samedi 20 avril 2013

Lucien Francoeur en studio

Lucien Francoeur, qui lancera un livre d'entretiens et de photos le 7 mai, entrera aussi en studio dans un mois pour y enregistrer de nouvelles pièces. La formation Aut'Chose, dont les membres ont composé les musiques, sera la même qu'au fameux retour de Francoeur en 2005 sauf, bien sûr, le regretté Piggy qui a laissé quelques bandes sonores qui seront utilisées. Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, on prévoit également la publication d'un coffret de 13 albums pour l'automne.

Histoire de patienter un peu, voici une entrevue que j'ai réalisé avec le «rockeur sanctifié» en 2005 mais qui n'a rien perdue de son actualité, excepté le fait que le Lulu a pris sa retraite de l'enseignement depuis.

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OPINION
LUCIEN FRANCŒUR, LE RETOUR DU...BONHOMME SEPT HEURES

En 1975, la formation Aut’Chose devait lancer toute une «garnotte» dans la vitrine du consensus «beau dommages- que» avec une approche résolument rebelle, rock, voire punk! Puis, son égérie Lucien Francœur, émule de Rimbaud et Morrison, est devenu la bibitte médiatique que l’on connaît notamment grâce à la radio et Burger King! En 2005, l’homme n’a rien perdu de sa verve et de son franc-parler.

PAR CLAUDE ANDRÉ 

Toi qui as été plaqué par l’une de tes blondes au profit d’un rival et ami du milieu contre culturel jadis (Denis Vanier), dis-nous : Est-il préférable de se faire abandonner pour quelqu’un que l’on admire ou pour un obscur besogneux?
À l’époque, quand je me suis fait faire des passes, j’aurais préféré qu’elle me quitte pour un obscur besogneux. Moi, je baisais avec n’importe qui, mais j’aurais préféré qu’elle le fasse avec un nobody. Cela m’a considérablement dérangé quand ça été pour des gens que j’admirais ou que je fréquentais dans le milieu contre-culturel québécois. Mais, j’étais jeune. Disons qu’aujourd’hui, si ma blonde avait à me tromper, je préférerais qu’elle choisisse quelqu’un d’édifiant.

(Question originale!) Tu as bossé pour la station de radio CKOI en compagnie de plusieurs humoristes. Que penses-tu de l’humour au Québec?
Francoeur et un sinistre individu
D’une part, j’ai des amis qui sont de très bons humoristes que j’aime beaucoup : Michel Barrette, Patrick Huard et François Léveillée! Mais je pense qu’il y a saturation de l’humour au Québec. On assiste à une omniprésence des humoristes sur toutes les scènes à propos de n’importe quoi et, parfois, c’est au détriment des humoristes eux-mêmes qui se prê- tent à toutes ces interventions. Bref, je trouve que la radio a été desservie par les humoristes après quelques années d’un cer- tain format. Je pense au Zoo, le matin, qui passait à CKMF et qui était très avant-gardiste à l’époque. Or, maintenant, pour faire de la radio, et c’est dommage, tu as simplement besoin d’envoyer un tape dans lequel tu joues un tour à ton voisin et on t’embaucher

Et les personnages...?
On dirait qu’il s’agit toujours de débiles ou de dyslexiques. C’est très en deçà de Sol qui défaisait les mots, déconstruisait le langage et le reconstruisait, créait des néologismes. On dirait qu’on a pris de Sol la partie essentielle- ment dénaturation, déconstruction linguis- tique et puis on s’est aligné sur des personnages qui sont soit des aliénés mentaux, soit des dyslexiques, des débiles, des «restés-là» ou des demeurés. On se retrouve donc dans nos classes avec des étudiants qui ont appris à parler, à penser, avec le personnage d’un humoriste qui était un «moron»...

Enfant de Marx et de Coca-Cola, tu as rêvé de changer le monde. Désillusionné?
Oui. La fameuse phrase de Godard qui a été reprise par toute la contre-culture américaine ! Je continue à croire, comme Jean-Jacques Rousseau, que l’homme naît bon. C’est la société qui le corrompt. Mais en tant que bouddhiste, je crois également qu’à la source, à la naissance, il y a une espèce de karma, de contamination de l’être dont on hérite. Nous devons donc travailler à nous améliorer. Je ne désespère pas de l’être humain, peut-être un peu de l’humanité comme collectif...

Issu de la contre-culture, tu es devenu animateur de radio populaire (CKOI) et porte-parole de Burger King. Comment as-tu été perçu par tes chums de l’underground ?
La réponse de Gerry (Boulet) quand j’ai annoncé pour Burger King a été : «Take the money and run». On vient de la rue. Donc, on a été élevé dans les hamburgers. Pour une fois, plutôt que de les acheter, ils nous payaient pour les annoncer! Avec une légère ironie dans le processus qui a causé un petit scandale à l’époque. Paradoxalement, j’ai été aux prises avec ce débat-là alors que j’aurais dû faire de la radio à Radio-Canada et écrire dans Le Devoir. Étonnamment, je suis tou- jours à l’extrême de ceux qui me sollicitent. C’est le côté commercial qui vient me chercher. Voilà un paradoxe intéressant parce qu’il me permet d’œuvrer ailleurs que dans les sentiers battus et d’amener Rimbaud chez Burger King ou à CKOI FM. Je sais que je n’ai rien à attendre de l’intelligentsia. C’est peut- être ça être un poète maudit : ne pas avoir la reconnaissance de ses pairs. Il y a des pério- des où cela a été assez douloureux. 

Peut-être que certains cravatés, qui souvent le font en catimini, ne voulaient pas être associés de près ou de loin à un consommateur de drogues avoué... 
Je suis un héritier de la contre-culture. Mes modèles sont des poètes maudits, des excessifs, des démesurés. La plupart des écrivains que j’ai fréquentés ou qui m’ont influencé sont passés par les drogues ou par la folie. Oui, j’ai affiché mes couleurs et, étonnamment, ça ne me nuit pas. Les straights et les bruiftcases me sollicitent quand même. Peut-être à cause de l’honnêteté, de la franchise.

La légalisation de la mari ?
Je suis écœuré de voir l’acharnement qu’on met contre une substance qui est tout simple- ment une herbe : le pot, le ganja. On devrait pouvoir s’en procurer auprès des épiceries biologiques comme on va chercher du millepertuis ou quoi que ce soit. Il pourrait y avoir identification du taux de THC comme o n le fait pour identifier les aliments transgéniques. 

Tu es professeur au cégep. Que penses- tu de ces jeunes femmes vêtues d’un string qui déborde et de jeans au ras le bonbon ?
Je ne peux plus marcher dans les allées dans mes classes au cégep. Lorsque je marche entre les pupitres et que je reviens de l’arrière vers l’avant, je ramasse toute la panoplie des strings et je peux donner la marque de tous les sous-vêtements qu’elles portent. C’est extrêmement déprimant, quand tu n’es pas un obsédé sexuel, de marcher ainsi et de voir toutes les craques de fesses. Il y en a qui sont élégantes et d’autres qui le sont moins. Puis, lorsque tu te retournes de côté, en avant, et bien c’est des bustiers, des soutiens-gorge plutôt que des vêtements. On dirait qu’il manque des morceaux. Par ailleurs, les gars sont surhabillés. Ils portent des culottes abri Tempo, des gros manteaux et des casques sur la tête. Ainsi, les gars sont complètement dis- simulés dans leurs vêtements tandis que les filles sont expulsées de leurs vêtements. Je trouve qu’après tout le féminisme, la conscien- tisation des femmes comme femmes objet, les commerçants ont réussi à ramener l’image de la femme objet, de la Barbie.

Les femmes qui dirigent des magazines féminins n’y contribuent-elles pas elles- mêmes ?
On n’a pas besoin d’aller acheter un Playboy ou un Penthouse, il suffit de se procurer un Clin d’œil ou un Châtelaine. On déshabille les femmes sous prétexte de vendre des sous-vêtements. On reprochait à Jagger de chanter Stupid Girl. Maintenant, avec les rappeurs, c’est Ma blonde fait des pipes à mes chums! Je me demande où cela va mener la fille comme individu social... ■ 






samedi 13 avril 2013

Tryo : quand l'humanisme rencontre l'optimisme


collaboration spécialeComme les mousquetaires, ils sont quatre à former Tryo : Cyril Célestin (alias Guizmo), Daniel Bravo, Christophe Mali et Manu Eveno.
J'ai eu le plaisir de rencontré Manu et Guizmo de la formation Tryo, de passage à Montréal pour nous présenter son dernier album, Ladilafé il y a quelques semaines. 

Voici quelques questions en relation avec les chansons humanistes et souvent engagées du célèbre… quatuor qui poursuit sa lutte progressiste, en troquant cependant son aspect un tantinet frontal contre une certaine ironie.

Votre dernier chapitre se nomme Ladilafé; qui est-ce?
Manu Eveno : Patricia Bonnetaud. C’est elle qui nous a découverts, il y a 15 ans. Elle était directrice du label Yelen; elle nous a signés, énormément protégés et nous a permis de rester nous-mêmes. On avait très peur des médias au début, et elle nous a permis de continuer à exister par la scène en communiquant directement avec le public par l’intermédiaire des réseaux associatifs. Un jour, elle a quitté son label chez Sony pour créer sa propre étiquette : Ladilafé. Ce qui veut dire la rumeur, les commérages, dans la langue réunionnaise. Ce qu’elle a transformé en : «Je l’ai dit, je le fais.» C’était un engagement auprès de ses artistes. Puis elle a lutté contre un cancer et elle nous a quittés. (Sanglots) Elle est partie malheureusement avant que l’album sorte, mais elle l’avait écouté et validé.

Une pièce de l’album s’intitule Printemps arabe. N’a-t-il pas finalement été une aubaine pour les islamistes?
Guizmo : Entre le moment où la chanson a été écrite et celui où on l’a enregistrée, les choses ont évolué à une vitesse incroyable. C’est une chanson qui parle des dictateurs qui tombent et de nous aussi, jolis Français, qui allons en vacances en Tunisie depuis des années avec nos œillères. Il y a cet aspect et aussi l’idée que, même si les choses ne vont pas bien et que ça va être long, la démocratie ne se fait pas en deux jours. On sent une menace fanatique dans la plupart des pays qui ont vécu le printemps arabe. Il y a aussi une volonté de démocratie pour plein de gens là-bas, dont ceux qui étaient à la Place Tarir, au Caire. Ces personnes sont pour les droits des femmes, pour la laïcité. Ce courant-là existe, même s’il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, on peut effectivement craindre le pire parce que l’islamisme arrive en force.

Vous chantez Greenwashing. Pensez-vous que la conscience écolo est devenue une nouvelle morale sacrée?
Manu : Non. C’est un peu ironique. On pourrait dire que l’écologie est devenue un sac publicitaire. C’est terrible, parce que plein de gens ont envie de consommer de manière plus responsable, mais pas nécessairement d’écouter tout ce qui se trame. On est tous un peu victimes du greenwashing. Un mot qui est un dérivé de brainwashing, c’est-à-dire lavage de cerveau. Ce qu’on traduit chez nous par écoblanchiment : on lave sa conscience avec du vert. C’est une chanson qui décrypte ce problème et qui dénonce aussi les stratégies du marketing.
Guizmo: Mais cette chanson n’est pas un constat d’échec.

***
Un journal chanté
Le dernier album de Tryo, Ladilafé, aborde des thèmes qui font l’actualité, dont une (très belle) chanson sur l’euthanasie et une autre qui dénonce Marine Le Pen. C’est comme un journal chanté, finalement, fait-on remarquer à Manu et à Guizmo.
«J’ai vécu la perte de quelqu’un qui était malade et qui souffrait, et c’était un moment rempli d’émotions fortes, dit ce dernier. Alors oui, on a la chance d’avoir un micro et trois voix pour dire des choses qui nous touchent. Dans le cas de l’euthanasie, c’est de manière assez accessible grâce au reggae.»
Une volonté d’atténuer des propos sombres sur des notes joyeuses façon Trenet et sa chanson du pendu?
«Ça dépend du contexte, répond Manu. Si on parle d’une chanson dont le texte est plutôt dramatique ou très sérieux, si on trouve que le texte est trop frontal, trop pathos, on va contraster avec de l’humour ou de l’ironie. Mais quand on évoque, par exemple, la vie de Bryan Williamson et l’homophobie dans le reggae, là on n’a pas envie de rigoler, on y va sans ménagement et on dénonce les artistes en question qui sont homophobes et lancent des appels au meurtre dans leurs chansons.»

Cette entrevue a d'abord été publié dans le Journal Métro le 7 avril 2013.

samedi 6 avril 2013

J'veux des bd tab**** !



Une plance de «Charlebois et l'osstidgang» 
Qu’ont en commun Charlebois, Deschamps, Forestier, Mouffe, Kissinger, Allende et Pinochet?  Ils sont désormais des personnages de deux œuvres «bédéesques» québécoises distinctes signées Vaillancourt-Rouyère.

En moins d’une semaine ont paru Kissinger et nous (22 mars) et Charlebois & l’osstidgang (28 mars). Deux bédés scénarisées par Ami Vaillancourt et dessinées par Bruno Rouyère. La première, l’équivalent de quatre albums, raconte les péripéties de quatre amies activistes pendant le putsch militaire au Chili (1973), tandis que la seconde invente un été mouvementé à la campagne pour le jeune Charlebois et sa bande composée de Mouffe, de Louise Forestier et d’Yvon Deschamps.

«Si je suis né, c’est grâce à Kissinger et à Carter», lance, ironique, Ami Vaillancourt en expliquant que la trame de Kissinger et nous lui a été inspirée par sa mère, une ancienne militante contrainte de fuir le Chili de Pinochet avant de se retrouver au Québec, où elle a rencontré celui qui allait devenir le papa d’Ami. C’est pour rendre hommage à ces femmes qui ont décidé de suivre un entraînement de guérilleros dans la jungle bolivienne, afin de faire éventuellement partie de la garde rapprochée du président Allende, que l’Ami Vaillancourt a entrepris ce récit romancé. «La plupart des amies de ma mère, qui avait 26 ans à l’époque, sont décédées ou ont disparu. Plusieurs ont été violées, torturées… C’est une histoire que je portais en moi depuis l’enfance», explique, ému, l’auteur de 37 ans encore fan de Peyo.



Manque de bol, il avait beau éplucher les portfolios, il n’arrivait pas à trouver un dessinateur dont le style l’aurait subjugué. C’est en marchant un jour sur le boulevard Saint-Laurent que son regard croise, dans la vitrine de la Galerie du Viaduc, une magnifique reproduction d’une case tirée d’une expo consacrée au neuvième art. Vaillancourt téléphone à son éditeur et lui fait part de sa trouvaille. Quelques jours plus tard, le scénario de 200 pages se retrouve entre les mains du dessinateur en question, Bruno Rouyère, qui le dévore et accepte de prendre part au projet. «Si j’avais su la somme de travail que ça représentait, je ne l’aurais jamais fait», sourit Rouyère en ajoutant : «Si tu traverses l’Atlantique à la nage, tu ne reviens pas une fois rendu au milieu de l’océan.»

C’est qu’il aura fallu quatre ans de labeur pour mener ce projet à terme. C’est d’ailleurs pour cela que les deux comparses ont fait une pause et, histoire de se changer les idées et peut-être de toucher une avance, se sont attaqués à Charlebois & l’osstidgang. Une autre œuvre, en couleur celle-là, qui, à l’opposé de l’autre, est totalement fabulée. Cet album sera suivi de huit autres, un pour chaque domaine artistique.

Pourquoi Charlebois, Ami? «À l’image de Maurice Richard, il s’agit d’un personnage plus grand que nature qui incarne autre chose que ce qu’il est réellement. C’était ce personnage et son apport qui m’intéressaient. Pas l’individu. Il a produit du matériel, et nous, on l’a élevé au rang d’icône. Charlebois a plogué sa guitare et a dit : “J’veux du son, tabarnak!” Ça a soufflé tout le monde, cette énergie-là. L’Osstidcho, finalement, c’est aussi important que l’émeute du Forum dans l’histoire du Québec.»
bédé Charlebois Bruno
(«Robert Charlebois est un personnage plus grand que nature qui incarne autre chose que ce qu’il est réellement.» – Ami Vaillancourt, à gauche sur la photo (aux côtés de Bruno Rouyère) / Collaboration spéciale)

Par la photo
Lorsqu’il a refait le parcours chilien intégral des protagonistes de Kissinger et nous, Ami Vaillancourt a pris 2 000 photos, qu’il a remises au dessinateur Rouyère. Pour Charlebois & l’osstidgang, Louise Forestier a beaucoup aidé l’auteur, notamment sur la question du langage. Charlebois, pour sa part, n’a pas participé au projet. Le lecteur averti prendra par ailleurs un malin plaisir à repérer les nombreuses références à l’œuvre de Garou 1er ou à celle d’Yvon 
Deschamps.



Kissinger et nous Charlebois & l’osstidgang
Glénat Éditions
Présentement en magasin

*Ce texte a d'abord paru dans l'édition du 5 avril 2013 du Journal Métro

lundi 25 mars 2013

Le futur a une ville


Songdo : ville du futur



On nous la promettait pour l’an 2000, la ville du futur existera en 2015

Non seulement la fin du monde supposément annoncée par les Mayas n’a pas eu lieu mais une ville hyper futuriste est en train de s’ériger actuellement à Songdo. Une île artificielle de près de 600 acres située en Corée du Sud à une soixantaine de kilomètres de Séoul en bordure de la mer Jaune. Elle contiendra 65 000 habitants et offrira 300 000 emplois.

Imaginé il y a une dizaine d’années, ce projet qui s’est amorcé de façon concrète en 2004 devrait être complété au cours des prochaines années. Et si on n’y retrouve pas de trottoirs roulants comme dans nos fantasmes de jeunesse, rien n’a échappé à la volonté des créateurs qui souhaitaient amalgamer à la fois modernité, écologie, design et utilitarisme dans une perspective occidentale.

Car, en plus de répondre aux exigences de la population de plus en plus grandissante en Corée (49 millions d’habitants pour 100 000 km2 ) et en Asie en générale, on veut étendre le concept notamment à la Chine, Songdo est destinée à devenir une ville internationale. Soit une porte d’entrée pour le très prometteur marché chinois mais aussi un modèle le futur.

Le futur c’est maintenant

En plus de s’inspirer des grandes villes du monde comme New York et son Central Park (celui de Songdo sera de 100 acres) et sa promenade le long de l’Hudson River, Venise et ses multiples canaux ou encore  les tours emblématiques facilement repérables de Hong Kong, on intégrera à la cité : deux campus universitaires; des musées; une salle de concert; une d’opéra ainsi qu’une infrastructure qui permettra de gérer la ville comme s’il s’agissait d’une maison intelligente. 

Par exemple, chaque résidence sera munie d’un aspirateur à déchets central qui servira aussi, grâce à la combustion des ordures, à chauffer l’eau des réservoirs destinée aux résidences et aux immeubles commerciaux. Ce qui permettra notamment d’épargner la gestion du transport des déchets quotidiens sur les routes.

Toujours sur le plan résidentiel, on y retrouvera des logements équipés d’un écran permettant de contrôler l’ensemble des systèmes : éclairage, volets, musique, chauffage, internet etc. Il sera même possible pour les habitants d’installer un système qui se déclenchera automatiquement lorsque leur résidence consommera trop d’énergie et de surveiller leurs enfants depuis leur salon pendant qu’ils joueront dans un parc !

Au chapitre des attractions et du mode de vie, soulignons qu’un parcours de golf, conçu par l’ancien champion Jack Nicklauss himself et son équipe sera aménagé. Juste en dessous, on installera un système de filtration de l’eau de pluie !

Les canaux de la ville seront pour leur part alimenter par de l’eau de mer afin d’économiser l’eau douce. Quant aux stationnements, ils seront enfouis dans le sol dans une proportion de 99 % tandis qu’un métro sophistiqué sillonnera le ventre de Songdo, située à 11 km de l’aéroport international d’Incheon.

Dehors, à l’ombre des nombreux gratte-ciel, dont un de soixante-huit étages et 300m de hauteur, il est prévu que 40 % des espaces seront verts et qu’au moins 75 % des matériaux utilisés sur les chantiers de construction sont recyclés sans parler de la piste cyclable de 25 km.

Bref,  voilà une ville pas tout à fait comme celle imaginée dans nos rêves d’enfants mais peut-être même encore plus captivante. 


mardi 19 mars 2013

Vivre dans un silo à missile !





Amateurs de science fiction, paranoïaques et autres weirdos ne cherchez plus : la résidence dont vous n’osez même plus rêver existe et elle est située au Texas. Sa particularité ? Elle a été conçue pour résister aux bombardements et aux explosions !

Si l’endroit, enfouis dans le sol (donc sans fenêtre), est entièrement rond et exigu avec ses 1100 pieds2 répartis sur plusieurs étages, il a néanmoins le mérite d’éloigner les intrus et d’offrir un milieu de vie digne des meilleurs James Bond.

On se souviendra qu’au début des sixties, en pleine guerre froide, les dirigeants des États-Unis ont fait construire des dizaines de bases de missiles à travers le Midwest. Le but était de permettre l’envoi de salves de missiles balistiques Atlas et Titan. Ces sites étaient d’énormes bunkers souterrains construits pour résister à une attaque nucléaire et dans certains cas ressemblaient à des villes souterraines.



Depuis le début des années 1980, plusieurs de ces installations ont été mises en vente par l’instituteur Ed Peden, devenu un peu par hasard le leader des courtiers dans ce domaine, et on dit que près d’une cinquantaine auraient trouvé preneur.


 


C’est  en 1997, plusieurs années avoir vu Peden causer de ces lieux insolites au Johnny Carson Show, que Bruce Townsley, qui se cherchait un défi de taille pour occuper ses vieux jours, a décidé de faire l’acquisition de son propre silo à missile.

Il a allongé les 99,000 $ US demandés pour ensuite l’aménager à son goût dans une ambiance feng-schui (!) des plus agréable.

Si l’idée vous intéresse, il semblerait que la «résidence» soit sur le marché. L’an dernier, on en demandait 141 millions !

Source Wired.
http://www.wired.com/rawfile/2009/10/missile-base-2/all/

lundi 18 mars 2013

Le FLQ : repoussoir pour la souveraineté ?

Paul Rose devant le palais de justice de Montréal en janvier 1971.


Le FLQ : repoussoir pour la souveraineté ?

Par Claude André
Dans la foulée du décès de Paul Rose, le toujours coloré chroniqueur Normand Lester a écrit dans sa chronique sur Yahoo : « En provoquant la Crise d’octobre, Rose et son quarteron de complices ont servi les intérêts des gouvernements libéraux au pouvoir. Pierre Trudeau et Robert Bourassa ont su exploiter habilement les crimes de ces hurluberlus. En enlevant le ministre Laporte et le diplomate britannique Cross, ils donnent le prétexte au gouvernement fédéral de proclamer la loi martiale. Ottawa et Québec ont tout de suite compris comment ils pouvaient utiliser le FLQ pour faire peur au monde et ainsi endiguer et même faire reculer le développement de l’idée indépendantiste dans la population. »

Rectifions d’emblée : ce n’est pas la loi martiale qui fut proclamée, mais bien l’existence d’un état d’insurrection appréhendé. Proclamation qui a avait pour effet d’octroyer des pouvoirs d’exception à la police et non d’autoriser l’intervention de l’armée canadienne. Chose qui aurait pu se faire sans avoir recours à la fameuse Loi sur les mesures de guerre.

Et à l’intention de la frange droitiste qui accuse les médias d’encenser un meurtrier, précisons de nouveau que même s’il porte l’odieux de l’enlèvement de Pierre Laporte, Paul Rose n’était pas présent au 5630 de la rue Armstrong à Saint-Hubert au moment où le ministre libéral a été tué, comme l’ont démontré les audiences de la Commission Duchaîne en 19801. Il ne faudrait tout de même pas vider les mots de leurs sens.

Cela étant dit, pour quiconque s’intéresse à l’histoire politique du Québec plutôt qu’aux opinions déguisées en analyses, une question demeure pertinente : le FLQ a-t-il, a posteriori, favorisé le rayonnement du mouvement indépendantiste ou, au contraire, lui a-t-il été néfaste?

D’aucuns vont jusqu’à affirmer que « sans la Crise d’octobre, le Québec serait déjà un pays depuis longtemps » !

Hélas, je ne possède pas la boule de cristal rétroactive que semble consulter Mathieu Bock-Côté avant de se rendre dans le studio de Radio X, mais s’il est vrai que la majorité des Québécois, fédéralistes comme indépendantistes, désapprouvèrent l’enlèvement et le meurtre de l’ex-ministre libéral Pierre Laporte, il paraît hasardeux de tenter de faire porter le chapeau d’« idiot utile » à Paul Rose, comme certains tentent de le faire ces jours-ci.

Contexte sociopolitique


À la fin des années soixante, les Québécois étaient victimes d’une domination séculaire. Non seulement ils ne pouvaient pas se faire servir en français dans les commerces, mais il leur fallait en plus se soumettre à la langue du dominateur anglophone pour espérer gagner un salaire très souvent dérisoire.

Pour mémoire, rappelons-nous que le 19 novembre 1962, alors qu’il se faisait demander par le comité parlementaire pourquoi on ne retrouvait pas de francophones aux 17 postes de vice-président chez le Canadian National Railway (CN), Donald Gordon, le président de cette société d’État, déclara sèchement que les promotions s’effectuaient « au mérite ».

Un énoncé qui, non sans rappeler le célèbre rapport Durham, fit beaucoup de bruit à l’époque en cristallisant, en deux mots, une grande partie du mépris et de la condescendance, sans parler de l’exploitation, que subissaient alors les francophones face aux maîtres des lieux.

À la suite de cette assertion, une manifestation devant le Queen Elizabeth, où se trouva le siège social du CN, devait tourner à la violence. Ceci est un exemple parmi d’autres du climat qui régnait au Québec lorsque le FLQ commença à faire parler de lui dans les années soixante. Climat qui a permis au groupuscule terroriste de profiter d’un capital de sympathie auprès d’une certaine partie de la population québécoise. Or, le vent tourna rapidement après la mort de Laporte. Mais il demeure très difficile, selon, notamment, les historiens signataires du référentiel ouvrage Histoire du Québec contemporain2, d’évaluer l’impact de l’action terroriste qui s’est manifestée au Québec de 1963 à 1970.

Ce que l’on sait toutefois, c’est que si le Parti québécois a perdu un siège en 1973 (celui de Camille Laurin dans Bourget) son résultat est néanmoins passé de 23,06 % à l'élection de 1970 à 30,2 % à celle de 1973. Et cela en dépit du fait que l'indépendance était promise sans même passer par un référendum! Comme traumatisme, on a vu pire. D’autant que le Parti québécois a accédé au pouvoir en 1976 (41,4 %), en plus de tenir un premier référendum sur la souveraineté en 1980.

Donc, en l’absence d’études empiriques sur la question précise de l’influence favorable ou néfaste du FLQ, il n’apparaît pas farfelu de supposer que l’onde de choc provoquée par Rose et sa bande a contribué à une certaine prise de conscience politique chez de nombreux Québécois. Qu’une des cibles ait été un père de famille arraché à ses enfants rend le crime crapuleux, cela relève de l’évidence. Personne ne mérite la mise à mort. Même s’il a des accointances mafieuses comme c’était le cas de Laporte.

Mais du point de vue de la stricte et froide analyse empruntée à la realpolitik, on peut supposer que non seulement sans le FLQ le Québec ne sera pas davantage un pays souverain aujourd’hui, mais que les actes, aussi abjectes fussent-ils, commis par Paul Rose et les autres ont plutôt procuré une légitimité inespérée au parti fondé par René Lévesque. Lui qui, de son côté, prônait la voie démocratique pour accéder à l’indépendance.

Pour ma modeste part, même si je suis de ceux qui croient que la démocratie ne remplit pas toujours ses promesses et qu’elle est souvent instrumentalisée (on n’a qu’à penser à la récente loi 178), ce n’est pas parce qu’il refusait de jouer le jeu de la « lenteur démocratique », pour reprendre le chroniqueur Bock-Côté, que je n’aurais jamais cautionné le FLQ. Car dire cela équivaudrait à délégitimer toute forme de contestation autre qu’électorale.

Non, si je refuserai toujours de cautionner la violence, c’est parce que comme l’a si bien dit l’immense Camus en expliquant son refus d’endosser les bombes du FLN3 qui explosaient aléatoirement dans les trains algériens, c’est parce que, comme lui, « je préférerai toujours ma mère à l’injustice ».

1-Revue Criminologie La Crise d’octobre et les commissions d’enquête, Jean-Paul Brodeur Volume 44, numéro 1, printemps 2011, p. 45-66

2- Histoire du Québec contemporain tome II, Linteau-Durocher-Robert-Picard.Ed. Boréal 1989

3- Front de libération nationale, Algérie




vendredi 25 janvier 2013

Marc Hervieux et la Chauve-Souris




Dominique Côté et Marc Hervieux dans La Chauve-Souris de Strauss fils.

Champagne et… chauve-souris!

Transposer la célèbre opérette du viennois Johann Strauss fils dans le Montréal des années trente, telle est la proposition de Marc Hervieux et de l’Opéra de Montréal avec cette nouvelle adaptation de la classique La Chauve-Souris (Die Fledermaus).

Claude André

Caroline Côté et Marc Hervieux
«L’histoire? On peut la résumer assez facilement : c’est une grosse farce! Une comédie qui est presque une pièce de théâtre d’été chantée. Il s’agit d’un type qui est condamné à passer huit jours en prison, mais juste avant d’y aller, il est invité à un grand bal masqué. Sachant qu’il y aura beaucoup de filles, il s’y rend avec l’idée de tromper sa femme. Mais cette dernière, croyant que son mari est déjà en prison, se retrouve aussi à cette fête. Et mon personnage, Gabriel, éprouve une sérieuse attraction pour une des femmes présentes. Ce qu’il ignore, puisqu’elle est masquée, c’est qu’il s’agit de sa propre épouse!», résume le sympathique Marc Hervieux avant d’ajouter que cette histoire est avant tout un prétexte à une musique heureuse et au rire.

«On est loin de l’opéra, où il y a une dame coiffée d’un chapeau avec des cornes», rigole encore le prince des ténors en expliquant qu’à la différence de l’opéra, où tout est chanté du début à la fin, on trouve dans l’opérette des scènes parlées comme au théâtre.

Autres éléments intéressants de cette mise en scène signée Oriol Tomas qui ouvre la 33e saison de l’Opéra de Montréal et dans laquelle le comédien Martin Drainville joue le rôle du gardien de prison : le décor, qui sera parsemé de maisons cossues de Westmount, et une star de jadis, qui fera une apparition surprise. Soulignons que La Chauve-Souris sera essentiellement chantée et parlée dans la langue de la Bolduc. Champagne!

La Chauve-Souris
Production Opéra de Montréal
26, 29, 31 janvier et 2 février
Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

Marc Hervieux et Caroline Bleau


Encart 

Pour protester contre l’utilisation de mannequins, à la place des véritables artistes qui seront sur scène, dans la publicité entourant les présentations de La Chauve-Souris, Marc Hervieux a fait une très remarquée «grève de la voix» pendant une répétition. «J’aurais pu faire la grève de la faim, ça aurait bon pour ma… silhouette! Sérieusement, l’important pour moi est que le débat soit lancé. Je ne peux dicter le fonctionnement de l’Opéra de Montréal. Cependant ce que je peux faire, c’est de remercier sa direction pour avoir fait rapidement volte-face. J’avoue que c’est un peu particulier que de faire partie d’un spectacle, mais pas de sa démarche publicitaire. Pire que ça : que tu sois remplacé par un autre, c’est un peu weird, honnêtement. Mais ça semble être derrière nous, je l’espère, et c’est tout à l’honneur de l’Opéra de Montréal.»

jeudi 24 janvier 2013

Un psychopathe au bureau ?

Heureusement, la grande majorité des psychopathes ne sont pas dangereux et violents comme le personnage interprété par Christian Bale dans le film American Psycho (2000).


Un psychopathe au bureau?

L’édition étatsunienne du journal web Huffington Post publiait en novembre dernier, sous la plume du blogueur Eric Bake, une recension des 10 professions où l’on retrouve le plus de psychopathes. Établie par le spécialiste en la matière, le psychologue et vulgarisateur Kevin Dutton, un personnage lui-même inquiétant, cette liste tirée de son livre The Wisdom of Psychopaths: What Saints, Spies, and Serial Killers Can Teach Us About Success a eu beaucoup de résonnance sur les réseaux sociaux.

Heureusement pour nous, tous les psychopathes ne sont pas des tueurs en série, et certains seraient même utiles à la société. C’est du moins la thèse que défend Kevin Dutton en soulignant qu’une société doit en compter quelques-uns pour… prospérer !

Parce que ce sont bien sûr les psychopathes qui sont à craindre et non leurs professions – qui comptent aussi leur lot de personnes formidables –, Métro a voulu en savoir plus. Voici donc le top 5 des domaines professionnels où l’on rencontre le plus de gens présentant des troubles de la personnalité, lesquelles vont du manque d’empathie à l’égocentrisme, en passant par l’impulsivité et l’irresponsabilité.

1. PDG
Prestigieuse et très lucrative, la carrière de président-directeur général (PDG) est l’aboutissement d’études en gestion, en commerce ou en marketing, ou encore le résultat d’un réseautage efficace. Selon une enquête réalisée par la Chicago Graduate School of Business (2008) qui a évalué les réponses de plus de 300 candidats à ce poste, les compétences techniques ont la côte : plus le candidat est énergique, tenace et déterminé, plus il a de chance d’obtenir ce poste. En revanche, les aspirants PDG qui font montre d’écoute, d’esprit d’équipe et qui sont ouverts à la critique ont moins de chance de devenir calife à la place du calife. Machisme déviant ?

2. Avocat
Après des études universitaires dans une faculté de droit ou de sciences juridiques, une formation à l’école du Barreau et un stage, le candidat est en route, en compagnie d’environ 800 nouveaux collègues, vers son assermentation. Son dossier sera ensuite examiné par le Comité de vérification du Barreau du Québec. Puis, une fois ces étapes franchies, il pourra commencer à exercer. Le salaire varie de 67 610 $ (moins de 10 ans d’expérience) à 158 870 $ (plus de 30 ans d’expérience). Pour devenir un bon avocat, il faut aimer la recherche, la résolution de problèmes et posséder, notamment, une bonne capacité de synthèse et d’analyse, ainsi qu’un bon sens des nuances et des responsabilités.

3. Média (surtout télé et radio)
Outre les cours de communication et de journalisme qu’offrent plusieurs universités, dont l’UQAM et Concordia (les deux seules qui proposent un bac en journalisme), il existe plusieurs voies menant aux médias : la sociologie, l’histoire, les sciences politiques, etc. Les textes publiés dans des journaux étudiants ou l’expériences dan des radios étudiantes constituent des cartes de visite intéressantes, en plus de permettre au candidat d’apprendre sur le terrain. Il faudra par la suite se créer un réseau de contacts. Dans un cas comme dans l’autre, il serait sage de ne pas espérer toucher le pactole les premières années. Ce qui laisse beaucoup de temps pour flairer des proies éventuelles…

4. Vendeur
Si la profession de vendeur se retrouve au quatrième rang pour le nombre de psychopathes, c’est sans doute qu’elle compte parmi les plus répandues : on retrouve presque autant de vendeurs que de produits sur le marché. Plusieurs écoles donnent des formations de qualité, mais de douteux «professeurs» proposent aussi leurs services. On ne saurait trop vous recommander d’opter pour une valeur sûre si vous souhaitez vous perfectionner dans ce domaine. Comme l’École des hautes études commerciales (HEC Montréal), qui «couvre de façon globale et intégrée les principaux enjeux et problématiques de la vente» avec son Certificat en vente relationnelle.

5. Chirurgien
Avant de devenir chirurgien, il faut avoir la bosse des sciences physiques et de la biologie pour pouvoir étudier la médecine. Ensuite, le médecin sachant manier le scalpel et insensible à la vue du sang pourra obtenir un diplôme en chirurgie générale à l’Université de Montréal, à l’Université Laval ou à McGill, ou encore choisir une spécialité. En raison du vieillissement de la population, les perspectives d’emploi sont fort alléchantes et le salaire très intéressant : de 300 000 $ à 500 000 $ par an, voire davantage.

La pathologie décryptée
Selon le site du magazine Psychologies (psychologies.com) : «On compte près de 3 % des hommes et 1 % des femmes touchés par la psychopathie. Cette pathologie peut s’exprimer à des degrés très différents, pouvant mener jusqu’à la réalisation d’actes criminels. Parmi les symptômes de la psychopathie, on relève : l’indifférence, l’irresponsabilité, l’absence de culpabilité et les comportements asociaux. Encore trop peu connue, la psychopathie a des origines assez floues. Cependant, on souligne tout de même une influence des facteurs environnementaux et familiaux.»

À lire la semaine prochaine
le palmarès des professions où on retrouve le moins de psychopathes.

nb: Cet article est d'abord paru dans l'édition du 22 janvier du Journal Métro

mercredi 23 janvier 2013

Billy «The Kid» Tellier : un gagster qui a du punch !





collaboration spéciale«Ma vie a commencé de façon assez brutale», confie Billy Tellier.

Le morning man, humoriste et scripteur Billy Tellier, que l’on peut entendre à CKOI et voir à V, présente La loi du plus fort, un premier one man show en forme de kit de survie.

Vers l’âge de 10 ans, alors qu’il racontait son premier gag écrit au cours d’un exposé oral à l’école, le petit, au sens propre comme au figuré, a découvert deux choses qui allaient orienter sa vie : le fait d’assumer, et même de rire de sa petite taille, le rendait sympathique aux yeux des autres et… la contre-attaque.

Comme bien d’autres, il aurait pu s’arrêter au premier stade, qui lui assurait un certain capital de sympathie, mais en répliquant et en ridiculisant ses bourreaux symboliques, il a compris qu’il faisait rire davantage et devenait encore plus «populaire» que ses adversaires.
Vingt ans plus tard, le jeune trentenaire né prématurément et haut de 5 pi 3 po propose un premier spectacle officiel où il évoque notamment les diverses stratégies de «survie» qu’il a utilisées depuis l’enfance.

«Ma vie a commencé de façon assez brutale. Je suis né prématurément à six mois. Je pesais 2 lb 2 oz. En partant, je n’ai pas eu un kit de survie très élaboré. Je me souviens qu’au primaire, je n’arrivais pas à faire ma place. Puis, l’humour est arrivé. C’est un peu devenu mon arme et ma façon de me démarquer. Le show commence ainsi : je décris comment l’humour m’a servi et comment je tente de faire ma place en jouant du coude dans diverses situations. On retrouvera, par exemple, la thématique “C’est quoi, être un homme en 2013?” J’arrive à donner une réponse dans le spectacle, mais non je ne vous la dévoilerai pas. Je suis agace de même», rigole le comique dans un studio de la station CKOI où Métro l’a rencontré de bon matin.






Outre l’évocation de ses multiples stratégies de «p’tit vite», l’humoriste tentera de remplacer le gouvernement en créant son propre pays imaginaire dans lequel il décrétera toutes les lois. Parmi les autres numéros, il y a aussi celui où il installe un quatrième mur entre lui et le public en chuchotant dans une église imaginaire. Ce qui contraint les spectateurs à étouffer leur envie de s’esclaffer. Le tout émaillé de quelques anecdotes tirées de son vécu.

Il s’agit donc d’un spectacle entièrement articulé autour de sa propre personne et non d’une présentation de la galerie de personnages auxquels il donne vie à la radio. Cela dit, «Billy ze Kid», qui est parfois sollicité pour resserrer les punchs lines de certains humoristes ou pour le cinéma (De père en fils), restera fidèle à son sens aigu des phrases percutantes que lui reconnaissent nombre de ses pairs. Consécration au St-Denis ?

«Lorsque tu sors de l’École nationale de l’humour, tu as deux choses en tête : ta première prestation au Festival Juste pour rire et ton premier spectacle au Théâtre Saint-Denis, un lieu hautement symbolique. C’est un peu comme s’il s’agissait de ta première communion officielle», analyse ce comique plutôt réservé dans la «vraie vie», qui est par ailleurs fasciné par le phénomène de la croyance et des religions.

Parions que les paroissiens de l’humour seront nombreux à aller communier à l’autel du rire du petit Billy, qui est entré en humour comme d’autres entrent dans les ordres.

Billy Tellier – La loi du plus fort
Au Théâtre St-Denis
Ce mercredi, vendredi et samedi à 20 h

Nb: Texte d'abord publié dans l'édition du 21 janvier 2013 du Journal Métro