vendredi 28 janvier 2011

Another Year de Mike Leigh



Anti clinquant
Sérieux prétendant à la course aux récompenses lors du dernier Festival de Cannes, Another Year pose un regard ultra réaliste sur le temps qui passe et la quotidienneté au soir de la vie.

Récipiendaire de la Palme d’or en 1996 avec Secrets et Mensonges, le Britannique Mike Leigh (Naked), un porte-étendard du cinéma social anglais, sublime l’apparente banalité des choses en nous introduisant dans la vie Tom et Gerri !  Soit les très crédibles et attachants Jim Broadbent et Ruth Sheen.

Un couple professionnel bourgeois-bohème, la soixantaine complice, qui mène une vie toute simple faite de cueillettes de tomates et basilic dans le jardin de la maison «suburb» de Londres.

C’est à l’occasion de ces rencontres tout ce qu’il y a de plus banales, déclinées sur les 4 saisons, où ils reçoivent des amis et des membres de la famille, que ce film qui porte l’imposante matrice théâtrale du réalisateur prend tout son sens.

On y retrouve, outre notre couple solide, la collègue secrétaire et amie de Gerri, l’instable Mary, personnage pivot du film interprété de façon magistrale par Lesley Manville. Une alcoolique fauchée en permanente quête d’attention qui s’aperçoit, petit à petit, que sa vie est une errance.

Surtout lorsqu’elle fera connaissance avec la nouvelle petite amie de Joe, le fils du couple qu’elle connaît depuis tout petit et sur lequel elle nourrissait de vains espoirs amoureux en guise de métaphore de sa peur de vieillir.

Avec les autres personnages qui se greffent au film dont le frère de Tom, un nouveau veuf introverti et terrorisé par son fils (un quadragénaire immature et ex skinhead) et son meilleur ami, un outre mangeur alcolo qui a peur de la retraite, Another Year porte à la réflexion.

Rythme lent mais répliques savoureuses (on vous recommande la version sous-titrée) et jeu d’ensembles exceptionnel, il nous rappelle subrepticement que la vie est composée de petites choses qui se joignent entre-elles.

Si vous n’êtes pas encore préoccupé par le bilan de votre vie ou par votre retraite, ce film n’est peut-être pas pour vous. Mais les amateurs d’un certain cinéma existentialiste y trouveront assurément leur compte.    ***1/2  


             

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