Une œuvre à la fois touchante et éblouissante, racontant les aventures d’un jeune homme qui commençait à douter de l’existence du père Noël juste avant de monter à bord d’un mystérieux train en partance pour le pôle Nord…

Gérard Jugnot dans le film culte Le Père Noël est une ordure 
Sur une note humoristique et savoureusement trash, Le Père Noël est une ordure fera sensation auprès de vos convives éméchés. Bien que passé presque inaperçu lors de sa sortie française en 1982, ce film adapté d’une pièce de théâtre par les acteurs de la troupe du Splendid (Balasko, Jugnot, Clavier, Lhermitte, etc.) est devenu culte après sa diffusion à la télévision. Un peu comme notre Elvis Gratton, de nombreux Français connaissent les répliques par cœur, car « c'est fin, c'est très fin, ça se mange sans faim».



Les navets

La course au jouet, un navet ?
L’industrie du cinéma clinquant n’étant pas insensible aux sirènes de Noël, il demeure opportun de souligner que, outre les réalisations susmentionnées, la plupart des films consacrés à cette période sont de véritables navets qui donnent l’impression que l’on nous prend pour des demeurés.

Parmi ces nullités, citons : Elf (2003) de John Favrau avec Will Ferrell; Santa Who? (2000), qui met en vedette le crétin mononc’ fini Leslie Nelsen; la mièvrerie française fadasse J’ai rencontré le Père Noël (1984), avec Karen Cheryl; ou encore La Course au jouet (1996) avec nul autre que l’ineffable Arnold Schwarzenegger himself.


              
Cadeau

Une image magnifique du meilleur film canadien de tous les temps : Mon oncle Antoine

Histoire de se quitter sur une note positive, nous vous recommandons chaleureusement ce qui demeure peut-être le plus grand chef-d’œuvre de la cinématographie québécoise : Mon oncle Antoine (1971), du regretté Claude Jutra avec l’inoubliable Jean Duceppe.

Et comme je suis un garçon gentil et toute le kit, je vous offre, accompagné de mes vœux de circonstance, un lien où il vous sera loisible de l’écouter en version intégrale et gratuite : http://www.onf.ca/film/mon_oncle_antoine/

Merci à Journal Accès qui a publié ce texte dans son édition en cours.

Message du Père Noël



Le Père Noël s’adresse directement à votre destinataire

Pour une quatrième année, les capsules du Père Noël portable permettent à vos enfants et amis de recevoir des messages personnalisés du joufflu bonhomme rouge via Internet.

Imaginez la tête de votre enfant lorsqu’il visionnera un clip d’environ trois minutes dans lequel le célèbre personnage mentionne son nom, son âge et l’une des ses bonnes actions tout en regardant la photo de votre chérubin dans son grand livre magique.

C’est ce que propose, gratuitement, l’entreprise québécoise UgrouMedia dont le sympathique concept aurait été utilisé plus de 20 millions de fois depuis sa création.

La nouveauté cette année ? La venue d’un nouvel appareil qui permet aux lutins d’évaluer si les enfants (petits et grands) ont été sages en 2011.

La création de la vidéo (cliquez ici)  est tout à fait gratuite de même que son envoi et son partage. On peut également l’achetée en format haute qualité pour la conserver comme souvenir.


vendredi 16 décembre 2011

Noël musical

André Gagnon
Dans le silence de la nuit
Fidèle à son style, le pianiste préféré des Québécois propose une relecture feutrée de classiques de Noël empreinte de mélancolie et de contemplation. On y retrouve qu’une seule pièce originale, Un duo pour Noël avec la violoniste Marie-Josée Arpin, et elle se marie adéquatement à l’ensemble. Parfait pour distiller une ambiance à la fois sobre et moelleuse. ***








Celtic Christmas
Artistes variés
 Amateurs de patchouli, toffu light et autre culture hydroponique, cette sélection de chansons d’Irlande, d’Écosse, d’Angleterre, du Canada et des États-Unis pourraient vous faire vibrer la boule de Noël en macramé… Contrairement à son habitude, le label Putuyamo ne parvient pas cette fois à nous étonner et nous charmer. Au fait, la %#\/!@ de flûte, ça ne brûle pas merveilleusement bien dans un foyer ? * ½ 







Noël ! Noël !! Noël !!!
Michel Legrand et ses invités
Le grand compositeur se paye un méga trip big band et invite une brochette de noms à venir pousser la note de Noël dont Carla Bruni, Rufus Wainwright, Cœur de Pirate, Émilie Simon et… Iggy Pop (!) dans un tomwaitien The little drummer boy. Pis ? Comme une bande-sonore de comédie musicale qui attendrait son film. Convenu. **

dimanche 11 décembre 2011

Tout pour la musique

Isabelle Boulay
Les Grands espaces
En invitant Benjamin Biolay à la réalisation, Isabelle Boulay souhaitait malaxer son fantasme français à celui d’Amérique du surdoué musicien. Ce qui fut fait et, de surcroit, reconciliera les fans de musique plus «recherchée» (ex : la version de Mille après mille) et le public amateur de variété classe. Le tout ? Un savoureux dosage de reprises et de pièces originales dont un duo avec Dolly Parton et, notamment, une enthousiasmante réactualisation de Jolie Louise. Le classique de Daniel Lanois. On aime. *** ½


Collectif
Mary Travers dite la Bolduc, la première chansonnière du Québec, est décédé voilà 70 ans cette année. Histoire de la faire connaître aux jeunes, plusieurs artistes (du champs gauche) ont reçu carte blanche pour la revisiter. Certains, dont Ariane Moffat, ont respecté son esprit musical avec panache. Quelques autres (We Are Wolves, Random Recipe) se l’ont totalement appropriée. Une direction artistique homogène eut sans doute été plus convaincante. ** ½. 






Passe-Partout 2
Collectif
Ce concept qui implique une connivence générationnelle n’aura pas le même effet surprise et on y retrouve pas de perle rare comme celle de Fred Pellerin parue sur la première livraison en 2009. Qu’à cela ne tienne, Martin Deschamps et sa petite Lou, Nadja, Brigitte Boisjoli, Jérôme Charlebois, France d'Amour et, notamment, la Chorale de Trois-Rivières livrent, sous la réalisation d’Alain Leblanc, un album de facture noëlienne qui saura faire vibrer les nostalgiques. Et cela malgré l'affreuse pochette. ***




Martine St-Clair
Comme Robert Charlebois pour lequel cela s’est avéré fort heureux, Martine St-Clair s'est jointe à l'étiquette La Tribu. Ensemble, ils ont réuni un florilège de classiques du cinoche dont Once Upon A Time In The WestCalling You et Miss Sarajevo (en duo avec Marc Hervieux). Nappé de cordes et de piano, le tout se révèle étonnant, élégant, raffiné. Bref, idéal pour les 5 à… X langoureux.  *** 1/2






Mara Tremblay
Pour sa série de spectacles de 2009, Mara s’est entourée de 4 top musiciens dont le célébré guitariste Olivier Langevin afin de revisiter ses 10 ans de chansons. Le résultat fut si heureux que la belle et son équipe on repris la formule histoire d’imprimer dans la mémoire du temps cette relecture choisie de ses 4 albums originaux.  Et nos souvenirs s’entrechoquent avec bonheur. *** ½ 






Brassens chanté par…
Un autre hommage au poète amateur de pipes et en plus à forte saveur manouche décliné par des représentants de la nouvelle scène française cette fois (Les Orgres, Agnès Bihl, Debout sur le zinc…). «Parfois potable» aurions nous dit avant les autres «hommages» n’eut été de Lost Fingers qui ont étiré sérieusement cette sauce musicale. Et notre seuil de tolérance par la même occase. Pitié… * 1/2







Arno
BRUSSLD
Méconnu ici, légende vivante en Europe, le Belge et «tomwaitien» Arno est un rockeur hautement incarné et charismatique qui magnifie en chansons les nuits déchirées et la vie exaltée. Probablement notre bête de scène préférée, il présentait récemment à l'Astral les pièces de son plus récent opus dont le nouveau classique Quelqu’un a touché ma femme et sa reprise piano/voix de Get Up, Stand Up, le classique de Marley. **** 

Lendemain de brosse

Mal aux cheveux ?

Flash : l’an dernier vous avez célébré dignement le nouvel an et les retrouvailles avec Mononc Lucien en les arrosant de shooters multiples et de petites bulles dorées. Or, comme tout se paye dans la vie, vous vous êtes retrouvé le lendemain matin avec un commando de travailleurs munis de marteau-piqueur dans la boite crânienne et une nouvelle résolution de ne plus brosser que vous ne tiendrez pas.

Une seule solution s’imposera alors, le «rince-cochon». Vieille expression française qui sert à désigner les multiples «antidotes» aux gueules de bois et autres lendemains trop arrosés.

Tout d’abord, de façon préventive, il pourrait s’avérer fort salutaire que vous buviez de grande quantité d’eau pendant vos libations histoire d’éviter la déshydratation inhérente à la consommation de grandes quantités d’alcool. Le fait d’avalée une cuillérée d’huile en début de soirée pourrait également avoir un effet salvateur pour votre pauvre estomac qui sera ainsi mieux armé contre les attaques menées par le général téquila ou la caporale crème de mente varte si vous êtes chez matante Germaine.

En France, la recette de rince cochon traditionnel parisien, transmise de génération en génération dans les bistros, consiste à avaler un grand verre contenant 1/3 de vin blanc, 1/3 d’eau de Vichy et 1/3 de limonade.

Les âmes plus sages ou moins habituées des bistrots vous conseilleront pour leur part d’opter pour un bouillon de légumes réparateur accompagné d’eau alcaline gazéifiée. Ce qui favorisera la lutte contre l’acidité gastrique et favorisera l’élimination e l’acidité urique par voies urinaires.

Ne le répétez à personne mais le Bloody Ceasar composé de Mott’s Clamato (qui contient des palourdes en plus du jus de tomates) peut s’avérer particulièrement efficace. Dans sa version «Virgin» sans alcool, évidemment.

vendredi 9 décembre 2011

On cause zizique

Alain Souchon
Nous attendions un autre  album de chansons originales du grand Souchon, le voilà qu’il nous balance des airs que lui chantait sa mère petit dont une pièce méconnue du folklore québécois (Simone). Composé de comptines donc, parfois lourdes de sens, cet opus réalisé par Renaud Letang (Feist, Franz Ferdinand) distille encore cette souriante et savoureuse mélancolie si chère à l'artiste en y ajoutant une touche de nostalgie. *** 

Anique Granger
Les outils qu’on a
Avec le respecté vétéran Rick Haworth à la réalisation, cette Fransaskoise d’origine au chant nuancé et pénétrant livre un album de routes qui cause de relations interpersonnelles et fleure bon le folk orné de pedal steel, lap steel, fingers picking et d’accordéon. Si on s’en tient aux zones défrichées, le tout s’avère fort intéressant et se laisse apprivoiser sans crier gare. Qualité. *** 

Nana Mouskouri
Une crêpe au sirop de poteau, ça va. Quatorze, c’est beaucoup. Voilà ce que propose la Nana qui, ô originalité, lance son propre «record» de duos composé de succès entendus des milliers de fois. Telle Guantanamera avec Cabrel ou l’involontairement drôle Je chante pour toi liberté avec…Herbert Léonard sans parler de l’intouchable Pauvre Rutebeuf, créée par Ferrée, avec un Alain Delon tragico-comique. Bof. **




Éric Goulet
Méconnu du grand public, Goulet est le petit prince de l’underground québécois. Le voilà qui fait son coming out countré et c’est avec un sourire grand comme le bar du Paspébiac qu’on redécouvre Mauvaise Vie (WD-40), Salut les amoureux (Dassin) ou L’Hôtel de cœurs brisés (Faulkner) et d’autres enrobées des chœurs de Mara, de banjo, de dobro pis toute le kit. Et ça sonne en ta. *** ½





Erik Satie et autres messieurs
Airs de jeux
Publié par Nato en 2007, ce coffret de trois disques est une réédition qui comporte le premier  grand succès de cette étiquette : Sept tableaux Phoniques Erik Satie. Un collectif de créateurs qui s’inspire de l’œuvre de Satie  (1866-1925) afin de lui rendre hommage. Les deux autres sont constitués de sa correspondance avec Debussy ainsi que Trois sarabandes et six gnossiennes. Pour découvrir celui qui a influencé Tom Waits, Arthur H, Pat Watson et tant d'autres. Majeur. **** 




Kate Bush
La grande prêtresse britannique qui a tracé la voie pour Tori Amos et Madonna-Gaga propose un album métaphorique inspiré par la neige. Loin des diktats, elle distille un climat crépusculaire et onirique avec trame de fond  pianistique et envolées post-pinkfloydiennes. Des longues pièces, entre 6 :49 et 13 :32 minutes, à écouter à deux têtes à l’horizontal en regardant les flocons s’embrasser. *** 1/2


mardi 29 novembre 2011

Les Cowboys fringants : toujours face au vent



Les Cowboys Fringants
Que du vent

À la première écoute, on se dit que sur le plan orchestral la bande ne sort pas de sa zone de confort même si cet album, le onzième (et huitième de chansons originales) s'avère plus énergique et rock/néo-trad que le précédent, «L’Expédition». 

Puis, on tend l'oreille et on prête attention: bang !

Les mots et les mélodies demeurent toujours aussi redoutablement efficaces grâce notamment à l'efficace plume de JF Pauzé, un parolier issu de l'école Renaud-Plume-Desjardins et des arrangements savoureux de la violonistes (et multi-instrumentise) Marie-Annick Lépine. 

Quant à la voix de Karl Tremblay, elle nous semble plus maitrisée, nuancée et surtout moins «garrochée» que par le passé. 

Comme sur les disques précédents, on retrouve, ô bonheur, de ces chansons finement ciselées et immédiatement familières qu'on apporterait précieusement en exil à l'étranger telles L'horloge, Shooters ou On tient le coup. 

Entre l’humour moqueur, la critique sociale, l’autodérision et le désenchantement nostalgique, le Cowboys Fringuants sont encore, finalement,  très loin d’être des hasbeens. 

En tournée au Québec et dans la francophonie dès le 10 décembre. 

**** 

vendredi 25 novembre 2011

Bashung chante Gainsbourg



Alain Bashung
L’homme à tête de chou

Rencontre au sommet chez les morts : Après l’Histoire de Melody Nelson, son prédécesseur paru 5 ans plus tôt (1971), cet album-concept, qui à aussi fait un bide à sa sortie, est le second volet d’un diptyque désormais promu au rang d’œuvre culte par les initiés. 

On se souviendra qu'il s'agit d'un l'histoire d'un quadragénaire (Gainsbourg) qui tombe érotiquement amoureux d'une shampouineuse fantasque (Jane Birkin) qui sera assassinée par son amant jaloux.

Seul Bashung pouvait s'y frotter tout en imposant le respect eu égard à son rang. 

Ce qui fût fait en 2009 grâce aussi à la musique réenregistrée par Denis Clavezolles (JL Murat) et mixée par Jean Lamoot (Fantaisie militaire, Des visages, des figures...) dans le cadre d’un spectacle de danse chorégraphié  par Jean-Claude Gallota. 

Spectacle où Bashung devait chanter live n'eût été du putain de crabe (lire cancer) qui le rongeait.

Voici enfin le cd. **** 


jeudi 24 novembre 2011

The Artist : le film événement en noir et blanc

Jean Dujardin et Bérénice Béjo livrent un savoureux numéro de danse dans The Artist

Le fabuleux destin de George Valentin

Pas d’explosion, pas de couleurs, ni même de dialogues et pourtant The Artist sera le film événement des prochaines semaines


Il en fallait de l’audace pour, à partir d’une idée saugrenue lancée sur le plateau du succulent OSS 117 : Le Caire, ni d’espions (2006), convaincre un producteur (Thomas Langmann), se rendre à Hollywood et tourner un film hommage au cinéma américain des années vingt.

Cette audace de réaliser son fantasme cinématographique le réalisateur Michel Hazanavicius l’a eue et Jean Dujardin, après une courte hésitation, a accepté de tenir le rôle principal.

En plein âge d’or du cinéma hollywoodien des années folles, le célèbre acteur George Valentin (étonnant Dujardin) voit son étoile pâlir et sombre dans la déliquescence avec l’arrivée du parlant. De son côté, Peppy Miller (énergique Bérénice Béjo), la jeune figurante à laquelle il avait donné un coup de pouce, est propulsée au sommet de la gloire. Leur destin commun ne fait que commencer…

Si l’audace initiale de Hazanavicius, qui distille ici et là des clin d’œil à ses maitres dont Chaplin pouvait sembler farfelue, elle s’avère fort heureuse puisque cette comédie romantique est non seulement promise à un bel avenir en salles nord-américaines mais pourrait bien concourir à la prochaine cérémonie des Oscars du 26 févier prochain.

Et cela dans plusieurs catégories dont celle du meilleur film et du meilleur acteur. Notons que Jean Dujardin a déjà raflé la statuette du meilleur acteur au dernier Festival de Cannes alors que le film n’était pas destiné originellement à être présenté en compétition officielle.

Le charme

C’est que le charme opère dans cette histoire qui, malgré ses moments légers, porte aussi sur la résilience et l’adaptation au milieu dans un monde en perte de repères. Comme à l’époque où se déroule le film, la société d’aujourd’hui est en proie l’instabilité économique, au chômage et à une certaine propension au jeunisme. Sans parler de l’orgueil, l’ego et de l’arrogante vanité du succès.

Jean Dujardin est étonnant et fort crédible dans The Artist
Cela dit, la trame de fond du film, plutôt mince, demeure premier degré : une histoire d’amour qui n’est pas sans évoquer les contes de châteaux sauf que, cette fois, c’est plutôt la belle qui vient à le rescousse du prince déchu.

Bien que le tout ne soit pas sans longueurs, Hazanavicius est parvenu à transposer un maximum d’émotions grâce aux différents codes qu’il emploie et au jeu fortement appuyé des acteurs. La musique particulièrement efficace de Ludovic Bource (qui avait collaboré à L’impudence  de Bashung) n’est pas étrangère à cette homogénéité.

Peut-être légèrement surévalué en raison de la paradoxale originalité de sa facture, L’Artiste et sa «réalité stylisée» demeurent un savoureux spectacle qui saura vous émouvoir tout en vous faisant sourire et pourra, de surcroit, plaire à toute la famille.

*** 1/2

À l’affiche dès le 9 décembre au Pine à St-Adèle et au Beaubien à Montréal.


Merci à l'équipe du Journal Accès qui a publié ce texte dans son édition de cette semaine.



lundi 21 novembre 2011

Avoir autant écrit : Salut Tabra !

C'est aujourd'hui que paraissait enfin dans les bac des disquaires l'album «Avoir autant écrit». Un collectif qui rend hommage au parolier Roger Tabra et sur lequel j'ai eu le privilège d'écrire une petite préface. Puisque nous sommes entre-nous, voici un hommage plus personnel. 

Tabra par Martin Sévigny
1992. Laurentides. Chez Coco, bar mythique. En guise de drapeau, j’avais enfilé mon t-shirt qui arborait la gueule de Ferré. Convaincu que s’il me remarquait, Tabra aller y déceler une éventuelle complicité.

Il venait de débarquer au Québec. L’a fait son tour de chant. Encore subjugué, suis allé à la table des amis puis j’ai chanté : « on est putain du désespoir/quand c’est lui qui nous paye à boire...», une chanson de Tabra que nous connaissions déjà vu qu’on se passait son démo sous le manteau.

Soudainement, une voix venue d’outre monde s’est approchée de plus en plus et a accompagné la mienne. 


C’était lui avec sa superbe de desperado, d’anar, de baroudeur rescapé de l’Atlantide qui venait me livrer le secret du triangle des Bermudes.

Sommes devenus des chums. Puis complices. Sa blonde venait de le larguer. Il créchait chez moi. 500 coups. Téléphonait la mienne pour lui dire combien je l’aimais, je faisais de même avec son ex…

Cinéma permanent en alcoolorama.

Puis, le cercle s’est élargi : poètes, auteurs, peintres, intellos, comédiens et bien sûr les superbes filles de la nuit… Effervescence naissante. Il en était le centre. Gourou de nos jeunes années.

J’avais l’impression de vivre dans un roman où les personnages sublimaient le crépuscule. Il s’est écrit tant de choses au cours de ces nuits écartelées…

Tabra est désormais le plus grand parolier du Québec voire de la francophonie. Lapin dessine sa légende et fait accourir les foules. Mistral demeure le meilleur écrivain de sa génération. Les autres ont tracé leur route. 


Et moi, notamment grâce à Tabra qui relisait jadis mes premiers textes, suis devenu journaliste et j'ai connu le privilège de rencontrer tous ces gens qui danseront encore sur mes souvenirs au soir de ma vie.

Et j’aurai alors, comme en ce moment, un souvenir parfumé de Gitane. Je penserai à lui, ce vieux frère de la nuit qui m’aura appris à transgresser la pudeur des hommes lorsqu’ils parlent des choses du cœur. 


À lui qui m’aura aussi permis de vivre mon Saint-germain des Prés à moi. Sous le ciel de Montréal.

La trame sonore est désormais aussi entre vos mains, bande de veinards.

Salut Camarade.


Claude André

vendredi 18 novembre 2011

Hughes Aufray : nostalgie quand tu nous tiens

Hugues Aufray
Troubador Since 1948

Après le succès français de son excellent album dylanesque New Yorker (2009), qui a malheureusement passé comme une balle de ce côté-ci de la grande mare, le vénérable troubadour de 82 ans (!) qui fut l’idole de Renaud (et avec lequel il est question d'une tournée éventuelle), revisite ses grands succès sur des rythmes folks, brésiliens, et, entre autres, espagnols.

Pour ce faire, il est accompagné de la même équipe de top musicos que sur New Yorker avec, notamment, Jimmy Breaux de BeauSoleil à l'accordéon sur
«Prends la vie comme telle», de l'étonnante violoniste Sarah Watkins (de Nickel Creek) sur «Les portes du pénitencier» en version plus soft que celle de Johnny, en plus de Herb Pedersen et Pat Sauber (de Loafer's Glory) aux guitares et banjo sur la version bluegrass du classique «Santiano».

Et cela sans parler de la lunaire Françoise Hardy qui officie en duo sur «J'entends siffler le train» ou de le l'indispensable Hammond B3 chevauchée par Brad Cole.

Si certains textes d'Aufray font sourire en 2011 avec leur moralisme à deux balles (Céline, Les portes...) ou leur côté franchouillard américanisé, cet album qui carbure à la nostalgie vachement bien orchestrée accroche néanmoins un sourire béat de bonheur et la voix du troubadour est vraiment fidèle au poste.

Et nous, on est pas du genre à bouder notre plaisir pour des considérations hipstériennes ou autres. 


mercredi 16 novembre 2011

Le Vendeur : sympathique crosseur




Vendre son âme

Le vendeur, chaudement accueilli dans plusieurs festivals dont le prestigieux de Sundance, n’est pas sans évoquer les grands films d’hiver du cinéma québécois des seventies.

Marcel Lévesque, un vendeur de chars usagés, sexagénaire et veuf vivant au Lac Saint-Jean (Gilbert Sicotte, puissant), mène une vie composée d’attente de clients éventuels, de « mensonges enrobés de fleurs » et de moments doux en compagnie de sa fille adorée et de son petit-fils, à qui il apprendra les rudiments de la vente dans une scène mémorable.

En parallèle, une grève qui perdure à l’usine de pâte et papier plombe le moral des travailleurs et menace de chambouler toute l’économie du patelin.

Malgré sa collection de trophées et de médailles qui officialisent en toc ses dons de vendeur, et cela depuis des décennies, Marcel enregistrent toujours ses pitchs livrés aux clients sur un magnétophone afin de s’améliorer encore.  

Au grand dam de sa fille (Nathalie Cavezzali, très juste), une sympathique coiffeuse, qui se demande, comme le spectateur, pourquoi il persiste de la sorte. Elle qui, bienveillante, voudrait le voir se reposer et faire attention à lui, histoire de le garder longtemps.

Substance

Gilbert Sicotte livre une performance de haut vol 
Et c’est là que se jouera toute la substance de ce film qui distille aussi une puissante réflexion sur le sens des valeurs et le destin : Marcel, incapable de décrocher de ce rôle de vendeur, sa seule identité sociale, non seulement passe à côté de sa vie, mais il devra aussi assumer les lourdes conséquences de ses petits calculs.  

En nous proposant une histoire proche des gens et philosophiquement profonde, Sébastien Pilote s’est inspiré du parti pris pour la working class d’un Bruce Springsteen – il faut voir la scène du spectacle dans le sous-sol d’église à la fois drôle et respectueuse – mais aussi de La Cerisaie, pièce du célèbre dramaturge russe, Anton Tchékhov, qui illustrait la fin d’un monde auquel on reste attaché. Comme c’est la cas de ce vendeur vieille école qui, par certains aspects, n’est pas sans rappeler le célèbre « crosseur sympathique » qu’était Jean-Paul Belleau. Ce personnage créé pour la télé par Lise Payette et rendu célèbre par le même Gilbert Sicotte dans les années quatre-vingt.

Clin d’œil du hasard, la papetière AbitibiBowater installée à Dolbeau-Mistassini, au Lac Saint-Jean, devait effectivement fermer pendant le tournage. Le réalisateur Pilote, un fils du Saguenay, s’est donc servie de ses entrevues réalisées avec des véritables travailleurs de l’usine pour apporter une touche de cinéma-vérité à son film poético-réaliste poignant, magnifié des images signées Michel La Veaux. À voir.





Le Vendeur est actuellement à l’affiche au cinéma Pine et au Beaubien.


Merci à l'hebdo Accès qui a publié ce texte dans son édition en cours.

jeudi 10 novembre 2011

Arno au Rayon X



Arno en prestation au Festival des nuits secrètes
Arno : Discomanie

Puisque le magnétique Arno, un des top chanteurs de mon petit panthéon perso, sera sur scène à Montréal ce soir dans le cadre de Coup de coeur francophone, je vous propose une sympathique reprise d'une entrevue réalisée en 2008 qui portait sur ses choix musicaux.

Hélas trop méconnu dans nos parages, le Belge Arno demeure une légende du rock européen encensée tant par ses pairs («Tribute to Arno») que par les amateurs de rock qui craquent pour sa voix déchirée, sa dégaine de flibustier et ses chansons délirantes. Sur chacun de ses disques, le zigoto s’est toujours affairé  à reprendre soit des chansons qui le font pleurer (Brel) ou plutôt rire (Abba). À l’occasion de la publication de Covers Cocktail, on a soumis au détecteur de musique cette bête de scène qu’on ne saurait trop vous conseiller de (re)découvrir sur You Tube avec, par exemple, sa reprise de la géniale «Comme à Ostende», de Ferré/Caussimon (ci-haut).

Claude André
Album ou chanteur européen préféré ?
Ah, ça c’est difficile….. Jacques Brel.

Album américain que tu aimes le plus ?
«Blonde On Blonde», Bob Dylan.

Quelle est selon toi la plus belle chanson du monde ?
Ça dépend dans quel état on est.

En ce moment ça serait quoi ?
Aujourd’hui, c’est une chanson d’un groupe canadien qui s’appelle Arcade Fire ( !). Je suis un fan de ça, Tout l’album Funeral.

Tout à l’heure, tu me disais que tu picoles pas mal au bar du festival des films de Ostende ces jours-ci, le meilleur album pour s’enivrer c’est quoi ?
C’est Abba (rires). Dans le temps je n’étais pas fan mais maintenant j’ai un disque et quand j’entends Abba je suis heureux.

Tu prends un malin plaisir à effectuer des reprises de trucs considérés ringards comme Adamo ou Abba…
Ben, j’aime la musique hein, de toute sortes. Il faut être ouvert car, autrement, quand on aime qu’un genre de musique, on est pauvre. C’est la même chose que manger les mêmes mets tous les jours. Dans tous les genres il y a des bonnes choses. Comme la chanson de Abba que je reprends, quand on écoute le texte, c’est une chanson très triste hein.

Le meilleur album pour baiser ?
Avec Viagra ou sans (s’esclaffe de rire) ? Non, je n’ai jamais pris ça parce que ce n’est pas bon pour le cœur. Mais je n’en ai pas besoin parce que je mange beaucoup de céleris… Écoute, quand je baise, je n’écoute pas la musique. Je fais de la musique moi-même…

Un fantasme musical ?
Moi, mon rêve depuis très longtemps, c’est de faire un duo avec Mireille Mathieu. Tu sais pourquoi hein ? Parce qu’elle a une coiffure comme une bite. Et depuis 45 ans elle n’a pas changé. La reprise de Ils ont changé ma chanson de Mélanie (Safka) que je fais avec Stéphan Eicher, au début je voulais que ce soit avec Mireille Mathieu mais elle a peur de moi.

Pourtant tu chantes «Élisa» de Gainsbourg avec Birkin et elle est toujours vivante …
Oui, mais Birkin c’est ma sœur…

Arno, qui est selon toi le plus grand rocker de tous les temps ?
Jésus Christ. Pourquoi ? Il a l’image : les longs cheveux, la barbe…C’était le premier rocker et on parle encore de lui.

Et le plus grand rocker vivant ou contemporain ?
Ben Laden !

Dernier coup de cœur musical ?
Il s’agit d’un duo de New York ; MGMT

La chanson la plus ringarde ?
«Happy Birthday To You»

Chanson la plus difficile à chanter pour toi ?
Il y en a plein, plein, plein…Disons «Figaro si, Figaro là».

La chanson qui te procure le plus d’émotions ?
«Like A Rolling Stone» de Bob Dylan.

Et la musique québécoise, tu aimes ?
Il y a un type, il était très connu dans le temps, j’adore ce mec. C’est quoi déjà son nom ? Dis-moi des noms…Il a un gros nez et des gros oreilles et des cheveux à côté comme ça… Gilles Vigneault ? Oui, c’est ça. Et Leonard Cohen ? Ah oui, j’adore. Ça c’est un des meilleurs hein.

Tu as des idoles ?
Je suis un fan de Caussimon (Jean-Roger). Parce que c’est un mec qui était un non-conformiste. Dans le temps, lorsqu’il allait à Cannes par exemple pour ses films, il jamais ne dormait dans un hôtel. Il préférait toujours rester dans son caravane avec ses chiens. Et pendant l’été, il dormait dehors sur les bancs à Barbès (quartier de Paris). J’ai rencontré son fils et j’ai parlé déjà de lui avec Michel Piccoli. C’est un mec formidable. J’aime aussi beaucoup Jacques Dutronc.

Bonus Tracks :

Puisque tu reprends Elisa, quel est ton album préféré de Gainsbourg ?
J’ai pas un disque de Gainsbourg ! Je te jure. J’ai beaucoup de respect pour le monsieur c’est très bizarre…

Sur Covers Coktails, tu chantes «Drive My Car» des Beatles, ton disque préféré du Fab Four?
Revolver.

Et pour partir sur la lune ?
Like a Rolling Stone et Blonde on Blonde de Bob Dylan.