mercredi 7 janvier 2009

La vie qui déborde des livres (1)



Salut à toi ami lecteur. Y’a un sacré bail que je n’ai pas commis ici un texte destiné exclusivement aux habitués ou resquilleur de ce petit blogue. Depuis un moment j’avais envi de vous causer littérature mais je cherchais un angle pour le faire différemment des habituelles recensions que l’on retrouve dans la presse.

Alors voici. Tout comme la musique, les livres nous aident à mieux vivre. Parce qu’ils nous libèrent de nos peurs, nous permettent de voyager et aussi parce qu’ils nous enseignent la vie et dissèquent parfois l’âme humaine.
Puisque nous sommes entre intimes, et que ce blogue, même si j’y glisse souvent de mes articles destinés au grand public, est d’abord et avant tout catégorisé «personnel», je me permettrai donc occasionnellement de vous causer littérature mais en la mettant en relief avec des anecdotes puisées dans ma vie ou celle de mes proches.

Récemment, je devais enfin régler un grande part de mes soucis personnels. Grande surprise et pétard mouillé, au moment ou cela se faisait, je fus accusé de distiller des propos antisémites. Les gens qui suivent mes écrits et/ou m’ont vu au petit écran ainsi que mon entourage savent évidemment que cette accusation à mon endroit relève de la fantasmagorie la plus fantaisiste pour toute sorte de raisons que j’évoquerais peut-être plus tard.
Mais, heureusement pour ma gueule et mon tempérament de latin sanguin, j’avais lu un truc qui m’a fait comprendre beaucoup ce que je subodorais déjà quelques jours plus tôt.

Dans son excellent et très touchant petit roman L’enfant de Noé paru chez Albin Michel en 2004, Éric-Emmanuel Schmitt nous raconte les tribulations, sous l’occupation, d’un petit juif belge pris en charge par un père catholique dans une langue qui m’a rappelé à quelques égards le magnifique et sublisimme La vie devant soi de Romain Gary en ce qui a trait aux propos du petit Joseph âgé de 7 ans.
Dans une scène particulièrement réussie, le môme en question se retrouve, sous une fausse identité, en transition chez une famille aristocrate histoire d’échapper à la gestapo. Au moment où les hommes d’Hitler se pointent au manoir, la comtesse qui avait bien sur donné les consignes appropriés au petit garçon, reçoit les flics nazis qui viennent s’enquérir de l’éventuelle présence d’enfants juifs de la façon suivante : «Élisabeth annonça aux fonctionnaires que cette boulette allait leur coûter leur carrière, ça ils pouvaient lui faire confiance !
-Maintenant, fouillez ! Fouillez vite !
Devant tant d’assurance et d’indignation, le chef des policiers ébauchait presqu’un recul.
-Puis-je vous demander, madame, qui est cet enfant ?
-Mon neveu. Le fils du général von Grebels.
Dois-je vous présenter notre arbre généalogique ?
Vous cherchez à vous suicidez mon garçon !
Après une fouille infructueuse, les policiers partirent en bafouillant des excuses, patauds, honteux.
La comtesse jaillit du lit. A bout de nerfs, elle se mit à pleurer et rire en même temps.
-Tu as surpris un de mes secrets, Joseph, un de mes tours de femme.
-Lequel ?
-Accuser au lieu de se justifier. Attaquer lorsqu’on est soupçonné. Mordre plutôt que de se défendre.
C’est réservé aux femmes ?
-Non, tu peux t’en servir....
Hélas ce «truc» fort légitime en certaines occasions rares et ponctuelles peut s'avérer un mode de vie chez, par exemple, les manipulateurs pervers narcissiques. Je ne l'ignore pas désormais. On en reparle bientôt.


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