dimanche 6 mai 2012

Chinatown et les sexy sixties





Et la lumière fût

Avec un 2e album en bandoulière, les cinq garçons dans le vent de la formation Chinatown partiront à l’assaut du Québec au cours des prochains mois, en plus de réaliser un clip pour chaque nouvelle pièce. Un spectacle acoustiques avec cordes et une relecture de toutes les chansons de Comment j’ai explosé en version jeux vidéo sont également au programme. Rencontre avec Félix Dyotte, Pierre-Alain Faucon (PAF) et Toby Cayouette.

Claude André

Votre album s’intitule Comment j’ai explosé. Au moment de le choisir, aviez-vous en tête une métaphore sexuelle ou une vision prémonitoire du succès à venir?
(Trio de rires)
Félix : La réponse est non.
Toby : Il arrive très souvent, et c’est surprenant, que l’on soit inconsciemment influencé par des courants sociaux dont nous ne comprenons la teneur que quelques mois plus tard. Par exemple, il y a eu une chanson au début de l’année 2001 qui évoquait New York sous les flammes. C’était neuf mois avant les événements du World Trade Center… (Note : Le Grand incendie de Noir Désir)

Il y a trois ans, vous avez lancé Cité D’Or. Est-ce que cela vous a permis de connaître la gloire, le succès et les femmes?
Félix : Un peu des trois! Nous sommes au Québec, donc nous n’avons reçus que des échantillons gratuits d’un peu tout ça. Maintenant, nos réserves sont à sec, voilà pourquoi on sort un nouvel album (rires).

Terminez la phrase suivante : avec Comment j’ai explosé, la formation Chinatown propose une approche toujours imprégnée des sixties mais plus rugueuse…
Félix : C’est plus rugueux, mais en général il y a aussi plus de texture sur cet album. Il respire davantage et se laisse explorer : on peut le réécouter à plusieurs reprises et percevoir chaque fois de nouvelles couches. Bien sûr, c’est toujours sixties, cependant on s’est rendu compte qu’il ne s’agissait pas d’un style volontaire mais plutôt d’une façon d’écrire des chansons qui correspond à un mouvement né dans les années soixante. Nous vivons dans une société d’immédiateté où l’on semble croire que ce qui s’est produit dans le passé doit y demeurer. Or, s’il est vrai que nous reprenons des éléments issus de cette époque, il n’y a aucune raison pour qu’un style musical meure.
Toby : À quelques exceptions, le côté sixties se situe davantage dans la sensibilité du songwriting que dans les arrangements et les sonorités. C’est surtout notre structure chansonnière qui vient de cette période. Hormis quelques pièces, l’aspect sixties est beaucoup moins présent que sur le premier album.

Et toi PAF, qu’en penses-tu?
J’expérimente des façons d’écrire qui se rapportent à la tradition des chansons sans auteur. Comme l’étaient les vieilles chansons de marins imaginées par des gens qui ne pouvaient pas écrire en ramant. Cette tradition est beaucoup plus ancienne que les sixties.

Ce nouvel album est plus étoffé musicalement que le premier, mais moins accessible de prime abord. Est-ce une volonté d’être désormais perçus comme un groupe plus sérieux?
Toby : Cette ambition était présente dès le départ, sauf que cette fois nous ne nous sommes pas empêchés de la suivre. C’est aussi pour cela que nous avons réalisé le disque nous-mêmes. Il s’agit donc d’une synthèse de nos cinq visions de la musique. Cela dit, on ne s’est jamais demandé ce que les gens penseraient de cette approche, car on a d’abord fait cet album pour nous.
Félix : On acquiert des outils avec l’expérience et on se sentait prêts à le réaliser. Ce qui n’était pas le cas du premier album, pour lequel nous avions besoin d’une lumière pour nous guider. Cette fois, la lumière, ce sont nos ambitions personnelles.

Comment j’ai explosé est présentement en magasin.


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