Génération Passe-Partout
Artistes variés
Tandem/Select
Puisque je ne suis pas un enfant de ce qu’il est désormais convenu d’appeler la «génération Passe-Partout», les chansons de la cultissime télésérie pour enfants qui a marqué les années quatre-vingt et quatre-vingt dix ne revêtent pas pour moi le caractère sacré qu’elles représentent pour des milliers de trentenaires.
Alors c’est quasiment avec des «oreilles neuves» que je découvre cet univers gentil et charmant qui incarne une certaine idée de l’éducation consensuelle faite de partage de l’émotion et autres exploration de son vécu propre à cette époque.
Une quinzaine d’artistes qui ont bien connu les années de gloire de Cannelle et Pruneau ont accepté de relevé le gant et de revisiter quelques uns des classiques composés par Pierre.F Brault aujourd’hui âgé de 70 ans.
Résultat ?
L’album composé de 17 plages débute en force avec la pièce Des maisons reprise par Cœur de pirate qui songe d’ailleurs à l’intégrer à son répertoire.
Ça se poursuit de façon toute aussi convaincante lorsqu’ Alfa Rococo balance sa relecture électro-pop de la très réussie Des fois j’ai peur (qui plait beaucoup à ma gamine de 6 ans).
Les Denis Drolet, un duo d’humoristes qui donne souvent dans l’humour absurde, brun et parsemé d’effets de voix totalement synchros, livre ici une amusante Dans le poulailler qui se démarque grâce à l’utilisation assez grasse de l’accent québécois
Marie-Hélène Thibert, l’ex reine de la Star Académie, réussie pour sa part à nous faire une version émouvante de Monsieur le chat qui était la chanson fétiche du personnage incarnée par la très bandante, pour les grands frères comme moi, Claire Pimparé.
Puis hop, les Lost Fingers nous refont le coup des arrangements manouches à la Django avec À trois on a... mais le résultat fleure le réchauffé et emprunte outrageusement aux Triplette de Belleville de Ben Charest.
Patrick Groulx, quant à lui, demeure aussi mauvais chanteur que piètre humoriste. Zapping sur Laisser sa trace.
Le fan fini d’ACDC qu’est Martin Deschamps propose pour sa part la pièce la plus rugueuse de l’album avec sa version rock de Ils étaient quatre et sa rigolote allusion à son propre état physique à la fin.
Lynda Thalie ne convainc guère avec Les grenouilles en version arabisante tout comme les toujours insupportables interprétations nunuche et fleurs bleues de Tricot Machin (C'est l'été).
La très fragile émule de Françoise Hardy qu’est Miss Stéphanie Lapointe n’a pour sa part sans doute pas héritée de la bonne chanson avec Le fantôme blanc…
Fred Pellerin tire son épingle du jeu avec Zig Zag et sa finale poignante (le message sur le répondeur) quant à Madame Moustache, la voix nasillarde de la chanteuse à failli faire éclater mes fenêtres.
Moments forts ? La ballade instrumentale Confidences signée P.F Brault et C.A Gosselin et la très enveloppante Bon dodo, mon ami reprise par Kaïn qui évoque les chansons de Stéphane Venne et l’atmosphère seventies. Tube annoncé.
La Berceuse créole de Florence K n'est pas piquée des vers non plus.
Profitons de l'occase pour souligner la qualité d'écriture de la porolière Michèle Poirier qui signe de nombreux textes et dont on entend pas souvent parler dans cette mega mise en marché et poser une question : comment expliquer l'absence des Cowboys fringants sur cet album ? Eux qui ont pourtant été catalyseurs du projet en livrant un spectacle composé uniquement de reprises de Passe-Partout en mars 2005.
Un album plus que satisfaisant qui ne révolutionnera toutefois pas le genre mais, comme chacun sait, la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. 3/5
1 commentaire:
Même réaction de ma part, mêmes coups de coeur, mêmes coups de gueule et même pensée finale. Où sont les Cowboys Fringants?
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