dimanche 9 septembre 2007

Malgré tout

Il arrive à l'occasion que des visiteurs se retrouvent sur mon site après avoir effectué une requête concernant la chanson Malgré tout dont j'ai commis les paroles et mon ami Peluso la musique.

À l'époque, c'était en 1995 je crois, après y avoir planché toute la nuit, j'étais allé lire ce texte à une amie histoire d'obtenir son opinion. Mon but était plutôt incensé: reconquérir une belle qui venait de me plaquer.

Or, m'étais-je dit, la plupart des chansons d'amour racontent des histoires de gars déprimés et au bord du suicide après qu'une femme les eût quittés. Ils voudraient renforcer le choix de ces femmes qu'ils ne s'y prendraient pas autrement. Quoi de plus turn-off qu'un pleurnichard qui geint sa dépendance affective, m'étais-je dit. J'ai donc décidé de déployer une stratégie que j'estimais différente en tentant de démontrer à cette animatrice radio et poète qui m'abandonnait tout ce à quoi elle «renonçait» en agissant de la sorte.

Stratégie qui reçut illico ce matin là, sur le balcon ensoleillé de la rue Garnier, l'aval de ma potesse-conseillère. Et celui plus discret de Peluso qui avait tendu l'oreille tout en peignant les barreaux d'escalier de la maison de l'amie qui l'avait embauché pour ça. Le Ritalo-Indien d'Abbittibi m'a demandé dare-dare de lui filer le texte. Deux heure plus tard, alors que je ne le connaissais qu'à peine, il débarqua chez moi et me chanta notre première chanson. Elle devait devenir la pièce-titre de son premier album.

Non, cela n'a pas fonctionné et la belle n'est pas revenue. Sauf que...

Je l'ai revu récemment et lorsque, au fil de notre discussion, elle m'a demandé ce que je faisais. Je lui ai dit: «Come Cohen, i'm waiting for the miracle. Et je cherche la lumière». Ce à quoi elle a rétorqué, allez savoir pourquoi: «Moi, j'irais bien au Vietnam avec toi.». Ce soir là, j'ai mangé avec des baguettes.


Malgré tout (4:58)Paroles:
Claude André
Musique: Peluso

J'ai décroché mon infortune
Descendu l'escalier de l'enfance
Me suis noyé de ta plénitude
Espoir d'effacer nos souffrances

Et j'ai conjuré nos amours
Et tes blessures anciennes
Ces cicatrices de velours
Sur ta mémoire incertaine

Malgré tout ce qui nous éteint
Malgré l'orgueil qui tue l'amour
Malgré ces pleurs sur nos chagrins
J'entends ta voix dans les faubourgs

J'aurais pu flinguer ta mémoire
Assassiner tous tes tourments
Et redessiner notre histoire
Sur des rêves indécents

J'aurais pu t'offrir les pays
Qui t'ont dressé leurs frontières
J'aurais pu brandir mon fusil
Et faire peur à tes chimères

Malgré tout ce qui nous éteint
Malgré l'orgueil qui tue l'amour
Malgré ces pleurs sur nos chagrins
J'entends ta voix dans les faubourgs

J'aurais renié mes élans fauves
Mes silences et mes armures
J't'aurais offert des alcôves
À en faire trembler tous les murs

Hélas! tu crains l'aventure
Mémoire de promesses non-tenues
J'aimerais tant te refaire l'amour
Comme au moment où tu y a cru

Malgré tout...

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