Rayons H
Sur le Net, on peut découvrir l’Arthur, lunettes de soleil seventies et veste de paillettes, entouré de nonnes nous balancer l’irrésistible «Dancing with Madonna». Un éventuel tube absolument disco comme à l’époque des boules en miroirs qui devrait embraser les dancefloors. On est loin de l’artiste ténébreux et underground qui plait tant à une certaine faune alternative. Cette nouvelle dégaine pouvait déjà se ressentir en mars dernier lors d’une séance d’écoute où nous étions quelques scribes à savourer l’album à venir en compagnie d’un Arthur visiblement serein tandis que les hauts parleurs diffusaient «Naissance d’un soleil». Une pièce sur sa nouvelle paternité où il célèbre, tel un Aztèque allumé, «le soleil (qui) nous éclabousse du sang de pamplemousse». L’Arthur H nous cachait-il un côté clubber et hop-la-vie ? «J’adore danser mais plutôt tout seul chez moi en général ou alors dans des fêtes comme ça, improvisées. quoi. J’ai toujours dansé en fait depuis que j’ai découvert le reggae quand j’avais quatorze ans. Il ya quelques années, il a nous a fallu assumer sur scène que nous étions des groovers refoulés et lâcher le cheval sauvage qui dormait dans notre ventre», rigole celui qui a intitulé son dernier opus L’Homme du monde parce qu’il se sentirait désormais davantage terrestre qu’autrefois.
Du temps où il dégustait la mélancolie comme d’autre des verres de beaujolais. «Avant ça me rendait heureux d’être mélancolique et, disons, légèrement à l’Ouest. Maintenant ça me rend heureux d’avoir les deux pieds sur terre et de vibrer correctement. Comme tout le monde, j’ai vécu des histoires d’amour très douloureuses et à un moment tu te dis : si c’est très douloureux, ça peut être aussi très merveilleux car si une chose existe, son contraire existe également. Et puis la naissance d’un enfant te fait ressentir à la fois la magie et la précarité d’être vivant.»
Money talk
Et il est vrai également que l’insécurité financière se fait beaucoup plus pesante avec un gamin. En filigrane sur L’Homme du monde, on retrouve souvent des allusions directes au fric. Comme si l’artiste voulait assumer une volonté plus ou moins consciente de toucher du blé. L’album s’ouvre d’ailleurs avec une chanson intitulée «L’abondance» et sa «pluie de milliards sur les goldens boys» sans compter les deux ou trois autres pièces où il est question de tunes dont «Dancing with Madonna» dont le seul prénom évoque le cash. Après avoir discouru sur le rôle fondamental de l’argent dans notre époque, Mister H confiera ce qui explique en grande partie son virage pop. «Lors de mon avant dernière tournée, j’ai joué dans des salles à moitié vides. Et cela peu s’avérer un peu humiliant après un certain moment. Quand tu fais quelque chose de qualité et que tu as envie de donner le meilleur aux gens et qu’ils ne sont pas là, pas curieux, soit tu les accuses ou tu te remets en question. Moi, j’ai choisi la seconde option», explique le fils du grand Jacques Higelin.
Au fait, une autre des très belles chansons de ce dernier chapitre funk, disco, groovy réalisé par Jean Massicotte et arrangé Nicolas Repac, s’intitule Cosmonaute Père & Fils. Inspiré par un passage d’une chanson de Nick Cave, ce texte vêtu de sonorités pinkfloydiennes est-il un clin d’œil à papa Higelin ? « Ce n’est pas un clin d’œil, c’est notre histoire (silence)».
Of course, mais puisqu’il y est question d’un père en orbite, serait-il possible qu’il s’agisse de Gainsbourg dont il serait le fils biologique comme le veut une rumeur qui circule dans le milieu musical (regardez les oreilles des deux !) ? «Non, je ne pense pas». Donc la rumeur est démentie ? «Voilà, tout à fait». Quoi qu’il en soit, cet enfant de la bédé et de la culture pop qui nous reviendra en spectacle dans un an devrait enfin franchir la frontière invisible qui sépare la crédibilité clandestine du succès rayonnant.
Arthur H
L’Homme du monde
Universal
Madonna dansera-t-elle sur du H ?
«Je pense que Lhasa (une amie proche d’Arthur) et Madonna devait se rencontrer au sujet de la musique qu’a prise cette dernière à Lhasa pour son documentaire sur le Malawi. Elle m’a proposé de lui donner ma chanson à cette occasion mais je n’étais pas très chaud à l’idée. Moi, je parle plutôt évidemment de