Journaliste culturel au «Journal Métro» (ex «24 H», «Ici», «Ici et là»...) et recherchiste, je cause cd, ciné et livres entre des commentaires politiques, des entrevues et un zeste d'humour frelaté.
jeudi 31 janvier 2008
mardi 29 janvier 2008
Cd. Sarah Brightman
* Bienvenue particulière aux abonnés du bulletin mensuel de mon amie et loyale confidente Nathalie Rochefort qui atterrissent ici grâce au sympathique clin d'oeil qui figure sur son dernier envoi.
Pour mieux connaitre votre hôte ou tout simplement farfouiller parmi les centaines de post d'entrevues, d'opinions, de critiques et autres calembredaines, rendez-vous sur le sommaire à droite en bas de cette page. Bonne lecture.
Sarah Brightman
Symphony
EMI
Oyé oyé. Amateurs des Trois Ténors et autres gymnastes de l’organe vocal, allumez les chandelles magiques, voici le tout nouvel opus de
samedi 26 janvier 2008
Tomas Jensen
La révolution personnelle
Exit la cavale avec les Faux-monnayeurs, Tomas Jensen est désormais engagé dans une nouvelle révolution musicale personnelle.
Claude André pour l'hebdo Ici Montréal
Il en a coulé de l’eau sous les ponts depuis que l’auteur de ces lignes, voilà presque dix ans, s’en rendu à la table de Tomas Jensen au P’tit Bar pour lui signifier que j’avais beaucoup apprécié son tour de chant et lui prédire une belle carrière s’il changeait de gérant.
Malgré les chaleureuses accolades et les prix, l’artiste argentin a néanmoins choisi d’effectuer une première révolution et de produire un second album qui le coupait de la tradition classico-française pour s’intégrer dans la mouvance altermondialiste incarnée par Tryo, Manu Chao et autre Rue Kétanou.
Puis hop, voilà qu’il remercie ses frères d’armes des dernières années, «je commençais à donner dans l’exercice de style», pour effectuer un autre virage qui le ramène à une certaine intimité dans le propos. Toujours imprégné d’effluves sonores world que ce soit arabe, tsiganes ou brésiliennes, cette fois nappées d’un orchestre de cordes, le polyglotte a également confié sa destinée à l’arrangeur François Lalonde (Lhasa, Leloup, Dobacaracol…). «Je trouve que je retourne, justement, plus vers l’album Au pied de la lettre avec celui-ci, Quelqu’un d’autre.
C’est sûr qu’en ce qui a trait au son les choses ont beaucoup progressé mais je dirais que l’écriture des chansons revient un peu à mes débuts, quoi. À l’époque, je n’avais pas vu un changement aussi radical. C’est après coup, en lisant les critiques et en écoutant les commentaires des gens que je m’en suis aperçu. Là, par contre, le changement il est souhaité», assure le papa de deux petites jumelles de 5 ans.
Transfuge
Après six ans avec les Faux-monnayeurs donc, l’artiste nous propose un album un peu moins engagé mais toujours un tantinet irrévérencieux et certainement philosophe où il n’est «sur de rien et c’est peut la chose qui le rend plus humain».
Cela dit, il demeure deux trucs dont il demeure persuadé : son amour pour le Che, même s’il connait un petit crime de lèse gogauche en faisant rimer révolution avec play station et que nous sommes tous le con de quelqu’un comme il l’affirme pertinemment dans une pièce.
Et s’il rigole lorsque nous lui demandons de qui il le serait, l’homme qui arbore un gaminet à la gloire des Breastfeeders évoque une histoire personnelle et demeure coi. Ce qui n’est plus le cas lorsqu’on lui cause de sa rencontre avec l’arrangeur François Lalonde. «C’est lui qui réussi a transformé ce qu’on a dans la tête en quelque chose de concret sur le plan sonore. Tout ce qui se retrouve dans le disque a été analysé par nous deux à la base mais après c’est vraiment lui qui donne le ton. Il joue d’ailleurs de presque tous les instruments sur l’album. Et il sera là pour mon prochain disque», s’enthousiasme Tomas dont les toutes premières chansons se voulaient plutôt renaudiennes paraît-il. Et il nous sera loisible de découvrir ses plus anciennes et mêmes récentes puisque s’il a congédié il y a longtemps son premier gérant, Tomas Jensen reviendra néanmoins proposer ses chansons aux habitués du P’tit Bar avec sa seule guitare tout en préparant en parallèle son prochain spectacle en formation complète. Une occasion unique de l’entendre et de le voir faire sa révolution presque nue.
Tomas Jensen
Quelqu’un d’autre
jeudi 24 janvier 2008
Nico Lelièvre
Mélancolectro
Près de trois ans après son savoureux «P’tit gamin», Nico Lelièvre se dissèque le spleen sur toile sonore électro pop exploratoire.
Claude André
Il se pointe dans le café du Mile End. Tuque calée, kangourou noir, chainette d’argent à la ganse, l’œil semble triste malgré ce très beau «Parallèle» qu’il doit lancer à l’humanité ces jours-ci. Humanité ? Le mot n’est pas fortuit. Avec la part de rejet dont il a fait les frais au cours de son existence, on sent que Lelièvre poursuit une quête, une lumière, qui lui permettraient de s’accrocher à l’univers. Comme pour se réconcilier avec «ce monde de fous» dans lequel la propulsé un jour sa mère junkie française qui l’a conçu avec un «inconnu».
Pas étonnant qu’il cause d’anges dans ses chansons et s’emmitoufle de l’aura de cette rencontre du hasard avec un homme barbu qu’il aurait croisé une nuit dans une ruelle et lui aurait dit : «Va, suis ton chemin». Puis, une fois l’apparition disparue, il aurait débusqué un vieux clavier jonché dans la ruelle et avec lequel il a enregistré en deux semaines, nu dans son studio, les climats qu’il portait en lui depuis deux ans. «Je pense que c’est mon clavier qui m’a inspiré. J’étais directement connecté sur quelque chose», lance Nico en levant les yeux au ciel.
ADN
Votre humble serviteur lui avoue qu’il craignait beaucoup, vu cette tendresse particulière que je lui porte, ne pas aimer son album dont je trouvais parfois les refrains trop répétitifs. Puis, au final, l’effet hypnotique aura opéré et me voilà sous le charme. « C’est bien ça. Car comme avec les filles, lorsque l’on aime trop vite…», lance t-il en guise de réponse avec ce sourire particulier et familier qui a même un jour déstabiliser Thierry Séchan, frère de Renaud, tant la ressemblance avec celui du «chanteur énervant» est hallucinante.
Un cri de détresse cet album? «Ah, ce n’est plus le «P’tit gamin». J’ai vécu beaucoup d’expériences. Il y a eu des prises de conscience sur l’amitié par exemple… Le changement de compagnie de disque Bref, plein de choses. Tu sais, quand tu es désillusionné… … Je me suis donc enfermé pendant un bout en tentant de contrôler des pulsions bizarres (…). Pour Renaud, tu as dû savoir ce qui c’est passé. Tu as été parmi les premiers à t’intéresser à ça. Je l’ai remercié sur l’album pour les tests d’ADN auxquels il a accepté de se soumettre et qui se sont finalement avérés négatifs. Et le plus étrange c’est, qu’inconsciemment, la personne qui a conceptualisé la pochette a utilisé des formes et des images qui ressemblent étrangement à des résultats de test d’ADN», confie l’ultrasensible qui, bang, a vécu comme un autre rejet de l’univers ce résultat qui lui enlevait cette idée du père qu’il entretenait depuis une dizaine d’années.
Mais Nietzsche n’a-t-il pas clamé que «ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.» Tel un bouddhiste, le p’tit gamin a donc transformé les épreuves de son existence en quelque chose de beau. Très beau.
Nico Lelièvre
Parallèle
Into/Outside
mercredi 16 janvier 2008
C't'une fois...
«Quel est votre problème, Madame ?», demande l'hôtesse. «Mais vous ne le voyez donc pas ?», répond la dame. «Vous m'avez placée à côté d'un Noir. Je ne supporte pas de rester à côté d'un de ces êtres dégoûtants. Donnez-moi un autre siège »
«S'il vous plaît, calmez-vous», lance l'hôtesse. «Presque toutes les places de ce vol sont prises. Je vais voir s'il y a une place disponible.» L'hôtesse s'éloigne et revient quelques minutes plus tard. «Madame, comme je le pensais, il n'y a plus aucune place libre dans la classe économique. J'ai parlé au commandant et il m'a confirmé qu'il n'y a plus de place dans la classe économique. Toutefois, nous avons encore une place en première classe.» Avant que la dame puisse faire le moindre commentaire, l'hôtesse de l'air continue : «Il est tout a fait inhabituel dans notre compagnie de permettre à une personne de classe économique de s'asseoir en première classe. Mais, vu les circonstances, le commandant trouve qu'il serait scandaleux d'obliger quelqu'un à s'asseoir à côté d'une personne aussi répugnante». Puis, s'adressant au Noir, l'hôtesse lui dit : «Donc, monsieur, si vous le souhaitez, prenez votre bagage à main car un siège en première classe vous attend.» Et tous les passagers autour, qui, choqués, assistaient à la scène se levèrent et applaudirent...
samedi 5 janvier 2008
Libérez Ingrid et les autres otages !
Clip dans la jungle
Trois années dans la jungle
Ligotée, bâillonnée
Entourée de ces dingues
Ces doux illuminés
Qui t'ont fait prisonnière
Otage précisément
De leur triste guerre
Perdue depuis longtemps
Eux qui voulaient jadis
La liberté, le droit
Crachent sur la justice
En s'en prenant à toi
Ils méprisent la vie
Et la femme que tu es
Au bout de leurs fusils
La victoire est fanée
Nous t'attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras
Trois années dans la jungle
Ligotée, bâillonnée
Avec ces porte-flingues
Devenus tes geôliers
Qui te citent Staline
Ou te lisent Mao
A toi qui, j'imagine
Préfèrerais Rimbaud
Peut-être, comme moi
Les croyais-tu, naguère
Fils de Che Guevara
Et porteurs de lumière
Mais leur lutte finale
Leur matin du grand soir
C'est la haine et le mal
Et surtout les Dollars
Nous t'attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras
Je n' connais pas le nom
De tous ceux, comme toi
Qui croupissent en prison
Otages ici ou là
Anonymes, oubliés
Victimes de conflits
Où, de chaque côté
Sévit la barbarie
Des narcotrafiquants
D'un pouvoir corrompu
D'un indigne président
Vous payez le tribut
Alors, chantant pour toi
Ingrid, je veux aussi
Rappeler que tu combats
Contre un double ennemi
Nous t'attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras
Trois années dans la jungle
Ligotée, bâillonnée
Avec le vent qui cingle
Dans tes cheveux défaits
Tu restes, malgré tout
Sereine et élégante
Ta revanche sur ces fous
Est de rester vivante
Pour tous ceux que tu aimes
Et qui ne t'oublient pas
Qui veulent briser ces chaînes
Qui ne te briseront pas
Ton nom est synonyme
Ingrid Bétancourt
Contre l'armée du crime
De courage et d'amour
Nous t'attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras
Renaud
mercredi 2 janvier 2008
Un rendez-vous avec Grand Corps Malade
Ci-haut: slam dédié à tonton dan.
En lisant l’excellent Sylvain Cormier dans Le Devoir du w-e dernier, me suis dit que si je l’avais vu, j’aurais sans doute également, comme lui, inséré le spectacle que Grand Corps Malade a livré à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts lors des dernières FrancoFolies au sommet de ma liste de mes meilleurs concerts de l’année. Manque de bol, à moins que ce ne soit par un étrange déchirement paternel, toujours est-il que je n’ai pas trouvé de baby-sitter ce soir là.
Mais j’ai quand même eu le bonheur de vivre une compensation du tonnerre le 14 novembre dernier.
Tandis que je dinais avec Yann Perreau au Café du Nouveau Monde histoire de se raconter nos vies, un drôle de personnage nous salue depuis la rue Sainte-Catherine. Puis, il s’en vient vers nous : «bordel, c’est Leloup», que je me dis.
Volubile et exalté comme jamais, Leloup-Leclerc, entre deux coupes de pinard, nous a fait rigoler un bon coup lorsqu’il nous a lancé être en train d’écrire un hit pour Éric Lapointe : Je suis un hors-la-loi. Fallait voir la tête de sa copine, mi rieuse, mi-gênée, lorsque la bête y allait de son imitation de Lapointe.
Puis, après une discussion plus ou moins cohérente, nous nous sommes quittés tous les quatre en début d’aprèm après que Yann m’eut invité à l’accompagner le lendemain à un atelier rencontre organisé incognito par la Sacef (Société pour l’avancement de la chanson d’expression français) avec nul autre que Grand Corps Malade.
C’est donc dans la studio-théâtre de la PdA que le prince des slameurs nous a entretenus de son art en plus de nous livrer quelques textes après nous avoir confié qu’au lycée, la poésie classique, l’emmerdait royalement. Le temps s’est arrêté pour la cinquantaine de privilégiés qui savouraient l’instant.
Puis, pendant la période de question, lui ai demandé, mi-sérieux mi blagueur, s’il se réclamait du mouvement anarchiste vu que sa façon de décrire la philosophie slam, avec ses concepts d’autogestion et d’attentats verbaux, s’apparente aux idées libertaires. M’a simplement invité à aller prendre un pot après la rencontre pour discuter. Je ne l’ai, hélas, pas pris au sérieux. Puis l’ami Yann y est allé de très beau texte qui parle de révolution et d’une employée de supermarché tiré de son recueil Perreau et la plume qu’il ne m’a pas encore remis…
Yann ne m’en voudra sans doute pas de vous confier qu’il semble plus heureux que jamais grâce à cette fille avec laquelle il semble prêt pour une «longue chevauchée» amoureuse…
Et c’est peut-être aussi mon cas. C’est ce que je vous souhaite pour 2008.