samedi 30 avril 2011

Roxanne Potvin : Play



Roxanne Potvin
Play


Sur cette quatrième livraison, cette trop méconnue guitariste et auteure-compositeure à la voix perchée haut propose un album pop habité regorgeant de mélodies accrocheuses qui n’auraient pas déplus aux quatre garçons dans le vent : Keep Your Head, ou sa reprise coquine de I’M Too Sexy (Right Said Fred) ainsi que l’une des deux en français Dis-moi que tu m’aimes, une pièce pop punk souriante. 

Propos elliptique, ambiance indie pop, on savoure *** ½


dimanche 24 avril 2011

Desjardins : L'Existoire



Richard Desjardins
L’existoire

Réalisé par Claude Fradette (b.o de Gaz Bar Blues), qui a réquisitionné dix-sept musiciens, le dernier chapitre du maitre s’avère plus éclectique qu’à l’habitude (solo) sur le plan musical : folklore irlandais, trad, blues, tango et, notamment, funk. 

Savant équilibre entre humour, poésie d’Amérique de haut vol et engagement libertaire on y retrouve aussi pour une rare fois deux reprises dont la superbe : Sur son épaule de Mario Peluso parue d'abord sur l'album Malgré Tout en 1998.

Vibratoire. ****/5


mercredi 20 avril 2011

Nostalgie eighties

Roxette
Charm School

Arrangements efficaces mais prévisibles comme de la peinture à numéros, accords de claviers plaqués dans les eighties et chœurs qui évoquent les concerts d’arénas, le célèbre duo suédois nous replonge, à la première écoute, à ses débuts en 1986. 

Mais en approchant l’oreille, on y retrouve aussi des incursions qui sonnent Bowie, Beatles ou Sarah Mclachclan. 

Comme si le duo effectuait l’inventaire de son évolution musicale. 

Nostalgique ** ½



vendredi 15 avril 2011

Le charme des années trente...

Alex Pangman
33

Reconnue comme la «Canada’s Sweetheart of Swing», la rousse pétillante nous plonge directement en 1933, d’où le titre de l’album, et ses effluves enfumés de charleston, jazz manouche et de swing. 

Là où d’autres se plantent en voulant se la jouer vieillot, cet album, grâce à ses arrangements subtils, ses musiciens top qualité et sa captation sonore à l’ancienne, parvient à faire opérer le charme suranné des photos jaunies. Remarquable ****


mercredi 13 avril 2011

Votons Menique !



Candidature loufoque dans le Mil-N en vue des élections fédérales du 2 mai prochain. J'adore mon quartier. 

dimanche 10 avril 2011

Du country à Ray Charles



Willie Nelson
Winton Marsalis
Norah Jones

Here We Go Again

Superbe cet hommage à Ray Charles issu de la rencontre improbable entre le prince des desperados country Willie Nelson et le légendaire jazzman Wynton Marsalis.

Eux qui nous avaient fait le coup en 2007 avec Two Man With the Blues. Plus value : Norah Jones s’ajoute aux voix. 

Part belle aux envolées musicales, orchestrations subtiles et captivantes, son live  impeccable, musicos d’envergure, wow !

**** /5  



Les Roms, les Noirs, les Juifs, Dieudonné et la «Pornographie mémorielle»

«Pornographie mémorielle»


En décembre dernier, après avoir fait état sur Facebook de ma grande appréciation du bouleversant film La Rafle qui porte sur les événements du Vel’d’Hiv, je me suis retrouvé avec ce commentaire pour le moins évocateur : «tu as raison, on n’en parle pas assez».

La remarque qui se voulait ironique en relevant une prétendue surabondance d’œuvres qui traitent de la Shoah s’avérait pourtant fort judicieuse : pour la première fois on déverrouillait ce sombre épisode de l’histoire de France au cinéma en faisant un film sur la nuit du 16 au 17 juillet 1942 où 13 000 Juifs furent enfermés au Vélodrome d’Hiver avant d’être expédiés vers la mort.

Mes «amis» virtuels étant des gens très bien, il s’en est suivi un échange des plus courtois avec notamment celui qui reprenait à son compte un certain néo cynisme ambiant qui fait en sorte que plusieurs évoquent l’entreprise mercantile dès qu’il est question de la Shoah. Comme s’il n’y avait plus de démarche artistique à ce sujet qui ne soit suspecte.  «Pornographie mémorielle», disent même les Dieudonné de ce monde.

Vous savez, cet ancien comique dont le ressentiment envers les «sionistes du CNC 1» serait grandement imputable aux refus de ces derniers d’accorder un financement à «Code Noir » son projet de film sur l’esclavagisme. Financement qu’il n’aurait pourtant jamais demandé ! selon l’auteure Anne Sophie Mercier (La vérité sur Dieudonné, éd. Plon 194 p.) qui précise qu’il s’agissait plutôt d’une demande d’aide à l’écriture qui lui aurait été maladroitement refusée.2

Évidemment, un certain lobby étoufferait par la même occasion les atrocités commises à l’endroit des autres peuples tels les Arméniens, les Noirs ou encore les Tsiganes afin de s’arroger le «monopole de la souffrance.»

En mai, j’ai eu le privilège de réaliser une entrevue avec l’immense Tony Gatlif, réalisateur de Liberté. Ce film qui porte sur les Tsiganes déportés dans des camps de concentration en compagnie des Juifs, communistes et homosexuels.




L’une des plus grandes difficultés de Gatlif, qui souhaitait faire ce film depuis longtemps, dans son processus créatif a été de débusquer des témoignages et des archives sur le sujet car les Tsiganes ont longtemps eu peur des morts. Peur d’en parler, peur de les réveiller. Cette hantise criante aujourd’hui dissipée, selon Gatlif, aurait néanmoins été présente jusque dans les années quatre-vingt.

Or, ce que souhaitait le réalisateur, en plus de témoigner du génocide d’entre 250 000 et 500 000 Roms c’était de l’officialiser sur le plan politique. Ce qui a été fait au Parlement européen en février dernier. Outre la reconnaissance politique, Gatlif tenait également à rendre hommage aux Justes qui ont sauvé des vies.

Il rejoignait en cela la volonté de l’ancienne journaliste Rose Bosh qui a signé le film La Rafle. La réalisatrice, fille d’un anarchiste catalan qui a été enfermé sous Franco et qui, rappelons-le, n’est pas juive, partageait également cette volonté de souligner le courage de ces Justes à travers son long métrage. Chose à laquelle elle est parvenue de façon magistrale malgré les accusations de manipulations émotives. Comme si le sujet n’était pas assez odieux en soi…

Cinéma vérité

Un autre opus magistral sur le Shoah paru en 2010, outre la série Amour, Haine et Propagande produite par Radio-Canada, a été Le Cœur d’Auschwitz : une enquête menée de son propre chef par le documentariste québécois Carl Leblanc autour d’un objet de papier en forme de cœur qu’il a vu par hasard au Centre commémoratif de l’Holocauste de Montréal et sur lequel on retrouve un «F» brodé en tissu.

Se déployant tel des origamis, l’objet de la taille d’un caillou contenait une dizaine de pages collées entre-elles sur lesquelles étaient inscrits des vœux signés parfois d’un simple prénom. L’objet en question avait été confectionné dans le plus grand secret par des codétenues qui l’ont offert, le 12 décembre 44, à la jeune Fania qui célébrait ce jour-là ses 20 ans à …Auschwitz.


Encore une fois, une des plus grandes difficulté de ce film, et on le voit très bien en ouverture, a été de convaincre ses protagonistes de participer à l’enquête tant cela réveillait des vieilles plaies qui ne seront jamais tout à fait cicatrisées. Si le réalisateur soutient qu’il s’agit avant tout d’une histoire humaine, il se pose en quelque sorte lui même en Juste a posteriori en tournant un documentaire percutant et touchant qui nous rappelle que la grandeur de l’âme humaine peut fleurir au milieu de l’horreur (On saluera au passage l’utilisation de la très belle chanson, en français, de Daniel Bélanger La Folie en quatre qui se marie à merveille au générique final).

J’ai revécu encore une fois une semblable émotion indignée en visionnant, pendant le congé de Noël,  Racines (Roots) tiré du roman éponyme d’Alex Haley. Une oeuvre qui raconte la saga d’une famille d’esclaves exilée de force sur le sol américain et qui s’est avérée, contre toute attente, un immense succès. Le pari était tellement risqué, on voyait rarement des Noirs à la télé à l’époque, qu’elle avait été d’abord programmée en rafale à la télé américaine en fin d’année pour pallier aux faibles audiences appréhendées.

C’est cette fondatrice télésérie culte qui, comme pour plusieurs, contribua plus tard à  m’initier au  militantisme contre l’apartheid en Afrique du Sud.

Ah oui, un détail : n’en déplaise à Dieudonné et ses amis conspirationnistes, elle a été produite par un certain David L. Wolper… et oui, encore un Juif.


1 - Le CNC est le Centre national de la cinématographie.

2 - Précisons ici que l’avocat de Dieudonné n’a jamais demandé la suppression de ce passage lors de la poursuite post parution du livre. En outre, il semblerait que  seulement 10 à 15 % des demandes aboutissent. Et que des gens dont la réputation n’est plus à faire, telle la cinéaste Tonie Marshall, se sont vus également refuser l’aide.


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Article paru dans TRIBUNE JUIVE édition Mars 2011
Chronique «Carte blanche»

vendredi 8 avril 2011

Enrico Macias : de l'Afrique du Nord à l' Europe de l'Est

Enricos Macias
Voyage d’une mélodie

Pour célébrer ses 50 ans de carrière, le Pied-Noir porte étendard du judaïsme invite plusieurs pointures en duos dont la sublime Yasmin Levy. 

Entre chants séfarades aux accents arabisants de l’Afrique du Nord et klezmer ashkénaze est européen, il malaxe, notamment, des pièces traditionnelles en yiddish avec du hip-hop et des échantillonnages signés par le Dj Montréalais So Called. 

Et ça marche ! *** 1/2 /5


mardi 5 avril 2011

Charles Trenet encoffré



Charles Trenet
Platinum collection

Brel, Brassens, Renaud, Charlebois… de nombreuses légendes de la chanson doivent beaucoup à Trenet. 

Le «fou chantant» qui nous a quitté il y a dix ans. 

Ce coffret propose 60 titres qui nous rappellent que s’il n’est pas l’inventeur du swing français, il a su, en le pétrissant de jazz, le sublimer comme personne pour en faire un souriant écrin à des textes souvent subtils et géniaux. **** 1/2


dimanche 3 avril 2011

samedi 2 avril 2011

Entre Elvis et Sinatra




Neil Diamond
The Bang Years
1966-1968

On a dit qu’il était le chemin le plus court entre Elvis et Sinatra.

En écoutant cet album, on se rend compte que, mine de rien, on connaît tous le prolifique artiste dont plusieurs tubes : «Girl, You’ll Be Woman Soon» (B.O Pulp Fiction), «Red, Red Wine», «Solitary Man» ont été repris par plusieurs dont J. Cash et UB 40. 

Voici ses plus belles années mono mais remasterisées. ****