mardi 11 septembre 2007

Ce jour-là

J’étais en train d’écrire un texte de présentation sur Lara Fabian dans mon appartement de la rue Garnier. L’avais rencontré quelques jours auparavant «on cam» pour le site Internet des magasins Archambault chez son ancien petit ami et compositeur dans une maison d’un quartier cossu.

Puis, vers midi, pour me changer les idées et me reposer un peu, me suis dirigé dans ma cuisinette. Allumé la téloche. Stupéfaction totale : Les Twins Towers pénétrées par un avion se désintégraient. J’ai pensé à une blague. Ou un film pendant quelques secondes avant de comprendre ce dont il s’agissait.

Je venais dès lors de réaliser que le monde ne serait plus jamais le même. Ensuite, j’ai téléphoné mon vieux frangin Fernand. On a causé politique pendant quelques heures, comme d’hab.

Suis retourné à Lara Fabian.

Environ une semaine plus tard, alors que je me réveillais d’une virée montréalaise désespéro-éthylique, le cerveau encore barbouillé j’ai allumé mon ordi. Bang ! On m’invitait, en qualité ma qualité de journaliste, à effectuer un voyage au Maroc avec une délégation de collègues afin de vérifier sur place la célérité avec laquelle la RAM (Royal Air Maroc) avait resserré les mesures de sécurité.

Le but était évidemment de déclencher une opération séduction afin de ne pas anéantir l’industrie touristique de plus en plus florissante des Nord-Américains vers le pays du Roi Mohamed VI, réputé très ouvert à la modernité.

L’invitation, aux frais de la Ram, stipulait que bien qu’il nous était loisible d’écrire ce que bon nous semblait, nous devions cependant, avec l’accord du média qui nous employait, nous engager à produire un texte sur le Maroc et la sécurité.

Si ma mémoire est fidèle, le calendrier indiquait alors vendredi et le départ devait avoir lieu deux jours plus tard. J’ai donc tenté de rejoindre le rédac chef du journal afin de proposer un texte sur cette histoire de sécurité et tout le bataclan. Absent et introuvable. Me suis donc rabattu sur le chef de la section société qui me donna illico son imprimatur et s’engagea à publier mon texte.

À mon retour, le rédac chef furax, refusa de publier quoi que ce soit. Sans doute un peu par jalousie. Cela n’a sans doute pas véritablement de rapport mais il a d’ailleurs été remercié quelques temps plus tard.

Me suis tout de même senti très mal auprès des gens de la RAM en particulier et du Maroc en général.

Cela dit, j’en conserve un souvenir parfumé et une excellente entrevue sur k7 ausio avec le grand réalisateur égyptien Youssef Chahine qui avait prédit, en quelque sorte, les événements du 11 septembre dans son œuvre cinématographique.


Depuis, tout comme les boomers qui se souviennent de ce qu’ils étaient en train de faire le jour de l’assassinat de Kennedy, ma génération possède une journée marquée au fer rouge. Et vous, écoutiez-vous Lara Fabian ce jour-là ?

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