lundi 28 février 2011

Colectivo



Colectivo
Tropical Trash

Avec sa dizaine de musicos, ses effluves de marie-jeanne et ses lampées de téquila jamais très loin, la musique de ces vétérans de la scène aletrno rock sonne la fête sur des airs ska et latinos. 

On y retrouve toutefois une savoureuse touche de mélancolie qui vient parfois sublimer les anecdotes mexicaines, pas toujours drôles, qu’ils distillent en français, anglais et espagnol. 

Ne les manquer par sur scène (voir site ici) ***

lundi 21 février 2011

Rod Stewart: le cheesy/crooner king


Rod Stewart
The Best of…The Great American Songbook

Dans la foulée des 5 albums de cette série consacrée aux grandes chansons américaines qui a fait sonner plus de 18 millions de fois les tiroirs-caisses, le vieux beau à la voix rauque lance l’ultime volume en recensant les meilleurs et y ajoutant une pièce bonus : You’ll Never Know. 

Parfait pour les ambiances 5 à 7 cheesy/crooner. On savoure What A Wonderful World en duo avec Stevie Wonder.***

samedi 19 février 2011

Billy Joel : She’s Always A Woman- Love Song



Envie de frencher sur le Mont-Royal dans une vielle bagnole en regardant les lumières de la ville scintiller ? 

Voici le cd idéal. 

Pas toujours subtil, souvent très chargé sur le plan orchestral mais diablement efficace au chapitre des mélodies, l'album rappellera de nombreux souvenirs au boomers et à la génération X. 

Dix-huit  balades écrites, composées et sélectionnées par l’artiste parmi son imposant catalogue. ***

vendredi 18 février 2011

Antoine Corriveau: à découvrir




Antoine Corriveau
St-Maurice/Logan

Songwriter façon Moran qu’il évoque, ce cowboy urbain également bédéiste à la ville enrobe son propos d’atmosphères planantes et s’emporte parfois dans des envolées techno et pop qui ne déplairont pas aux fans de Dumas et d’Alex Nevsky.

Ce dernier participe d’ailleurs à cette première livraison du Trifluvien tout comme la très douée Émilie Proulx pour un résultat final étoffé et franchement enthousiasmant.

On suivra de près. *** 1/2

http://www.myspace.com/antoinecorriveau

mercredi 16 février 2011

Fugain à L'Alhambra

Michel Fugain
À L’Alhambra


L’histoire de la chanson retiendra surtout de Michel Fugain son mythique Big Bazar des seventies dont quelques pièces sont distillées dans ce spectacle livré dans la formule rétrospective d’une carrière. 

Entre chansons typiquement variété qui évoque le Club Med et classiques comme La Belle histoireBravo Monsieur le monde et la sublime Je n’aurai pas le temps,  ce concert qui a reçu un bon accueil du public demeure néanmoins inégal.  Également disponible en dvd. 

** 1/2

samedi 12 février 2011

Pierre Lapointe : ô la belle mélancolie



Pierre Lapointe
Seul au Piano

Dix ans de carrière, maturité et confiance dans la besace, Lapointe laisse tomber son imposant filet de cordes (lire violons) et se met à nue. 

Outre des versions plus posées de certaines pièces telles Les vertiges d’en haut ou Deux par deux rassemblés on y retrouve la magnifique et lourde de sens Moi, Elsie écrite par Richard Desjardins et composée par Lapointe pour la chanteuse inuk Elisapie Isaac. 

Mélancolitude magnifiée. ****/5 

vendredi 11 février 2011

Émilie Simon à Montréal en lumière





L’avant-garde éclairée

Désormais newyorkaise, l’ultra douée expérimentatrice de la pop revient enluminer le ciel de Montréal.

Claude André

Égérie de la scène pop d’avant-garde française, Émilie Simon, a qui l’on doit entre autres la trame sonore du film La Marche de l’empereur, a choisi de quitter sa zone de confort en s’installant à New York.

Cela devait la conduire à la création du très allumé The Big Machine (2009). Un album techno pop sur lequel on retrouve en toile de fond l’atmosphère effrénée de la  mégapole. L’artiste qui possède une légion d’amis chez nous, dont des membres de la formation Arcade Fire (certains ont participé à l’album) viendra nous le livrer, après l’avoir fait en juillet dernier, dans le  cadre du Festival Montréal en lumières.

Émilie, allez-vous nous jouer essentiellement le dernier album ou vous allez puiser dans les quatre ?
Ça sera principalement le dernier mais il y aura aussi des trucs tirés du premier, du deuxième. Voilà, c’est un petit peu des titres qui représentent l’ensemble de ma carrière jusqu’à présent.

Avec combien de musiciens viendrez-vous à Montréal ?
C’est une performance solo sur laquelle je travaille depuis quelques années à New York que je propose cette fois-ci.

Vous officierez alors aux instruments en plus des loops et samples…
Je joue de la guitare, des claviers, des synthés…il y a des samples. C’est un mélange de différentes façons de produire.

Pourquoi l’exil newyorkais ?
Je suis venu au départ pour jouer quand mon album est sorti aux États-Unis il y a quelques années.

Lequel ?
C’est un album qui s’appelle The Flower Book qui était une collection de titres du premier album et du digital qui est sorti juste avant La Marche de l’empereur. C’était en 2006 je pense. Je suis donc venu à New York pour cela et j’y suis revenue ensuite pour le plaisir. Puis, j’ai eu envie d’y rester plus longtemps. Il s'agissait d’un choix plutôt personnel de vivre une expérience à l’étranger. Chose que je n’avais jamais faite auparavant. Et j’ai profité d’être dans une période entre deux albums pour vivre l’expérience.

Sur le plan créatif, il y règne une tension permanente introuvable ailleurs, non ?
Oui, je pense que j’ai besoin d’être stimulée, de faire des trouvailles et de toujours renouveler l’énergie créative de quelque manière que ce soit dans ma vie quotidienne, par d’autres formes d’arts… C’est très important dans ma vie.

D’aucuns soutiennent que sur The Big Machine vous assumez désormais entièrement l’influence de Björk…
Ça dépend des gens. Pour cet album, je dois avouer que j’entends plus parler de Kate Bush que de Björk. En fait, c’est surtout en fonction du type d’album que j’écris. J’ai grandi avec Kate Bush ça c’est sûr. Toute petite, ça faisait parti des disques que j’écoutais avec Peter Gabriel, Crosby, Stills, Nash & Young et bien sûr les Beatles. Donc c’est vrai qu’il y a des parties de mon enfance qui sont ressorties mais Björk un peu moins quand même. C’était surtout au niveau de la production électronique qu’on m’a comparé avec elle à l’époque. En fait, c’est aux gens de faire les rapprochements qu’ils désirent, moi ça n me gêne pas du tout.



Le 17 février à 20 h
L’Astral

mardi 8 février 2011

Jorane dépouillée



Une sorcière comme les autres
Après la langue inventée, l’anglais et ses mots en français, voilà la belle, armée de son archet de violoncelle, qui fait dans le braquage : Anne Sylvestre (2 X), Richard Desjardins, Gilles Vigneault, Harmonium, Indochine, Pat Watson, Leonard Cohen sont ici revisités et dépouillés. Dramatisés et ponctués de harpe, ukulélé, contrebasse et batterie discrète. Climat aérien, crépusculaire et vacillant légèrement sur les cimes de la folie. *** ½ 

dimanche 6 février 2011

L'illusionniste de Chomet d'après Tati



La belle histoire

Rencontre virtuelle entre le magicien du cinéma qu’était Jacques Tati et  le dessinateur et réalisateur Sylvain Chomet du film d’animation Les Triplette de Belleville

Claude André

Au moment où le rock prend son envol à la fin des années cinquante, un illusionniste se résigne à quitter Paris histoire de trouver un public réceptif à ses tours de passe-passe et autres lapins sortis du chapeau.

À Londres, la réception n’est guère plus enthousiaste : cafés, petits théâtres, fêtes privés…

Au gré de ses petits spectacles, il rencontre un fêtard en goguette qui l’invite à se produire dans un pub d’Écosse. C’est sur cette île perdue et pluvieuse qui accueille au même moment l’arrivée de l’électricité que notre illusionniste fait la rencontre d’une jeune fille fauchée et naïve qui croit en sa magie.


Elle décide donc de le suivre en douce et, puisqu’il s’agit d’un gentleman, l’illusionniste l’hébergera dans son petit appartement d’Édimbourg en la gratifiant, ici et là, de cadeaux de plus en plus couteux histoire d’entretenir les illusions de la petite.

Jusqu’à ce qu’elle rencontre un jeune homme de son âge…

La vie de Tati

C’est en demandant à Sophie Tatischeff, la fille de Tati, l’autorisation d’utiliser des images de son père en vélo dans le film Jour de fête pour un clin d’œil à ce dernier dans Les Triplettes… que l’héritière a non seulement accepté mais également confié un scénario inédit simplement titré «Tati N4» au réalisateur Chomet également admirateur de son paternel.

Trop heureux, ce dernier a donc entrepris de reconstituer la dégaine de Tati et ses mimiques de grand personnage un peu décalé dans la création de cette histoire donc la difficulté tenait surtout dans l’extrême simplicité du scénario.

Réalisé avec la technique du D2 dessiné à la main plutôt qu’avec des images de synthèse, ce film d’animation vieille école procure un spectacle poétique et chaleureux à notre œil de spectateur ébloui. 


Si le film est dédié à Sophie Tatischeff,  les enfants illégitimes du grand  Tati soutiendraient, selon le Guardian de Londres, qu’il s’agirait en fait d’une façon pour Tati de s’excuser d’avoir abandonné, pendant qu’elle était enceinte , la mère de sa fille Herta. Une autrichienne dont il aurait fait la connaissance dans un cabaret parisien pendant l’Occupation.

Quoi qu’il en soit, L’Illusionniste raconte sans dialogue l’apparition d’un nouveau monde effrénée, celui de la consommation, la disparition des anciennes valeurs et, par la bande, la désillusion des gens dépassés par le cours des événements. Une histoire à la fois belle et triste mais, hélas, dépourvue de cette grande charge émotive qui nous habiterait longtemps. *** 


samedi 5 février 2011

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec : ze movie



Un Blanc-Sec bouchonné

Pas assez d’action pour enchanter les enfants, humour trop bof pour satisfaire les parents, ne comptez pas sur les Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec  pour les grandes ivresses.

Claude André

Le plus américain des cinéastes français Luc Besson qui nous a livré le meilleur (Léon, Nikita) comme le pire (Arthur et les Minimoys, les suites de Taxi), rêvait depuis une dizaine d’années d’adapter le personnage d’Adèle Blanc-Sec au grand écran.

Il a donc approché le magistral bédéiste Tardi mais ce dernier avait déjà en tête un autre metteur scène avec lequel la collaboration a finalement virée en eau de boudin. Deuxième tentative dix ans plus tard et voilà Besson sur le coup. Il entreprend dès lors son adaptation en malaxant des ingrédients glanés parmi les neuf albums.

Résultat ? Adèle, la feuilletoniste frondeuse, fumeuse, amatrice de whisky et un brin anar se retrouve en Égypte en cette année 1912 et tente d’y débusquer la momie du médecin particulier du Pharaon Ramsès II. Lui qui pourrait guérir sa sœur jumelle Agathe devenue légume et immobilisée suite à un accident de tennis. Pour ce faire, elle compte sur l’aide d’Espérandieu (excellent Jacky Nercessian), un savant fou spécialiste de la vie après la mort. Mais ce dernier est fort occupé par un ptérodactyle vieux de 136 millions d’années qui, grâce à ses bons soins, vient d’éclore au Musée des sciences naturelles libérant ainsi l’oiseau préhistorique dans le ciel de Paris. Ce qui sème l’émoi parmi la population et les autorités.

Nombreux clins d’œil (Tintin, Jurassic Park, E.T, Indiana Jones), répliques parfois complètement décalées du personnage central peu charismatique et trop jeune (Louise Bourgoin) et humour beauf, Besson bichonne un contenant visuel très alléchant (notamment les momies vivantes et l’oiseau préhistorique) au détriment d’une intrigue, d’un fil conducteur qui nous tiendrait en haleine. Comme s’il tentait tant bien que mal d’étoffer son scénario par des péripéties aussi tape à l’œil qu’inutiles au détriment du climat sombre et parfois acerbe des albums de Tardi.

À la sortie de la projo, un collègue nous a demandé de lui raconter la fin parce qu’il s’était endormi. Vraiment, Adèle Blanc-Sec et son alter ego Tardi méritaient une bien meilleure cuvée. **



vendredi 4 février 2011

Hôtel Morphée en spectacle



Dans les bras de Morphée

Après la chaleureuse réception du EP Novembre est mort, la bande d’Hôtel Morphée effectue sa rentrée montréalaise.


Climat d’urgence onirique accentuée par la présence de deux violons, voix haut perchée, éclairages hyper rythmés, le quintette  Hôtel Morphée et sa blonde meneuse creusent un sillon à la fois indie, brit, pop et franco unique au Québec.

Et cela même s’il nous est loisible d’établir des parallèles avec Karkwa et Pat Watson. Notamment en ce qui concerne une certaine recherche sur le plan musical.

Sur scène, la formation parvient rapidement à tirer son épingle du jeu grâce à une présence forte combinée à l’assurance de ceux qui savent qu’ils maitrisent leur instruments.

 Nous avons d’ailleurs été en mesure de le constater en seulement trois chansons à l’occasion du dernier  Festival de la chanson de Granby en octobre dernier où le groupe s’est hissé en demi-finale.

«C’est sur que nous ne possédons pas encore l’expérience des groupes auxquels on nous associe souvent mais en même temps cela permet d’amener quelque chose d’un peu innocent et nouveau. Nos craintes ? On a de nouvelles chansons : les 4 du EP mais aussi d’autres qui paraitront sur notre premier album complet. En fait, ce qui nous motive le plus c’est la peur de décevoir nos fans», explique Laurence Nerbonne accompagnée du batteur Stéphane Lemieux. Un ancien intervenant en milieu psychiatrique. Ce qui fera dire à Laurence en souriant  qu’il est aussi le thérapeute de la formation.

«Même si nous avons des formations de musiciens classiques, nous avons tous une attitude rock. Vraiment brut. Et nous sommes habités par la volonté de livrer une grande authenticité. On ne joue pas vraiment de rôle bien que l’on puisse déceler un côté théâtral qui est surtout attribuable aux cordes. C’est sûr que dans la plupart des chansons, on ne retrouve pas une énergie inoffensive et joyeuse. C’est plutôt très enlevant. Très prenant. «Intense» est le mot qui revient le plus souvent», analyse Laurence.

Tiens, se faire prendre intensément dans les bras de Morphée, cette divinité des rêves prophétiques, qui s’évaderait dans la folie. Invitant, non ?

Hôtel Morphée
4 février 11
Il Motore
Les portes ouvrent à 20h.




mardi 1 février 2011

Réédition: la mythique BO du film Après ski

Après ski

John Ranger & Ilustration


Si la vague de films de fesses des seventies n’aura pas marqué le cinéma d’ici sur le plan artistique, la trame sonore d’Après Ski (1971) et sa mythique Face B dont nous ignorions encore les auteurs il y a trois semaines vaut son pesant d’or chez les collectionneurs. 

Cette réédition vinyle et numérique replongera les nostalgiques et hipsters en goguette dans une atmosphère charnelle jazzy-funk et cannabinoïde créée par onze musiciens d’ici, d’Ontario et des USA. ****