Machisme et harcèlement au féminin
Crime d’amour d’Alain Corneau, un thriller noir et glacial qui capte rapidement l’intérêt
Claude André
On dit que la France est le pays où l’on recense le plus grands nombre de consommateurs psychotropes per capita et, ces derniers temps, on parle beaucoup de suicides dans les grandes entreprises de l’Hexagone.
Le dernier film d'Alain Corneau, qui nous a quitté en août dernier, en fait écho dans un thriller noir et glacial qui capte rapidement notre intérêt.
Fascinée par la dirigeante de la filiale française d’une multinationale américaine qui les emploie (très crédible Kristin Scott Thomas), une jeune cadre promise à un brillant avenir (Ludivine Sagnier, nuancée et captivante) devient la confidente et protégée de cette femme de pouvoir qu’elle admire.
Mais les bons sentiments étant souvent intéressés, la bienveillance apparente de cette dernière, qui lui servira implicitement son amant en guise d’amuse-gueule, se transformera en harcèlement psychologique grâce à un stratagème machiavélique qui, de la déclaration d’amour empreinte de confidences à l’humiliation publique, décèle habilement le modus operandi des manipulateurs de cet acabit.
Mais la jeune arriviste n’est pas aussi naïve qu’elle en a l’air et sa réplique sera à la hauteur de son ressentiment tandis que l’appareil judiciaire des hommes en prendra pour son rhume.
Bien qu’il ne soit pas aussi puissant que ceux de ses mentors Fritz Lang et Alfred Hitchcock, le dernier film d’Alain Corneau où il n’y a finalement que des méchants s’avère fort évocateur et efficace malgré quelques faiblesses notamment en ce qui a trait à l’enquête policière.
*** 1/2
Demain, entrevue avec Ludivine Sagnier
Demain, entrevue avec Ludivine Sagnier
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