Le morning man, humoriste et scripteur Billy Tellier, que l’on peut entendre à CKOI et voir à V, présente La loi du plus fort, un premier one man show en forme de kit de survie.
Vers l’âge de 10 ans, alors qu’il racontait son premier gag écrit au cours d’un exposé oral à l’école, le petit, au sens propre comme au figuré, a découvert deux choses qui allaient orienter sa vie : le fait d’assumer, et même de rire de sa petite taille, le rendait sympathique aux yeux des autres et… la contre-attaque.
Comme bien d’autres, il aurait pu s’arrêter au premier stade, qui lui assurait un certain capital de sympathie, mais en répliquant et en ridiculisant ses bourreaux symboliques, il a compris qu’il faisait rire davantage et devenait encore plus «populaire» que ses adversaires.
Vingt ans plus tard, le jeune trentenaire né prématurément et haut de 5 pi 3 po propose un premier spectacle officiel où il évoque notamment les diverses stratégies de «survie» qu’il a utilisées depuis l’enfance.
«Ma vie a commencé de façon assez brutale. Je suis né prématurément à six mois. Je pesais 2 lb 2 oz. En partant, je n’ai pas eu un kit de survie très élaboré. Je me souviens qu’au primaire, je n’arrivais pas à faire ma place. Puis, l’humour est arrivé. C’est un peu devenu mon arme et ma façon de me démarquer. Le show commence ainsi : je décris comment l’humour m’a servi et comment je tente de faire ma place en jouant du coude dans diverses situations. On retrouvera, par exemple, la thématique “C’est quoi, être un homme en 2013?” J’arrive à donner une réponse dans le spectacle, mais non je ne vous la dévoilerai pas. Je suis agace de même», rigole le comique dans un studio de la station CKOI où Métro l’a rencontré de bon matin.
Outre l’évocation de ses multiples stratégies de «p’tit vite», l’humoriste tentera de remplacer le gouvernement en créant son propre pays imaginaire dans lequel il décrétera toutes les lois. Parmi les autres numéros, il y a aussi celui où il installe un quatrième mur entre lui et le public en chuchotant dans une église imaginaire. Ce qui contraint les spectateurs à étouffer leur envie de s’esclaffer. Le tout émaillé de quelques anecdotes tirées de son vécu.
Il s’agit donc d’un spectacle entièrement articulé autour de sa propre personne et non d’une présentation de la galerie de personnages auxquels il donne vie à la radio. Cela dit, «Billy ze Kid», qui est parfois sollicité pour resserrer les punchs lines de certains humoristes ou pour le cinéma (De père en fils), restera fidèle à son sens aigu des phrases percutantes que lui reconnaissent nombre de ses pairs. Consécration au St-Denis ?
«Lorsque tu sors de l’École nationale de l’humour, tu as deux choses en tête : ta première prestation au Festival Juste pour rire et ton premier spectacle au Théâtre Saint-Denis, un lieu hautement symbolique. C’est un peu comme s’il s’agissait de ta première communion officielle», analyse ce comique plutôt réservé dans la «vraie vie», qui est par ailleurs fasciné par le phénomène de la croyance et des religions.
Parions que les paroissiens de l’humour seront nombreux à aller communier à l’autel du rire du petit Billy, qui est entré en humour comme d’autres entrent dans les ordres.
Billy Tellier – La loi du plus fort
Au Théâtre St-Denis
Ce mercredi, vendredi et samedi à 20 h
Au Théâtre St-Denis
Ce mercredi, vendredi et samedi à 20 h
Nb: Texte d'abord publié dans l'édition du 21 janvier 2013 du Journal Métro
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