vendredi 19 novembre 2010

Copacabana avec Isabelle Huppert







Se réinventer en couleur

Isabelle Huppert casse son image et dégoupille de nouveau l’étendu  de son registre dans un divertissement plutôt sympathique et grand public


Claude André

Après nous avoir mystifié, notamment, avec son rôle austère d’une femme en quête d’un sens à sa vie dans Villa Amalia de Benoit Jacquot l’an dernier, revoici (on skip deux films) la sublime Isabelle Huppert dans un registre diamétralement différent : une baba cool insouciante et bariolée qui n’en rate pas une et en fait toujours trop.

Au grand dam d’ailleurs de sa fille Esméralda qui aspire, de son côté, à une vie confortable et bien rangée. Un rôle correct mais beaucoup moins solaire défendu par Lolita Chammah qui est, à la ville, une des trois enfants d’Isabelle Huppert.

Entre les petits boulots, son soupirant et ami désœuvré et un sens des valeurs plus côté bohème que coté en bourse, Babou (Huppert) qui se désole de l’effritement de son ancienne complicité avec sa fille de 22 ans, se voit invité par cette dernière à un repas en tête à tête. 

Trop heureuse, celle qui était hier encore la maman «vachement cool» décide de la recevoir à l’indienne pour se faire annoncer au final par Esméralda qu’elle compte bientôt se marier et ne souhaite pas voir la voir, elle sa propre mère, à la réception car elle en aurait honte! Choc. Il faut voir toute la détresse dans le regard de la formidouble Huppert

Comme à Ostende 
Bientôt ressaisie, Babou décroche un plan un peu fumeux à Ostende et vends, hors saison, des appartements en multipropriété histoire d’offrir au moins un beau présent à sa progéniture pour l’occasion.

Chocs de valeurs avec sa collègue et colocataire imposée dans l’immeuble qui jonche la station balnéaire, rencontre avec un docker qui deviendra son «objet sexuel», prise d’affection pour un jeune couple de SDF (sans domicile fixe) Copacabana de Marc Fitoussi s’avère une souriante comédie dramatique sur les rapports parfois tendues entre mère et fille ponctuée d’une critique sociale sur le monde de la vente agressive. 

Malgré une finale un peu décalée en regard du film en général, ce divertissement ne passera certes pas à l’histoire mais vous fera vivre un moment agréable orné de sourires sonores. *** 

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