Au moment de la publication de l'excellent «Mexico«, que je redécouvrais aujourd'hui à mon retour de vacances en Mauricie, j'ai eu le bonheur de causer zizique avec Jean Leclerc pour le Ici. Rewind.
Leclerc voyant de la pop nous revient avec un album allumé, groovy et hallucinant qui, malgré son côté sombre, évoque les années où l’amour était sans pitié
Claude André
Ne chantez pas la Mort, c'est un sujet morbide/Le mot seul jette un froid, aussitôt qu'il est ditLes gens du "show-business" vous prédiront le "bide"/C'est un sujet tabou... Pour poète maudit…Ne chantez pas la mort
Leclerc voyant de la pop nous revient avec un album allumé, groovy et hallucinant qui, malgré son côté sombre, évoque les années où l’amour était sans pitié
Claude André
Ne chantez pas la Mort, c'est un sujet morbide/Le mot seul jette un froid, aussitôt qu'il est ditLes gens du "show-business" vous prédiront le "bide"/C'est un sujet tabou... Pour poète maudit…Ne chantez pas la mort
Cette chanson de Jean-Roger Caussimon interprétée par Léo Ferré, visiblement, ne fait pas partie de celles qu’affectionne celui que ses amis surnomment Johnny Guitare.
Car sur son dernier encodé intitulé « Mexico », le Dead Wolf aborde le sujet à maintes reprises et basta pour les règles de convenance de l’industrie. « En fait, ce sont des faits divers que je chante. La première toune c’est une femme qui tue son mari et qui s’enfuit. La seconde c’est un gars qui tue une fille. La troisième c’est un mort dans son cercueil qui n’a jamais rien fait bon dans sa vie… ».
On interrompt l’artiste pour lui rappeler que cela évoque la tragédie du collège Dawson. « Si ce gars avait compris le trip de jouer de la guitare, cela ne serait jamais arrivé. S’il avait exprimé ce qu’il ressentait et le faisait souffrir ça ne serait pas resté pogné dans sa gorge jusqu’à ce qu’il explose. Il a eu un problème lorsqu’il était petit, c’est clair », soutient le fantasque créateur étonnement sérieux en ce vendredi après-midi.
Passionné de faits divers tordus, on sent que Leclerc s’est rapidement intéressé à la chose. Sous des airs de farfadet, l’artiste demeure un fin observateur qui se nourrit des banalités ou des horreurs du quotidien.
Il nous parlera longuement de ce monsieur dont la méticulosité fascinante avec laquelle il confectionnait ses sandwichs le rend encore interrogatif : « Qu’elle drame avait-il vécu pour se dire ainsi : moi je vais faire les meilleurs sandwichs au monde ? ». On ne le saura sans doute jamais.
Puis il poursuit en parlant de Jean Leloup et des raisons qui l’ont incité à cesser de mitonner des sandwichs : lire de tuer le personnage. « J’aime beaucoup le rock and roll, moi. Pas dans le sens : drogue, sexe, machin. Mais plutôt l’intégrité de la protestation dans les chansons. J’aimais Hendrix parce qu’il protestait. C’est sûr qu’il souffrait beaucoup alors il prenait de la dope et tout mais ce n’est pas parce qu’il prenait de la dope qu’il était Jimi Hendrix. Moi, je ne voulais pas devenir un fonctionnaire ou la valeur sûre.Et pour revenir à ton allusion à la chanson de Ferré. Je pense que ce sont les moines tibétains qui disaient : « assis-toi et songe comme il faut à ta mort comme si elle survenait maintenant et essaie de voir de quoi il s’agit ». « La première fois que je l’ai fait ça, j’ai angoissé comme un cochon. J’ai braillé en me disant : c’est vrai, je vais mourir. Depuis, je vis beaucoup comme si c’était déjà fait, je suis dans l’instant présent ».
Après tout, la mort vous va si bien, Monsieur Leclerc.
Le clerc solitaire
« Mexico », hormis les chœurs et les loops, a été conçu et réalisé entièrement par Leclerc. Les musiciens sont trop têtus pour jouer ce qu’il demande ? Le clerc serait de nature plus sauvage et asociale que le loup ? « Cet album, contrairement au précédent, j’ai eu tout le temps souhaité pour le faire parce qu’il n’y avait pas de deadline. En lâchant Leloup, je me suis mis à avoir tellement de fun que les chansons sont sorties rapidement. C’est vrai qu’il est comme « L’amour est sans pitié » qui serait rendu à quelque part de mature. Ce que je jamais de « L’amour », du « Dôme » et de « La Vallée… » se retrouve dans « Mexico ». Je commence à rassembler. Je suis rentré en studio une fois par semaine pendant trois ans. Parfois, 5 jours de suite. Je n’aurais jamais eu les moyens de me payer des musiciens à l’œil. Pour arriver à ces 15 chansons, je ne sais pas le nombre d’heures passées mais tout a été dépensé en studio et c’est moi qui ai tout fait ! »
Les deux premiers disques à vie ?
Smoke in The Water de Deep Purple et Dark Side of the Moon de Pink Floyd. Comme il n’y avait pas de disques disponibles en Afrique, j’ai acheté mon premier à 14 ans. L’Algérie était communiste à l’époque et les disques rock and roll n’entraient pas.
Les deux premiers disques à vie ?
Smoke in The Water de Deep Purple et Dark Side of the Moon de Pink Floyd. Comme il n’y avait pas de disques disponibles en Afrique, j’ai acheté mon premier à 14 ans. L’Algérie était communiste à l’époque et les disques rock and roll n’entraient pas.
Premier disque offert ?
Du reggae souvent. Mais le premier, cela réveille un beau souvenir en moi, je pense que c’était Meddle de Pink Floyd que j’avais offert à mon frère à Noël.
Le dernier disque acheté ?
Erik Satie, c’est beau en chien ! Et avant Nick Drake et la collection de Lee Perry, l’inventeur du dub. C’est mon idole avec Drake
Tu télécharges ou tu achètes ?
J’achète les disques mais c’est parce que je n’ai pas l’internet. Ça fait trop de factures à gérer. Moralement ? Pour une toune je ne serais pas contre mais je trouve cela compliqué. Puis, comme je gagne correctement ma vie je n’ai pas besoin de penser à ça. Mais si je n’avais pas une cenne je téléchargerais sans problème.
Disque préféré ?
J’hésite entre Harvest Moon de Neil Young, la compilation de Hank William, BB King et James Brown. Et Nina Simone, que j’ai découvert récemment.
Disque dont tu aurais honte?
Dans les années 80 tout le monde détestait le disco et maintenant c’est à la mode. Non, je n’ai honte de rien.
1 commentaire:
Balbutiement matutinal
Limpide, cristalline, lumineuse comme l’écho amplifié, le prolongement d’une résonance, un rappel à l’ampleur de la transparence, puis des cris de joie transportant l’allégresse dans le cœur.
Bon matin
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