lundi 22 novembre 2010

Martin Léon et Les Atomes. Entrevue.

Sensualité multicolore


Mutations groovy, seventies et down tempo pour Les Atomes de Martin Léon.

Claude André

Martin Léon s’est posé de nombreuses questions ces derniers temps. Ce genre de questionnement qui détermine nos choix et croyances style : «y a –t-il une vie après la mort ?»

Le chaleureux gus qui nous accueille dans son petit studio annexé à sa demeure du Plateau est convaincu que si. Que nos atomes ne font que se transformer en autre chose pour assurer la suite de la vie. Comme ce fut peut-être le cas, il y a un mois, pour ce monsieur qui subitement, sur la rue où habite l’artiste, a été frappé d’un malaise qui l’a conduit directement à l’hosto.

Qu’arrive –t-il lorsque notre esprit quitte notre corps ? , s’est alors demandé Martin. La magnifique chanson Je redeviens le vent, qui clôt cet album musicalement luxuriant, devait naitre peu de temps après.

Le mot luxuriant, «sous le soleil exactement», dirait Gainsbourg un des maitres de Martin Léon, n’est pas vain.


Inspiration asiatique

En effet, c’est parmi les nuages d’Asie, à l’automne 2009, que le projet s’est manifesté. «Les Atomes, c’est le premier texte que j’ai écrit dans l’avion qui me menait de Tokyo à Bangkok. Puis, à un moment je suis arrivé à Tonsai Beach dans la province de Krabi, dans le sud de la Thaïlande. Il y avait un bar où régnait une bibliothèque, tous les gens qui passent par là laissent des livres, des hamacs se balançaient ici et là, des gens fumaient des pétards, d’autres qui faisaient l’amour…», se souvient Martin avec ce regard vers les cieux qui nous sustente à notre tour. Puis, il nous expliquera plus tard que c’est cette atmosphère particulière qu’il a décrite à ses musiciens afin de les diriger vers l’ambiance suave et charnelle dont est imprégné l’album.

«C’est dans des huttes de paille, le matin de lendemains de party, sous des pluies torrentielles dans des cabines dans la jungle et dans le centre-ville de Tokyo où une autoroute de 5 étages jouxtait, d’environ 25 pieds, un jardin composé de vieillards qui s’adonnaient au tai chi que sont nées ces chansons. En les apercevant, je me suis dit : ce qui les unit ensemble, ce ne sont que les atomes !», poursuit le volubile bidouilleur bien calé sur une chaise de plage en tissu entre un piano droit et un ampli à lampes. Objet précieux auquel on peut attribuer le son des seventies que l’on retrouve sur certaines pièces aux effluves funky.

Nu dans la gouache

Entres les ambiances trip hop et lesdites références seventies, ce sont parfois les thèmes musicaux de certaines téléséries cultes style Hawaï 5-0 qui ont servies d’indications aux musiciens quant à certaines ambiance.

Car Martin Léon, également compositeur pour le cinoche, bien qu’il ait quelque chose à dire, est d’abord un arrangeur ultra doué. En témoigne d’ailleurs ce Félix remporté il y a peu qui nous observe depuis le haut du piano. «Quand j’écris une phrase, j’entends les arrangements. Avec Martin Lizotte, mon pianiste, on veut que les gens vivent une expérience lorsqu’ils écoutent l’album munis d’écouteurs de qualité. J’aime le groove sensuel, ce qui se passe en Angleterre sur les labels indépendants c’est vraiment mon truc. Tu sais, ce n’est pas facile de faire des beats lents. Mais je suis inspiré par le down tempo. À 80 bpm, ça va tout seul. Je me sens alors comme lorsque je fais de la gouache tout nue à quatre pattes étendu sur le sol...»

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