dimanche 2 octobre 2011

L'an vert du décor




Tendance

L’an vert du décor : se réinventer

Considérés comme des hurluberlus il y a quelques années, les adeptes d’une consciente verte ont maintenant le vent en poulpe.

Il faut dire que l’exode massif des citadins vers la banlieue à la recherche de verdure et de propriétés à prix moins élevés est devenu un argument des plus convaincant auprès des élus. 

À Montréal seulement, on estime à environ 20 000 le nombre de personnes qui choisissent de quitter la ville pour sa périphérie à chaque année.

Le 27 mars dernier, le quotidien La Presse publiait d’ailleurs un enthousiasmant reportage sur les efforts effectués par les dirigeants de neuf quartiers montréalais pour se réinventer dans une perspective à la fois verte, attrayante et utilitaire. 

Le journal y cause de Montréal mais cela est également le cas à Québec et son quartier Saint-Roch pour ne mentionner que celui-là.

Si cette tendance se vérifie à la ville, ce sont toutefois, les banlieues qui se transformeront le plus radicalement au cours des années à venir !

Aménagées dans les années 50, ces dernières ont été conçues en fonction de l’automobile. Ce qui a favorisé l’étalement urbain et stimulé du coup l’achat d’un nombre de plus en plus important de voitures. Occasionnant ainsi la mise en place de stationnements immenses toujours plus nombreux.

Ces voitures désormais concentrées sur les boulevards et les centres commerciaux qui sont utilisées, au Québec, dans 70 à 80 % des déplacements ont contribué à l’émergence des îlots de chaleur et sont responsables de 40 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Sans parler du smog et autre rétrécissement de la couche d’ozone.


La densification

Au cours des prochaines années, en favorisant la densification dans des périmètres restreints en banlieue comme en ville, on arrivera à améliorer la qualité de vie de ces deux endroits pour le plus grand bénéfice de tous. Un peu à la façon de la ville d’Orkotoks, en Alberta, qui a été l’une des premières en 1998 à reconnaître que la limitation de l’étalement urbain était le meilleur moyen de lutter contre les îlots de chaleur et autres incongruités environnementales.

Cette urbanisation planifiée fera en sorte que les terrains disponibles se faisant plus rares, les promoteurs favoriseront des habitations plus compactes afin de loger davantage de personnes pour engendrer plus de profits.

Faudra-t-il alors construire des blocs appartements qui ressembleront à des cages à poules afin de contenir tous les citoyens, demanderont les plus pessimistes ?

Pas du tout. Il a été démontré à plusieurs reprises qu’il est possible de rebâtir la ville sur elle-même. De la réorganiser en créant des quartiers plus compacts.

En invitant les commerçants à s’installer dans un périmètre déterminé, on favorisera la revitalisation de ces secteurs qui retrouveront ensuite une dimension humaine et deviendront vivants et conviviaux.

Dans un quartier mixte où se côtoient résidences, lieux d’emplois, commerces et loisirs, il a été démontré que les résidents utilisent leur automobile 45 % moins souvent que dans les banlieues où règne l’étalement urbain. Exit la consommation d’un litre d’essence pour acheter une pinte de lait !

C’est pour toutes ces raisons qu’en ce moment même plusieurs élus et fonctionnaires se penchent sur ces questions et cogitent aux façons de réaménager l’espace autour des centres d’achats. Ils réfléchissent aussi sur les différentes manières de récupérer les anciens immeubles industriels inutilisés quand ce n’est pas sur la construction de stationnements à étages qui libéreront les anciens parcs de voitures au profit de la construction domiciliaire.

Nous n’effectuons ici qu’un survol car les alternatives sont nombreuses mais il illustre une tendance irréversible.

Bien sûr, il se trouve encore ici et là quelques irréductibles climat-sceptiques, dont on peut soupçonner qu’ils soient plus motiver par les profits que la raison, mais les fulgurants changements des mentalités des dernières années nous prouvent que si «les pessimistes ont raison, ce sont les optimistes qui changent le cours des choses.»


Pour en savoir davantage sur l’étalement urbain et ses alternatives, on ne serait trop vous recommander de visionner l’excellent film d’animation en ligne sur le site : www.sagacite.org

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