Icône de notre inconscient collectif, Robert Charlebois revient avec une véritable bombe musicale à la fois nostalgique, humaniste et souriante.
Bien qu’il ait lancé le sympathique et minimaliste Doux Sauvage il y a dix ans, c’est depuis les seventies que cette figure de proue de notre identité collective n’avait pas, foi d’observateur, livré un album aussi puissant que Tout est bien.
Un opus sur lequel on retrouve des textes signés David McNeil (Julien Clerc) et Jean-Loup Dabadie (Reggiani), en plus d’une adaptation d’un texte de St-Augustin et d’un texte sulfureux signé… Mozart.
«Il y a deux ans, je suis tombé sur un spécial de 25 pages sur le 150eanniversaire de sa mort. Il y avait une page à la fin sur Mozart et le sexe qui comprenait des lettres écrites de sa main aussi osées que pourrait l’être du Marquis de Sade mais sans la méchanceté. J’ai donc récupéré l’une d’entre-elles où il cause de son petit bonhomme (lire son sexe) sans changer une virgule. C’est à la fois érotique, élégant et rythmé», rigole Charlebois.
Lui qui, parlant d’élégance, renoue sous la bienveillance de Claude Larrivé à la réalisation, avec cette grandiloquence musicale sophistiquée propre à quelques-uns de ses classiques comme en témoigne la présence des 22 musiciens dont 8 violons et un cor français sans compter le légendaire orgue Hammond B3.
Les fans de la première heure pourront également, à quelques reprises, retrouver des thématiques (voire des suites plus ou moins intentionnelles de chansons célèbres) chères à l’artiste telles l’américanité et la quotidienneté jumelées à un certain humour.
Mais, pour la première fois, sauf pour une ou deux pièces, Robert Charlebois nous livre que des chansons d’amour sur cet album à la fois souriant, amoureux et nostalgique. Son dernier comme le souffle la rumeur? «Si c’était mon dernier disque, je le trouverais très beau et je n’aurais pas honte. Je ne ferai jamais de show ou d’album d’adieu mais je n’aurais pas été content de m’en aller sur Doux Sauvage. Ce disque est plus large, plus profond et la musique plus près de ce qu’on appelle l’art ou la beauté», analyse judicieusement l’homme de 66 ans.
Avec le temps
Et s’il a semblé longtemps plaire à un public davantage masculin que féminin, les choses pourraient maintenant changer pour l’homme qui s’ouvre cette fois le cœur comme jamais auparavant. «Je ne vais pas m’excuser de faire des chansons d’amour car, avec le temps, on s’aperçoit que les relations hommes/femmes sont la seule chose passionnante dont on a jamais terminé de faire le tour. Comme je le chante dans une pièce: je n’ai jamais rien compris à l’amour mais je peux vous en parler pendant des heures», lance en s’esclaffant ce sympathique gaillard au regard d’enfant qui ira encore une fois passer l’hiver sous le soleil de la Guadeloupe.
Séjour qui sera entrecoupé de quelques sauts en France histoire de présenter l’album aux cousins avant qu’il ne revienne et entreprenne, en 2011, une tournée qui le mènera aux quatre coins du Québec.
L’album Tout est bien de Robert Charlebois sera lancé le 27 octobre à La Tulipe à Montréal.
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