jeudi 9 juin 2011

Salut Claude Léveillé !

                                       Claude Léveillé interprétant «Frédéric» à Québec en 1962.

C'est une partie de l'identité québécoise qui s'éteint avec Claude Léveillé aujourd'hui. Victime d'un accident cardio vasculaire (ACV) à l'âge de 78 ans, le grand artiste avait connu de nombreux ennuis de santé ces dernières années.

Parmi ses nombreux faits d'armes artistiques, soulignons qu'il avait été invité par Édith Piaf en 1959 à se joindre à son groupe d'auteurs/compositeurs. Quatre chansons sont nées de cette collaboration : «Boulevard du crime», «Ouragan», «La voix» et la musique de «Les vieux pianos» que Léveillé a intégré ensuite à son propre répertoire.

Je n'ai jamais eu la chance de l'interviewer mais je me souviens que le chanteur français Raphaël me demandait de ses nouvelles il y a quelques mois. Lui qui confiait chanter souvent «Frédéric» avec son ami et mentor Gérard Manset.

Parmi les autres souvenirs que Léveillé évoque à l'auteur de ce petit blogue, outre les soirées animées de l'enfance,  il y a cette discussion avec le pianiste André Gagnon l'automne dernier au sujet de cette pièce instrumentale intitulée simplement «Le piano de Claude» qu'il lui a offert dans un geste d'amitié noble sur son dernier album, «Les chemins ombragés».

Dédé Gagnon, qui l'a longtemps accompagné, en parlait avec beaucoup d'émotion depuis son lumineux condo située à l'orée du mythique Carré Saint-Louis à Montréal : «J’ai attendu que le mixage soit complètement terminé. Ensuite, j’ai fait en sorte que la pièce se rende jusqu’à lui. Il m’a téléphoné tout de suite après l’avoir écoutée. Il était très ému, ce qui a produit le même effet sur moi. Vous savez, les succès à la radio sont venus plus tard, mais c’est lui qui m’a donné confiance en moi. Il m’avait choisi parmi d’autres, à l’époque, pour l’accompagner. C’était au début des années 60, et cela nous a conduits à une véritable osmose artistique», se souvenait alors le créateur du méga tube «Wow».

Sur le plan personnel, je conserve le précieux souvenir d'avoir offert à Laurence Jalbert l'un de mes vinyles sur lequel nous retrouvons la magnifique pièce «La scène» de Léveillé qu'elle devait interpréter à l'occasion de la remise la médaille de Chevalier de l'ordre du Québec en 1998 à son auteur.

Merci à vous, Monsieur Léveillé.

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