vendredi 25 janvier 2013

Marc Hervieux et la Chauve-Souris




Dominique Côté et Marc Hervieux dans La Chauve-Souris de Strauss fils.

Champagne et… chauve-souris!

Transposer la célèbre opérette du viennois Johann Strauss fils dans le Montréal des années trente, telle est la proposition de Marc Hervieux et de l’Opéra de Montréal avec cette nouvelle adaptation de la classique La Chauve-Souris (Die Fledermaus).

Claude André

Caroline Côté et Marc Hervieux
«L’histoire? On peut la résumer assez facilement : c’est une grosse farce! Une comédie qui est presque une pièce de théâtre d’été chantée. Il s’agit d’un type qui est condamné à passer huit jours en prison, mais juste avant d’y aller, il est invité à un grand bal masqué. Sachant qu’il y aura beaucoup de filles, il s’y rend avec l’idée de tromper sa femme. Mais cette dernière, croyant que son mari est déjà en prison, se retrouve aussi à cette fête. Et mon personnage, Gabriel, éprouve une sérieuse attraction pour une des femmes présentes. Ce qu’il ignore, puisqu’elle est masquée, c’est qu’il s’agit de sa propre épouse!», résume le sympathique Marc Hervieux avant d’ajouter que cette histoire est avant tout un prétexte à une musique heureuse et au rire.

«On est loin de l’opéra, où il y a une dame coiffée d’un chapeau avec des cornes», rigole encore le prince des ténors en expliquant qu’à la différence de l’opéra, où tout est chanté du début à la fin, on trouve dans l’opérette des scènes parlées comme au théâtre.

Autres éléments intéressants de cette mise en scène signée Oriol Tomas qui ouvre la 33e saison de l’Opéra de Montréal et dans laquelle le comédien Martin Drainville joue le rôle du gardien de prison : le décor, qui sera parsemé de maisons cossues de Westmount, et une star de jadis, qui fera une apparition surprise. Soulignons que La Chauve-Souris sera essentiellement chantée et parlée dans la langue de la Bolduc. Champagne!

La Chauve-Souris
Production Opéra de Montréal
26, 29, 31 janvier et 2 février
Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

Marc Hervieux et Caroline Bleau


Encart 

Pour protester contre l’utilisation de mannequins, à la place des véritables artistes qui seront sur scène, dans la publicité entourant les présentations de La Chauve-Souris, Marc Hervieux a fait une très remarquée «grève de la voix» pendant une répétition. «J’aurais pu faire la grève de la faim, ça aurait bon pour ma… silhouette! Sérieusement, l’important pour moi est que le débat soit lancé. Je ne peux dicter le fonctionnement de l’Opéra de Montréal. Cependant ce que je peux faire, c’est de remercier sa direction pour avoir fait rapidement volte-face. J’avoue que c’est un peu particulier que de faire partie d’un spectacle, mais pas de sa démarche publicitaire. Pire que ça : que tu sois remplacé par un autre, c’est un peu weird, honnêtement. Mais ça semble être derrière nous, je l’espère, et c’est tout à l’honneur de l’Opéra de Montréal.»

jeudi 24 janvier 2013

Un psychopathe au bureau ?

Heureusement, la grande majorité des psychopathes ne sont pas dangereux et violents comme le personnage interprété par Christian Bale dans le film American Psycho (2000).


Un psychopathe au bureau?

L’édition étatsunienne du journal web Huffington Post publiait en novembre dernier, sous la plume du blogueur Eric Bake, une recension des 10 professions où l’on retrouve le plus de psychopathes. Établie par le spécialiste en la matière, le psychologue et vulgarisateur Kevin Dutton, un personnage lui-même inquiétant, cette liste tirée de son livre The Wisdom of Psychopaths: What Saints, Spies, and Serial Killers Can Teach Us About Success a eu beaucoup de résonnance sur les réseaux sociaux.

Heureusement pour nous, tous les psychopathes ne sont pas des tueurs en série, et certains seraient même utiles à la société. C’est du moins la thèse que défend Kevin Dutton en soulignant qu’une société doit en compter quelques-uns pour… prospérer !

Parce que ce sont bien sûr les psychopathes qui sont à craindre et non leurs professions – qui comptent aussi leur lot de personnes formidables –, Métro a voulu en savoir plus. Voici donc le top 5 des domaines professionnels où l’on rencontre le plus de gens présentant des troubles de la personnalité, lesquelles vont du manque d’empathie à l’égocentrisme, en passant par l’impulsivité et l’irresponsabilité.

1. PDG
Prestigieuse et très lucrative, la carrière de président-directeur général (PDG) est l’aboutissement d’études en gestion, en commerce ou en marketing, ou encore le résultat d’un réseautage efficace. Selon une enquête réalisée par la Chicago Graduate School of Business (2008) qui a évalué les réponses de plus de 300 candidats à ce poste, les compétences techniques ont la côte : plus le candidat est énergique, tenace et déterminé, plus il a de chance d’obtenir ce poste. En revanche, les aspirants PDG qui font montre d’écoute, d’esprit d’équipe et qui sont ouverts à la critique ont moins de chance de devenir calife à la place du calife. Machisme déviant ?

2. Avocat
Après des études universitaires dans une faculté de droit ou de sciences juridiques, une formation à l’école du Barreau et un stage, le candidat est en route, en compagnie d’environ 800 nouveaux collègues, vers son assermentation. Son dossier sera ensuite examiné par le Comité de vérification du Barreau du Québec. Puis, une fois ces étapes franchies, il pourra commencer à exercer. Le salaire varie de 67 610 $ (moins de 10 ans d’expérience) à 158 870 $ (plus de 30 ans d’expérience). Pour devenir un bon avocat, il faut aimer la recherche, la résolution de problèmes et posséder, notamment, une bonne capacité de synthèse et d’analyse, ainsi qu’un bon sens des nuances et des responsabilités.

3. Média (surtout télé et radio)
Outre les cours de communication et de journalisme qu’offrent plusieurs universités, dont l’UQAM et Concordia (les deux seules qui proposent un bac en journalisme), il existe plusieurs voies menant aux médias : la sociologie, l’histoire, les sciences politiques, etc. Les textes publiés dans des journaux étudiants ou l’expériences dan des radios étudiantes constituent des cartes de visite intéressantes, en plus de permettre au candidat d’apprendre sur le terrain. Il faudra par la suite se créer un réseau de contacts. Dans un cas comme dans l’autre, il serait sage de ne pas espérer toucher le pactole les premières années. Ce qui laisse beaucoup de temps pour flairer des proies éventuelles…

4. Vendeur
Si la profession de vendeur se retrouve au quatrième rang pour le nombre de psychopathes, c’est sans doute qu’elle compte parmi les plus répandues : on retrouve presque autant de vendeurs que de produits sur le marché. Plusieurs écoles donnent des formations de qualité, mais de douteux «professeurs» proposent aussi leurs services. On ne saurait trop vous recommander d’opter pour une valeur sûre si vous souhaitez vous perfectionner dans ce domaine. Comme l’École des hautes études commerciales (HEC Montréal), qui «couvre de façon globale et intégrée les principaux enjeux et problématiques de la vente» avec son Certificat en vente relationnelle.

5. Chirurgien
Avant de devenir chirurgien, il faut avoir la bosse des sciences physiques et de la biologie pour pouvoir étudier la médecine. Ensuite, le médecin sachant manier le scalpel et insensible à la vue du sang pourra obtenir un diplôme en chirurgie générale à l’Université de Montréal, à l’Université Laval ou à McGill, ou encore choisir une spécialité. En raison du vieillissement de la population, les perspectives d’emploi sont fort alléchantes et le salaire très intéressant : de 300 000 $ à 500 000 $ par an, voire davantage.

La pathologie décryptée
Selon le site du magazine Psychologies (psychologies.com) : «On compte près de 3 % des hommes et 1 % des femmes touchés par la psychopathie. Cette pathologie peut s’exprimer à des degrés très différents, pouvant mener jusqu’à la réalisation d’actes criminels. Parmi les symptômes de la psychopathie, on relève : l’indifférence, l’irresponsabilité, l’absence de culpabilité et les comportements asociaux. Encore trop peu connue, la psychopathie a des origines assez floues. Cependant, on souligne tout de même une influence des facteurs environnementaux et familiaux.»

À lire la semaine prochaine
le palmarès des professions où on retrouve le moins de psychopathes.

nb: Cet article est d'abord paru dans l'édition du 22 janvier du Journal Métro

mercredi 23 janvier 2013

Billy «The Kid» Tellier : un gagster qui a du punch !





collaboration spéciale«Ma vie a commencé de façon assez brutale», confie Billy Tellier.

Le morning man, humoriste et scripteur Billy Tellier, que l’on peut entendre à CKOI et voir à V, présente La loi du plus fort, un premier one man show en forme de kit de survie.

Vers l’âge de 10 ans, alors qu’il racontait son premier gag écrit au cours d’un exposé oral à l’école, le petit, au sens propre comme au figuré, a découvert deux choses qui allaient orienter sa vie : le fait d’assumer, et même de rire de sa petite taille, le rendait sympathique aux yeux des autres et… la contre-attaque.

Comme bien d’autres, il aurait pu s’arrêter au premier stade, qui lui assurait un certain capital de sympathie, mais en répliquant et en ridiculisant ses bourreaux symboliques, il a compris qu’il faisait rire davantage et devenait encore plus «populaire» que ses adversaires.
Vingt ans plus tard, le jeune trentenaire né prématurément et haut de 5 pi 3 po propose un premier spectacle officiel où il évoque notamment les diverses stratégies de «survie» qu’il a utilisées depuis l’enfance.

«Ma vie a commencé de façon assez brutale. Je suis né prématurément à six mois. Je pesais 2 lb 2 oz. En partant, je n’ai pas eu un kit de survie très élaboré. Je me souviens qu’au primaire, je n’arrivais pas à faire ma place. Puis, l’humour est arrivé. C’est un peu devenu mon arme et ma façon de me démarquer. Le show commence ainsi : je décris comment l’humour m’a servi et comment je tente de faire ma place en jouant du coude dans diverses situations. On retrouvera, par exemple, la thématique “C’est quoi, être un homme en 2013?” J’arrive à donner une réponse dans le spectacle, mais non je ne vous la dévoilerai pas. Je suis agace de même», rigole le comique dans un studio de la station CKOI où Métro l’a rencontré de bon matin.






Outre l’évocation de ses multiples stratégies de «p’tit vite», l’humoriste tentera de remplacer le gouvernement en créant son propre pays imaginaire dans lequel il décrétera toutes les lois. Parmi les autres numéros, il y a aussi celui où il installe un quatrième mur entre lui et le public en chuchotant dans une église imaginaire. Ce qui contraint les spectateurs à étouffer leur envie de s’esclaffer. Le tout émaillé de quelques anecdotes tirées de son vécu.

Il s’agit donc d’un spectacle entièrement articulé autour de sa propre personne et non d’une présentation de la galerie de personnages auxquels il donne vie à la radio. Cela dit, «Billy ze Kid», qui est parfois sollicité pour resserrer les punchs lines de certains humoristes ou pour le cinéma (De père en fils), restera fidèle à son sens aigu des phrases percutantes que lui reconnaissent nombre de ses pairs. Consécration au St-Denis ?

«Lorsque tu sors de l’École nationale de l’humour, tu as deux choses en tête : ta première prestation au Festival Juste pour rire et ton premier spectacle au Théâtre Saint-Denis, un lieu hautement symbolique. C’est un peu comme s’il s’agissait de ta première communion officielle», analyse ce comique plutôt réservé dans la «vraie vie», qui est par ailleurs fasciné par le phénomène de la croyance et des religions.

Parions que les paroissiens de l’humour seront nombreux à aller communier à l’autel du rire du petit Billy, qui est entré en humour comme d’autres entrent dans les ordres.

Billy Tellier – La loi du plus fort
Au Théâtre St-Denis
Ce mercredi, vendredi et samedi à 20 h

Nb: Texte d'abord publié dans l'édition du 21 janvier 2013 du Journal Métro 

Connaissez-vous VioleTT pi ?

En juin dernier, dans le cadre d'une présentation du concept Shows de salon, j'ai découvert un jeune artiste qui m'a littéralement fait flipper.

Dread locks rousses, anneau de bœuf dans les naseaux, espadrilles ailées, l’excentrique nous livrait alors trois pièces tordantes, dont une histoire d’amour second degré, où une ogive nucléaire veut amener sa belle dans la grande roue de Tchernobyl!

Puis, à son invitation, le tout devait se terminer dans… la salle de bains de la suite présidentielle du Hyatt!
Bonheur, rigolade et moment exquis. 

Bande de veinard, je vous propose aujourd'hui en exclu, (ici) «Marie Curie» la chanson sur l'ogive nucléaire susmentionné extraite de «eV», le premier album de VioleTT Pi alias Karl Gagnon.

Une belle bebitte qui s'inspire autant de Leloup et Nirvana que Xavier Caféïne, Mister Bungle et Weezer et qui devrait faire buzzer pas mal de monde dans les semaines à venir.

Lancement le mercredi 6 février à 17h00 au Belmont à Montréal. 


Exit les dreads, voici la nouvelle tronche de VioleTT  pi.

mardi 15 janvier 2013

Le mariage homosexuel selon Galabru...


Patrick Bruel : Lequel de nous deux ?



Crédit : Diane Sagnier

Du triomphalisme à la vulnérabilité

Derrière le personnage aussi omniprésent que triomphant se cachait un homme sensible et humain. C’est du moins ce que dévoile le tout nouvel album de Patrick Bruel Lequel de nous deux. Le premier depuis six ans. Rencontre.

Claude André

Lorsque, depuis la périphérie, on examinait le phénomène Bruel, plusieurs observateurs voyaient en lui une belle gueule plus ou moins clinquante, fédératrice de minettes, quand ce n’était pas cet ancien joueur de soccer m’as-tu-vu qui aurait pu faire carrière ou encore ce joueur de poker professionnel auquel tout réussi.

Puis, voilà cet album qui oscille entre le bon et le très bon, dont l’écriture se révèle inspirée et les mélodies fort accrocheuses. Bref, entre les retrouvailles de la bande de la Place des grands hommes, la double lecture que l’on peut faire de la chanson titre, un hommage aux femmes de sa vie et une réflexion sur le printemps arabe, Bruel touche et parfois émeut.

Comme si un élément capital l’avait à jamais transformé. «Il y a peut-être un côté nostalgique et mélancolique parfois, mais c’est un album tourné vers l’avenir. Surtout à travers le regard de mes enfants. Forcément, lorsque tu regardes les choses avec lucidité et avec froideur, ce n’est pas très encourageant. Il faut essayer d’enrober un peu tout ça», explique Bruel qui a connu le divorce et dont un des copains de la bande de la chanson Place des grands hommes est vraiment disparu. Ce qui nous vaut la suite; Dans ces moments là, qui ouvre le disque.

Une œuvre intimiste, certes, mais aussi éclectique sur le plan musical comme en témoigne ce duo avec le rappeur La Fouine dans Maux d’enfants. Une pièce qui exprime la cruauté dont font usage certains jeunes sur les réseaux sociaux.

C’est pour faire accepter cet éclectisme que Bruel, qui a beaucoup travaillé sa voix, a porté une attention rigoureuse aux textes. Ciment de l’album. «Le mot d’ordre? Où allait le texte? Ensuite, nous installions les arrangements, les couleurs musicales. Nous ne savions pas que Maux d’enfants serait un hip-hop ni que Lequel de nous deviendrait klezmer. Mais il est vrai que mes textes sont peut-être plus aboutis. Puis, au final, de voir mon fils Léon, 7 ans, avec cet objet dans les mains (l’album) et de le voir écouter les chansons en boucle, ça a été vraiment très touchant, très touchant», enchaine l’heureux papa qui prévoit se produire dans nos contrées à l’automne.

Lui qui nous quittera en imitant, avec un certain talent, l’accent québécois : «Arrête don d’me niaiser, toué-là!» Ok, promis.

Lequel de nous deux en magasin dès aujourd'hui.

Bonus track : Qui le droit et le Père Noël?

Chaque année depuis 9 ans, me revient votre chanson Qui a le droit? lorsque vient le temps de Noël. Pensiez-vous aussi à ce grand mensonge consumériste lorsque vous parliez de ces enfants à qui l’on ment? «Non, non. Qui a le droit de profiter de la fragilité et de la pureté de l’enfance? Qui a le droit d’abimer ça? Quand je chantais cette chanson, je n’avais pas d’enfant. Maintenant, j’en ai deux. Noël, c’est comme la Saint-Valentin : d’un côté, il y a cette immense machine marketing qui est très bien huilée et, à côté de ça, tu as les yeux qui brillent de la femme pour qui tu as une attention ou les yeux des enfants devant le sapin. Moi, je suis content de voir les yeux qui brillent. Mais il ne faut pas que ce soit Noël ou la Saint-Valentin tous les jours.»