samedi 5 février 2011

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec : ze movie



Un Blanc-Sec bouchonné

Pas assez d’action pour enchanter les enfants, humour trop bof pour satisfaire les parents, ne comptez pas sur les Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec  pour les grandes ivresses.

Claude André

Le plus américain des cinéastes français Luc Besson qui nous a livré le meilleur (Léon, Nikita) comme le pire (Arthur et les Minimoys, les suites de Taxi), rêvait depuis une dizaine d’années d’adapter le personnage d’Adèle Blanc-Sec au grand écran.

Il a donc approché le magistral bédéiste Tardi mais ce dernier avait déjà en tête un autre metteur scène avec lequel la collaboration a finalement virée en eau de boudin. Deuxième tentative dix ans plus tard et voilà Besson sur le coup. Il entreprend dès lors son adaptation en malaxant des ingrédients glanés parmi les neuf albums.

Résultat ? Adèle, la feuilletoniste frondeuse, fumeuse, amatrice de whisky et un brin anar se retrouve en Égypte en cette année 1912 et tente d’y débusquer la momie du médecin particulier du Pharaon Ramsès II. Lui qui pourrait guérir sa sœur jumelle Agathe devenue légume et immobilisée suite à un accident de tennis. Pour ce faire, elle compte sur l’aide d’Espérandieu (excellent Jacky Nercessian), un savant fou spécialiste de la vie après la mort. Mais ce dernier est fort occupé par un ptérodactyle vieux de 136 millions d’années qui, grâce à ses bons soins, vient d’éclore au Musée des sciences naturelles libérant ainsi l’oiseau préhistorique dans le ciel de Paris. Ce qui sème l’émoi parmi la population et les autorités.

Nombreux clins d’œil (Tintin, Jurassic Park, E.T, Indiana Jones), répliques parfois complètement décalées du personnage central peu charismatique et trop jeune (Louise Bourgoin) et humour beauf, Besson bichonne un contenant visuel très alléchant (notamment les momies vivantes et l’oiseau préhistorique) au détriment d’une intrigue, d’un fil conducteur qui nous tiendrait en haleine. Comme s’il tentait tant bien que mal d’étoffer son scénario par des péripéties aussi tape à l’œil qu’inutiles au détriment du climat sombre et parfois acerbe des albums de Tardi.

À la sortie de la projo, un collègue nous a demandé de lui raconter la fin parce qu’il s’était endormi. Vraiment, Adèle Blanc-Sec et son alter ego Tardi méritaient une bien meilleure cuvée. **



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