samedi 26 janvier 2008

Tomas Jensen


La révolution personnelle

Exit la cavale avec les Faux-monnayeurs, Tomas Jensen est désormais engagé dans une nouvelle révolution musicale personnelle.

Claude André pour l'hebdo Ici Montréal

Il en a coulé de l’eau sous les ponts depuis que l’auteur de ces lignes, voilà presque dix ans, s’en rendu à la table de Tomas Jensen au P’tit Bar pour lui signifier que j’avais beaucoup apprécié son tour de chant et lui prédire une belle carrière s’il changeait de gérant.
Malgré les chaleureuses accolades et les prix, l’artiste argentin a néanmoins choisi d’effectuer une première révolution et de produire un second album qui le coupait de la tradition classico-française pour s’intégrer dans la mouvance altermondialiste incarnée par Tryo, Manu Chao et autre Rue Kétanou.

Puis hop, voilà qu’il remercie ses frères d’armes des dernières années, «je commençais à donner dans l’exercice de style», pour effectuer un autre virage qui le ramène à une certaine intimité dans le propos. Toujours imprégné d’effluves sonores world que ce soit arabe, tsiganes ou brésiliennes, cette fois nappées d’un orchestre de cordes, le polyglotte a également confié sa destinée à l’arrangeur François Lalonde (Lhasa, Leloup, Dobacaracol…). «Je trouve que je retourne, justement, plus vers l’album Au pied de la lettre avec celui-ci, Quelqu’un d’autre.

C’est sûr qu’en ce qui a trait au son les choses ont beaucoup progressé mais je dirais que l’écriture des chansons revient un peu à mes débuts, quoi. À l’époque, je n’avais pas vu un changement aussi radical. C’est après coup, en lisant les critiques et en écoutant les commentaires des gens que je m’en suis aperçu. Là, par contre, le changement il est souhaité», assure le papa de deux petites jumelles de 5 ans.

Transfuge

Après six ans avec les Faux-monnayeurs donc, l’artiste nous propose un album un peu moins engagé mais toujours un tantinet irrévérencieux et certainement philosophe où il n’est «sur de rien et c’est peut la chose qui le rend plus humain».

Cela dit, il demeure deux trucs dont il demeure persuadé : son amour pour le Che, même s’il connait un petit crime de lèse gogauche en faisant rimer révolution avec play station et que nous sommes tous le con de quelqu’un comme il l’affirme pertinemment dans une pièce.

Et s’il rigole lorsque nous lui demandons de qui il le serait, l’homme qui arbore un gaminet à la gloire des Breastfeeders évoque une histoire personnelle et demeure coi. Ce qui n’est plus le cas lorsqu’on lui cause de sa rencontre avec l’arrangeur François Lalonde. «C’est lui qui réussi a transformé ce qu’on a dans la tête en quelque chose de concret sur le plan sonore. Tout ce qui se retrouve dans le disque a été analysé par nous deux à la base mais après c’est vraiment lui qui donne le ton. Il joue d’ailleurs de presque tous les instruments sur l’album. Et il sera là pour mon prochain disque», s’enthousiasme Tomas dont les toutes premières chansons se voulaient plutôt renaudiennes paraît-il. Et il nous sera loisible de découvrir ses plus anciennes et mêmes récentes puisque s’il a congédié il y a longtemps son premier gérant, Tomas Jensen reviendra néanmoins proposer ses chansons aux habitués du P’tit Bar avec sa seule guitare tout en préparant en parallèle son prochain spectacle en formation complète. Une occasion unique de l’entendre et de le voir faire sa révolution presque nue.

Tomas Jensen
Quelqu’un d’autre

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